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Titre original de l’ouvrage: Auteur: Copyright ©
by Freie Volksmission e.V., Krefeld (Allemagne) Traduit de l’allemand. Tout droit de
reproduction, même partiel, est réservé. |
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Table des matières
AVANT-PROPOS ET PROPRES REFLEXIONS
MISE
A L’EPREUVE — RECHERCHES SPIRITUELLES ACTUELLES
LE
CHRISTIANISME PRIMITIF ET LES EPOQUES CONSECUTIVES
TRAGIQUE
CHANGEMENT DE VOIE — COMMENCEMENT DES CALAMITES
LES
PRETENTIONS INFONDEES DES PAPES
QU’EST-CE
QUE “LE CULTE A MARIE”?
LA
REFORMATION — UN NOUVEAU COMMENCEMENT.
LE
TEMOIGNAGE DE DIEU LUI-MEME
RENOUVELLEMENT
ET NOUVELLE NAISSANCE
L’EMPIRE
ROMAIN ET SON IMPORTANCE PARTICULIERE AU TEMPS DE LA FIN
CONCLUSIONS ET REFLEXIONS SUR LE CHIFFRE
MYSTERIEUX DE 666
************************************************************* Si Ta Parole ne devait plus avoir cours, ************************************************************* |
C’est en raison du mouvement qui se dessine
clairement en Europe et qui implique le rassemblement d’une constellation
religieuse et politique d’importance mondiale, que je me sens poussé à écrire
cet exposé. Je suis persuadé que, juste maintenant, le thème que je veux
traiter est des plus actuels. Il ne pourrait probablement pas être apporté aux
hommes quelque chose de plus opportun que cela. Il a fallu aborder ouvertement
des thèmes critiques et présenter des faits historiques pour pouvoir aller au
fond des choses. Le développement du christianisme doit être une nouvelle fois
éclairé depuis son commencement.
Je vois que le moment est venu maintenant de faire
paraître la Vérité au grand jour. Je me suis efforcé d’écrire d’une manière
simple et compréhensible pour tous, n’utilisant volontairement aucun
vocabulaire théologique ou philosophique spécialisé.
Comme ce livre sera publié en plusieurs langues et
en divers pays, je tiens à faire la remarque suivante: c’est que j’ai de la
considération pour toute religion à laquelle les gens adhèrent et envers toute
idéologie particulière qu’ils ont à l’égard du monde, même si personnellement
j’ai une autre conviction à ce sujet. C’est ce que j’ai sans cesse pratiqué
lors de mes voyages missionnaires qui m’ont conduit dans plus de 100 pays. Prendre
garde à la dignité de tout être humain devrait aller de soi, même lorsque la
foi d’autrui et sa manière d’agir nous paraissent étranges et singulières. Par
conséquent, si pour plus de 800 millions d’Hindous la vache est sacrée, je dois
pouvoir l’accepter. Si, le matin, les Hindous strictement religieux s’enduisent
le front de la cendre de bouses sacrées de vaches, je ne puis les empêcher de
le faire. Quand la religion des Sikhs demande à chacun d’enlever ses souliers
et de prendre un bain de pieds avant d’entrer dans le Temple d’Or d’Amritsar,
c’est ce que chacun doit faire alors, s’il veut visiter ce lieu. Dans les
sanctuaires musulmans comme dans les temples d’autres religions, je dois
toujours me comporter selon les coutumes en vigueur en ces lieux.
C’est ainsi que j’ai presque toujours trouvé des
portes ouvertes et que j’ai parlé dans des congrès et des conférences de
croyants inter-confessionnels du monde entier. J’ai parlé comme hôte d’honneur
dans les communautés les plus diverses à l’occasion de leurs conventions. Dans
l’église catholique romaine d’Afrique du Sud, dans laquelle j’ai prêché, je me
suis également soumis au déroulement traditionnel du service divin. Je respecte
littéralement chaque idéologie que peut avoir quelqu’un, je reconnais à chacun
le droit de décider par soi-même ce qu’il veut croire et ce qu’il veut faire.
A plusieurs reprises, dans la Basilique St-Pierre,
j’ai vu comment des personnes de tous pays baisaient les pieds de la statue de
Pierre. J’ai vu là-bas, comme du reste ailleurs, bien d’autres choses encore. A
ces occasions-là j’ai souvent ressenti une très profonde douleur intérieure car
j’aime les hommes. Nous traiterons donc dans ce livre de ce qui est juste et de
ce qui est faux. Il est laissé au lecteur adulte la faculté de se former un
jugement personnel à ce sujet.
J’ai été contraint d’examiner en premier lieu
“l’institution mondiale” catholico-romaine sur la base de la Parole de Dieu
venant des Saintes Ecritures, pour l’éclairer et la placer face à cette Parole.
C’est en effet uniquement à la lumière de la révélation divine que nous pouvons
voir la Vérité et avoir ainsi la possibilité de reconnaître les tromperies et
les erreurs.
La prétention qu’avait l’église romaine d’être la
seule à pouvoir sauver a été reprise par plus ou moins toutes les autres
confessions chrétiennes qui, si elles ne le disent pas tout haut, le pensent
tout bas. Toutes veulent faire le salut des hommes à leur propre manière, et
c’est précisément ce qu’il est impossible de réaliser. Cependant, une église
qui se réclame de Christ, de Pierre et des apôtres, doit se laisser éprouver en
ce qui concerne les prétentions qu’elle élève.
Je souhaite à chaque lecteur une riche bénédiction
de la part du Dieu Tout-puissant.
De nos jours, il n’est pas simple d’approcher les
gens pour s’entretenir avec eux du thème de Dieu et de la foi en Lui. Les uns
considèrent ce sujet comme étant dépassé, totalement périmé. Les autres
cherchent le divin en eux-mêmes et dans la nature, d’autres nient l’existence
d’un Dieu personnel, alors que d’autres parlent seulement d’une puissance
supérieure. Singulièrement, lors d’une catastrophe, ceux-là mêmes qui
prétendent ne pas croire disent: «Pourquoi Dieu permet-Il ces choses?».
Depuis que tout ce qui s’est fait, et se fait
encore au Nom de Dieu sous le couvert de la religion, est notoirement connu,
toujours plus de personnes perdent leur confiance en la justice, cela parce
qu’ils placent l’institutions religieuse au même plan que Dieu. Au cours des
siècles, des historiens ont rempli de nombreux livres de comptes-rendus
relatant les fautes commises à diverses époques par des gens religieux. Mais ce
que de courageux auteurs ont précisément porté à la lumière tout dernièrement
est en fait un fardeau accablant.
Dans toutes les religions se trouvent des personnes
conscientes de ce qu’il existe non seulement un domaine terrestre mais aussi un
domaine supraterrestre. Il est clair que l’homme n’est pas né pour mourir mais
pour vivre.
A la vérité, peu de personnes sont réellement
convaincues qu’avec la mort tout prend fin. Et ceux qui le croient constateront
plus tard, à l’heure de la mort, qu’ils ont fait fausse route.
Toute personne est née dans un certain pays, avec
une certaine religion ou une certaine vision du monde, c’est-à-dire avec une
idéologie, et tout naturellement elle pense que c’est celle-là qui est juste.
Le progrès presque incompréhensible de cette
génération, l’évolution du char à cheval aux plus modernes fusées de transport,
de la diligence aux véhicules de l’astronautique, confirme ce que le Seigneur
Dieu a dit il y a presque six mille ans lors de la construction de la tour de
Babel: “…
et maintenant ils ne seront empêchés en rien de ce qu’ils pensent faire” (Gen. 11.6) La conséquence fut que l’homme crut de
plus en plus en lui-même et en son pouvoir, et en même temps il douta de plus
en plus de Dieu et de Sa Parole, au point de rejeter celle-ci.
Déjà dans le jardin d’Eden l’adversaire de Dieu mit
en doute la Parole du Créateur, sans toutefois La nier, en disant: “Dieu a-t-Il réellement dit?…” (Gen. 3.1 — Segond). Aujourd’hui c’est lui qui
inspire les philosophes dans leurs considérations intellectuelles et
scientifiques et leurs divers arguments, lesquels engendrent la rébellion
envers leur Créateur. La Parole de Dieu est mise en doute par beaucoup de gens
parce qu’ils regardent aux actions humaines défaillantes de ceux qui prétendent
représenter Dieu.
Quiconque se persuade qu’il n’y a pas de Créateur,
mais que la création tout entière est venue d’une explosion ayant eu lieu à
l’origine, devrait regarder une fois attentivement un endroit où une explosion
a eu lieu! Celui qui soutient la théorie de l’évolution doit aussi nous
éclairer sur la raison pour laquelle existent toujours les diverses formes de
vies inférieures, puisque tout aurait continué d’évoluer. Celui qui croit que
tout être vivant serait sorti d’une cellule originelle doit aussi nous dire qui
a appelé à la vie cette cellule originelle. Le Créateur dit dans Genèse 1.24: “Que la terre produise des êtres vivants selon leur
espèce…”. Et
encore aujourd’hui il en est ainsi. Toute chose venant à la vie dans le monde
est littéralement un miracle de création qui se répète journellement des
millions de fois.
Les affirmations, tendant à nous porter loin des
réalités qui sont démontrées chaque jour, viennent toutes de la même source.
Elles visent un même but, c’est-à-dire rendre incrédible ce que la Bible dit au
sujet de la création du monde et présenter également le Créateur comme étant
superflu.
On ne peut trouver dans l’histoire aucun prophète
envoyé de Dieu qui ait fondé une nouvelle orientation de la foi biblique, ou
qui ait été le fondateur d’une nouvelle religion. Que ce soient Enoch ou Noé,
Abraham ou Moïse, Elie ou Esaïe, aucun prophète réellement envoyé de Dieu n’a
fondé de religion. La signification de cette constatation est très grande. Tous
ces prophètes n’ont fait que transmettre ce qu’ils avaient reçu de Dieu. C’est
la raison pour laquelle l’Ancien Testament tout entier forme un tout harmonieux.
Un Seul avait l’autorité de parler et d’agir, soit le Seigneur Dieu, Lequel
confiait Ses plans à ceux qu’Il avait Lui-même appelés. De tels hommes étaient
Ses porte-voix. Ils ont vécu en des temps divers et ont apporté la part de
prophétie qui leur était attribuée pour l’accomplissement du plan du salut
annoncé à l’avance par Dieu. Bien qu’ils aient paru dans des siècles ou des
millénaires différents, nous ne trouvons aucune contradiction dans leurs
écrits, mais tout, au contraire, est en parfait accord.
Les apôtres envoyés de Dieu n’étaient pas davantage
des fondateurs de religions. Ils ont, dans l’humilité et la simplicité, apporté
la preuve irréfutable que les prophéties de l’Ancien Testament avaient été
accomplies à la lettre. Mais en ce qui concerne la fondation de l’Eglise de
Christ et son édification, ils s’en s’ont entièrement remis au Seigneur de
gloire qui avait dit: “JE
bâtirai mon assemblée” (Mat.
16.18). Dieu n’a pas davantage confié cette tâche à Pierre qu’à Paul ou
quelqu’un d’autre.
Le Seigneur a sans contredit placé différents
ministères dans l’Assemblée pour son édification (Eph. 4.11; 1 Cor. 14.28; Rom.
4.28; 12.4-8). L’Assemblée biblique des rachetés n’est pas une institution
organisée par l’homme mais bien un organisme vivant. Elle est la seule
institution spirituelle de Dieu sur la terre et Elle est formée de rachetés, de
personnes ayant trouvé grâce devant Lui. Elle est aussi appelée le Temple de
Dieu (Eph. 2.21; 2 Cor. 6.16), ou la Maison de Dieu (Héb. 3.6). Dieu n’habite
pas dans un temple ou une maison sacrée faits de main d’homme (Es. 66.1,2;
Actes 7.48-50). Il habite uniquement dans le coeur des siens. C’est pourquoi il
est absolument nécessaire que nous retournions à l’origine, au commencement,
pour expérimenter ce qu’est réellement l’Eglise de Dieu (1 Tim. 3.15), de
quelle manière Elle croit, ce qu’Elle enseigne, comment Elle baptise, etc. Seul
le Livre de la Vérité, la Bible, la Parole de Dieu, nous donne la réponse à ce
sujet. C’est aussi sur ce fondement et dans une pleine responsabilité devant
Dieu que ce livre a été écrit.
Parmi les nombreuses traductions bibliques
existantes, ayant chacune ses qualités propres, je me suis finalement décidé à
utiliser presque exclusivement celle du Dr. Hermann Menge [pour la traduction
française: Darby — N.d.T.].
Si j’ai été encouragé à écrire ouvertement, c’est par le fait
qu’aujourd’hui les choses ne sont pas considérées simplement comme allant de
soi. Un exemple frappant nous en a été donné en septembre 1988 par les media.
Il s’agit du “suaire de Turin”. Pendant des siècles, il fut reconnu comme
absolument authentique et fut révéré comme une relique. Le monde entier a donc
été étonné d’apprendre qu’après que ce suaire eût été éprouvé en Angleterre,
aux Etats-Unis et en Suisse, indépendamment les uns des autres, le résultat
unanime de cette épreuve fut qu’il datait du Moyen âge et qu’en aucun cas il ne
pouvait être le suaire de Jésus-Christ. Cependant, à travers une déclaration, les
gens furent encouragés à continuer de vénérer cet objet falsifié comme s’il
était une relique et à persévérer dans cette erreur pourtant rendue publique.
En octobre 1988, le Révérend Dr Ian Paisley d’Irlande du Nord a
fait au Parlement de l’Europe, à Strasbourg, ce qu’aucun protestant n’avait osé
faire depuis le temps de la Réformation. Il éleva une affiche où il était
écrit: «Jean Paul II = Antichrist» et par ce geste il provoqua une agitation
tumultueuse. Il protestait contre la présence du pape dans la salle. Les media
ont relaté ces choses et la plupart des quotidiens en ont reproduit des
photographies et donné un compte-rendu en première page. Le lendemain, bien peu
de personnes parlaient encore de cela et finalement tous revinrent à l’ordre du
jour. Il est évident qu’une nouvelle chasse l’autre.
Malheureusement en tout temps érudits et laïcs ont mis Dieu et
l’église “dans le même panier”, et parce que la désillusion apportée par
l’institution qu’on pensait venir de Lui était si grande, beaucoup se sont
détachés de l’Un et de l’autre. Malheureusement bien des personnes sont tombées
victimes de cet argument trompeur, triste et regrettable. Je n’oublierai jamais
ce certain soir passé dans un kibboutz à environ 15 kilomètres à l’ouest de
Jérusalem. En tant que conducteur du groupe, je rassemblai les participants
pour une courte méditation après le repas du soir. Un certain nombre d’autres
hôtes se joignirent à nous, et parmi eux se trouvaient des Juifs. Cela ne
créait aucun problème pour moi, et je lus quelques passages des Ecritures dans
l’Ancien Testament, en montrant leur accomplissement dans le Nouveau Testament.
Subitement une immigrante juive, de Varsovie, saisie intérieurement, s’écria:
«J’ai lu le Nouveau Testament, et j’aurais pu croire que Jésus-Christ était
notre Messie, si du moins Il n’avait pas été catholique. Parce que les Polonais
qui sont réellement si catholiques nous ont tant fait souffrir!». Nous étions
tous consternés. Je dis alors: «Madame, le Messie n’était pas catholique. Il
était Le Rédempteur venu dans la chair. Et Marie, elle non plus, n’était pas
catholique». Elle n’arrivait pas à concevoir cela.
Dans le domaine de la religion, précisément, l’ignorance est telle
qu’elle fait se dresser les cheveux sur la tête. Ce christianisme, sans
relation personnelle et vivante avec Christ, est devenu une religion qui, comme
certains le prétendent, est de l’opium pour le peuple. Cet exposé est écrit
dans le but de découvrir tout ce qui n’est pas biblique, ce qui est faussement
appelé “chrétien”, et de montrer ce que sont ces légendes religieuses qui
persistent même si leur origine remonte à des milliers d’années.
Lorsqu’il s’agit de croire Dieu et Ses desseins envers l’humanité,
nous devons conseiller aux gens de consulter le Livre des livres. L’expression:
«Je ne crois en rien ni en personne!» n’est juste que lorsqu’elle se rapporte
aux hommes, mais elle ne peut être appliquée au Tout-puissant et à Sa Parole.
Il est, et demeure, le Seul digne d’être cru. Sa Parole est la Vérité accomplie
et confirmée et c’est pourquoi la Bible, qui est la Parole de Dieu, est notre
Absolu. Elle s’élève au-dessus de tout doute. Dieu n’est pas mort, comme
certains le prétendent; Il vit et tout ce qui a vie vit par Lui. Sa Parole est
aujourd’hui comme autrefois une réalité vivante.
De tout temps il y eut des hommes qui avaient pour mission
d’accomplir une tâche particulière. Dans l’histoire de l’humanité se
distinguèrent des poètes et des compositeurs, des rois et des empereurs, des
soldats et des politiciens, et cela jusqu’aux hommes d’Etat de notre temps. Il
en est de même dans le domaine de la science et des recherches scientifiques.
Nous pourrions donner ici toute une liste d’inventeurs bien connus de chacun,
sans lesquels le monde d’aujourd’hui aurait une tout autre apparence. Nous
trouvons pareillement dans l’Ancien Testament et au commencement du Nouveau
Testament des hommes de Dieu qui, durant leur vie ici-bas, avaient une tâche
particulière à accomplir dans le cours de l’histoire du salut. Dans l’âge
consécutif à celui des apôtres, jusqu’au concile de Nicée (325 p. Ch.)
apparurent également certaines personnalités. Pendant le moyen âge il y eut
aussi des hommes qui jouèrent un rôle important dans l’histoire de l’Eglise.
Mais les noms des hommes qui se levèrent depuis la Réformation nous sont plus
spécialement connus.
Les hommes qui avaient obtenu de Dieu une grâce toute spéciale ont
toujours reçu un mandat universel s’étendant au loin par-dessus les
démarcations des églises et des religions en faveur de tous les hommes. Ceci
est conforme au dernier ordre missionnaire du Seigneur Jésus, lequel incluait
le monde entier: “Allez donc,
et faites disciples toutes les nations…” (Mat.
28.19). Celui qui est réellement envoyé de Dieu publie la Parole de Dieu en
accord avec tous les prophètes et les apôtres. Celui qui apporte de nouvelles
doctrines et de soi-disant “révélations”, qui ne peuvent pas être soutenues par
les Saintes Ecritures, se disqualifie automatiquement. Dieu ne peut pas se
contredire, pas plus qu’il ne peut changer Ses desseins. En tout ce qui est
fait ou enseigné l’on doit se poser ces questions: «Est-ce exact? Est-ce écrit
de cette façon?» ou: «Que disent les Saintes Ecritures à cet égard?».
Ici nous ne nous intéressons pas aux idées des hommes mais bien à
ce que Dieu nous a fait connaître au travers d’hommes qu’Il a appelés d’une
voix audible à Son service. C’est aux prophètes de l’Ancien Testament qu’il a
été accordé de publier le développement de l’histoire du salut, alors que la
tâche des apôtres était de démontrer à leur tour l’accomplissement des
prophéties données autrefois. Chacun, selon l’appel et le mandat qu’il avait
reçu, avait la responsabilité, par son ministère, de nous montrer clairement
les desseins de Dieu, Son plan de salut. Celui-ci était conservé dans les
Saintes Ecritures, et c’est ainsi qu’aujourd’hui encore la Parole vivante parle
à tous ceux qui se laissent interpeller par l’Esprit de Dieu. Il n’est pas
nécessaire que l’un interprète cette parole à l’autre; il suffit que tous
croient du fond du coeur, et cela de la manière que dit l’Ecriture, et de cette
façon ils seront enseignés de Dieu Lui-même par Sa Parole (Es. 54.13; Jean
6.45). Nous ne voulons pas représenter ici la pensée doctrinale d’une église,
qu’elle soit indépendante ou non, encore moins celle d’une secte, mais nous
voulons exposer la façon de voir de Dieu telle qu’Il l’a laissée dans Sa
Parole.
Celui qui a approfondi l’histoire de l’Eglise sait très bien
comment les historiens jugent et décrivent d’une façon différente les actions
de personnes ayant vécu dans la même période. Les thèmes que l’on retrouve dans
les discussions ne sont pas nouveaux. Mais ce qui afflige un croyant biblique,
c’est le fait que lors de leurs recherches, les critiques remettent en question
le Nouveau Testament même. Que les différentes parties du Nouveau Testament,
les évangiles et les épîtres, aient été rédigées tout d’abord en hébreu, en
araméen ou en grec, puis qu’elles soient apparues finalement comme canon dans
les textes grecs n’est pas déterminant en soi pour la chose même. Ce qui est
sûr, c’est que Dieu Lui-même s’est placé au côté des Hébreux. Moïse et Aaron
reçurent l’ordre de dire à Pharaon: “L’Eternel,
le Dieu des Hébreux, s’est rencontré avec nous…” (Ex. 3.18). Que Jésus-Christ n’ait
pas parlé le grec mais l’araméen, c’est-à-dire la langue hébraïque populaire,
est évident; qu’Il ait été instruit ou pas, laissons ce débat et ces disputes
aux érudits. Ce qui pour nous est important est que le Seigneur ressuscité
parlait encore hébreu. C’est le témoignage qu’avait Paul dans Actes 26.14: “Et comme nous étions tous tombés à
terre, j’entendis une voix qui me parlait et qui disait en langue hébraïque:
Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?”.
De même, l’argument que d’autres épîtres encore auraient circulé
n’enlève en rien la valeur de celles qui sont véritables. Il va de soi que,
dans le christianisme primitif, d’autres épîtres auraient pu êtres écrites par
les apôtres ou par d’autres auteurs et être en circulation. Dès le premier
verset de son évangile, Luc nous informe que beaucoup avaient entrepris
d’écrire un récit des événements. Il y avait naturellement d’autres
informateurs. Ce qu’on appelle les “apocryphes du Nouveau Testament” ne sont
apparus que plus tard. Mais le Seigneur Lui-même a pourvu pour que ne soit
inclus dans le canon de la Parole de Dieu que ce qui avait été écrit selon Son
ordre et Sa volonté, c’est-à-dire seul ce qui nous était nécessaire.
L’important est que nous respections cette Parole qui nous a été
laissée comme étant la Parole de Dieu (1 Thess. 2.13) et que nous croyions que
toute Ecriture est inspirée de Dieu (2 Tim. 3.16). Lorsque nous trouvons dans
le Nouveau Testament l’expression “comme dit l’Ecriture” ou “il est écrit”,
c’est toujours à l’Ancien Testament que l’on se réfère. Cependant le Nouveau
Testament fait tout autant partie des Saintes Ecritures, car les deux ensemble
forment un tout. Nous pouvons lire ceci dans Luc 24.44,45: “… qu’il fallait que toutes les
choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse et dans les prophètes, et
dans les psaumes, fussent accomplies. Alors il leur ouvrit l’intelligence pour
entendre les Ecritures”.
Le Seigneur disait aux Juifs de Son temps, dans Jean 5.39: “Sondez les écritures, car vous,
vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent
témoignage de moi”. Quand
Paul donne un résumé de l’évangile, il dit que: “… Christ est mort pour nos péchés,
selon les écritures, et qu’il a été enseveli, et qu’il a été ressuscité le
troisième jour, selon les écritures” (1
Cor. 15.3,4).
L’apôtre Pierre se réfère à Esaïe 40.8 et amène cette Parole de
l’Ancien Testament, ainsi que la Parole du Nouveau, sous un dénominateur
commun: “… mais la parole du
Seigneur demeure éternellement. Or c’est cette parole qui vous a été annoncée” (1 Pier. 1.23,25). Le Nouveau
Testament est le résultat des prophéties de l’Ancien Testament.
Le Dr Clarence Larkin, lequel est un homme dont les compétences
sont internationalement reconnues, a démontré dans son livre “Dispensational
Truth” que lors de la venue de Christ, 109 prophéties de l’Ancien Testament se
sont littéralement accomplies de la façon la plus exacte. Les prophéties déjà
réalisées de la Bible sont le signe de Son origine Divine.
Lorsque l’on veut éprouver et traiter une chose, il faut pouvoir
l’aborder sans préjugés ni sentiment d’aversion. Lorsque le théologien Carl
Schneider écrit: «Les falsifications ont commencé à l’époque du Nouveau Testament
et elles n’ont pas cessé depuis lors» (K. Deschner, Der
gefälschte Glaube, S. 20), il a parfaitement raison. Cependant, de là à
prétendre que nous aurions un Nouveau Testament falsifié il y a une grande
différence! Mais déjà en ce temps-là comme aujourd’hui des choses non
autorisées avaient été introduites comme fausses doctrines et interprétations.
Malgré toutes les distorsions desquelles nous parlerons encore, la Parole
originelle demeure, et nous pouvons L’accepter comme étant pour toujours la
Parole originelle. Dans quelle mesure les allusions destructrices à l’épître de
Pierre soi-disant falsifiée peuvent-elles apporter cette remarque importune: «…
le Saint Livre, la Bible, regorge de faux documents»? (K. Deschner, Der gefälschte Glaube, S. 20). C’est là une
affirmation inouïe, et de plus un méchant mensonge. En cela nous nous
rapportons à des érudits, qui déjà ont accompli un bon travail de préparation.
C’est de la présomption que de reprocher à ceux qui ont écrit le Nouveau
Testament de L’avoir faussé et ainsi de les déclarer trompeurs, et par
conséquent de présenter les croyant bibliques comme des gens trompés! On ne
peut, par de telles manoeuvres fallacieuses, obscurcir le rayonnement de la
Vérité.
Bien sûr, les quatre évangélistes étaient des hommes simples. Que
le récit des événements qu’ils ont rapportés soit partiellement différent l’un
de l’autre, prouve seulement qu’ils ne l’ont pas copié l’un sur l’autre. Chacun
écrivait comme il était conduit à le faire, selon qu’il l’avait personnellement
entendu ou vécu, ou éventuellement selon le témoignage qu’il avait reçu de
quelqu’un d’autre. Ce qui est décisif, ce sont les faits eux-mêmes qui ont été
démontrés, et non les phénomènes qui les ont accompagnés.
Le Dr Konstantin Rösch, théologien et traducteur catholique de la
Bible, a montré la diversité des quatre évangiles par les quatre êtres vivants:
lion, veau, homme, aigle, tels qu’ils sont décrits dans Apocalypse 4.6-8 et en
d’autres passages de l’Ecriture. Irénée déjà, dans le christianisme primitif,
les a désignés comme étant les symboles des quatre évangiles. La Bible, en
fait, a été écrite en langage imagé et en paraboles. Matthieu est symbolisé par
un lion, Marc par un boeuf, Luc par un homme et Jean par un aigle qui vole.
Dans le premier chapitre d’Ezéchiel, il nous est dit des quatre êtres vivants
que tous avaient une face d’homme (v.5) et que sous leurs ailes se trouvaient
des mains d’homme (v.8). Chaque être vivant avait quatre faces mais ne
présentait qu’une face à la fois. Chacun des évangiles décrit en détail la même
apparition du Sauveur; cependant chacun d’eux Le présente sous une autre face.
Intérieurement, tous ces êtres vivants sont semblables, bien
qu’individuellement ils présentent une face différente. Ainsi en est-il des
quatre évangiles. En fait, à l’intérieur, dans le coeur, ils sont tous pareils.
Cependant l’un présente davantage le Seigneur en tant que Fils de l’homme;
l’autre met l’accent sur Sa divine puissance dans le symbole du Lion, qui est
le roi des animaux; Marc Le présente comme le Serviteur, le porteur de
fardeaux; alors que le quatrième évangile Le caractérise comme l’Aigle qui
s’élève dans les sphères divines.
Dès lors, si l’un des évangélistes relate une chose alors qu’un
autre ne le fait pas, ou si chez l’un d’eux apparaît une tout autre chose comme
très importante alors qu’elle ne l’est pas chez l’autre, cela est tout à fait
insignifiant. Lorsqu’un évangéliste écrit que le Seigneur a nourri 4000
personnes avec sept pains, et qu’un autre écrit qu’Il en a nourri 4000 sans
compter les femmes et les enfants, c’est que tous les deux ont raison. La seule
différence vient de ce que l’un a donné plus de détails que l’autre. Lorsque
l’un décrit comment, aux portes de Jéricho, deux aveugles ont été guéris et que
l’autre dit qu’il n’y en avait qu’un, de nouveau les deux ont raison. L’un
était présent lorsque cela arriva; l’autre évangéliste, venu ensuite, ne
rencontra que l’un des aveugles guéris et c’est ce qu’il rapporte. Un
évangéliste nous dit que les deux brigands crucifiés avec Jésus se moquaient de
Lui (Mat. 27.44); l’autre nous dit que le brigand se trouvant à la droite de
Jésus se repentit et Lui dit:“Souviens-toi de moi lorsque tu viendras dans
ton règne” (Luc 23.39-42).
Là, de nouveau, les deux ont raison. Tout d’abord les deux se sont moqués, puis
l’un a trouvé grâce et reconnu au dernier moment Qui était celui qui était
crucifié avec lui et il implora Son secours.
La réponse que le Seigneur lui fit: “En vérité, je te le dis:
Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis” est mal comprise, comme beaucoup
d’autres, par les critiques. D’après leurs conclusions, Jésus, en conséquence,
aurait dû être présent quelques jours dans le Ciel après Sa mort, bien que
l’Ecriture ait dit qu’Il est descendu dans les lieux inférieurs. Ils n’ont pas
compris que le lieu où se trouvaient les bienheureux, jusqu’à la crucifixion et
l’entrée en vigueur de la Nouvelle Alliance, n’était pas dans les lieux
célestes, mais en bas. Luc 16 nous relate clairement que le lieu où se
trouvaient les bienheureux (le lieu qui est appelé “sein d’Abraham” au v. 22), n’était séparé du lieu où
se trouvaient les damnés que par un abîme et qu’aucun ne pouvait avoir accès à
l’autre lieu. Tous ceux qui avaient placé leur espérance dans le Sauveur qui
devait venir, étaient retenus dans ce lieu de repos comme dans une prison.
Puis, conformément à Matthieu 27.52, ils sont ressuscités avec Christ. Depuis
ce moment-là seulement, le paradis, le lieu où se trouvent les sauvés, est dans
les lieux célestes et non plus en bas. Christ est descendu dans les lieux bas
et, lors de Son ascension, a emmené avec Lui tous ceux qui avaient cru à Sa
venue et qui étaient là, retenus prisonniers (Eph. 4.8-10).
Il n’y a pas davantage de contradiction quand l’un des
évangélistes relate que lors de la résurrection de Jésus, deux anges
s’adressèrent aux femmes (Luc 24.4), et que l’autre dit qu’il y en avait un
seul (Mat. 28.2; Marc 16.5). Et il n’y a pas non plus de contradiction
lorsqu’ils sont présentés à l’intérieur du tombeau par l’un des évangélistes et
que l’autre les présente à l’extérieur. Cela veut dire que tout est exact. Les
anges à l’intérieur indiquaient le lieu où le corps de Jésus avait été placé;
au dehors ils annonçaient qu’Il était ressuscité. C’est ainsi que cela se
rapportait au lieu et à la position. Même si deux étaient présents, un seul
d’entre eux a parlé et c’est pourquoi il est plus particulièrement fait mention
de lui. Dieu merci, il n’y a pas seulement des personnes qui se nomment
elles-même des “critiques”, mais il y a eu des hommes éminents qui nous ont
montré, d’une manière convaincante, l’harmonie des Ecritures. Le Dr C.I.
Scofield, traducteur de la Bible internationalement connu, et érudit, est l’un
d’eux. Il a écrit une introduction sur les évangiles qui ne laisse subsister
aucun doute à cet égard.
D’une manière générale les critiques n’ont en somme pas compris le
caractère prophétique du Nouveau Testament. Ils reprochent par exemple à Paul
de s’être trompé dans son attente eschatoloqique parce qu’il a écrit: “Nous ne nous endormirons pas tous,
mais nous serons tous changés…” (1
Cor. 15.51). “Nous, les vivants
qui demeurons jusqu’à la venue du Seigneur…” (1 Thess. 4.15), et ainsi de suite.
Paul devait écrire dans la forme du présent parce que le Saint-Esprit agissant
en lui connaissait le cours futur de l’histoire du salut ainsi que sa durée.
Tout le Nouveau Testament est composé de telle manière que pendant l’ensemble
du temps de la grâce ces paroles étaient valables pour chaque époque; on
pouvait prêcher sur la Parousie et la croire possible à tout moment, jusqu’à la
dernière génération qui verra s’accomplir les passages bibliques mentionnant
cette Parousie. Le même Paul écrit à propos de lui-même: “… Le temps de mon départ est
arrivé. J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi.
Désormais m’est réservée la couronne de justice que le Seigneur juste juge me
donnera dans ce jour-là” (2
Tim. 4.6-8). D’ailleurs il y a toujours eu des personnes qui, en leur temps,
ont compté sur le retour du Seigneur. Celui qui ne compte pas sur ce retour
n’aura pas part à la première résurrection parce qu’il ne porte pas en lui-même
une espérance vivante. Martin Luther croyait lui aussi que la fin était proche
et il s’attendait au retour de Christ. Il désignait même l’antichrist comme
étant le “End-christ”. Il écrivait: «En cet an 1540, le nombre des années est exactement de 5500 ans,
c’est pourquoi nous pouvons attendre la fin du monde, parce que le 6ème millénaire ne s’accomplira pas pleinement. De même que les trois
jours où Christ était dans la mort n’ont pas été pleinement accomplis» (H. Heinz, Zwischen Zeit und Ewigkeit, S. 137). Le croyant portant
en lui une espérance vivante s’attend au retour de Christ. Il en est ainsi
aujourd’hui encore. Il y a des personnes qui, à cause de l’accomplissement des
prophéties bibliques, comptent fermement sur cet évènement en cette génération.
Le comble de l’aveuglement ayant atteint les critiques est
manifesté quand ils prétendent que cette prophétie de Christ: “En vérité, je vous dis: Cette
génération ne passera point que toutes ces choses ne soient arrivées”, a échoué
(Mat. 24.34). Pourtant dans ce passage il est question des Juifs en tant que
race et non pas d’une génération d’un certain nombre d’années. Malgré les
meurtres les plus cruels perpétrés contre les Juifs, leur race a été maintenue
jusqu’aujourd’hui comme Dieu l’avait prévu dans Son plan de salut et comme
Jésus l’a dit. La citation de Matthieu 10.23: “Vous
n’aurez point achevé de parcourir les villes d’Israël, que le Fils de l’homme
ne soit venu” a été
complètement incompris et confondu avec Son
retour. N’est-Il pas apparu à Jean sur l’île de Patmos comme le Fils de
l’homme marchant au milieu des sept chandeliers d’or, s’avançant pour entrer
dans Sa puissance et Sa majesté royale? “Sa
tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la
neige; et ses yeux, comme une flamme de feu; et ses pieds, semblables à de
l’airain brillant, comme embrasés dans une fournaise; et sa voix, comme une
voix de grandes eaux” (Apoc.
1.14,15). Ainsi ce que Jésus avait dit s’est littéralement accompli. Chaque
argument destiné à remettre en question la Parole de Dieu peut être réfuté par
Elle.
Ni Jésus, ni les apôtres ne se sont trompés, mais ce sont bien les
apologistes et exégètes critiqueurs de la Bible qui se sont trompés tout au
long de l’histoire de l’Eglise. Jusque dans le temps présent ils parlent et
écrivent selon les mêmes tromperies dont ont été victimes ceux qui leur ont
transmis ces paroles, et cela sans en être conscients, mais ils montrent ainsi
leur ignorance à l’égard du plan de salut de Dieu. S’ils sont capables
d’exposer les choses de façon convaincante concernant la partie historique,
c’est-à-dire les erreurs de développement à l’intérieur du christianisme, et
cela plus spécialement à l’égard de l’église universelle, ils échouent lamentablement
lorsqu’ils parlent de la Parole et des choses du Royaume de Dieu. En tant que
croyant biblique de Christ, l’on ne peut tout simplement pas accepter en
silence tous les points d’interrogations que présentent des gens qui n’ont
aucun accès aux Saintes Ecritures, ni aux mystères cachés et révélés en Elles
sur le plan du salut. Ils parlent de grandes falsifications, n’y voient que
contradictions sur contradictions, et cela après avoir eux-mêmes interprété les
choses avec des erreurs grosses comme le poing.
Nous n’avons pas besoin d’une preuve historique de l’existence de
Jésus-Christ car Il est le point central de l’histoire du salut, et non pas de
ce que les hommes ont pu retenir de l’histoire. Le fait que Josèphe ou quelque
autre historien ait écrit ou non à Son sujet n’entre pas en ligne de compte;
les prophètes et les apôtres ont parlé de Lui parce qu’ils en avaient reçu
directement la charge. Cela est digne de foi et nous suffit. Pour ma part, je
crois tous ceux qui étaient présents lorsque quelque chose de surnaturel est
arrivé, et qui nous l’ont communiqué. De la naissance de Christ jusqu’à Son
Ascension nous avons des témoins authentiques, ayant vu de leurs propres yeux
et entendu de leurs propres oreilles. Aujourd’hui comme alors, l’on reste muet
comme la tombe à l’égard des choses surnaturelles que Dieu fait encore sur la
terre. Parce que cela n’arrive pas dans les églises et religions établies, cela
n’atteint nullement les informateurs des journaux. Pour le croyant, le
témoignage en a été suffisamment rendu et personne n’éprouve le besoin
d’entendre les faux témoins de la Parole, lesquels se sont présentés beaucoup
plus tard seulement.
Lorsque en critiquant, les historiens de l’Eglise parlent de
falsifications et de foi manipulée, il est impossible qu’il puisse être
question par là de l’Eglise primitive et des actes des apôtres, c’est-à-dire du
christianisme primitif et de l’ensemble du Nouveau Testament. La foi manipulée
et faussée, les doctrines et messages falsifiés, sont ceux qui ne concordent pas
avec les Saintes Ecritures et qui ne sont apparus que plus tard seulement.
Dans l’histoire de l’Eglise, les différents âges qui suivirent le
christianisme primitif sont amplement décrits. C’est pourquoi, dans notre
exposé, nous nous occuperons aussi brièvement que possible de ces différentes
époques. La durée de ces âges peut être approximativement divisée ainsi: Le
temps de l’Eglise primitive jusque vers l’an 100 p. Ch.; l’époque suivante est
celle de l’âge post-apostolique, qui commence au deuxième siècle et se
développa jusqu’au Concile de Nicée (325); puis c’est l’établissement de
l’église d’Etat dans l’empire romain; puis une période allant jusqu’au
moyen-âge; ensuite apparaît la Réformation qui apporte un nouveau commencement;
après cela viennent les divers mouvements de réveil, l’introduction du Plein
Evangile et enfin le rétablissement de l’Eglise dans son état originel, lequel
précède le retour de Christ.
Les divers exposés sur l’histoire de l’Eglise ne présentent entre
eux aucune image uniforme. Beaucoup ont émis des suppositions qui, par la
suite, sont devenues des légendes, rapportées par d’autres comme des faits déjà
réalisés. En plus de cela, il est clair que pour un historiographe orienté vers
le catholicisme les choses apparaissent tout autres que pour celui de tendance
protestante.
Une vue d’ensemble sur chacune de ces époques en particulier et
sur son développement propre est nécessaire pour pouvoir tirer une comparaison
avec le christianisme primitif. Ce n’est que de la bouche des apôtres que nous
avons reçu la “doctrine des apôtres”. Un écrit, qui fut découvert en 1873 dans
un couvent et publié dix ans plus tard, et que l’on supposait avoir été rédigé
entre les années 80 et 120 p. Ch., a été arbitrairement appelé “Symbole des
apôtres” ou “Didache”; cet écrit n’a véritablement rien de commun avec
l’enseignement des apôtres du Seigneur Jésus. Il en est de même en ce qui
concerne le “Credo apostolique” dont on a délibéré et que l’on a préparé au 4ème siècle seulement lors de différents
conciles: cela ne peut pas être attribué aux apôtres. C’est de cette manière
que prirent involontairement naissance les falsifications et les altérations de
la Parole de Dieu qui furent cependant considérées comme vraies. C’est
uniquement dans le livre même des Actes des apôtres, ainsi que dans les épîtres
écrites par les apôtres, lesquelles sont contenues dans le Nouveau Testament,
que nous trouvons la vraie doctrine apostolique. Ceux-ci étaient des hommes
ayant entendu la Parole de Dieu de la bouche même de leur Seigneur, et ils
L’ont transmise selon Son ordre. Par eux l’Eglise du Nouveau Testament a reçu
la pure Parole de Dieu, la Parole non falsifiée, Laquelle seule porte le Sceau
divin.
Paul, qui avait été appelé d’une manière surnaturelle pour être
destiné à être un instrument choisi, avait été adjoint aux apôtres primitifs
par le Seigneur Lui-même. C’est lui qui, sur la base d’une mission directe
reçue du Seigneur, pouvait dire: “Car
moi, j’ai reçu du Seigneur ce qu’aussi je vous ai enseigné…” (1 Cor. 11.23). Il a écrit la plus
grande partie de toutes les épîtres, c’est-à-dire exactement 100 chapitres
contenant 2325 versets, alors que, par exemple, Pierre n’a écrit que 8
chapitres avec 166 versets. Paul avait reçu l’Evangile de la même manière que
les prophètes avaient reçu la Parole: par révélation (Gal. 1.11,12). C’est
pourquoi l’avertissement qu’il nous donne dans Galates 1.8 nous pénètre jusqu’à
la moelle des os: “Mais quand
nous-mêmes, ou quand un ange venu du ciel vous évangéliserait outre ce que nous
vous avons évangélisé, qu’il soit anathème”. Ce qui n’est pas en accord avec
l’évangile primitif des premiers apôtres se trouve sous la malédiction. De ce
point de vue-là c’est réellement à un christianisme faussé que nous avons à
faire, lequel se trouve donc sous la malédiction; c’est cela que les critiques
avaient sous leurs yeux lors de leurs exposés.
Les quatre évangélistes rendent témoignage du Sauveur. Ils
décrivent Sa vie, Son action, de Sa naissance jusqu’à Sa mort, Sa résurrection
et Son Ascension. A ce sujet les synoptiques des évangiles de Matthieu, Marc et
Luc, en se complétant l’un l’autre, nous donnent une vue d’ensemble. Par
contre, Jean ne s’occupe ni de Bethléhem, ni de la généalogie, mais il fait un
“vol en hauteur”, et dès le premier verset du 1er chapitre il montre tout de
suite qui est véritablement Christ. Les quatre Evangiles donnent une vue
d’ensemble du salut que Dieu a accompli en Christ ici sur terre. Les quatre
évangiles sont dignes de foi parce qu’ils nous ont été laissés en partage par
des témoins oculaires, lesquels ont également entendu de leurs propres oreilles
ce qui a été dit (2 Pier. 1.16-18; 1 Jean 1.1-3).
Les Actes des apôtres nous présentent en premier lieu comment
l’Eglise primitive a été fondée de manière surnaturelle par l’effusion du
Saint-Esprit (chap. 2). Il s’agit là réellement d’un événement qui vient du
Ciel. Dans sa première prédication, l’apôtre Pierre, rempli du Saint-Esprit,
annonce de la part de Dieu à ceux qui veulent devenir croyants la nécessité
d’une repentance, d’une conversion, d’un baptême biblique dans l’eau (v.38), et
d’une même expérience que celle faite par les 120: celle du baptême de
l’Esprit. Il leur dit de la part de Dieu: “…
car à vous est la promesse et à vos enfants, et à tous ceux qui sont loin,
autant que le Seigneur notre Dieu en appellera à lui” (v.39). Dieu seul sauve et ajoute à
Son Eglise, par le Saint-Esprit, ceux qui deviennent croyants (Actes 2.47).
L’Eglise primitive était formée de personnes ayant réellement fait
une expérience avec Dieu. Ceux qui étaient devenus croyants furent baptisés
dans l’eau, puis d’une manière surnaturelle dans le Saint-Esprit, afin qu’ils
deviennent des membres d’un seul Corps (1 Cor. 12.13). Ils étaient munis des
dons de l’Esprit (1 Cor. 12.7-11), ils portaient les fruits de l’Esprit (Gal.
5.22,23). Ainsi, de même que Dieu avait en Christ un corps comme temple, dans
lequel Il habitait et par le moyen duquel Il agissait, ainsi l’Eglise primitive,
composée de la troupe des rachetés, formait le Corps du Seigneur (1 Cor. 12.12)
dont Il était la Tête (Col. 1.18) et qu’Il employait afin de continuer Son
ministère. Jésus dit: “Comme
le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie” (Jean 20.21). Afin que les multiples
tâches de ce Corps puissent être réalisées, Il établit dans l’Eglise des
apôtres, des prophètes, des pasteurs, des docteurs et des évangélistes (Eph.
4.11).
Dans le christianisme primitif il n’y avait pas de dignitaires. Il
y avait seulement des hommes dignes de la haute vocation à laquelle ils avaient
été appelés, et qui accomplissaient leur ministère sous la direction et
l’inspiration du Saint-Esprit. Les premiers chrétiens ne connaissaient pas de
clergé ni de prédicateurs fonctionnaires, mais au contraire c’était l’ensemble
de l’Eglise des rachetés nés de nouveau qui était une sacrificature royale et
un peuple saint (1 Pier. 2.9; Apoc. 1.6). Les cinq ministères que nous venons
de mentionner ne limitent pas leur activité à une église locale mais ils sont
destinés à l’ensemble de l’Eglise. Les dirigeants des églises locales,
c’est-à-dire les surveillants ou anciens prenaient soin des églises locales,
souveraines. Ceux qui parmi eux avaient la direction étaient appelés évêques et
devaient être mariés (1 Tim. 3.1-7; Tite 1.5-8). Il y avait même des assemblées
locales avec plusieurs évêques, c’est-à-dire avec plus d’un ancien pour diriger
l’Eglise (Phil. 1.1). Ceci est en accord avec Jacques 5.14 où il est écrit que
lorsqu’un croyant tombe malade, celui-ci doit faire venir les anciens de
l’église. Lorsque Paul et Barnabas vinrent à Jérusalem, ils y furent reçus par
l’assemblée des apôtres et des anciens (Actes 15.4). Dans le christianisme
primitif régnait encore cet ordre divin de l’Eglise.
Pour prendre soin des tâches pratiques de l’église locale, des
diacres avaient été nommés, lesquels devaient être également mariés (1 Tim.
3.8-13). Ceci était nécessaire pour que les évêques et les diacres puissent,
par leur expérience pratique, conseiller et aider les membres de l’assemblée à
s’en sortir dans leurs divers problèmes conjugaux et familiaux. L’Eglise
primitive ne connaissait pas du tout la fonction d’évêque telle qu’elle est
exercée aujourd’hui. D’après 1 Timothée 3.15, l’Assemblée du Dieu vivant, fondée
par Christ, est le fondement ainsi que la colonne, c’est-à-dire l’élément qui
soutient la Vérité. Ni des interprétations particulières, ni le mensonge et la
fausseté n’ont en aucune manière de place en Elle. C’est au travers d’Elle, en
tant qu’institution divine sur la terre, que la volonté de Dieu devrait être
faite sur la terre comme dans les Cieux.
Dans le premier temps qui suivit la fondation de l’Eglise du
Nouveau Testament, on trouvait en Elle la pure proclamation de l’Evangile, les
doctrines bibliques et la pratique de la Parole exercée par les apôtres.
L’Eglise primitive était un organisme imprégné de la Vie de Christ et conduit
par l’Esprit; c’est-à-dire qu’elle n’était pas une dénomination organisée.
Plus tard, Paul et les autres apôtres eurent déjà à s’expliquer
avec des docteurs qui apportaient l’hérésie, ainsi qu’avec des séducteurs. Dès
lors commença un développement pluraliste. Plusieurs courants spirituels
progressèrent parallèlement et simultanément. L’un d’eux était composé de
véritables croyants dirigés par la Parole et l’Evangile de Dieu tels que les
apôtres établis par Dieu avaient apportés, et qui vivaient ces choses dans la
pratique de chaque jour. Jean le confirme par ces paroles: “… celui qui connaît Dieu nous
écoute; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas; à cela nous connaissons
l’esprit de vérité et l’esprit d’erreur” (1
Jean 4.6).
Les autres orientations de foi consistent en un mélange de vérité
et d’interprétations propres, mélange qui tourna plus tard en doctrines. De tels
hommes sont désignés par les Saintes Ecritures comme de “faux frères” qui
s’introduisent dans le ministère sans avoir reçu un appel divin. Paul le résume
ainsi: “… et cela à cause des
faux frères furtivement introduits, qui s’étaient insinués…” (Gal. 2.4). C’étaient des hommes qui
annonçaient un autre Jésus, qui avaient reçu un esprit différent et prêchaient
un évangile différent (2 Cor. 11.4). Pierre met en garde les croyants contre
les faux frères qui introduisent furtivement des enseignements de perdition (2
Pier. 2.1-3). L’apôtre Jude s’exprime ainsi sur cette tendance par ces paroles: “Malheur à eux, car ils ont marché
dans le chemin de Caïn, et se sont abandonnés à l’erreur de Balaam pour une
récompense, et ont péri dans la contradiction de Coré” (Jude 11). Les faux frères ont faussé
la Parole, ceux qui se sont trompés ont conduit dans l’erreur. C’est ainsi que
les différentes orientations religieuses sont apparues.
Jean voit, en ces courants qui s’écartent de la Parole, le
commencement du mouvement antichrist. “Anti” signifie “contre” et par
conséquent tout ce qui n’est pas en accord avec Christ et Sa Parole est contre
Lui, et par là même est “antichrist”. Il écrit: “Ils sont sortis du milieu de nous,
mais ils n’étaient pas des nôtres; car s’ils eussent été des nôtres, ils
fussent demeurés avec nous; mais c’est afin qu’ils fussent manifestés comme
n’étant aucun d’eux des nôtres” (1
Jean 2.19). Paul appelle de telles gens des “loups cruels” (Act. 20.28-30).
Dans Apocalypse 2.2 il est dit des croyants véritables qui étaient capables de
discernement: “… et tu as
éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et tu les as trouvés
menteurs”. Comment
pouvaient-ils éprouver à coup sûr et constater que ces hommes se prétendant
apôtres ne l’étaient pas? C’est en vérifiant s’ils prêchaient ce que Pierre et
Paul avaient prêché. Ce qui
est à éprouver doit toujours l’être en le comparant avec la prédication et la
pratique apostoliques, lesquelles sont la seule échelle de référence valable. Donc la question se posait déjà en ce
temps-là de savoir quelle était la Vérité, et quelle était l’erreur.
Dans les passages bibliques que nous venons de citer, il est
clairement question de bifurcations, de faux courants religieux se développant
parallèlement à la foi de l’Eglise de Jésus-Christ. Avant la fin du premier
siècle il y avait déjà différentes fausses doctrines et du mélange; les uns se
tenaient à l’enseignement de Balaam, les autres à la doctrine des Nicolaïtes,
d’autres encore écoutaient une femme désignée du nom de Jésabel, laquelle
prétendait être prophétesse et enseignait (Apoc. 2.20).
Afin que nous sachions exactement ce qui est juste, la pure
doctrine des apôtres nous a été laissée en héritage dans les Saintes Ecritures.
On y trouve mentionnées également les diverses doctrines introduites par des
personnes non autorisées. L’injonction: “Eprouvez
toutes choses” (1 Thess.
5.21) est encore et toujours valable. Beaucoup se sont approprié cette Parole,
mais dans la pratique ils ne l’emploient pas correctement. Ils ont éprouvé les
autres selon le niveau de leur propre connaissance, selon le point de vue de
leur propre doctrine et pratique, et ce faisant ils ont complètement perdu de
vue qu’auprès de Dieu il y a une seule échelle des valeurs capable d’éprouver
toutes choses, et qui peut être employée en toutes circonstances. Cette échelle
est le témoignage complet de
la Parole de Dieu, qui se trouve être la Bible.
Au 2ème siècle, les diverses
orientations religieuses se développèrent à côté de l’Eglise du Dieu Vivant,
Laquelle croit et agit pour toujours de la manière dont Christ l’a enseigné au
travers des apôtres. Les enseignements qui avaient déviés de la Parole
devinrent de plus en plus en vogue. On avait élargi le chemin étroit ainsi que
la porte étroite. Chaque tendance religieuse s’efforçait d’appeler à soi le
plus grand nombre de membres possible, comme c’est d’ailleurs encore le cas
aujourd’hui. Cependant cette promesse est toujours valable pour la véritable
Eglise de Jésus-Christ: “Ne
crains pas, petit troupeau,
car il a plu à votre Père de vous donner le royaume” (Luc 12.32). Les brebis du petit
troupeau ne prennent garde qu’à la voix du Bon Berger, Celui qui a donné Sa vie
pour les brebis; c’est-à-dire
qu’elles ne prennent garde qu’à Sa Parole. Cette “ecclesia” a été de tout
temps la petite troupe de ceux qui ont entendu l’appel à sortir de la confusion
et qui suivent le Berger sans compromis.
Dans les temps post-apostoliques s’élevèrent Polycarpe († 155),
lequel avait encore cheminé avec l’apôtre Jean, ainsi qu’Irénée († 202), un
disciple de Polycarpe, lesquels se distinguèrent comme défenseurs de la vraie
foi. Cependant, en examinant les choses de plus près, on voit qu’il ne
s’agissait déjà plus exclusivement de la publication du pur héritage de la foi
apostolique primitive. On peut voir clairement que, de l’organisme divin de
l’Eglise primitive, le pas vers l’organisation humaine avait été fait.
Le développement de cet âge jusqu’au concile de Nicée en 325 p.
Ch. est contradictoire. Vu uniquement de l’extérieur, le christianisme dégénéré
se propagea toujours plus, sous toutes ses formes, jusqu’à être reconnu par
l’Etat du temps de l’empereur Constantin, de telle manière qu’il devint alors
une puissance qui était à prendre au sérieux dans l’empire romain tout entier.
La foi devint une nouvelle philosophie. Les traditions orientales, mélangées
avec la culture helléniste, diluèrent fortement la substance de la foi
primitive. Les controverses sur ce qu’on appelle la “christologie” entrèrent en
lice et agitèrent les âmes.
Aussi longtemps que l’Evangile demeura sur sol juif et
principalement parmi les communautés juives, il n’y eut point de discussions
sur la divinité. C’est alors que survinrent, dans les discussions sur la
christologie, les pensées romaine, grecque et païenne sur les dieux et déesses.
La vision prophétique spirituelle, qui était préfigurée dans l’Ancien Testament
en ombre des choses à venir et qui était apparue dans le Nouveau Testament
comme une réalité, se perdait de plus en plus, bien que Tertullien insistât sur
le fait que: «L’Ancien et le Nouveau Testament concordent et que la prophétie
constitue le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament» (F. Hauss, Väter der Christenheit, S. 30). Le christianisme fut,
doctrinalement parlant, de plus en plus déplacé du fondement juif sur le
terrain du paganisme. Ces choses arrivèrent en opposition avec la foi des
apôtres et des disciples qui les suivirent directement. On n’utilisait l’Ancien
Testament en rapport avec des passages du Nouveau Testament uniquement
lorsqu’on pouvait les diriger contre les Juifs. Déjà au 2ème siècle, des conducteurs spirituellement aveugles se levèrent, de
même que des empereurs romains penchant pour l’antijudaïsme [l’expression
“antisémitisme” employée seulement en rapport avec les Juifs n’est pas correcte
car tous les peuples arabes sont également des Sémites — remarque de l’auteur].
L’empereur romain Constantin, qui était un grand stratège, mit à
profit pour lui-même le christianisme qui se mondanisait, mais il ne diminua
pas pour autant ses rapports avec le paganisme. Il favorisa aussi bien la
construction de temples païens que l’édification d’églises. Déjà en l’an 315,
Constantin déclara que la conversion au judaïsme était un crime capital. Un
Juif amenant un chrétien à se convertir au judaïsme, de même que le converti,
devaient tous deux expier cela par la mort. En 321, la célébration du dimanche
fut décrétée légalement. Mais cela n’était pas suffisant: sous la menace de
sanctions, les Juifs furent contraints à renier le sabbat et à “sanctifier” le
jour du dimanche. Ainsi Constantin proclama ce que les évêques, qui en ce
temps-là étaient déjà des personnalités en vue, lui avaient suggéré.
Lors du Concile de Nicée, en 325, Arius et Athanase en furent les
deux orateurs principaux. Leurs exposés ont été largement transmis à l’histoire
de l’Eglise. Visiblement Arius n’avait aucune connaissance de Christ. Par
contre, Athanase témoigna franchement «qu’en Jésus, Dieu Lui-même nous est apparu; que Dieu Lui-même
s’est fait connaître à nous et nous a sauvés; que nous avons en Lui le Père
même… qu’en Jésus, le Père Lui-même nous a rachetés» (K. D. Schmidt, Grundriss der Kirchengeschichte, S. 98).
A partir de ce moment commença la constitution de l’église
romaine. Au temps du concile de Nicée, il n’y avait encore aucun pape, aucun
cardinal. Aucun évêque de Rome ne s’était présenté en revendiquant le premier
rang. A cet égard l’histoire de l’Eglise a été partiellement antidatée,
manipulée ou carrément faussée. C’est l’empereur Constantin qui convoqua le
Concile de Nicée et le patrona. Son but était d’unir en une seule église les
diverses orientations et de les placer au service de l’Etat. L’union de l’Etat
et de l’église eut lieu et c’est ainsi que naquit “l’église d’Etat”.
En 380, Théodose le Grand et Gratien mirent fin à la liberté
religieuse générale. «Lors du 2ème Concile Oecuménique
(381), les évêques sanctionnèrent l’édit proclamé par l’empereur Théodose Ier février 380 selon lequel tout citoyen romain était contraint
d’accepter la foi chrétienne trinitaire telle qu’elle avait été formulée au
Concile de Nicée de 325… La foi trinitaire, laquelle implique la trinité de
Dieu le Père, Fils et Saint-Esprit, est valable sous cette forme comme
confession de foi pour tous les chrétiens et elle a été élevée au rang de
religion d’Etat obligatoire» (B. Harenberg, Chronik der Menschheit, S. 212).
«Grégoire de Nysse fut une figure centrale du 2ème Concile Oecuménique de Constantinople et il soutint la confession
de foi de Nicée. Il prit une part décisive à la formulation de la doctrine de
la trinité» (B. Harenberg, Chronik der Menschheit, S. 214). «Chaque
citoyen avait dorénavant l’obligation d’être un chrétien orthodoxe; le
paganisme et l’hérésie étaient devenus des crimes contre l’Etat» (K.D. Schmidt, Grundriss der Kirchengeschichte, S. 83). Tous ceux
qui, pour des raisons de conscience, ne suivaient pas ce Diktat et n’entraient
pas dans cette religion d’Etat étaient stigmatisés comme hérétiques. Depuis ce
moment-là commença aussi contre l’Eglise biblique qui avait pris naissance à
Jérusalem la persécution de la part de “l’église chrétienne de l’Empire
Romain”.
Sous la direction du pape Léon le Grand (440-461), l’église
universelle prit un immense essor. C’est lui que la plupart des historiens de
l’Eglise désignent comme étant le premier pape. L’historien Herder, dans la
liste des papes qu’il constitua, où 264 papes sont indiqués, y compris Paul VI,
donne le 45ème rang à Léon Ier. Derrière les 15 premiers noms qui, selon sa liste, commencent
par Pierre, il place un point d’interrogation. La majorité écrasante des
historiens protestants placent ce point d’interrogation à côté des 44 premiers
noms. En tous cas on est unanime pour dire généralement que l’histoire des
papes commença seulement avec Léon Ier. Lui-même, lors du
Concile de Chalcédoine (451) dut se contenter d’être placé à égalité avec
l’évêque de Constantinople. Là non plus on ne vit pas encore la primauté de
l’un d’entre eux, mais cette pensée se frayait déjà un chemin.
L’institution de “l’église d’Etat” fut terminée sous le règne de
l’empereur Justinien (527-565) lorsqu’il établit les prêtres comme
“fonctionnaires d’Etat”. Manifestement ce n’est pas Christ qui est le fondateur
de cette “église de l’empire” universelle, mais bien des dominateurs politiques
et religieux dont l’intérêt était de réunir en une seule masse cette puissance
à l’ensemble de l’empire romain. Du point de vue de l’histoire de l’église, et
à partir des quatrième et cinquième siècles, nous n’avons pas seulement affaire
à l’histoire du salut dans l’Eglise de Jésus-Christ, ainsi qu’à diverses
déviations qui se sont développées jusqu’à déboucher sur la formation d’une
grande église; mais à cette époque-là nous avons affaire avant tout à la plus
cruelle histoire des calamités causées par une institution mondiale
“pagano-chrétienne”.
Les évêques devinrent des dignitaires munis de pouvoirs religieux
et politiques. Tout d’abord ils portèrent tous le même titre parce qu’ils se
firent considérer comme des pères spirituels. Puisque Rome était regardée comme
la capitale de l’Occident, les évêques romains se mirent systématiquement en
avant et revendiquèrent l’un après l’autre les différents titres honorifiques.
Ils commencèrent par celui de “Pontifex Maximus”. Ce titre avait été porté
auparavant par les grands-prêtres païens et les empereurs de l’empire romain, y
compris Constantin. Là encore, ce faux développement de l’église papale, qui
était reliée à des positions de force et accompagnée d’honneurs, est pour de
multiples raisons presque incompréhensible. «Depuis le temps de Boniface VIII (1294-1303), la foi dans le pape
est même devenue indispensable au salut car tous les habitants de la terre lui
sont soumis. C’est aussi ce que disait Grégoire VII (1073-1085) dans son
“Dictatus papae”, affirmant que seul le pontife romain sera appelé à juste
titre universel» (H. Heinz. “Zwischen Zeit
und Ewigkeit”, S. 176). Il en résulta un “christianisme” clérical dans lequel
plus aucune valeur n’était attribuée à une relation personnelle avec Christ,
mais seulement à l’appartenance à cette institution. De plus en plus l’autorité
fut systématiquement enlevée à Christ et à la Parole de Dieu, pour n’être
reportée que sur cette institution et sur ses représentants. De même que Christ
est la Tête de Son Eglise, ainsi le pape actuel est devenu la tête suprême de
cette église universelle.
Dans cette église d’Etat, les personnes étaient baptisées par
contrainte et, plus tard, elles devinrent des membres de cette institution dès
leur naissance, sans qu’aucune d’elles ait la possibilité de prendre sa propre
décision. C’est ainsi que cette pratique non biblique du baptême, en vue de
faire des membres d’église par contrainte, fut le fondement de l’église populaire,
de même que l’introduction de l’impôt ecclésiastique créa le fondement de la
puissance financière de l’église papale.
Parallèlement à ce qui avait déjà été instauré de si bonne heure,
c’est-à-dire le développement “de l’éloignement de la Parole de Dieu”,
s’accomplissait le détachement d’avec le judaïsme, puis plus tard également
d’avec les communautés judéo-chrétiennes. Ils n’en restèrent pas là. Déjà
Justin, l’évêque de Smyrne († 167), s’était exprimé défavorablement à l’égard des Juifs en
disant que maintenant les chrétiens étaient “l’Israël de Dieu” et que, par
contre, les Juifs étaient des infidèles et des déchus. L’apôtre Paul voyait la
chose tout différemment: “Car
ni la circoncision (les Juifs), ni l’incirconcision (les nations) ne sont rien,
mais une nouvelle création. Et à l’égard de tous ceux qui marcheront selon
cette règle, paix et miséricorde sur eux et sur l’Israël de Dieu!” (Gal. 6.15,16). L’apôtre Pierre
s’était déjà exprimé sur ce sujet en ces termes: “En vérité, je comprends que Dieu
ne fait pas acception de personnes, mais qu’en toutes nations celui qui le
craint et qui pratique la justice, lui est agréable” (Actes 10.34,35).
La polémique anti-juive avait pris son cours déjà très tôt et elle
devint de plus en plus agressive. L’évêque Ignace d’Antioche (98-117) souffla
la discorde par ses déclarations. Les déclarations anti-juives que firent déjà
dans les premiers siècles des représentants de l’église officielle, de même que
leurs écrits, eurent pour résultat qu’en ce temps-là déjà plus d’un million de
Juifs furent stigmatisés comme étant des meurtriers de Christ et de Dieu, et
furent d’une manière ou d’une autre mis à mort. Pour l’église de Rome le
commandement: “Tu ne tueras
point!” fut rendu nul.
Le docteur de l’église, Chrysostome (354-407), l’un des pires
ennemis des Juifs, enseignait: «Avec les Juifs, on doit être aussi peu en relation qu’avec le
diable. Ils ne valent pas mieux que des cochons et des boucs… La synagogue
n’est pas seulement qu’un théâtre, elle est une maison de prostituées, une
caverne de voleurs, un repaire de bêtes impures, une demeure du diable… Les
chrétiens ne doivent consulter aucun médecin juif mais ‘plutôt mourir’, ils
doivent se détourner d’eux comme de la peste et de tout fléau touchant la race
humaine» (K. Deschner, Kriminalgeschichte des Christentums, Bd. I, S. 134).
Cyrille († 444), patriarche d’Alexandrie, présentait déjà la “solution
finale” de la question juive, laquelle atteignit au 20ème siècle son point culminant. Cyprien et
Tertullien, Athanase et Jérôme, Grégoire de Nysse, Ambroise et Augustin,
Justinien et beaucoup d’autres firent plus ou moins accroître la haine des
Juifs, laquelle se transmit au travers des âges à l’ensemble du clergé.
Celui-ci fit en sorte que l’anti-judaïsme s’implante dans la conscience du
peuple. Les Juifs furent rendus responsables de tous les malheurs, si bien
qu’on essaya par tous les moyens de les exterminer. Ce que le Fils de l’homme
avait prophétisé sur Ses disciples se réalisa généralement aussi envers les
Juifs: “Ils vous exclueront
des synagogues; même l’heure vient que quiconque vous tuera pensera rendre
service à Dieu. Et ils feront ces choses parce qu’ils n’ont connu ni le Père,
ni moi. Mais je vous ai dit ces choses, afin que, quand l’heure sera venue, il
vous souvienne que moi je vous les ai dites” (Jean 16.2-4).
Effectivement, les meurtriers étaient persuadés de servir Dieu et
l’église, leur devoir étant de maintenir ainsi le christianisme trinitaire pur
du judaïsme monothéiste. La persécution s’étendit ensuite contre les chrétiens
qui se savaient unis à Christ et qui ne pouvaient accepter ce système entaché
de sang. Martin Luther lui-même, ce réformateur apprécié, ne put arriver à se
débarrasser de la haine du Juif qui avait pénétré en lui en tant que moine. Vous
pourrez lire ceci dans “Le Judaïsme” de J. Gamm (p. 64) «Luther
dit encore, dans sa dernière prédication du 15 février 1546 à propos des
médecins juifs, qu’ils prescrivent des remèdes qui conduisent plus tard à la
mort ceux qui les prennent».
De siècle en siècle, la haine augmenta et les slogans anti-juifs
devinrent de plus en plus virulents. On prit une partie des versets de
l’Ecriture pour justifier ces cruautés. Quand Jésus parle des Juifs incrédules,
c’est une chose, mais lorsqu’Il parle des Juifs croyants, c’est une autre
chose.
En présence de ce que l’église de Rome, avec la hantise de
poursuivre son but, a fait aux Juifs, aux païens et à ceux qui croyaient
différemment d’elle, cette église se doit de répondre à la question de savoir
si c’est le salut ou le malheur dans sa dimension la plus cruelle qu’elle a
apporté. Les guerres qu’elle a menées dans son propre intérêt doivent encore
être ajoutées à cela. Elle a persécuté, tué, exproprié de telle sorte qu’au
moyen âge elle était propriétaire d’un tiers de l’ensemble du territoire
européen. Elle s’appropriait aussi bien la fortune des vivants que celle des
morts. Les princes et les rois n’osaient pas s’élever contre cela; au contraire
ils participaient avec zèle à cette façon de faire. «Rodolphe
de Habsbourg déclara en 1286 que les Juifs, en personnes et en biens,
appartenaient à son trésor» (J. Gamm, “Judentum”, S.
84).
Toutes les malédictions qui furent sans cesse prononcées, tout
spécialement par les papes, les évêques et la curie, ont constitué une base
pour que dans tous les âges les Juifs et les autres croyants soient poursuivis
sans pitié par l’église romaine. Lors du jugement dernier sera manifesté si les
six millions de Juifs qui furent assassinés en Europe pendant le IIIème Reich ne sont à mettre qu’à la seule
charge du peuple allemand, ou bien aussi sur le compte de l’église catholique
romaine qui avait préparé les conditions propices à cette tuerie. Pour les
catholiques Hitler, Himmler et le jésuite Goebbels, le terrain était préparé
depuis longtemps. Déjà des papes avaient sans cesse parlé de la “Providence”,
comme le fit aussi Hitler, le “Führer séducteur”. Le pape Pie XI déclara en
février 1929 en parlant de Mussolini: «… l’homme que la Providence nous a fait rencontrer» (E. Paris, “Histoire secrète des Jésuites”, p. 210).
Qui lit les différents ouvrages relatifs aux papes et à leurs
actions jusqu’aux temps les plus récents est bouleversé. Les Juifs et autres
croyants étaient tout simplement considérés comme rien. Le pape jésuite Léon
XIII (1878-1903) déclarait: «Anathème à celui qui dirait: le Saint-Esprit ne veut pas qu’on
tue les hérétiques!» (E. Paris, “Histoire
secrète des Jésuites”, p. 279). Depuis quand le Saint-Esprit tue-t-Il? Selon le
témoignage des Ecritures, l’Esprit rend vivant. Mais l’église romaine
qualifiait de faux docteurs et d’hérétiques tous ceux qui n’étaient pas fidèles
à sa ligne de conduite, et le clergé s’arrogeait le droit de liquider ces
personnes. De ce point de vue nous devons aussi observer le comportement du
pape Pie XII à l’égard du pogrom qui eut lieu avant et pendant la 2ème guerre mondiale. A un jet de pierre du Vatican, la Synagogue juive
était en flammes sans que le pape dise un seul mot pour condamner cela. Puis,
dans la synagogue reconstruite, le pape actuel se fit célébrer comme le Messie
même par les Juifs frappés d’aveuglement lorsqu’à son entrée le Psaume 150 fut
chanté.
Lors de la première rencontre du Seigneur avec Abraham, le
Seigneur lui fit cette promesse: “Et
je te ferai devenir une grande nation, et je te bénirai, et je rendrai ton nom
grand, et tu seras une bénédiction; et je bénirai ceux qui te béniront, et je
maudirai ceux qui te maudiront” (Gen.
12.2,3). Ceux qui prétendaient croire Dieu et Sa Parole auraient bien fait de
garder cette Parole devant leurs yeux.
Le strict monothéisme, qui était l’apanage exclusif de la foi
judaïque, faisait obstacle à la pensée d’origine païenne des évêques. Tout
d’abord ils ne voulaient rien avoir de commun avec les Juifs ni avec le Dieu
des Juifs. Ainsi, à la place du mot hébraïque “Maschiah” (Messie), ils mirent
le mot grec “Christos” (Oint). A la place du mot hébraïque “Yahschua” (Yahwé
Sauveur), ils mirent le mot grec “Jésus”. Les formulations concernant la
Divinité prirent leur source à cette époque dans la pensée hellénique, et cela
d’une manière totalement étrangère au peuple d’Israël et au Dieu d’Israël. Le
Nouveau Testament non plus ne connaît aucune hostilité envers les Juifs, comme
certains historiens le prétendent. Il semble que ce qui ait échappé à tous,
c’est cette déclaration du Seigneur Jésus: “…
car le salut vient des juifs” (Jean
4.22).
Déjà les prophètes de l’Ancien Testament avaient prophétisé que
les nations auraient aussi part au salut de Dieu: “Moi, l’Eternel (Yahwé), je t’ai
appelé en justice; et je tiendrai ta main; et je te garderai; et je te donnerai
pour être une alliance du peuple, pour être une lumière des nations…” (Es. 42.6). “… je te donnerai aussi pour être
une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre” (Es. 49.6b). C’est avec les Juifs que
le Seigneur Jésus a commencé et Il a dit à Ses disciples: “… mais allez plutôt vers les
brebis perdues de la maison d’Israël” (Mat.
10.6). Pierre fut le premier apôtre à être témoin de quelle manière un
centenier romain du nom de Corneille fut sauvé avec toute sa maison (Actes 10).
Le Seigneur dit à Paul: “Va,
car je t’enverrai au loin vers les nations” (Actes 22.21). Lorsque le Seigneur
donna Son ordre de mission à Ses disciples, Il donna déjà cette claire
directive: “Allez donc, et
faites disciples toutes les nations…” (Mat.
28.19). L’Eglise du Dieu vivant est formée de tous peuples, langues et nations.
Parce que l’empire romain était présent partout, l’église de
l’empire pouvait mettre en jeu tous les moyens temporels pour atteindre son
but. En réalité une “christianisation” n’eut pas lieu mais bien une
“catholisation” du monde d’alors. Les peuples ne devinrent pas des croyants en
Christ par la prédication de l’évangile, ils furent en fait contraints
d’accepter “la religion d’Etat” catholique. Pendant les mille ans environ que
dura la monarchie de l’église catholique romaine, la terre entière fut arrosée
du sang des martyrs. Leur nombre est diversement évalué, mais dans l’ensemble
on estime à environ 68 millions le nombre des martyrs. Tous ceux qui croyaient
différemment étaient traqués comme du gibier. Même la “Contre-Réforme” a été
une occasion de verser le sang en utilisant les moyens du monde, et elle
n’avait rien à faire avec la publication de l’évangile du salut; au contraire
il en résulta de nouvelles calamités causées par la puissance ecclésiastique
unie à la puissance laïque. Qui donc n’a pas entendu parler de l’Inquisition en
Espagne, des procès intentés aux sorcières et de leur mort sur le bûcher, de
l’expulsion des Vaudois et des Mennonites, de la persécution dans toute
l’Europe de ceux qui avaient une foi différente? Dans la nuit de la
St-Barthélémy (du 23 au 24 août 1572), lors de ce que l’on a appelé les “Noces
de sang”, 3’000 Huguenots furent assassinés rien qu’à Paris, et dans la France
entière il y en eut plus de 20’000. «Le pape Grégoire XIII célèbre le meurtre des Protestants français
par un ‘Te Deum’» (B. Harenberg, Chronik der
Menschheit, S. 437).
Cette église entreprit des changements de doctrines, de telle
manière qu’on ne put plus retrouver ce qui faisait partie du trésor de la foi
originelle. La lecture des Saintes Ecritures fut interdite sous peine de
châtiment. Il est déjà bouleversant de constater qu’en particulier des Juifs et
des chrétiens croyant la Bible furent brûlés avec la Bible qu’ils lisaient par
cette église de Rome. Pourquoi cette église doit-elle donc tant craindre la
Bible?
Comme nous l’avons déjà exposé de façon convaincante, l’église
catholique date en effet d’environ 1600 ans, et non pas de 2000 ans. Il n’est
donc pas étonnant que pas une seule doctrine et pratique de cette église soit en accord avec
l’Eglise primitive. Les notions doctrinales telles que celles “du baptême, du
Repas du Seigneur, de la repentance, etc.” sont demeurées, cependant elles ont
une signification tout autre, et dans la pratique elles sont appliquées d’une
manière complètement différentes qu’elles ne le furent dans le christianisme
primitif.
A aucun endroit des Saintes Ecritures il n’est question d’un pape,
tout comme il n’est jamais non plus fait mention d’un “successeur de Pierre”,
d’un “vicaire de Christ” ou d’une “succession apostolique”. On a fait violence
à la vérité de certains passages bibliques pour justifier des prétentions tout
à fait arbitraires, en citant en particulier cette parole de Jésus dans
Matthieu 16.18: “Et moi aussi,
je te dis que tu es Pierre (petros); et sur ce roc (petra) je bâtirai mon
assemblée, et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle”. Le
Seigneur n’a pas dit à Pierre: “… je bâtirai sur toi mon assemblée”, mais bien: “… et sur ce roc…”. Le mot “petros” signifie pierre; mais
l’Eglise, Elle, devait être bâtie sur le roc — “petra”.
Quiconque veut en prendre la peine peut lire en grec les passages
de l’Ancien et du Nouveau Testament où il est question d’un roc (petra) (Mat.
7.24,25; Luc 6.48; 1 Cor. 10.4). Que le Seigneur du Ciel ait fondé Son Eglise
sur un homme, même s’il eût été le plus grand des prophètes et des apôtres, est
tout simplement absurde. Pierre était une pierre (petros) qui pouvait être
facilement déplacée et non point un roc (petra) inébranlable. Juste 5 versets
plus loin il est dit que le Seigneur se retourna vers lui en lui disant: “Va arrière de moi, Satan, tu m’es
en scandale; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des
hommes” (Mat. 16.23).
En fait, Pierre venait de recevoir la révélation de la
personnalité de Jésus, c’est-à-dire qu’Il était le Christ, et c’est sur cette révélation de Jésus-Christ que devait être fondée l’Eglise. Avant
de lire le verset 18, il est indispensable de lire le verset 17: “Et Jésus, répondant, lui dit: Tu
es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé
cela, mais mon Père qui est dans les cieux”. Il ressort clairement du
contexte que Pierre venait de recevoir une révélation céleste concernant
Jésus-Christ et il l’exprima au verset 16: “Et
Simon Pierre, répondant, dit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant!”. Le
Seigneur Jésus, au verset 15, avait posé la question: “Et vous, qui dites-vous que je
suis?”. La réponse était une révélation divine faite à Pierre par le Père,
et c’est sur cette révélation
de Jésus-Christ que l’Eglise
est fondée.
Le verset 19: “Et
je te donnerai les clefs du royaume des cieux…” a également été interprété dans une
intention intéressée. Il est bien question dans ce passage des clefs du Royaume
des cieux. Jean-Baptiste avait prêché, disant: “Repentez-vous, car le royaume des
cieux s’est approché” (Mat.
3.2). Nous lisons au sujet de notre Seigneur qu’il est dit dans Matthieu 4.17: “Dès lors, Jésus commença à prêcher
et à dire: Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché”. Dans
Luc 16.16 nous est montré le contexte de cette approche du Royaume des cieux: “La loi et les prophètes ont été
jusqu’à Jean; dès lors, le royaume de Dieu est annoncé (litt. est évangélisé) et chacun use de violence
pour y entrer”.
Le jour de Pentecôte, les premières âmes se pressèrent pour entrer
dans le Royaume de Dieu, et elles étaient privilégiées par rapport à
Jean-Baptiste qui, lui, n’avait pu que l’annoncer: “En vérité, je vous dis: parmi ceux
qui sont nés de femme, il n’en a été suscité aucun de plus grand que Jean le
baptiseur: mais le moindre dans le royaume des cieux est plus grand que lui.
Mais, depuis les jours de Jean le baptiseur jusqu’à maintenant, le royaume des
cieux est pris par violence, et les violents le ravissent” (Mat. 11.11,12). Le jour de Pentecôte,
Pierre, revêtu de l’autorité divine, employa la clef du Royaume des cieux de la
bonne manière. Il donna dès le commencement à l’Eglise du Nouveau Testament les
ordonnances qui seraient à jamais valables.
Le symbole de la clef est très simple à comprendre. Celui qui a la
clef d’une maison peut y entrer; celui qui a la clef d’une voiture peut partir
avec elle. Celui qui possède la clef du Royaume des cieux a accès au Royaume de
Dieu; par elle il ouvre les choses qui jusque-là étaient fermées et il lui est
révélé ce qui était caché. En vertu d’un appel divin et d’un établissement dans
le service, les ordonnances valables pour toute la durée de l’Eglise du Nouveau
Testament ont été établies ce jour-là de manière obligatoire et elles ne
doivent pas être changées.
Le Seigneur fit aux conducteurs spirituels de ce temps-là un sérieux
reproche: “Malheur à vous, les
docteurs de la loi! car vous avez enlevé la clef de la connaissance; vous
n’êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché ceux qui entraient” (Luc 11.52). Se pourrait-il que nous
trouvions aujourd’hui la même situation?
Ce que Jésus dit encore à Pierre dans ce contexte a été de même
entièrement mal compris et faussement appliqué: “… et tout ce que tu lieras sur la
terre sera lié dans les cieux; et tout ce que tu délieras sur la terre sera
délié dans les cieux” (Mat. 16.19).
Ce que l’apôtre Pierre a déclaré avoir force de loi lors de la fondation de
l’Eglise, c’est-à-dire la repentance, le baptême d’eau et le baptême du
Saint-Esprit a été dit sous la direction du Saint-Esprit. C’est pourquoi la
chose est valable aussi bien dans le Ciel que sur la terre. C’est là la
véritable signification des clefs.
Cette pleine autorité divine ne fut cependant pas limitée à Pierre
qui parla le premier à l’heure de la naissance de l’Eglise du Nouveau
Testament, et qui publia les ordonnances conformes à la doctrine, mais cette
autorité divine a été reportée sur toute l’Eglise. C’est ce qui ressort sans
l’ombre d’un doute de Matthieu 18.18 où les mêmes paroles sont dites au
pluriel: “En vérité, je vous dis: tout ce que vous lierez sur la terre, sera lié dans le
ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans
le ciel”. Nous voyons donc que la même pleine autorité reçue par l’homme de
la première heure pour établir les doctrines obligatoires est reportée sur
l’ensemble de l’Eglise car Elle est chargée de publier les mêmes doctrines.
Comme on le voit clairement dans ce contexte, ceci est valable également
lorsqu’il s’agit d’émettre un avis à propos d’une circonstance touchant
personnellement un croyant. Au cas où la personne concernée ne prenait pas
garde à ce qui avait été arrêté par l’Eglise, conformément à la Parole, elle
était classée parmi les personnes incrédules. Cette Toute-puissance divine
n’est donc pas reliée à un seul homme, mais bien à l’ensemble de l’Eglise.
Ainsi elle ne doit pas être employée arbitrairement, mais uniquement en accord
avec la Parole de Dieu. Alors s’accomplit ce qui est écrit précisément dans le
verset suivant: “Je vous dis
encore que si deux d’entre vous sont d’accord sur la terre pour une chose quelconque,
quelle que soit la chose qu’ils demanderont, elle sera faite pour eux par mon
Père qui est dans les cieux” (Mat.
18.19).
Nous devons aussi écrire un mot d’éclaircissement sur Jean
20.21,22. C’est là que le Seigneur dit aux apôtres: “Paix vous soit! Comme le Père m’a
envoyé, moi aussi je vous envoie. Ayant dit cela, il souffla en eux, et leur
dit: Recevez l’Esprit Saint. A quiconque vous remettrez les péchés, ils sont
remis; et à quiconque vous les retiendrez, il sont retenus”. Ce passage de
l’Ecriture a aussi été totalement incompris et interprété d’une manière
entièrement non biblique par l’église romaine. Aucun homme n’a à faire avec le
pardon des péchés. C’est Dieu seul qui nous les pardonne (Marc 2.7). Lors d’une
prédication les hommes reçoivent la certitude, par la foi en Jésus-Christ, que
par l’oeuvre de rachat pleinement accomplie au travers de Lui, l’Agneau de
Dieu, Dieu leur a pardonné. Il est évident qu’aucun homme ne peut se pardonner
lui-même ses péchés, et il ne peut pas davantage pardonner les péchés d’un
autre. Au contraire les Saintes Ecritures disent clairement: “… et que la repentance et la
rémission des péchés fussent prêchées en son nom à toutes les nations en
commençant par Jérusalem” (Luc
24.47). “Et vous, lorsque vous
étiez morts dans vos fautes et dans l’incirconcision de votre chair, il vous a
vivifiés ensemble avec lui, nous ayant pardonné toutes nos fautes…” (Col. 2.13).
Que signifie donc réellement cette déclaration faite au pluriel
dans Jean 20.13: “A quiconque
vous remettrez les péchés, ils sont remis…”? A qui donc était-elle adressée
et dans quelles circonstances a-t-elle été faite? Indubitablement cette parole
s’adresse aux apôtres après la résurrection de notre Seigneur et c’est en
rapport avec leur envoi dans le ministère. Il s’agit ici du péché commis contre
un prédicateur de l’Evangile qui a été mandaté par le Seigneur. Alors que notre
Seigneur Jésus accomplissait Son ministère, beaucoup ont péché contre Lui en
disant qu’Il était Béelzébul et en Le traitant de toutes sortes de choses. Mais
Lui répondit: “C’est pourquoi
je vous dis: tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes; mais le
blasphème contre l’Esprit ne sera pas pardonné. Et quiconque aura parlé contre
le Fils de l’homme, il lui sera pardonné; mais quiconque aura parlé contre
l’Esprit Saint, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle, ni dans celui qui
est à venir”(Mat. 12.31,32). Cela se rapporte donc au péché commis contre
les hommes qui, depuis l’effusion de l’Esprit à Pentecôte, exercent un ministère
mandaté par Dieu en vertu de leur vocation divine.
Lorsqu’une personne blasphème contre un serviteur envoyé par Dieu,
qu’il le persécute et le lapide, ce même serviteur peut lui pardonner ce péché.
Jésus Lui-même nous en a donné un exemple lorsqu’Il dit: “Père, pardonne-leur, car ils ne
savent ce qu’ils font” (Luc
23.34). Lorsque Etienne fut lapidé, il s’écria dans sa prière:“Seigneur
Jésus, reçois mon esprit! … Seigneur, ne leur impute point ce péché” (Actes 7.59,60). Mais par contre, si
quelqu’un pèche contre l’action du Saint-Esprit, contre les dons de l’Esprit se
manifestant à travers un envoyé de Dieu, en blasphémant contre cela, c’est
alors un péché qui ne peut être pardonné, un péché qui est retenu contre lui.
Un homme de Dieu ne peut pardonner qu’à celui qui a péché contre lui
personnellement, comme cela est exprimé dans le “Notre Père” pour le pardon: “… et remets-nous nos dettes, comme
nous aussi nous remettons à nos débiteurs” (Mat. 6.12). “Et quand vous ferez votre prière,
si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez-lui, afin que votre Père
aussi, qui est dans les cieux, vous pardonne vos fautes” (Marc 11.25). Chaque fois que
quelqu’un pèche contre une autre personne, même si cela arrivait soixante-dix
fois sept fois, ils doivent se pardonner les uns aux autres (Mat.18.21-35).
Par conséquent, si quelqu’un blasphème contre un véritable
serviteur de Dieu, le pardon peut être accordé. Mais si le Saint-Esprit est à
l’oeuvre au travers de cet homme et que quelqu’un blasphème contre cette action
de l’Esprit, alors cela ne concerne nullement l’homme que Dieu emploie, car
cette action est dirigée directement contre le Saint-Esprit. Par conséquent le
blasphémateur est coupable devant Dieu d’avoir commis le péché contre le
Saint-Esprit, péché qui ne peut pas être pardonné et qui lui est retenu. C’est
le “péché à la mort” conduisant à la séparation d’avec Dieu
(1 Jean 5.16). Au demeurant, tout homme est pécheur devant Dieu et c’est de Lui
qu’il reçoit le pardon de ses péchés et de ses fautes, car Lui seul peut
pardonner: “C’est lui qui
pardonne toutes tes iniquités…” (Ps.
103.3).“Bienheureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées et dont les
péchés ont été couverts” (Rom.
4.7).
Je m’exprime d’une manière modérée lorsque je dis que la pratique
de l’église catholique romaine est non biblique. Tout au long de la vie de ses
fidèles, de leur naissance à leur mort, cette église leur déclare que leurs
péchés sont pardonnés par son intermédiaire. Après leur mort, on communique
solennellement à ceux qui sont restés que malgré tous les sacrements, y compris
l’extrême-onction, celui qui est décédé se trouve dans le purgatoire. C’est là
qu’il doit être purifié de ses péchés qui cependant lui ont été pardonnés tout
au long de sa vie par les pratiques de sa religion. Quel paradoxe! Du reste le
purgatoire, comme toutes les doctrines et les dogmes de cette organisation,
n’est qu’une pure invention.
Le réformateur suisse Huldrych Zwingli disait à cet égard: «Puisque
en fait le purgatoire — c’est ainsi qu’on se plaît à nommer cette expiation
illusoire par le feu — ne se trouve nulle part dans la Parole de Dieu, comment
se fait-il que nous soyons si stupides de prêter foi à de tels radotages fades
et douteux? Nous voyons cependant que les mêmes personnes qui défendent le
purgatoire et nous enseignent la manière de l’éteindre, se proposent en même
temps eux-mêmes comme extincteurs de ce feu. Ils disent: Tu dois donner de
l’argent afin que le feu se laisse le plus rapidement étouffer, et cela arrive
en particulier lorsque celui qui prend l’argent lit honnêtement la messe, prie
et chante les psaumes. Ainsi ils lisent la messe, et ils tendent en même temps
la main pour demander de l’argent…» (Zwingli Hauptschriften,
Der Theologe, II.Teil, S. 193,194).
Depuis l’établissement de cette église universelle, des quantités
de choses ont été introduites, enseignées et même proclamées comme dogmes,
lesquelles n’ont absolument rien à voir avec le christianisme primitif. Les
croyants de ce premier âge ne connaissaient pas davantage les cierges que
l’encens et l’eau bénite. Il en est de même pour ce qui concerne la
béatification et la canonisation des morts et leur vénération. Dans l’Eglise
primitive il n’y avait point de sacrifice quotidien de la messe, point
d’invocation à la “mère” de Dieu et point de couvent. J’ai devant moi une
liste, qui sera publiée plus bas, de différentes proclamations faites jusqu’à
la déclaration d’infaillibilité du pape en l’an 1870, Cette dernière, malgré
une forte opposition jusque dans leurs propres rangs, a été acceptée (rien
qu’en Allemagne, 79 théologiens étaient opposés à cela et 25 seulement y
étaient favorables!); et en 1950 on édicta le dogme selon lequel Marie serait
montée au Ciel en son corps et son âme. Toutes ces choses sont dénuées de tout
fondement biblique. C’est ainsi qu’il est par exemple écrit dans la Bible: “Et personne n’est monté au ciel,
sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme…” (Jean 3.13).
Cette proclamation du pape Pie XII doit donc être classée comme antichrist parce qu’elle est en
flagrante contradiction avec la déclaration de Christ. C’est seulement en 431,
au concile d’Ephèse, que Marie a été déclarée “Mère de Dieu”. Après cela, on
commença à lui donner différents titres comme: “Notre Dame”, “Reine du Ciel”,
“Médiatrice”, “Celle qui secourt”, “Celle qui intercède”, “Mère de toutes
grâces”, “Mère de l’Eglise”, et aussi “Celle qui a écrasé le serpent”, etc.
etc. Beaucoup de ces désignations, qui se rapportaient à Christ, ont été
transférées de Christ à Marie, et c’est la raison pour laquelle elles sont
également antichrist. Jésus, Lui, est Le Roi, Il est Le Médiateur, Il est
L’Intercesseur, et Lui seul a écrasé la tête du serpent. Si Marie avait fait
tout cela, et qu’elle soit tout cela, qu’est-ce donc que Christ peut bien avoir
fait Lui-même? Et finalement, Qui est-Il?
Ce qui peut être retenu des décisions prises par les conciles,
ainsi que des déclarations des papes, est exprimé d’une façon frappante par le
réformateur Martin Luther. Les paroles qu’il a prononcées à la Diète de Worms
le 18 avril 1521 sont entrées dans l’histoire: «La
raison pour laquelle je ne crois pas davantage au Pape qu’aux Conciles vient du
fait qu’ils se sont souvent trompés et se sont emmêlés dans leurs propres
contradictions. Si je ne suis pas convaincu par des témoignages écrits et par
des arguments bien clairs, je le suis du moins par les témoignages des
Ecritures cités par moi et qui sont renfermés dans la Parole de Dieu. Je ne
peux pas me rétracter, et ne le veux pas non plus, car agir contre la
conscience n’est pas sûr ni salutaire. Que Dieu me soit en aide. Amen!» (F. Hauss, Väter der Christenheit, S. 147). L’histoire rend
témoignage de la faillibilité des papes: «Jusqu’à la fin de la guerre de Trente ans il y eut 245 papes.
Parmi ceux-là, 24 papes étaient des “anti-papes”. Et selon la vérité historique
qui fut longtemps tenue pour fable, il y eut une ‘papesse’. 19 papes ont quitté
Rome, 35 ont régné à l’étranger, 8 papes n’ont pas régné plus d’un mois, 40 ont
régné un an, 22 jusqu’à 2 ans, 54 jusqu’à 5 ans, 57 jusqu’à 10 ans, 51 jusqu’à
15 ans, 18 jusqu’à 20 ans et seulement 10 papes ont régné plus de 20 ans. Des
245 papes, 31 furent déclarés usurpateurs ou hérétiques. Tandis que parmi les
papes légitimes 64 moururent d’une mort violente, 18 papes furent empoisonnés,
4 furent étranglés et 13 moururent de diverses manières» (E. Rosenow, Wider die Pfaffenherrschaft, Bd. I, S. 42).
Rome, pour mieux dire le Vatican, s’est approprié l’autorité
universelle, ce qui n’est en aucun cas légitimé par la Parole. Elle n’est
qu’une puissance purement mondaine sous le couvert de la piété. La légende
selon laquelle Pierre aurait été à Rome et même qu’il aurait exercé dans cette
ville le ministère d’évêque durant presque 20 ans est une tentative désespérée
de justifier une assertion, certes inventée, mais de la plus haute importance
pour cette église. Les historiens parlent uniquement d’un certain Simon Magus
qui a fait une grande impression au sénat romain par ses trucs magiques. Du
reste les Ecritures nous décrivent assez clairement les voyages missionnaires
de Paul, ainsi que ceux de Pierre, pour qu’il ne subsiste aucun doute à ce
sujet. Si Pierre avait réellement entrepris un voyage à Rome, cela aurait été
une chose exceptionnelle, faisant même sensation, et nous en aurions eu le
récit.
D’après Galates 2.9, Pierre, Jacques et Jean donnèrent la main
d’association à Paul et Barnabas, convenant que Paul et Barnabas agiraient
parmi les païens, alors que Pierre, Jacques et Jean s’occuperaient des Juifs.
Paul, qui a écrit l’épître aux croyants de Rome, y salue à la fin vingt-sept
personnes en citant leur nom, mais celui de Pierre ne s’y trouve aucunement.
Pareillement, dans les nombreuses épîtres qu’il écrivit de Rome aux églises et
aux particuliers, pas une seule fois le nom de Pierre n’est mentionné.
Après un examen plus rigoureux de la Parole de Dieu et du
développement religieux, il devient clair qu’aucune des doctrines introduites
par l’église romaine ne peut résister à l’épreuve des Saintes Ecritures.
L’acceptation de l’autorité papale est absolument incompréhensible. Dans
l’histoire tout entière de l’église, il n’est pas mentionné une seule fois
qu’un pape aurait reçu une vocation divine. Il est au contraire bien connu de
tous que les papes sont élus par le collège des cardinaux (le conclave).
Nous voulons voir ce que Dieu d’une part, et les hommes de
l’autre, ont fait de la vertueuse Miriam, car c’est ainsi qu’est appelée la
jeune Marie. Elle était la vierge en qui s’accomplit la promesse faites par le
Seigneur Dieu à travers le prophète Esaïe: “Voici,
la vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel” (Es. 7.14).
Lorsque dans les nouvelles traductions de la Bible on traduit le
mot “vierge ”par “jeune femme”, c’est une grave atteinte au sens du mot. Au
temps de l’événement divin, Marie n’était pas une “jeune femme”, elle le devint
plus tard. Elle était “vierge” lorsque le Saint-Esprit la couvrit de Son ombre.
Les marques distinctives d’une vierge sont sa pureté et le fait qu’elle n’a pas
été touchée par l’homme.
“Or la naissance de Jésus Christ arriva ainsi: Sa mère, Marie,
étant fiancée à Joseph, avant qu’ils fussent ensemble, se trouva enceinte par
l’Esprit Saint” (Mat. 1.18).
Joseph fut tellement déçu d’elle qu’il voulut l’abandonner. Nous
pouvons très bien nous mettre à sa place pour ressentir ce qui se passa en lui. “Mais Joseph, son mari, étant
juste, et ne voulant pas faire d’elle un exemple, se proposa de la répudier
secrètement” (Mat. 1.19). Il
ne voulait point faire de scandale, mais il était tellement blessé et affligé
qu’il voulut se séparer d’elle. “Mais
comme il méditait sur ces choses, voici, un ange du Seigneur lui apparut en
songe, disant: Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre auprès de toi
Marie ta femme, car ce qui
a été conçu en elle est de l’Esprit Saint” (Mat. 1.20).
Nous trouvons ici la première indication dans les Saintes
Ecritures que, de fiancée, Marie devint plus tard l’épouse de Joseph. En continuant dans la
lecture de ce récit, nous pouvons constater que Joseph agit exactement selon la
directive qui lui avait été donnée. “Or
Joseph, étant réveillé de son sommeil, fit comme l’ange du Seigneur le lui
avait ordonné, et prit sa femme auprès de lui; et il ne la connut point,
jusqu’à ce qu’elle eût enfanté son fils premier-né; et il appela son nom Jésus”(Mat.
1.24,25). Ceci est assez clair. Ce n’est qu’après la naissance de Jésus que
Joseph eut des relations avec Marie en tant qu’époux avec son épouse. De ce
mariage naquirent quatre fils, et ils eurent aussi plusieurs filles dont le
nombre ne nous est pas connu. “Celui-ci
n’est-il pas le fils du charpentier? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie? Et
ses frères, Jacques, et Joses, et Simon, et Jude? Et ses soeurs ne sont-elles
pas toutes auprès de nous?” (Mat.
13.55,56). C’est la vérité biblique; toute autre histoire n’est qu’invention
formulée pour rendre honneur à Marie.
Déjà dans Matthieu 1.16 Joseph est présenté dans le registre
généalogique comme étant le mari de Marie. Nous allons prouver par d’autres
témoignages de la Bible la réalité du fait qu’une union a existé, de laquelle
des enfants sont issus. L’évangéliste Marc en parle au chapitre 6, verset 3 et
Luc nous fait savoir que Sa mère et Ses frères vinrent un jour Le chercher. Les
gens dirent à Jésus: “Ta mère
et tes frères se tiennent dehors, désirant te voir. Mais lui, répondant, leur
dit: Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la
mettent en pratique” (Luc
8.19-21).
Jésus n’était pas venu pour établir un rapport de parenté
terrestre, c’est pourquoi Il ne pouvait user d’aucun ménagement particulier
envers Sa mère naturelle, ni envers les fils nés d’elle. Il fit la correction
convenable en faisant ressortir quels sont les véritables enfants de Dieu, c’est-à-dire
ceux qui agissent conformément à la Parole de Dieu.
Sans contredit, la fausse inspiration existait déjà en ces
jours-là. L’Ecriture ne nous le cache pas: “Et
il arriva, comme il disait ces choses, qu’une femme éleva sa voix du milieu de
la foule et lui dit: Bienheureux est le ventre qui t’a porté, et les mamelles
que tu as tétées. Et il dit: Mais plutôt, bienheureux sont ceux qui écoutent la
parole de Dieu et qui la gardent” (Luc
11.27,28). Cette voix qui s’éleva là-bas n’était-elle pas typiquement de la
vénération? C’est pourquoi le Seigneur fit sur-le-champ la correction
nécessaire.
Afin de pouvoir favoriser le culte rendu à Marie avec une
apparence de justesse, on a falsifié le texte de Luc 1.28 en traduisant
faussement le passage suivant: “Et
l’ange étant entré auprès d’elle, dit: Je te salue, toi que Dieu fait jouir de
sa faveur! Le Seigneur est avec toi”. Dans le catéchisme catholique nous
pouvons lire ce qui suit: “Je vous salue, Marie, pleine de grâces, le Seigneur
est avec toi”. Il y a une différence énorme entre une personne qui jouit de la
grâce de Dieu et celle qui est pleine de grâces.
Marie suivit le même chemin que tout autre jeune fille. Avant que
l’ange Gabriel ne s’adresse à elle, elle était fiancée à Joseph et son
intention était de l’épouser. C’est à cette Marie déjà fiancée que l’ange dit: “Ne crains pas, Marie, car tu as
trouvé grâce auprès de Dieu” (v.
30). Il est naturel qu’elle ait été étonnée de voir le messager céleste et
d’entendre le message qu’il lui apportait. Le verset 38 confirme une fois
encore que Marie n’était pas pleine de grâces mais bien, comme il est écrit,
qu’elle avait “trouvé grâce auprès de Dieu”. C’est pourquoi elle dit: “Voici l’esclave du Seigneur; qu’il
me soit fait selon ta parole” (Luc
1.38).
Il ne se trouve aucun passage des Saintes Ecritures déclarant que
nous dépendrions de la grâce de Marie ou même de la faveur de Joseph. Au
contraire: La grâce de Dieu s’est fait connaître à nous par la Parole faite
chair, Laquelle a habité au milieu de nous (Jean 1), et cette grâce se trouve
aujourd’hui encore uniquement dans le Rédempteur. “Car, de sa plénitude (pas celle de Marie), nous tous
nous avons reçu, et grâce sur grâce. Car la loi a été donnée par Moïse; la
grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ” (Jean 1.16,17). A cet égard aussi, un
témoignage clair nous a été laissé dans les Saintes Ecritures.
Le Fils ne se trouve pas plus sur le sein de Marie que dans Ses
bras, comme nous le montrent d’innombrables images pieuses, mais bien, comme il
est écrit, dans le sein du Père: “Personne
ne vit jamais Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait
connaître” (Jean 1.18).
Toutes ces images soi-disant miraculeuses, et toutes ces représentations
symboliques de la mère et du Fils, ont été reprises des cultes païens de la
fécondité, et de ses déesses et divinités. Cet égarement éloigne le croyant du
vrai culte qui devrait être rendu à Dieu seul, pour le conduire au culte des
idoles. Jésus n’est pas, comme on l’enseigne faussement, le fruit du “don béni”
de Marie. Marie n’était que la porteuse de la substance divine.
Dans les versets suivants se trouve décrit le manquement (tout à
fait humain) de Marie. Après la fête de Pâques à Jérusalem, alors que tous
rentraient chez eux, seul Jésus, âgé de 12 ans, resta en arrière dans le Temple
sans que sa famille l’ait tout d’abord remarqué: “Et il arriva qu’après trois jours
ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs…” (Luc 2.46). Il est compréhensible que
Marie ait été pleine d’inquiétude, et qu’elle ne savait plus ce qu’elle disait
lorsqu’elle fit ce reproche à l’enfant: “Mon
enfant, pourquoi nous as-tu fait ainsi? Voici, ton père et moi nous te cherchions, étant en
grande peine” (Luc 2.48).
La réponse de l’enfant est visiblement une nette correction faite
à ce qu’elle venait de dire: “Ne
saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père?” (Luc 2.49). Jésus ne se rapportait pas
à l’atelier de charpentier de Joseph, mais bien à Son Père céleste, et par cela
même Il corrigea immédiatement la déclaration erronée que Marie venait de
faire, déclaration faisant alors penser faussement que Joseph aurait été Son
père.
Le fait que Marie elle-même avait besoin de la grâce et du salut
ressort bien du fait qu’après l’Ascension de Jésus-Christ, elle se rendit elle
aussi dans la chambre haute et fit partie du groupe des 120 personnes qui
reçurent là le Saint-Esprit: “Tous
ceux-ci persévéraient d’un commun accord dans la prière, avec les femmes, et
avec Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères” (Actes 1.14). Il est dit des frères de
Jésus, qui se trouvaient également dans la chambre haute, qu’au commencement
ils ne croyaient pas en Lui (Jean 7.3-5).
En ce temps-là on ne rendait pas hommage à Marie; mais Marie
faisait partie de ceux qui eux-mêmes priaient pour recevoir l’expérience de
l’effusion du Saint-Esprit. La réception personnelle du Saint-Esprit est
nécessaire au salut de chaque enfant de Dieu, et par conséquent elle l’était
aussi à Marie.
On vous dit: “Le Fils exaucera tous les désirs de Marie”. Où donc
cela est-il écrit? Par cette affirmation, une fausse espérance est éveillée
dans le coeur de l’homme. Par cette pensée on veut faire croire que Jésus était
le Fils de Dieu et de Marie. Mais cette formulation ne se trouve pas une seule
fois exprimée dans les Saintes Ecritures. Jésus est le Fils de Dieu; Marie n’a
été que le vase qui L’a porté.
Lorsqu’aux noces de Cana, en Galilée, le vin vint à manquer, Marie
dit à Jésus: “Ils n’ont pas de
vin”. Jésus lui répondit: “Qu’y a-t-il entre moi et toi, femme? Mon heure n’est
pas encore venue” (Jean
2.3,4). C’était une réponse bien tranchante pour une remarque faite avec
douceur, mais cette réponse devait clairement montrer qu’aucun homme ne pouvait
L’influencer, et Marie pas davantage que d’autres.
Sans contredit nous devrions prendre à coeur le bon conseil
qu’elle donna aux serviteurs: “Faites
tout ce qu’il vous dira” (v. 5). C’est là une grande leçon pour
toute l’humanité.
Ce n’est pas seulement dans les évangiles que sont mentionnés les
frères du Seigneur selon la chair. Paul en parle aussi: “N’avons-nous pas le droit de mener
avec nous une soeur comme femme, comme font aussi les autres apôtres, et les
frères du Seigneur, et Céphas?” (1
Cor. 9.5).
L’apôtre écrit aux Galates: “Et
je ne vis aucun autre des apôtres, sinon Jacques le frère du Seigneur” (Gal. 1.19).
Ce qu’il y a de remarquable est le fait que depuis la fondation de
l’Eglise du Nouveau Testament le jour de Pentecôte, Marie n’est plus mentionnée
dans la Bible, c’est-à-dire depuis Actes 2 jusqu’à la fin de la Bible. Ce fait
suffit à éclairer un chrétien biblique. Elle avait accompli sa tâche. Chez les
chrétiens primitifs n’habitait pas l’esprit d’idolâtrie mais le Saint-Esprit.
Ils ne vénéraient pas une créature mais le Créateur.
«… Après le 7ème siècle s’installa
la pratique entièrement non biblique de vénérer et d’idolâtrer Marie. Depuis le
12ème siècle on commença avec la prière ‘Ave Maria’. A partir de 1140
environ les fêtes en l’honneur de Marie se multiplièrent, comme la fête de
‘l’immaculée Conception’. Au cours du 12ème siècle apparut aussi la prière du Rosaire… Sous le signe de Marie,
l’église catholique veut gagner à soi le monde entier. C’est pourquoi après la
seconde guerre mondiale, précisément, le culte rendu à Marie fut renforcé…» (O. Markmann, Irrtümer der katholischen Kirche, S. 48-50).
En voyant tout ce qui se passe, il est facile de discerner si
c’est le Saint-Esprit qui est à l’oeuvre, ou si c’est l’esprit antichrist. Nous
devons le dire avec la plus grande fermeté: cette Marie présentée par la Bible
et à laquelle il a été dit: “…
bienheureuse est celle qui a cru; car il y aura un accomplissement des choses
qui ont été dites de la part du Seigneur” (Luc
1.45), et qui dit dans un plein abandon: “Voici
l’esclave du Seigneur; qu’il me soit fait selon ta Parole” (Luc 1.38), celle-ci est tout autre
que la Marie divinisée en 431 lors du Concile d’Ephèse, qui la désigna comme
“Mère de Dieu”.
Selon le témoignage des Ecritures, seul Dieu peut être l’objet de
la foi, de l’hommage, de la vénération et de l’adoration. Si un autre est élevé
à cette place, c’est alors de la superstition et de l’idolâtrie. Des
théologiens protestants ont déjà abondamment écrit à ce sujet, et cela de façon
convaincante. Pour une meilleure compréhension nous en citerons plus bas
quelques extraits. Il n’y a absolument rien qui justifie le culte rendu à
Marie. Des apparitions de Marie ne sont nullement promises dans les Saintes
Ecritures. Plus de mille ans ont passé sans qu’il y ait de telles apparitions.
Etrangement, celles-ci ont toujours eu lieu uniquement dans des pays
catholiques comme la Pologne, le Portugal, l’Espagne, la France. Dans les pays
protestants, musulmans, bouddhistes et autres, où ces apparitions auraient été
nécessaires si le salut en dépendait, aucune n’a eu lieu. Qu’il soit dit pour
le soulagement de toute âme: Marie (celle de la Bible) ne peut absolument pas
apparaître, aussi certainement que Pierre, Joseph ou n’importe quel autre ne
peut apparaître. Cette apparition de Marie survient simplement parce que dans
son imagination on le souhaite. Puisse-t-il demandé ici qui est honoré et
glorifié dans tous ces pèlerinages? Est-ce Jésus ou Marie? Quelle sorte
d’esprit est donc celui qui ne glorifie pas Jésus (le Seul vraiment digne!)
mais Marie? Ce n’est certainement pas le Saint-Esprit! C’est l’esprit de
tromperie. Le pasteur O. Markmann écrit sous le titre “Die Dämonie im
Marienkult”: «Le culte mystique rendu à Marie est également caractérisé par
l’influence démoniaque. Il nous est déjà rapporté dans les premiers siècles que
certains adoraient Marie. Lors du développement du culte rendu à Marie dans les
premiers siècles, l’ancien culte païen des déesses-mères fut particulièrement
mis en avant» (O. Markmann, Irrtümer der katholischen Kirche, p. 47).
Depuis quand Dieu aurait-Il une mère? Déjà la formulation de cette
pensée est absolument non biblique. Marie n’était pas la mère de Dieu mais elle
donna naissance à Jésus, le Christ, notre Seigneur et Sauveur. C’est dans la
ville d’Ephèse que la foule cria unanimement: “Grande est la Diane des
Ephésiens!” (Actes 19.28). Maintenant, dans les congrès en l’honneur de Marie
on chante: “Grande est Marie!”. Combien était-il tentant, dans la foulée,
d’abaisser l’une et d’élever l’autre!
Ce n’est que depuis le 5ème siècle seulement que le
culte rendu à Marie, lequel s’était entre-temps beaucoup répandu, prit son
essor. Arthur Drews a écrit: «Du point de vue historique, la vénération portée à Marie offre un
aperçu de toutes les détresses de l’humanité réunies en elle. C’est l’histoire
de la plus naïve des superstitions, celle des plus effrontées tromperies,
falsifications, interprétations, illusions et machinations, provenant de l’état
pitoyable de l’humanité et de son indigence, tramées par la ruse des Jésuites
conjointement avec l’ambition du pouvoir ecclésiastique, un spectacle propre
aussi bien à en pleurer qu’en rire: une vraie Divine Comédie!» (K. Deschner, Und abermals krähte der Hahn, S. 401).
Depuis “l’Ave Maria” jusqu’au dogme de “l’Assomption” c’est-à-dire
de son ascension corporelle, tout est antibiblique; et c’est à cause de cela
que tout est faux. Ce sont des inventions introduites au cours des 1600 ans
environ de l’église catholique romaine. Aujourd’hui on agit comme si tout cela
appartenait au “trésor de la foi chrétienne”, alors qu’en fait c’est l’oeuvre
sans valeur et antichrist de l’ennemi qui veut enlever à l’humanité la foi en
Jésus-Christ, laquelle seule peut sauver, et la diriger vers la superstition de
Marie qui ne peut pas sauver. Depuis le temps de la réformation jusqu’à nos
jours, des théologiens renommés ont exprimé cela de façon claire et nette.
La superstition faisant croire à des apparitions de Marie qui
auraient eu lieu en divers endroits de pèlerinage, est aux yeux de Dieu une
chose abominable par laquelle les âmes sincères sont induites en erreur. Le
pasteur Markmann écrit au sujet du pape actuel: «Quand
le pape, lors de sa visite en Pologne, déposa une rose d’or aux pieds de la
madone noire de Jasna Gora au Tschenstochau et confessa dans une extase
silencieuse devant cette idole: ‘Totus tuum’, c’est-à-dire ‘Entièrement à toi’,
n’est-ce pas là un blasphème? Cette oraison jaculatoire à Marie ‘Totus tuum’ a
de plus été choisie par ce pape comme parole directrice de son pontificat et de
toute sa vie de prêtre. Il termina sa prière à la madone noire par ces mots:
‘Je Te consacre toute l’Eglise — jusqu’aux extrémités de la terre! Je te
consacre l’humanité et tous les hommes — tous les peuples et les nations. Je Te
consacre Rome et la Pologne, unies au travers de Ton serviteur par un nouveau
lien d’amour. Mère, prends-nous! Mère, ne nous abandonne pas! Mère,
conduis-nous!» (O. Markmann, Endzeit, Entrückung, Antichrist, S. 32,33). Marie a
été faite Mère de l’Eglise catholique romaine. Elle n’est nullement la Reine du
Royaume des Cieux mais bien la Reine de l’empire catholique romain.
D’après ce que dit le livre “Fatima” de Joaquin Maria Alonso,
Marie serait apparue avec éclat le 13 mai 1917 à trois enfants bergers. Ce
nombre 13 se retrouve toujours à nouveau. Le 13 juillet 1917, la “Sainte
Vierge” pria les trois enfants de revenir le mois suivant. Le 13 septembre
1917, lors de la cinquième apparition, elle leur dit soi-disant: «Je veux que
vous reveniez ici le 13 octobre et continuiez à prier le rosaire…». Jusqu’à la
sixième apparition on estimait à cinquante mille le nombre des pèlerins
accourus. Au cours des années, des millions de personnes ont fait ce pèlerinage
pour déposer leurs désirs sur le coeur de Marie, sans savoir que Marie
elle-même en était réduite à demander l’aide de Dieu, et que jusqu’aujourd’hui
elle n’a pu encore secourir ne fût-ce qu’une seule personne.
A Fatima, Marie est représentée par beaucoup de statues et
d’images au moyen desquelles elle est révérée. Le pape actuel, Jean Paul II, s’est
agenouillé dans la chapelle de l’apparition devant une telle image. Tout ce
culte se trouve être en contradiction directe avec le commandement: “Tu ne te feras point d’image
taillée, ni aucune ressemblance de ce qui est dans les cieux en haut, et de ce
qui est sur la terre en bas, et de ce qui est dans les eaux au-dessous de la
terre. Tu ne t’inclineras point devant elles, et tu ne les serviras point; car
moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui visite l’iniquité des
pères sur les fils, sur la troisième et sur la quatrième génération de ceux qui
me haïssent” (Ex. 20.4,5).
Les personnes se faisant des images pour se prosterner devant
elles doivent donc selon la Parole de Dieu se laisser mettre au rang, de ceux
qui haïssent Dieu. Au fond, ce n’est rien d’autre que la danse religieuse
autour du veau d’or. L’un a son St-Christophe et l’autre différentes autres
images; ils ont même un Christ fabriqué par l’homme et porté autour du cou.
Ceci me rappelle un entretien que j’ai eu avec plusieurs hôtes
participants à une cure, entretien au cours duquel la conversation s’orienta
sur le sujet de la foi. Ce fut alors que je demandai si quelqu’un d’entre eux
avait une relation personnelle avec Jésus-Christ. Une femme répondit
spontanément: «J’ai vendu mon Jésus». Sur le moment nous fûmes étonnés de cette
déclaration, jusqu’à l’instant où elle nous dit qu’en tant que collectionneuse
d’antiquités elle avait vendu à une église une statue de Jésus, haute de 1,25 m.
et d’une grande valeur.
Il y a sur la terre entière des millions d’images diverses qui
constituent toutes une abomination devant Dieu. Dans Sa sainteté, Dieu a
prononcé ce jugement sur la vénération d’images: “Maudit l’homme qui fait une image
taillée, ou une image de fonte (une abomination de l’Eternel, oeuvre des mains
d’un artisan), et qui la place dans un lieu secret. Et tout le peuple répondra,
et dira: Amen!” (Deut.
27.15). Les hommes ne cherchent pas leur refuge en Celui qui seul peut
secourir, mais ils cherchent à obtenir le secours par toutes sortes de chemins
de traverse et d’expédients. Dieu ne souffre-t-Il pas de tout cela? et n’est-Il
pas offensé à l’extrême? Lorsqu’on demanda à Jésus quel était le premier de
tous les commandements, Il répondit: “Le
premier de tous les commandements est: Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu
est un seul Seigneur; et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, et
de toute ton âme, et de toute ta pensée, et de toute ta force” (Marc 12.29,30). En vérité il n’y a là
aucune place pour Marie, pour les saints, les patrons protecteurs, les statues,
les icônes, etc.
Cet être humain, Marie, peut-il exaucer les millions de prières
qui lui sont adressées dans le monde entier sans avoir l’omniscience? Marie
peut-elle se trouver au Ciel, sur la terre et dans le purgatoire sans être
omniprésente? Pourtant Dieu seul est omniscient et omniprésent. Tous ces lieux
de pèlerinage, peu importe dans quel pays ils se trouvent, ne sont-ils pas une
abomination pour Dieu et par là même condamnable? Ainsi parle le Seigneur: “Cherchez-moi, et vous vivrez; et
ne cherchez pas Béthel, et n’allez pas à Guilgal, et ne passez pas à
Beer-Shéba; car Guilgal ira certainement en captivité, et Béthel sera réduit à
rien. Cherchez l’Eternel, et vous vivrez” (Amos
5.4-6).
Aujourd’hui on dirait ainsi: “Ainsi dit le Seigneur: Cherchez-moi,
et vous vivrez. N’allez pas à Lourdes ni à Fatima, ni à Tschenstochau ni à
Altötting, etc. etc., mais venez à Moi afin de recevoir réellement la Vie
éternelle”. Celui qui cherche Dieu ne peut Le trouver que là justement où Il se
trouve, et Dieu est présent partout.
Vittorio Messori cite le cardinal allemand Joseph Ratzinger: «Et
le même Jean Paul II, après l’attentat au cours duquel il fut blessé et qui eut lieu
un 13 mai (anniversaire de la première apparition dans la localité portugaise),
se rendit à Fatima pour remercier Marie d’avoir ‘de sa propre main détourné le
projectile d’une façon si admirable’» (V. Messori, Zur Lage des
Glaubens, S. 112). Le même cardinal Ratzinger a fait savoir que l’église
catholique avait fait connaître ses dogmes sur Marie dans l’ordre suivant: «…
premièrement la virginité perpétuelle de Marie et le fait qu’elle est la Mère
de Dieu et puis, après une longue période de mûrissement dans la réflexion,
l’Immaculée conception de Marie et son Assomption à la gloire céleste». Puis
nous trouvons cette phrase monstrueuse: «Ces dogmes protègent la foi originelle en Christ, en tant que
Dieu véritable et Homme véritable» (V. Messori, zur Lage des
Glaubens, S. 108).
On ne peut accepter ceci comme cela nous est présenté ici. Ces
quatre dogmes n’ont pas plus de fondement biblique que tous les autres. Les
vérités bibliques ne sont pas le produit de délibérations faites lors de
conciles ou au cours d’une votation, bien au contraire, des hommes appelés par
Dieu publièrent au Nom du Seigneur ce qui devait être cru et enseigné. C’est
avec une pleine assurance que nous devons rappeler ici à M. Ratzinger sa propre
déclaration: «D’ailleurs il va de soi que la Vérité ne peut être créée par un
vote. Soit une déclaration est vraie, soit elle est fausse. On ne peut que
trouver la Vérité, non la créer» (S. 62). Celui qui n’a pas
accès à la Vérité, c’est-à-dire à la Parole, est obligé de créer un produit de
substitution.
En théologie on passa de la christologie à la mariologie. Déjà on
tient même ouvertement des congrès de mariologie dans lesquels tout tourne
réellement autour de Marie. Christ n’est plus mentionné qu’incidemment, lorsque
cela convient. «Le Pape réclama un renouvellement
de la vénération à Marie,
vénération qui devrait être alignée sur la Bible, empreinte de trinité et de
christologie, appliquée sans restriction et prennant en considération ceux qui
croient différemment, et qui corresponde à la forme d’expression du temps
présent et de sa culture»(Katholischer Erwachsenen
Kateschismus, S. 173). Que doit répondre un croyant biblique en Christ à une
telle invitation à la vénération non biblique de Marie, vénération qui égare
l’homme et qui constitue pour Dieu un blasphème?
Que sont donc tous ces dogmes, usages et traditions introduits
dans les églises? Sont-ils vrais ou faux? Ont-ils, comme le dit le cardinal
Ratzinger lui-même, «pris naissance après une longue période de mûrissement dans la
réflexion»? Cela veut dire qu’à l’origine
ils n’étaient pas considérés comme une vérité, mais qu’au contraire ils ont été
établis sur la base d’une acceptation. Les années qui séparent leur
établissement parlent d’elles-mêmes. Où se trouve donc la Vérité , s’il est
possible de la trouver? Uniquement dans la Parole de Dieu, c’est certain, sans
cela nulle part ailleurs! Un chrétien biblique en Christ, appartenant à
l’Eglise du Dieu vivant, est édifié “sur
le fondement des apôtres et prophètes, Jésus-Christ Lui-même étant la maîtresse
pierre du coin" (Eph.
2.20). Tout ce que les papes ont introduit au cours des années ne concorde pas
avec la Bible et c’est pourquoi cela non plus n’est pas apostolique. Pour
quelle raison Jacques, Jean et Paul, ou même Pierre, n’ont-ils fait aucun cas
de Marie? Et pourtant, en ce temps-là, toutes ces choses étaient si fraîches
dans les mémoires et leur souvenir en était encore si vivant!
L’apôtre Jean adresse une parole très importante aux véritables
croyants, parole valable pour tous les temps: “Je
ne vous ai pas écrit parce que vous ne connaissez pas la vérité, mais parce que
vous la connaissez et qu’aucun mensonge ne vient de la vérité" (1 Jean 2.21). Aucun des dogmes
proclamés par l’église catholique n’est venu de la Parole de Vérité. Leur origine
provient d’autres sources.
Dans la liste suivante, sont répertoriées les années (dates qui ne
sont pas toujours sûres) dans lesquelles certaines choses n’existant pas dans
le christianisme primitif ont été introduites. La liste en est donnée ici sans
autres commentaires (L.J. King, House of Death… S. 117-122).
310 Quelques-uns commencent à faire le signe de la croix
320 Des cierges sont allumés lors du service divin
375 Des anges ainsi que des saints décédés sont vénérés
394 La messe journalière est introduite
431 Début de l’élévation de Marie
500 Les prêtres commencent à porter un vêtement uniforme
600 Grégoire Ier introduit la langue latine
dans le culte
On commence à adresser des prières à Marie et aux saints décédés
650 Commencement de la fête en l’honneur de la vierge Marie
709 Introduction du baisement du pied du pape
750 Commencement de la puissance temporelle du pape
788 Vénération à Marie et aux saints décédés; vénération devant la
croix, les statues, les reliques, etc.
850 Sanctification de l’eau par le sel et les bénédictions des
prêtres (eau bénite)
890 Vénération de Joseph, le mari de Marie
965 Introduction de la consécration des cloches
995 La canonisation des morts est introduite
998 Le jeûne du vendredi de la semaine Sainte est introduit
1079 Commencement du célibat des prêtres
1090 Introduction du rosaire (grand chapelet)
1100 Le sacrifice de la messe est introduit
1184 L’inquisition contre les hérétiques est organisée
1190 Commencement du commerce des indulgences
1200 Remplacement du pain de la Cène par l’oublie (pain azyme)
1215 Dogme de la transsubstantiation; confession des péchés
(confession auriculaire) au prêtre au moins une fois par année
1220 L’adoration de l’hostie est introduite
1227 La sonnerie des cloches est introduite, pour montrer que le
prêtre accomplit la transsubstantiation
1229 La lecture de la Bible est interdite aux laïques
1245 Les cardinaux commencent à porter un chapeau rouge
1264 Introduction de la Fête-Dieu
1410 Interdiction pour l’église de prendre la coupe
1439 Proclamation de la doctrine du purgatoire
1478 Introduction de l’Inquisition en Espagne
1545 Mise à égalité de la tradition et des Saintes Ecritures
1546 Insertion des Apocryphes dans la Bible
1854 Proclamation de l’Immaculée Conception de Marie
1870 Proclamation de l’infaillibilité du pape
1925 Présence corporelle de la vierge Marie dans le Ciel
1950 Publication du dogme de l’Assomption
1954 Pie XII proclame
Marie “Reine du monde"
1964 Paul VI proclame Marie “Mère de l’église"
Toute personne sensée devrait pourtant se demander quelle
signification peut bien avoir l’introduction de toutes ces doctrines,
proclamées à intervalles si éloignés les uns des autres. En réalité le Nouveau
Testament est achevé. Rien ne peut être ajouté à ce Testament. “Frères, je parle selon l’homme:
Personne n’annule une alliance qui est confirmée, même celle d’un homme, ni n’y ajoute" (Gal. 3.15). Ce qu’il n’est pas permis
de faire à l’égard d’un testament simplement terrestre a été fait à l’égard du
Testament Divin, et cela par toutes ces adjonctions apportées après coup. Où
donc se trouve le respect à l’égard de cet avertissement final de l’Ecriture: “Si quelqu’un ajoute à ces choses,
Dieu lui ajoutera les plaies écrites dans ce livre"? (Apoc. 22.18). Voyez aussi Proverbes
30.5,6.
L’intervention divine par la Réformation fut plus que nécessaire,
mais du point de vue biblique elle fut loin d’être suffisante. La question se
pose de savoir si les réformateurs, qui étaient tous des fils de l’église
romaine, ont réellement compris qu’un nouveau commencement devait être fait,
car il n’y avait plus rien à réformer dans ce système entièrement séculier et
non biblique. D’une part, en ce temps-là, se réalisa cette parole du prophète
Jérémie: “Défrichez pour vous
un terrain neuf, et ne semez pas au milieu des épines” (Jér. 4.3); mais d’un autre côté,
cette prophétie du chapitre 51.9 le fut aussi: “Nous avons traité Babylone, mais
elle n’est pas guérie; abandonnez-la, et allons-nous-en chacun dans son pays…”.
C’était une sortie, une rupture, comme si l’on entendait la voix venant du Ciel
qui disait: “Sortez du milieu
d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés et que vous
ne receviez pas de ses plaies…” (Apoc.
18.4).
Bien entendu, Luther, par exemple, avait correctement compris
cette parole proclamée par l’apôtre Jean de la part du Seigneur: “… car tes marchands étaient les
grands de la terre; car, par ta magie, toutes les nations ont été égarées. Mais
en elle a été trouvé le sang des prophètes, et des saints, et de tous ceux qui
ont été immolés sur la terre” (Apoc.
18.23,24). De même cette parole du prophète Jérémie s’accomplit: “Babylone a été une coupe d’or dans
la main de l’Eternel, enivrant toute la terre. Les nations ont bu de son vin,
c’est pourquoi les nations sont devenues insensées” (Jér. 51.7). Cependant les
réformateurs n’avaient pas réussi à faire une percée jusqu’au christianisme
originel. En fait seule une chose par-ci, une autre par-là furent réformées,
changées ou abolies.
Ainsi en premier lieu, le trafic des indulgences, le rôle du pape
ainsi que les abus en général furent abolis. La pénétration du puissant
témoignage que la justification de l’homme vient par la grâce seule, par la foi
en Christ le Sauveur, constitua le point culminant conformément aux Ecritures.
Ce fut cela la véritable percée, ce qui enfonça les portes de la prison
babylonienne. Mais d’autre part on emporta avec soi des doctrines absolument
non bibliques et qui sont typiquement catholiques. Le nombres des soi-disant
sacrements, par exemple, furent seulement diminué, le baptême des nouveaux-nés
fut maintenu, etc.
Malheureusement la foi en la trinité, que les protestants prirent
aussi avec eux, les conduisit en partie à marcher dans les mêmes empreintes que
leur mère, l’église catholique. Les Juifs et ceux qui avaient une foi
différente (comme par exemple les Anabaptistes) furent même maudits par Luther,
Schwenkfeld et d’autres. A Genève, le 27 octobre 1553, le médecin espagnol
Michel Servet dut monter au bûcher, avec l’approbation de Calvin, parce qu’il
rejetait la doctrine de la trinité (M. Rang et O. Schlisske, Die Geschichte der
Kirche, S. 132). L’histoire de l’Eglise nous a transmis ce qu’ont dit Luther et
Melanchton, particulièrement en ce qui concerne les Anabaptistes. La position
catholique prétendant que seule l’église romaine pouvait sauver n’a visiblement
pas été entièrement abandonnée par les réformateurs. C’est pourquoi on peut
comprendre leur intolérance à l’égard de ceux qui croyaient différemment. Cet
état d’esprit existe aujourd’hui encore! Des églises libres ou indépendantes
subsistant depuis des siècles sont encore aujourd’hui appelées des sectes, bien
que cette expression vienne en réalité du mot “section”, qui désigne une partie
d’un tout, et que selon Webster elle n’énonce rien d’autre qu’une “communauté
religieuse organisée”. De ce point de vue toutes les dénominations organisées
sont en effet des sectes. Au travers des différents cultes des religions
récentes, la notion de “secte” est sortie à nouveau et apporte un mauvais
arrière-goût.
Bien que, par la réformation, le but divin du retour de l’Eglise à
la communauté biblique du Nouveau Testament n’ait de loin pas été atteint,
néanmoins le premier pas vers la foi biblique avait été fait: on était revenu à
la prédication de la Parole de Dieu. De ce fait nous devons de la
reconnaissance et de la gratitude, premièrement aux précurseurs des
réformateurs qui ont été brûlés sur le bûcher, puis aux réformateurs eux-mêmes.
Dès ce moment, le Royaume de Dieu se fraya à nouveau un passage
avec puissance. Il s’ensuivit un réveil après l’autre, et chaque fois la
Lumière de l’Evangile se répandait de plus en plus. Après la révélation de la
justification par la foi, arriva l’expérience de foi suivante, qui était la
sanctification du coeur par la Parole et l’Esprit de Dieu. Des prédicateurs de
réveil pleins de feu, et qui sont entrés dans l’histoire de l’Eglise,
s’avancèrent et publièrent les vérités bibliques, lesquelles furent ensuite
expérimentées par ceux qui les écoutaient. Comme les serviteurs de Dieu de tous
les âges, ils n’étaient pas, eux non plus, des fonctionnaires ou des
dignitaires mais bien des serviteurs de la Parole, et par la prédication de
l’Evangile ils mettaient les gens en relation avec Christ. Malheureusement ces
hommes employés par Dieu s’arrêtèrent aussi chaque fois à la doctrine qui leur
paraissait, à eux, particulièrement importante. Les uns se contentèrent de la
justification, les autres de la sanctification, d’autres encore se contentèrent
de la conversion et du baptême de la foi, etc. Toutefois Dieu continuait d’agir
par Son Esprit.
Au tournant du siècle, parmi les différentes communautés
protestantes et libres de croyants convertis qui aspiraient à cela, une action
spontanée de l’Esprit se manifesta. Ils firent la même expérience surnaturelle
avec Dieu que les croyants de l’Eglise primitive. C’est ainsi que commença au
20ème siècle le mouvement de Pentecôte.
De la progression de la Réformation et des mouvements de renouveau
sortirent les différentes églises indépendantes et libres. Les manquements des
hommes provoquèrent des déviations et des mélanges, ce qui toutefois ne
justifie aucunement de notre part le rejet de l’action infaillible de Dieu. Le
sens et le but de tout réveil, c’est de rapprocher l’Eglise de sa condition
primitive. Si déjà l’Esprit de Dieu a été actif en chaque réveil, ainsi en
fut-il à nouveau de ce que l’on a appelé “le réveil de Pentecôte”. Ceux qui
avaient été justifiés, renouvelés et qui étaient nés de nouveau,
expérimentèrent une effusion et une action puissante de l’Esprit.
Jean-Baptiste avait bien sûr dit: “Moi, je vous baptise avec de
l’eau; mais il vient celui qui est plus puissant que moi, duquel je ne suis pas
digne de délier la courroie des sandales: Lui vous baptisera de l’Esprit saint
et de feu” (Luc 3.16). Cette
parole s’accomplit la première fois à Pentecôte. L’expérience du baptême de
l’Esprit donne, à celui qui est devenu véritablement un croyant, la certitude
d’avoir été agréé par Dieu. C’est pour les véritables enfants de Dieu le
scellement par le Saint-Esprit (Eph. 1.13; 4.30).
Bien entendu nous avons affaire aujourd’hui aux mouvements
charismatiques les plus divers, jusqu’à celui du pentecôtisme catholique
romain. Une atmosphère est créée dans laquelle les gens font une expérience
s’arrêtant aux sentiments, mais dans laquelle ils demeurent prisonniers de leur
ancien état et de leurs traditions. Ils reçoivent une certaine onction de
l’Esprit; cependant ont-ils fait dans leur âme une véritable expérience avec
Dieu, par laquelle ils auraient été renouvelés et seraient nés de nouveau? Seul
chacun peut répondre à cette question pour lui-même. Les enfants de Dieu
véritablement remplis du Saint-Esprit reconnaîtront la valeur éternelle de la
Rédemption et feront de la Parole de Dieu qui demeure éternellement valable
leur témoignage exclusif. Ils ont les fruits de l’Esprit par lesquels seuls ils
peuvent être reconnus. Beaucoup de personnes peuvent présenter des dons, seuls
cependant ceux qui ont été rendus participants de Sa nature divine peuvent
porter les fruits de l’Esprit. Cette parole est encore valable: “Ainsi vous les reconnaîtrez à
leurs fruits. Ce ne sont pas tous ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur, qui
entreront dans le royaume des cieux; mais celui qui fait la volonté de mon Père
qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur,
n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et n’avons-nous pas chassé des démons
en ton nom, et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom? Et alors
je leur déclarerai: Je ne vous ai jamais connus; retirez-vous de moi, vous qui
pratiquez l’iniquité” (Mat.
7.20-23).
Immédiatement après la seconde guerre mondiale, en mai 1946,
commença aux Etats-Unis un puissant mouvement de réveil par le moyen d’un
prédicateur simple et humble, William Branham († 1965). Le Rév. Gordon
Lindsay, qui avait suivi ce serviteur de Dieu pendant de longues années,
raconte en tant que témoin oculaire dans son livre “William Branham, un homme
envoyé de Dieu” qu’au cours de son ministère. Dieu fit les mêmes signes et
miracles que ceux manifestés dans les jours du Seigneur Jésus-Christ et des
apôtres: les aveugles recouvrèrent la vue, les paralytiques marchèrent et même
des personnes atteintes du cancer à son dernier stade furent guéries. Dans la
deuxième édition du livre que “Mehr Licht Verlag”, a publié en son temps à
Hambourg, nous pouvons voir reproduite à la page 4 la lettre que l’évêque de
l’Eglise évangélique luthérienne, le D. Dr Dibelius, a écrite au traducteur, le
pasteur M. Gensichen: «Soyez sincèrement remercié pour l’envoi de l’intéressante
brochure sur l’évangéliste William Branham que vous avez si clairement
traduite. Pour nous, cette méthode utilisée par les Américains est
véritablement encore quelque chose d’étrange. Mais il est peut-être bon qu’une
fois un autre esprit soit employé dans notre manière d’évangéliser. C’est
pourquoi je salue favorablement votre projet d’inviter Branham aussi en
Allemagne».
Ce ministère mandaté et confirmé, surnaturellement légitimé, donna
une impulsion nouvelle à un grand nombre d’évangélistes qui plus tard
présentèrent une action semblable dans leur ministère. De ce renouveau
sortirent de nombreuses sociétés d’évangélisation connues, comme l’Association
internationale des hommes d’affaires du Plein Evangile; même le mouvement
charismatique et diverses autres orientations spirituelles naquirent de cela.
Cependant, après un examen plus rigoureux, nous voyons que le chaos religieux
est aujourd’hui plus grand qu’il ne l’a jamais été auparavant. Partout on
entend dire: «C’est ici qu’est Christ! C’est là qu’Il est!». Pourtant il n’y a
toujours aucune communauté qui soit entièrement comparable à l’Eglise du début
et qui ait la doctrine biblique qui y corresponde, la pratique et les oeuvres
scripturaires qui la confirment. Maintenant, à la fin des âges de l’Eglise du
Nouveau Testament, nous avons besoin d’une action puissante de l’Esprit au
moyen de laquelle l’Eglise arrive à Son achèvement. Car le but fixé par Dieu
est que la fin soit semblable au commencement. Comme Christ agissait au
commencement, ainsi le fera-t-Il aussi dans Son Corps à la fin.
Tout ce qui concerne l’Eglise du Dieu vivant doit être ramené à
l’état originel. C’est pour Elle qu’un temps de rafraîchissement et de complète
restauration est promis avant le retour de Christ (Actes 3.19-21). Celui qui
maintenant appartient à l’Eglise du Seigneur ne se laissera pas entraîner par
de l’enthousiasme et des tromperies religieuses, mais il sondera l’Ecriture
Sainte, découvrira, croira et expérimentera les promesses pour ce temps. Tout
ce que Dieu fait, Il le fait conformément à Sa Parole. Avant que nous puissions
prier: “Que ta volonté soit faite…”, la volonté de Dieu venant de Sa Parole
doit nous être révélée. Ce temps n’est pas celui d’hommes particuliers, mais au
contraire l’heure de Dieu, l’heure de la Parole — qui est la Vérité. A partir
de ces exposés il doit être rendu possible à chacun d’éprouver s’il croit
véritablement selon l’Ecriture ou s’il a seulement la foi d’une église, qu’elle
soit officielle ou libre. Or tout dépend du fait que l’on soit connecté ou non
à la dernière action menée par Dieu avant le retour de Jésus-Christ.
C’est avec le plus grand respect et dans une sainte crainte de
Dieu que nous nous approchons du thème de la Divinité. De même que nous
rencontrons diverses religions, ainsi trouvons-nous les diverses
représentations de Dieu et les diverses doctrines à Son sujet. Dans cet exposé
nous aimerions laisser Dieu donner Son propre témoignage Le concernant, et
faire ressortir la révélation qu’Il donne de Lui-même.
Nous nous abstiendrons des diverses formulations, car on ne peut
pas rendre compréhensible ce qui est incompréhensible, ni expliquer ce qui est
inexplicable, pas plus que nous ne pouvons comprendre ce qui dépasse notre
entendement et qui restera insaisissable jusqu’à notre passage dans l’éternité. “Voici, les cieux et les cieux des
cieux, ne peuvent te contenir” (2
Chr. 6.18). Lorsque nous serons nous-mêmes dans l’éternité auprès de Dieu,
alors seulement nous pourrons apprendre à connaître davantage le mystère du
Tout-Puissant.
Presque tous les apologistes se sont approprié la manière de
concevoir la Divinité telle qu’elle avait commencé à être exprimée, discutée et
enseignée depuis le IVèmesiècle seulement après
Christ. De façon incompréhensible, ni l’Ancien ni le Nouveau Testament n’ont
été pris en considération ou consultés. C’est avec raison qu’aucun prophète ni
aucun apôtre n’a formulé quoi que ce soit concernant une trinité. Dans le
paganisme il y avait beaucoup de trinités; la plus connue se trouve dans
l’Hindouisme: Brahmâ, le créateur; Vishnu, le conservateur; Shiva, le
destructeur. Il n’est pas davantage question dans l’Ancien que dans le Nouveau
Testament d’un Dieu en plusieurs personnes. Pas une seule fois le Seigneur ne
se présente dans Sa Parole comme un “Dieu-en-trois-Personnes” mais bien comme
le Dieu personnel. Celui qui cherche à partager Dieu n’a plus “le seul vrai
Dieu”, mais au contraire un dieu fabriqué par soi-même ayant deux ou trois
visages, c’est-à-dire plusieurs dieux.
Ces dernières années, et plus particulièrement dans les synodes de
l’église évangélique, des théologiennes féministes ont présenté des discours
qui sont en réalité blasphématoires à l’égard de Dieu. On formule l’objection
que Dieu serait masculin, et non féminin. Là on parle du «Dieu
masculin de la Bible», des «dix
commandements qui ont été écrits seulement pour les hommes», et l’on
déclare que «vu que les femmes
n’ont pas de membre pouvant être circoncis, elles ne pouvaient donc pas non
plus être ‘membres’ du culte de l’assemblée juive» (Idea Spektrum, 1er juillet 1987, S. 17).
C’est tout simplement effrayant de voir à quel point les gens peuvent se
laisser entraîner jusqu’à porter atteinte à Dieu!
Il y a environ quatre mille ans, le Dieu Vivant conclut une
alliance avec Abraham et lui fit la promesse suivante: “… en toi seront bénies toutes les
familles de la terre”(Gen. 12.3). Abraham est un personnage central pour
les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans. Au temps de Moïse, c’est-à-dire il y
a environ 3600 ans, l’Eternel Dieu descendit sur le mont Sinaï et donna les dix
commandements. Cet événement n’est aucunement remis en question par l’une ou
l’autre des trois religions que nous venons de mentionner. A partir de ce
moment, Israël fut destiné à être témoin du seul vrai Dieu, au milieu de tous
les peuples païens qui l’environnaient.
Il y a environ deux mille ans apparut le Messie, engendré du
Saint-Esprit et né de la vierge Marie selon la promesse de Genèse 3.15. Les
chrétiens sont convaincus de cette vérité. Les Musulmans tiennent Jésus pour le
plus grand des prophètes, ils croient aussi aux miracles qu’Il a accomplis,
mais ne Le reconnaissent pas comme Sauveur du monde. Pour les Juifs il n’en est
pas ainsi; cependant le temps approche où ils croiront en Lui. Car comme les
frères de Joseph reconnurent celui-ci lors de leur deuxième entrevue, ainsi
Israël ne reconnaîtra le Messie que lorsqu’Il viendra à eux pour la deuxième fois
(Gen. 45.1-15; Actes 7.13).
Il y a environ 1400 ans, Mahomet survint pour faire sortir ses
concitoyens du culte rendu aux idoles et les ramener à la foi au seul vrai
Dieu, le Tout-Puissant, qu’il appela Allah. Mahomet crut, conformément à la
promesse de Malachie 4.5, qu’il était le dernier prophète. D’après lui, le
jugement devait venir sur la terre et Allah devait prononcer la sentance sur
l’humanité. Les uns iraient alors au paradis et les autres à la damnation. Bien
que près de 1400 ans se soient écoulés, cet événement ne s’est encore pas
accompli. Cependant une doctrine religieuse est sortie de cela, laquelle s’est
dressée massivement contre le Christianisme et le Judaïsme. Ce n’était pas là
l’intention primitive. Sans cesse le Coran exhorte à lire et à croire les
Saintes Ecritures (et par cela Mahomet pensait à la Bible), ce qui aujourd’hui
n’est observé par aucun Musulman.
Ce qui est déterminant est la connaissance juste de Dieu, ainsi
que la connaissance juste de la révélation qu’Il a donnée de Lui-même. Ce n’est
que de cette manière que nous pouvons être inclus dans le plan de Dieu. Quant à
la révélation personnelle de Dieu, les Juifs, pour le plus grand nombre d’entre
eux, ne l’ont pas reconnue; la plupart des Chrétiens l’ont mal interprétée; alors
que les Musulmans ne l’ont pas comprise. Cela peut être démontré d’une manière
pertinente. Si c’est le même Dieu qui a parlé à Abraham, à Moïse, qui a parlé à
travers Christ, et qui a aussi parlé à Mahomet, il faut que tout ce qui a été
dit, écrit et cru, soit en accord de A à Z. En tant qu’hommes du 20ème siècle, nous devons cependant nous poser la question de savoir qui
a vraiment compris la Parole de Dieu et Son plan, et qui Les a mal compris? Le
but originel poursuivi par Dieu avec l’humanité n’est tout simplement plus
connu dans nos religions d’aujourd’hui. Une accablante majorité n’a pas
davantage reconnu que compris le sens et le but des révélations successives de
Dieu, jusqu’à la propre révélation qu’il a données de Lui-même en Christ.
Pour le mot français “Dieu” nous trouvons dans le texte original
hébreu le mot “Elohim”. “Au
commencement, Elohim créa les cieux et la terre…” (Gen. 1.1). Le mot “Dieu” nous
présente le Tout-Puissant comme “objet d’adoration”. Dans le premier chapitre
de la Bible il n’est question que de Elohim. A partir de Genèse 2.4 nous
trouvons l’expression “l’Eternel Dieu” (Elohim-Yahweh).
Ces diverses désignations expriment le sens et le but de la révélation de Dieu.
Il s’agit là de la pluralité de Ses attributs. Le mot Elohim lui-même est au
singulier, mais il exprime aussi une pluralité, car Dieu est simultanément
beaucoup de choses: Créateur, Conservateur, Juge, Roi et ainsi de suite.
Chaque fois que dans le texte original le mot Elohim, Eloah ou El est utilisé, il s’agit de Dieu. Il
s’agit donc uniquement de comprendre en quelle qualité Il parle et Se révèle.
On utilisait les expressions: El
Elyon (Dieu Très-haut, Gen.
14.18); El Shaddaï (Dieu qui pourvoit, qui fortifie, le
Tout-suffisant, Gen. 17.1); El
Olam (le Dieu Eternel, Gen.
21.33) et El Gibbor (Dieu puissant, Es. 9.5). Il est fort
regrettable que la notion hébraïque des mots n’ait pas été rendue par les
traducteurs de la Bible. A cause de cela, la connaissance véritable de Dieu a
été rendue plus difficile parce que la signification qui se trouve dans les
noms mêmes n’est plus exprimée par le mot français utilisé.
Jusqu’au moment où la loi fut donnée les patriarches ont utilisé
l’expression Elohim pour parler de Dieu. C’est en
s’adressant à Moïse, dans Exode 6.2,3, que Dieu dit pour la première fois: “Je suis Yahweh. Je suis apparu à
Abraham, à Isaac et à Jacob, comme El Shaddaï; mais je n’ai pas été connu d’eux
par mon Nom d’Elohim-Yahweh”. Dieu était sur le point de conclure
l’Alliance avec le peuple entier d’Israël, et c’est la raison pour laquelle le
Seigneur Dieu révèle Son Nom d’alliance, c’est-à-dire Yahweh (qui s’écrit en hébreu YHWH). Partout
où dans l’Ancien Testament on trouve “l’Eternel Dieu”, cette expression est
écrite dans le texte original Elohim-Yahweh.
Yahweh est l’apparition d’Elohim sous une forme visible.
De la même manière que le Nom d’Elohim exprime dans son contexte, partout où
ce mot est utilisé, la pluralité de Sa présence, ainsi en est-il du Nom de Yahweh: Yahweh-Jiré (l’Eternel qui pourvoit, Gen. 22.7-14), Yahweh-Rapha (l’Eternel qui guérit) (Ex. 15.26), Yahweh-Nissi (l’Eternel, mon Enseigne, Ex.
17.8-15), Yahweh-Shalom (l’Eternel, notre Paix, Juges 6.24), Yahweh-Raah (l’Eternel est mon Berger, Ps. 23), Yahweh-Tsidkenu (l’Eternel, notre Justice, Jér. 23.6), Yahweh-Shammah(l’Eternel est
là, Ezé. 48.35) et Yahweh-Sabaoth (l’Eternel des Armées, 1 Sam. 1.3).
Dès le commencement Dieu s’est révélé comme étant le Seigneur (l’Eternel)
chaque fois que c’était nécessaire et conforme à Sa volonté.
Avant que l’Eternel Dieu ne fît connaître Son Nom, Il fit savoir à
Moïse Qui Il était: “Et Dieu
dit à Moïse: JE SUIS CELUI QUI SUIS. Et il dit: Tu diras ainsi aux fils
d’Israël: JE SUIS m’a envoyé vers vous… C’est là mon nom éternellement, et
c’est là mon mémorial de génération en génération” (Ex. 3.14,15). L’expression “JE SUIS”
se trouve dans le Nom de Yahweh et exprime qu’Il existe éternellement, qu’Il
est enveloppé dans Sa propre existence. Il est toujours le JE SUIS,
indépendamment de l’endroit, du temps et de la manière qu’Il employe pour se
faire connaître. Lorsqu’Il quitte Son corps spirituel pour venir dans un corps
de chair et qu’Il prend le Nom d’alliance du Nouveau Testament Yashuah (Jésus), qui signifie Yahweh est
Sauveur, Il demeure malgré tout cela le JE SUIS. C’est pourquoi nous Le
trouvons décrit comme tel jusque dans le dernier chapitre du Nouveau Testament: “Moi, JE SUIS l’Alpha et l’Oméga,
le premier et le dernier, le commencement et la fin” (Apoc. 22.13).
Seul celui qui reconnaît la manière de Dieu de se révéler dans
l’Ancien Testament, a la possibilité de voir également cette révélation dans le
Nouveau Testament. Au fond Il est toujours le même Dieu, le même Eternel, avec
cependant cette différence que dans l’Ancien Testament Il Se rendit visible dans
“un corps spirituel”, alors que dans le Nouveau Testament Il apparut de façon
visible dans “un corps de chair”.
Quant à Sa nature, Dieu est Esprit (Jean 4.24). En tant qu’Esprit,
personne ne L’a jamais vu (Jean 1.18; 1 Jean 4.2). C’est pourquoi Il est appelé
“le Dieu invisible” (1 Tim. 1.17; 6.16). Celui qui a vu Dieu dans l’Ancien
Testament L’a vu sous la forme de l’Eternel (Yahweh) et celui qui veut Le voir
dans le Nouveau Testament doit Le voir sous la forme du Seigneur Jésus,
c’est-à-dire en tant qu’Emmanuel (Dieu avec nous). C’est ainsi que le Père
s’est révélé dans le Fils; Dieu, qui est Esprit, est venu en tant que Seigneur
dans un corps humain. Toutes les désignations que nous trouvons en rapport avec
Dieu, nous les trouvons également en rapport avec le Seigneur.
Dans l’Ancien Testament nous ne trouvons pas encore la relation de
Père à Fils. C’est uniquement dans les prophéties qu’elle fut annoncée à
l’avance. Aucun prophète ne s’est approché de Dieu en disant: “Notre Père qui es dans les cieux” (Mat. 6.9); aucun d’eux, pendant la
période de quatre mille ans de l’Ancien Testament, ne s’est adressé au Fils de
Dieu. Il n’y eut aucun entretien entre le Père et le Fils car cet état de fait
n’existait encore absolument pas. Comme nous venons de l’exposer dans notre
méditation, c’est avec l’Eternel Dieu que le peuple d’Israël entra en relation
et c’est vers Lui qu’ils se tournèrent.
Déjà dans Genèse 1.27 nous trouvons le fait que le Dieu invisible
s’est présenté de deux manières. Le Dieu véritable entre directement en scène
au commencement, lors de la création, premièrement de façon visible, sous une
forme d’homme, et c’est pourquoi il est écrit: “Et Dieu créa l’homme à son image” (Gen. 1.27); secondement “Et l’Esprit de Dieu planait sur la
face des eaux” (Gen. 1.2). Il
ne serait venu à l’idée de personne de dire à cause de cela qu’il y aurait eu
plusieurs personnes. Dès le commencement, si l’on veut, nous avons sous les
yeux la manière dont Dieu se révèle Lui-même. Les diverses formes sous
lesquelles Dieu se révèle dans l’Ancien Testament sont appelées, en termes
théologiques, la “théophanie”. Dans le Nouveau Testament Il prend une forme
humaine.
Dans les Saintes-Ecritures, nous rencontrons premièrement le
témoignage que Dieu rend de Lui-même; en second lieu, nous trouvons le
témoignage des prophètes que Lui-même a envoyés, et en troisième lieu le
témoignage des apôtres. Dans l’Ancien Testament, Dieu se révéla Lui-même dans
un corps spirituel et annonça la révélation qu’il donnerait de Lui même dans un
corps de chair. Dans le Nouveau Testament, nous avons le témoignage de
l’accomplissement de cette promesse et de la manière dont elle s’est réalisée.
Il est nécessaire que nous nous placions dans la pensée et la
manière de croire des Juifs, et que nous puissions considérer Dieu tel qu’Il a
été vu dès l’origine. C’est au peuple d’Israël seulement qu’il a été confié de
porter le témoignage du seul vrai Dieu. Le Seigneur s’est révélé à Abraham,
Isaac et Jacob comme le Dieu Tout-Puissant. Quant à Moïse, l’Eternel lui a
parlé face-à-face (Ex. 33.11). Au cours de tout l’Ancien Testament, c’est au
travers de prophètes hébreux que Dieu a parlé.
Puisqu’à Dieu appartient la première place, laissons-Le
personnellement se présenter par ces quelques paroles:
“Et Dieu prononça toutes ces paroles, disant: Je suis l’Eternel
(Yahweh), ton Dieu (Elohim), qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la
maison de servitude. Tu n’auras point d’autre Dieu devant ma face” (Ex. 20.1-3).
“Cela t’a été montré, afin que tu connusses que l’Eternel est
Dieu, et qu’il n’y en a point d’autre que Lui” (Deut. 4.35).
“Sache donc aujourd’hui, et médite en ton coeur, que l’Eternel
Dieu est Dieu dans les cieux en haut, et sur la terre en bas: il n’y en a point
d’autre” (Deut. 4.39).
“Voyez maintenant que c’est moi, moi, le Même, et il n’y a point
de dieu à côté de moi” (Deut. 32.39).
“… afin que vous connaissiez, et que vous me croyiez, et que vous
compreniez que je suis le même: avant moi, aucun dieu n’a été formé, je suis
l’Eternel, et hors moi il n’y en a point qui sauve” (Es. 43.10,11).
“… afin qu’ils sachent, depuis le lever du soleil et depuis le
couchant, qu’il n’y en a point hors moi. Moi, je suis l’Eternel, et il n’y en a
point d’autre” (Es. 45,6).
“Et moi, je suis l’Eternel, ton Dieu, dès le pays d’Egypte: et tu
n’as pas connu d’autre Dieu que moi, et il n’y a pas de sauveur hors moi” (Osée 13.4).
Nous allons maintenant prendre quelques passages de l’Ecriture du
Nouveau Testament qui confirment les citations de l’Ancien Testament.
“Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est un seul Seigneur…
Bien, Maître, tu as dit selon la vérité, car il n’y en a point d’autre que Lui” (Marc 12.29 et 32).
“Puisqu’il y a un seul Dieu…” (Rom. 3.30 — Segond).
“… toutefois, pour nous, il y a un seul Dieu, le Père…” (1 Cor. 8. 6).
“Or un médiateur n’est pas médiateur d’un seul, mais Dieu est un
seul” (Gal. 3.20).
“Or, qu’au roi de siècles, l’incorruptible, invisible, seul Dieu,
soit honneur et gloire aux siècles des siècles! Amen” (1 Tim. 1.17).
“Car Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est
un…” (1 Tim. 2.5).
“Tu crois que Dieu est un, tu fais bien…” (Jacq. 2.19).
“Au seul Dieu, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus-Christ,
gloire, majesté, force et pouvoir, dès avant tout siècle, et maintenant et pour
tous les siècles! Amen”(Jude 25).
Les passages de l’Ancien Testament qui sont des paroles
prophétiques, ainsi que les passages du Nouveau Testament, qui sont des paroles
apostoliques, rendent le même témoignage. A aucun endroit il ne nous est parlé
d’une “trinité” ou d’une “bi-unité” de Dieu, comme il n’est jamais question non
plus d’un “Fils Eternel”. On aurait pu nous dispenser de nombreux ouvrages
parus ayant pour thème “la vérité sur la sainte Trinité” si l’on avait accepté
l’enseignement biblique et possédé la connaissance de Dieu. Ce que l’on appelle
“la Sainte Trinité” n’a, selon le témoignage des Saintes Ecritures jamais
existé, pas plus aujourd’hui qu’elle n’existera dans l’éternité. Il n’y a qu’un
seul Dieu qui s’est révélé comme Père, Fils et Saint-Esprit. Dieu est toujours
l’Ultime et le Définitif et ce qui est sorti de Lui est toujours mis e relation
avec Lui, que ce soit: Fils de Dieu, Parole de Dieu, Esprit de Dieu, et ainsi
de suite. Fils, Parole, Esprit, etc. ont Dieu pour point de départ car il est
l’Unique, l’Eternel. Il est l’origine, le point de départ, la référence, le
Tout en tous.
Il est encore dit dans le Nouveau Testament: “… toutefois, pour nous, il y a un
seul Dieu, le Père, duquel sont toutes choses, et nous pour Lui, et un seul
Seigneur, Jésus Christ, par lequel sont toutes choses, et nous par Lui” (1 Cor. 8.6). Dans ce passage biblique
nous est mis en évidence d’une manière frappante le fait qu’il n’y a qu’un seul
Créateur et une seule création, bien qu’une fois le Créateur soit présenté
comme étant Dieu, et une autre comme étant le Seigneur.
C’est ainsi que le “Dieu-en-trois-personnes” est représenté dans
d'innombrables publications. Que voyez-vous donc sur ces images? Une seule ou
trois personnes? L’une de ces images est censée représenter le Père avec le
sceptre, le Fils avec la croix et le Saint-Esprit sous la forme d'une colombe.
L’autre image représente la Divinité en trois personnes de même apparence.
Dans l’Eternité infinie, Dieu était seul. Dieu est Esprit. Dieu
est Lumière. Dieu est Vie. Dans cette plénitude originelle d’Esprit et de
Lumière, Il était tout d’abord seul. Personne ne L’avait jamais vu ainsi.
Commençons à l’endroit où le témoignage de l’action de Dieu nous est apporté,
c’est-à-dire à l’origine. “Au
commencement Dieu créa les cieux et la terre” (Gen. 1.1). Dans le Nouveau Testament
c’est un coup d’œil rétrospectif qui nous est donné en témoignage: “Au commencement était la Parole;
et la Parole était auprès de Dieu; et la Parole était Dieu” (Jean 1.1). Dans ce verset nous est
décrit Celui qui se révèle sortant de la plénitude de Lumière originelle et
commençant à agir, c’est-à-dire Dieu en tant que Logos-Yahweh, Celui qui
agit et peut se transformer, et qui plus tard vint dans la chair et prit la
forme d’un Fils. En tant que Yahweh Il nous est montré auprès d’Elohim,
c’est-à-dire en dehors de l’Esprit et de la plénitude de Lumière originelle.
C’est pourquoi il nous est dit du Logos (de la Parole): “Elle était au commencement auprès
de Dieu” (Jean 1.2). Il n’est
pas écrit: “dans l’éternité” mais bien “au commencement” car l’éternité n’a pas
de commencement. Afin que tous sachent qu’il s’agit ici de Yahweh, le Créateur, il est dit
un peu plus loin en rapport avec la Parole, le Logos: “Toutes choses furent faites par
elle, et sans elle pas une chose n’a été faite de ce qui fut fait” (v. 3). En rapport avec cela il faut
aussi considérer ce qui est écrit dans Colossiens 1.16: “Car par lui ont été créées toutes
choses, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre,
les visibles et les invisibles, soit trônes, ou seigneuries, ou principautés,
ou autorités: toutes choses ont été créées par lui et pour lui”.
Au commencement du processus de création, la terre était
désolation (tohu) et vide (bohu), elle n’avait encore aucune forme ni aucune
vie. Il y avait des ténèbres sur la face de l’abîme. Quand Dieu commença Son
action créatrice, l’Esprit de Dieu planait sur l’abîme. La Parole (le Logos) et
l’Esprit de Dieu agirent ensemble harmonieusement dès le commencement dans la
création et la rédemption. La création est venue à l’existence par la Parole
exprimée. Cependant la vie ne pouvait apparaître qu’avec la coopération de
l’Esprit. Dieu parla, et cela fut. Il dit: “Que
la Lumière soit!” (Gen. 1.3),
et la Lumière fut. Tout ce que Dieu exprima arriva. Il n’y a de puissance
créatrice que dans Sa Parole.
A l’origine, comme nous l’avons déjà mentionné, Dieu sortit de Sa
plénitude originelle et prit une forme, en tant que Yahweh. Nous lisons que plus
tard Dieu dit: “Et Dieu créa
l’homme à son image; il le créa à l’image de Dieu…” (Gen. 1.27). L’image de Dieu a la
forme d’un homme: “… et, sur
la ressemblance d’un trône, une ressemblance comme l’aspect d’un homme” (Ezé. 1.26; Apoc. 4.2).
Dieu est une Personne. Il marchait sous cette forme dans le jardin
d’Eden et Il parlait aux premiers hommes. Dans Genèse 18.1 nous est présentée
Sa rencontre avec Abraham: “Et
l’Eternel lui apparut auprès des chênes de Mamré; et il était assis à l’entrée
de la tente, pendant la chaleur du jour. Et il leva les yeux et regarda; et
voici, trois hommes se tenaient près de lui…”. C’est alors qu’eut lieu
entre le Seigneur et Abraham la conversation que nous pouvons lire dans la
Bible. Les deux anges qui accompagnaient le Seigneur s’en allèrent plus tard à
Sodome (Gen. 19). La réalité du fait que Dieu se soit révélé sous la forme d’un
corps spirituel se trouve confirmée dans tout l’Ancien Testament. Jacob lutta
avec Lui, Le saisit et reçut même un coup de poing de Lui sur la hanche qui le
rendit boiteux (Gen. 32.22-32 et Osée 12.4-6). En somme, l’Eternel Dieu était,
et Il est toujours pour tous ceux à qui Il se révèle et à qui Il parle, la plus
grande des réalités qui soient.
Le deuxième point que nous devons relever en ce qui concerne le
récit de la création est que les anges ont eux aussi la forme d’un homme, comme
en témoignent à maintes reprises les Saintes Ecritures. Daniel nous rapporte
ceci: “… et voici, comme
l’apparence d’un homme se tint vis-à-vis de moi; et j’entendis la voix d’un
homme au milieu de l’Ulaï; et il cria et dit: Gabriel, fais comprendre à
celui-ci la vision” (Dan.
8.15,16). Au chapitre 9.21, il rend encore ce témoignage: “… je parlais encore en priant, et
l’homme Gabriel, que j’avais vu dans la vision au commencement…”.
Le fait que le Seigneur Lui-même, comme aussi les anges, ait
l’aspect de l’homme est d’une si grande signification que c’est une réplique
infaillible donnée à l’égard de Genèse 1.26 où il est dit: “Faisons l’homme à notre image…”.
Dès le commencement, Dieu était environné d’anges qui avaient la même forme que
Lui-même. Il dit à Job: “Où
étais-tu quand j’ai fondé la terre? … sur quoi ses bases sont-elles assises …
quand les étoiles du matin chantaient ensemble, et que tous les fils de Dieu
éclataient de joie?” (Job
38.4-7). La Parole de Dieu confirme ici que les Armées célestes étaient
présentes lorsque Dieu créa la terre. C’est à elles qu’Il s’adressait lorsqu’Il
disait: “Faisons l’homme à
notre image…”. L’interprétation affirmant que ce fut à des personnes
formant la Divinité que Dieu s’adressait n’est pas juste. Aucun prophète ni
aucun apôtre n’a jamais interprété ce passage dans ce sens. Lorsque le prophète
Esaïe eut la vision de la gloire de Dieu, il vit le Seigneur (un seul Seigneur)
assis sur le trône et environné des Armées célestes. Puis il entendit la voix
du Seigneur dire: “Qui
enverrai-je, et qui ira pour nous?” (Es. 6.8).
Le prophète Michée relate un événement semblable. Il rend ce
témoignage: “J’ai vu l’Eternel
assis sur son trône, et toute l’armée des Cieux se tenant à sa droite et à sa
gauche” (2 Chr. 18.18).
Lorsque l’Eternel Dieu voulut mettre fin à la construction de la tour de Babel,
Il dit: “Allons, descendons,
et confondons là leur langage…”(Gen. 11.7). Chaque fois, c’est aux anges
L’environnant qu’Il s’adressait. La forme des verbes au pluriel n’est pas
davantage interprété par les apôtres dans le Nouveau Testament que par les
prophètes dans l’Ancien Testament comme se rapportant à la Divinité.
Le grand mystère qu’aucun homme ne peut expliquer consiste dans le
fait que l’Eternel Dieu, dans le Nouveau Testament, se soit pleinement
dépouillé de Son corps spirituel pour venir dans un corps de chair et être un
homme. Tout d’abord, Adam avait été créé dans un corps spirituel, c’est-à-dire
à l’image de Dieu (Gen. 1.27). Ensuite au chapitre 2 il nous est dit que
l’Eternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre. C’est ainsi qu’il
devint un être terrestre, une âme vivante (v. 7). Lorsqu’il se trouvait dans un
corps spirituel, Eve était déjà en lui (Gen. 1.27). C’est seulement après qu’un
corps de chair eut été formé à Adam, qu’Eve fut tirée de son côté. De la même
manière l’Eglise était déjà en Dieu lorsque Lui-même était dans Son Corps
spirituel. Elle n’a été tirée de Lui qu’après qu’Il soit apparu dans Son corps
de chair.
Ce n’est pas dans son corps spirituel que l’homme devint
désobéissant et qu’il tomba, mais bien dans le corps charnel. Il fallait donc
qu’il soit racheté de cet état de chute et replacé à nouveau dans
l’immortalité. La raison pour laquelle le Seigneur est devenu semblable à nous
est qu’Il a dû payer en Son corps de chair le prix de notre rachat, afin que
nous puissions de nouveau être des fils et des filles de Dieu. Un nouveau
commencement eut lieu, une nouvelle création, dont Jésus est le Premier-né
(Col. 1.15; 2 Cor. 5.17).
Tout d’abord l’Eternel Dieu apparut à Moïse comme une flamme de
feu au milieu d’un buisson d’épines. Puis Il descendit dans le feu sur la
montagne du Sinaï, accompagné de tonnerres, d’éclairs et du son des trompettes.
Tout le peuple entendit Sa Voix puissante (Ex. 19 et 20). “Moïse et Aaron, Nadab et Abihu et
soixante-dix des anciens d’Israël montèrent; et ils virent le Dieu d’Israël, et
sous ses pieds comme un ouvrage de saphir transparent, et comme le ciel même en
pureté. Et il ne porta point sa main sur les nobles d’entre les fils d’Israël:
ils virent Dieu, et ils mangèrent et burent” (Ex.
24.9-11). Tout un peuple vécut cet événement: le Dieu vivant rendait témoignage
de Lui-même sur la terre. Quelques-uns purent même entrer en Sa présence
directe, et ils virent l’Eternel Dieu dans une forme visible qu’ils purent
décrire.
Peu après cela, Moïse monta de nouveau sur la montagne pour
rencontrer l’Eternel Dieu: “Et
Moïse monta sur la montagne, et la nuée couvrit la montagne. Et la gloire de l’Eternel demeura sur la montagne de Sinaï, et
la nuée la couvrit pendant six jours; et le septième jour il appela Moïse du
milieu de la nuée. Et l’apparence de
la gloire de l’Eternel était
comme un feu dévorant sur le sommet de la montagne, aux yeux des fils d’Israël” (Ex. 24.15-17). Chaque fois qu’il est
question de la “gloire de l’Eternel”, il est toujours question de la “Shekinah”
qui est le mot hébreu pour la nuée apparaissant sous une forme visible,
laquelle est resplendissante de lumière éclatante et de majesté. La “Shekinah”
elle-même est déjà la manière surnaturelle exprimant la présence de l’Eternel.
C’est de cette manière que l’Eternel, pendant les quarante ans de marche à
travers le désert, fut rendu visible à tout Israël lorsqu’Il descendait sur la
tente d’assignation pour parler avec Moïse. Durant le jour, la Shekinah était
semblable à une nuée alors que pendant la nuit, Elle était une Colonne de feu
rayonnant d’une puissante Lumière.
D’autres hommes de Dieu également ont vu la gloire de cette
“Shekinah”: “Et il arriva que,
comme les sacrificateurs sortaient du lieu saint, la nuée remplit la maison de
l’Eternel; et les sacrificateurs ne pouvaient pas s’y tenir pour faire le
service, à cause de la nuée, car la
gloire de l’Eternel remplissait
la maison de l’Eternel” (1
Rois 8.10,11).
Le prophète Esaïe vit l’Eternel sur Son trône et il entendit les
séraphins crier: “Saint,
saint, saint est l’Eternel des armées; toute la terre est pleine de sa gloire!” (Es. 6.3).
Le prophète Ezéchiel put également voir l’Eternel. Il nous relate
ceci: “… depuis l’aspect de
ses reins vers le haut et depuis l’aspect de ses reins vers le bas, je vis
comme l’aspect du feu; et il y avait une splendeur tout autour. Comme l’aspect
de l’arc qui est dans la nuée en un jour de pluie, tel était l’aspect de la
splendeur tout autour” (Ezé.
1.27,28).
Le passage de l’Ancien au Nouveau Testament s’est fait d’une
manière tellement parfaite que seul Dieu a pu être capable de l’accomplir.
Lorsque Dieu devint homme, la même “Shekinah” descendit: “Et voici, un ange du Seigneur se
trouva avec eux, et la gloire
du Seigneur resplendit autour
d’eux, et ils furent saisis d’une fort grande peur” (Luc 2.9). Il en fut de même lors de
la transfiguration du Seigneur Jésus: “Comme
il parlait encore, voici, une nuée lumineuse les couvrit; et voici une voix de
la nuée, disant: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon
plaisir; écoutez-le… Et comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur
enjoignit, disant: Ne dites à personne la
vision jusqu’à ce que le Fils
de l’homme soit ressuscité d’entre les morts” (Mat. 17.5 et 9).
Dans la prière sacerdotale, le Seigneur dit: “Et maintenant glorifie-moi, toi,
Père, auprès de toi-même, de la
gloire que j’avais auprès de
toi avant que le monde fût”(Jean 17.5). Avant que le monde existât Il
sortit de Dieu en tant que Logos-Yahweh, et c’est dans cette gloire que Jashuah
fut transfiguré sur la montagne de la Transfiguration. Ce même événement est
placé devant les rachetés comme une espérance vivante. “Et la gloire que tu m’as donnée, moi, je la leur ai
donnée, afin qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un” (v. 22). Notre Seigneur décrit notre
perfectionnement final par les paroles suivantes: “Père, je veux, quant à ceux que tu
m’as donnés, que là où moi je suis, ils soient aussi avec moi, afin qu’ils
voient ma gloire, que tu
m’as donnée; car tu m’as aimé avant la fondation du monde” (v. 24). Nous aussi, Il nous a aimés
et élus déjà avant la fondation du monde (Eph. 1.4,5).
Christ est aussi désigné comme “le
commencement de la création de Dieu” (Apoc.
3.14). Adam était un fils que Dieu avait créé, alors que Christ est un Fils
engendré [Selon Scofield, la traduction littérale de Jean 1.18 parlant du “Fils
unique” devrait être rendu par “le Dieu seul engendré”. — N.d.T.]. Adam avait
été créé à l’image de Dieu en tant que créature, Christ était l’Image de la
nature même de Dieu. Adam avait la même forme que l’Eternel Dieu
(Elohim-Yahweh), cependant il ne possédait pas la substance de Dieu, Sa nature.
Adam n’était pas sorti de Dieu, mais il avait au contraire été créé par Lui.
Cependant Dieu voulait des fils et des filles qui soient sortis de Lui, qui
aient Sa substance, qui manifestent Sa nature. Jésus, le seul Fils engendré,
est issu de Dieu, et c’est avec Lui, le Premier-né, que la race divine des fils
de Dieu a commencé.
Yahweh était Dieu Lui-même; Il était le “JE SUIS”, Celui qui est
éternellement; le Logos, Celui qui agit et qui ensuite est devenu un homme. Ce
que la plupart des théologiens ont négligé de voir, et qui est à proprement
parlé le coeur de la chose, c’est que de même que Yahweh est sorti de la
plénitude originelle de Dieu, ainsi le Fils, qui est Yahweh Lui-même, est sorti
du Père:
“Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car moi je procède de Dieu et je viens de lui” (Jean 8.42).
“Car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé et que
vous avez cru que moi je suis
sorti d’auprès de Dieu” (Jean 16.27).
“Car je leur ai donné les paroles que tu m’as données, et ils les
ont reçues; et ils ont vraiment connu que je
suis sorti d’auprès de toi,
et ils ont cru que toi tu m’as envoyé” (Jean 17.8).
Quand ce mystère eut été révélé aux disciples, ceux-ci dirent: “Maintenant nous savons que tu sais
toutes choses, et que tu n’as pas besoin que personne ne te fasse des demandes;
à cause de cela, nous croyons que tu
es venu de Dieu” (Jean 16.30).
Toujours, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, il s’agit
du même Seigneur: là dans un corps spirituel, ici dans un corps charnel. Il ne
s’agit pas d’un Fils de Dieu qui aurait existé en tant que tel auprès de Dieu,
puis serait devenu un Fils de Dieu sur la terre. Il ne pourrait y avoir quelque
chose d’aussi paradoxal. Jésusest sorti de Dieu. Il a été engendré en tant que
Fils par l’Esprit et Il est de la même essence que Dieu. Il avait la Vie de
Dieu en Lui car Il était Dieu Lui-même. De Dieu ne pouvait sortir que Dieu et
Il ne pouvait engendrer qu’à Sa manière. C’est au travers de Lui que tous les
fils et filles de Dieu participent à la nature divine (2 Pier. 1.4).
La théologie cherche principalement à définir la relation entre le
Père et le Fils, et entre le Fils et le Saint-Esprit, de telle sorte que chacun
d’eux est opposé à l’autre. Il est inconcevable que cela puisse avoir un sens
quelconque. Que la philosophie vienne encore s’ajouter à la théologie, il en
découle un cercle magique dont ceux qui s’y trouvent enfermés ne peuvent plus
s’échapper. Mais la “théologie” biblique consiste en la réalisation du plan de
salut éternel de Dieu à l’égard de l’humanité, par le moyen de Jésus-Christ
notre Seigneur. Il ne s’agit pas de la clarification de la révélation de Dieu
nécessaire à chacun pour recevoir le salut, mais bien de la clarification des
relations que Dieu veut avoir avec nous: Qu’est-Il pour nous? et comment nous comportons-nous
à Son égard? C’est là le point essentiel. Dieu a clarifié Ses relations avec
l’humanité!
La doctrine de ce que l’on appelle “la confession de foi de Nicée”
est tout simplement non biblique. Il y est écrit: «…
seul Fils de Dieu, qui est né du Père avant le monde entier, Dieu venant de
Dieu, Lumière de la Lumière, véritable Dieu né du véritable Dieu, qui n’a pas
été créé…» (F. Hauss, Väter der Christenheit, S. 40). Là on prétend que le
Père aurait, dans le ciel, enfanté le Fils. Comment peut-on se représenter
cela? Où dans les Saintes Ecritures peut-on trouver, même par allusion, le
témoignage d’une telle pensée?
Par l’Esprit, le Père a engendré le Fils sur terre (Mat. 1) et
c’est ainsi qu’Il a agi pour commencer une nouvelle race divine. Quant à Son
Esprit, Jésus était Fils de Dieu; quant à la chair Il était homme, et cela afin
de pouvoir transporter l’humanité dans la position divine. Il devait être un
homme afin de pouvoir mourir; et Il devait être Dieu pour vaincre la mort, le
séjour des morts, et le diable. “Dieu
a été manifesté en chair, a été justifié en Esprit, a été vu des anges, a été
prêché parmi les nations, a été cru au monde, a été élevé dans la gloire” (1 Tim. 3.16). Paul n’a pas le moins
du monde jugé utile de donner d’explication au sujet de ce grand mystère. Cette
constatation lui suffisait: “Et,
sans contredit, le mystère de la piété est grand” (1 Tim. 3.16).
La procréation du Fils n’a pas eu lieu dans l’éternité et pas
davantage pendant la durée de l’Ancien Testament, mais bien, avec toute la
précision souhaitable, de la manière claire et nette décrite dans le Nouveau
Testament. C’est pourquoi l’expression “aujourd’hui” a été utilisée dans la
promesse du Psaume 2. Tout ce qui dans l’Ancien Testament était contenu dans la
prophétie était encore en ce temps-là à venir. Ce n’est que dans le Nouveau
Testament que nous en trouvons l’accomplissement.
Ce n’est pas par hasard que le terme “décret de Dieu” est utilisé
dans le passage suivant: “Je
raconterai le décret: l’Eternel m’a dit: tu es mon Fils; aujourd’hui, je t’ai engendré” (Ps. 2.7). En rapport avec cette
parole, nous lisons ce qui suit dans Hébreux 1.5: “Car auquel des anges a-t-il jamais
dit: Tu es mon Fils, moi je t’aiaujourd’hui engendré?”.
Dans l’épître aux Hébreux, cet “aujourd’hui” a été annoncé et
placé devant nos yeux comme étant un jour particulier: “… encore une fois il détermine un
certain jour, disant en David, si longtemps après: Aujourd’hui…” (Héb. 4.7). Cet aujourd’hui est “le
jour du salut”. “Car il dit:
Au temps agréé je t’ai exaucé, et en un jour de salut je t’ai secouru. Voici,
c’est maintenant le temps agréable; voici, c’est
maintenant le jour du salut” (2
Cor. 6.2; Es. 49.8). L’auteur de l’épître aux Hébreux apporte l’exemple des
croyants de l’Ancienne Alliance qui ne crurent pas et il donne un avertissement
aux lecteurs de cette épître par ces mots: “Mais
exhortez-vous l’un l’autre chaque jour, aussi longtemps qu’il est dit: Aujourd’hui, afin qu’aucun
d’entre vous ne s’endurcisse par la séduction du péché” (Héb. 3.13). Pendant tout le temps de
la grâce, qui s’étend de la venue “Epiphanie” de Christ jusqu’au temps de Son
retour “Parousie”, nous vivons dans le “jour du salut”, dans le “aujourd’hui”
du Nouveau Testament.
Dans Romains 1.3,4 nous lisons ceci au sujet du Fils: “… la semence de David, selon la
chair, déterminé Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la
résurrection des morts, Jésus Christ, notre Seigneur…”. La résurrection est
la preuve triomphale que Jésus est le Fils promis et que le Psaume 2 s’est
accompli de cette manière. “Et
nous, nous vous annonçons la bonne nouvelle quant à la promesse qui a été faite
aux pères, que Dieu l’a accomplie envers nous, leurs enfants, ayant suscité
Jésus; comme aussi il est écrit dans le Psaume second: Tu es mon Fils, moi je
t’ai aujourd’hui engendré” (Actes 13.32 et 33).
Lorsque l’ange Gabriel apporta à Marie le Message divin du Messie
promis, elle lui dit: “Comment
ceci arrivera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme? Et l’ange, répondant,
lui dit: L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te
couvrira de son ombre; c’est pourquoi aussi la sainte chose qui naîtra sera
appelée Fils de Dieu” (Luc
1.34,35). D’après le témoignage des Saintes Ecritures ce n’est pas Dieu mais
bien Marie qui a enfanté le Fils.
Marie ne nous est pas présentée dans la Bible pour être honorée et
admirée, mais par son exemple Dieu nous montre qu’aucun homme n’a à faire avec
la création divine. Le Fils de l’homme, Jésus, était d’origine entièrement
divine; Marie était seulement la porteuse naturelle d’une substance divine qui
avait été procréée par un processus tout à fait surnaturel.
Aucun acte religieux ne peut remplacer l’action de Dieu. Il est
écrit dans Matthieu 1.20: “…
car ce qui a été conçu en elle est de l’Esprit Saint”. A l’évidence il
ressort de ceci que le Saint-Esprit n’est pas une Personne en soi, mais qu’Il
est bien l’Esprit de Dieu, car Jésus n’est jamais appelé “Fils du Saint-Esprit”
(quoi qu’Il ait été conçu par l’Esprit), mais bien: Fils de Dieu. Il est dit au
verset 22 qu’il s’agit ici de l’accomplissement de la Parole annoncée par Dieu
au travers du prophète Esaïe:“Voici, la vierge concevra et elle enfantera un
Fils, et appellera son nom Emmanuel” (Es.
7.14).
En rapport avec le Fils il nous est dit: “Demande-moi, et je te donnerai les
nations pour héritage, et, pour possession, les bouts de la terre” (Ps. 2.8). C’est uniquement par le
fait que le Père s’est révélé dans le Fils, et qu’Il devint ainsi notre
Sauveur, que nous pouvons être sauvés. C’est pourquoi la foi dans le Fils de
Dieu est l’absolue et seule condition pour être sauvé. Ce n’est que là où Dieu
se réconcilia avec l’humanité, c’est-à-dire en Christ, que cesse la colère de
Dieu. La foi dans le Fils est uniquement, et simultanément, la foi dans le
Père. “Quiconque nie le Fils
n’a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils a aussi le Père” (1 Jean 2.23). Celui qui nie la
Divinité du Fils n’a pas Dieu pour Père.
D’un même souffle le psalmiste parle de Yahweh et du Fils. “Servez l’Eternel (Yahweh) avec
crainte, et réjouissez-vous avec tremblement; baisez le Fils, de peur qu’il ne
s’irrite et que vous ne périssiez dans le chemin, quand sa colère s’embrasera
tant soit peu. Bienheureux tous ceux qui se confient en lui” (Ps. 2.11,12). La foi dans le Fils est
nécessaire au salut, car ce n’est pas en tant que Père mais bien dans le Fils
que Dieu nous a apporté le salut. C’est pourquoi il est écrit: “Qui croit au Fils a la vie
éternelle; mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de
Dieu demeure sur lui” (Jean
3.36).
Dieu ne nous donne pas un enseignement sur Lui-même, mais Il se
révèle de diverses manières. Les formulations dogmatiques du 4ème siècle à l’égard du Fils de Dieu ne sont que des produits de
l’imagination humaine. Pour les uns Il était un Dieu “engendré”, pour les
autres un Dieu “créé”, pour d’autres encore un Dieu “né de Dieu”, et tout cela
doit avoir eu lieu avant tous les temps, c’est-à-dire dans l’éternité. A quoi
pourrait bien nous servir un Dieu “engendré”, “créé” ou “né de Dieu”? Mais un
tel Dieu n’existe pas. L’engendrement se rapporte au Fils, tel est le clair
témoignage des Ecritures et ce Fils est le seul Fils engendré qui provienne
entièrement de Dieu. Il n’est pas le Fils de Dieu et de Marie, mais bien
uniquement le Fils seul engendré de Dieu. Beaucoup de théologiens pensent, en
prenant en considération la génétique moderne, qu’une ovule de Marie aurait été
divinement fécondée par le moyen du Saint-Esprit! Mais il est certain qu’alors
la nature pécheresse venant des chromosomes de l’ovule aurait influencé la
structure génétique divine, et de nouveau un mélange aurait eu lieu. C’est donc
exclu! Engendré signifie que tout, y compris l’ovule, tire son origine de Dieu.
Le caractère prophétique de l’Ancien Testament en paroles, en
images et en paraboles, est de voir et de faire connaître à l’avance une
révélation dont la réalisation était encore à venir. Dans le témoignage de
l’Ancien Testament il s’agissait du noyau des paroles dites en tant que “témoignage des choses qui devaient
être dites”(Héb. 3.5). Les prophètes, parlant par l’Esprit de Dieu,
regardaient dans l’avenir; il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux mais
pour nous qu’ils administraient ces choses (1 Pier. 1.12). Depuis que Celui qui
parlait et agissait est devenu Lui-même un homme, nous avons affaire à une
révélation de Dieu, personnalisée en Christ, réalisée et parvenue à son plein
accomplissement. Les prophètes ont dit à l’avance ce qui allait arriver, et les
apôtres, eux, ont rendu témoignage que la chose était arrivée. Celui qui avait
été annoncé par la publication de la Parole révélée est donc apparu et “en lui habite toute la plénitude
de la déité corporellement” (Col.
2.9).
Comment des paroles de révélation divine ont-elles pu être
transformées en doctrines humaines, et la si majestueuse révélation divine de
Christ être interprétée en philosophie trinitaire? Ce sont là des choses tout à
fait incompréhensibles! Le professeur Emil Brunner a écrit à cet égard: «De
la même manière, la notion de trois Personnes est égalemenmt plus que douteuse.
Déjà Augustin l’a ressenti» (Vgl. “De Trinitate”, V. 9). Il semble que Karl Barth partage cette réflexion (Kirchliche Dogmatik, I, S. 703). «On peut bien commander à la pensée: ‹Tu dois penser à ces trois
Personnes comme étant pourtant une seule› — cela ne sert à rien: il reste qu’il
y a un tangage douteux entre le trinithéisme et le monothéisme. Non seulement
la notion de la substance mais encore la notion de cette Personne étaient
beaucoup trop rigides pour saisir le mystère de l’unité entre ce qui paraît
évident et ce qui est révélé. Il s’ensuit qu’on a placé trois Personnes l’une à
côté de l’autre, à tel point que l’on n’a plus compris la pensée de l’histoire
du salut. On se préoccupait de l’arrière-plan transcendantal de la révélation
qui nous avait été donnée et l’on a fait de cette vie trinitaire intérieure
l’objet principal de la réflexion; c’est cela qui est profondément antibiblique
dans la doctrine trinitaire de l’église» (E. Brunner, Dogmatik, Band I, S. 243,244).
Les prophètes et les apôtres n’ont jamais connu de trinité et
c’est pourquoi la formule d’un “Dieu triple” ne se trouve pas une seule fois
dans la Bible. Comment trois Personnes qui se sont unies pourraient-elles après
cela n’être qu’un seul Dieu? On ne peut réellement qualifier cela que de
doctrine étrangère à la Bible, de doctrine païenne! Le seul Dieu vrai et
éternel qui ait jamais existé, qui est et qui sera éternellement, s’est fait
connaître d’une triple manière: dans le Ciel comme Père, sur la terre dans le
Fils et dans les croyants par le Saint-Esprit. C’est le témoignage des Saintes
Ecritures. Les prophètes et les apôtres ont fait une expérience avec Dieu; ils
L’ont entendu, vu et connu, et comme Il s’est révélé à eux, c’est ainsi qu’ils
L’ont annoncé. Les théologiens ont dénaturé Dieu, et d’Un ils en ont fait
trois. L’écrasante majorité des théologiens admettent que la Bible ne connaît
pas la doctrine de la trinité, mais malgré cela ils la défendent. Comment une
telle chose est-elle possible?
Ce que le Seigneur a dit reste à jamais vrai: “… et personne ne connaît le Fils,
si ce n’est le Père; ni personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et
celui à qui le Fils voudra le révéler” (Mat.
11.27).
Après que l’Eternel Dieu eut donné les dix commandements, Il fit
dans le même chapitre une très importante déclaration: “En tout lieu où je mettrai la
mémoire de mon nom, je
viendrai à toi, et je te bénirai” (Ex.
20.24). Ce n’est que là où l’Eternel Dieu fait connaître Son Nom, que l’on peut
également Lui présenter, en Son Nom, l’adoration en Esprit et en Vérité. Dès le
commencement il y eut des hommes auxquels le Seigneur se révéla et qui
connurent Son Nom. “Et à Seth,
à lui aussi, naquit un fils; et il appela son nom Enosch. Alors on commença à
invoquer le nom de l’Eternel (Yahweh)” (Gen. 4.26).
Exode 33.11-23 nous donne des éclaircissements sur l’importance de
la révélation de Dieu, ainsi que de la révélation de Son Nom. Là où le Seigneur
parle et accorde à un homme d’avoir part à Sa grâce, Il lui révèle aussi Son
Nom. L’Eternel parlait à Moïse face à face. Celui-ci eut le désir de voir la
gloire de Dieu, et l’Eternel lui répondit: “Je
ferai passer toute ma bonté devant ta face, et je crierai le nom de l’Eternel devant toi” (Ex. 33.19). Dieu ne demeure pas
l’inconnu, Celui qui se cache. Il se présente aussi comme Celui qui se fait
connaître afin de révéler Son Nom.
On ne peut jamais assez insister sur la révélation du Nom de
l’Eternel. L’Eternel commanda à Moïse: “Parle
à Aaron et à ses fils, disant: Vous bénirez ainsi les fils d’Israël, en leur
disant: L’Eternel (Yahweh) te bénisse, et te garde! L’Eternel (Yahweh) fasse
lever la lumière de sa face sur toi et use de grâce envers toi! L’Eternel
(Yahweh) lève sa face sur toi et te donne la paix! Et ils mettront mon nom sur les fils d’Israël; et moi, je les
bénirai” (Nom. 6.23-27).
En aucun temps personne ne s’est adressé à Dieu en Le nommant par
des titres mais bien en prononçant Son Nom. Soit que les hommes L’aient
invoqué, soit qu’ils aient agi, tout se faisait en Son Nom. Cela est valable
aussi bien pour l’Ancien que pour le Nouveau Testament.
C’est la “loi fondamentale” de Dieu: Dieu ne peut être cherché,
trouvé et honoré qu’uniquement dans le lieu où Il se révèle Lui-même ainsi que
Son Nom. “Mais vous chercherez
le lieu que l’Eternel, votre Dieu, choisira d’entre toutes vos tribus pour y
mettre son nom, le lieu où
il habitera, et vous y viendrez” (Deut.
12.5).
Dans la prière de consécration du temple de Dieu, Salomon
s’exprima ainsi: “… afin que
tous les peuples de la terre connaissent ton
nom, et te craignent, comme ton peuple d’Israël, et qu’ils sachent que
cette maison que j’ai bâtie est appelée de ton
nom” (1 Rois 8.43).
“C’est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom; c’est pourquoi, en ce
jour-là, il connaîtra que c’est moi-même, qui dis: Me voici!” (Es.
52.6).
Ce fut Le même dont Moïse dit: “JE
SUIS m’a envoyé vers vous” (Ex.3.14),
qui Se présenta avec les mêmes paroles au peuple d’Israël sur la montagne du
Sinaï: “Et Dieu prononça
toutes ces paroles, disant: JE SUIS l’Eternel (Yahweh), ton Dieu (Elohim), qui
t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de servitude” (Ex. 20.1,2). Dans le prophète Esaïe
nous trouvons cette référence particulièrement accentuée: “Moi, l’Eternel (Yahweh), le
premier; et, avec les derniers, JE SUIS le même” (Es. 41.4). “Je suis l’Eternel (Yahweh): c’est
là mon nom; et je ne
donnerai pas ma gloire à un autre, ni ma louange à des images taillées” (Es. 42.8). “Moi, moi, JE SUIS
l’Eternel (Yahweh), et hors moi il n’y en a point qui sauve… Et vous êtes mes
témoins, dit l’Eternel, que JE SUIS Dieu” (Es.
43.11,12). “Ainsi dit
l’Eternel, le roi d’Israël, et son rédempteur, l’Eternel des armées: JE SUIS le
premier, et JE SUIS le dernier, et hors moi il n’y a pas de Dieu” (Es. 44.6). “C’est MOI, l’Eternel, qui ai fait
toutes choses…” (Es. 44.24). “MOI, je suis l’Eternel, et il n’y
en a point d’autre, il n’y a point de Dieu si ce n’est MOI… qu’il n’y en a
point hors MOI” (Es. 45.5,6).“MOI,
JE SUIS le même, MOI, le premier, et MOI, le dernier. Ma main aussi a fondé la
terre et ma droite a étendu les cieux…” (Es.
48.12,13).
Dans tout l’Ancien Testament, des hommes ont connu le Nom du
Seigneur, ils ont invoqué Dieu en ce Nom-là et L’ont loué. Le passage de
l’Ancien au Nouveau Testament est également très clairement défini: “… et tu appelleras son nom Jésus” (Mat. 1.21). Il était né comme
Sauveur, qui est Christ, le Messie, le Seigneur (Luc 2.11). Cependant, comme
c’était la coutume, Il reçut Son Nom le huitième jour, lors de la circoncision
(Luc 2.21).
Dans le Nouveau Testament également, il ne s’agit pas uniquement
de la manière par laquelle Dieu se révèle à nous, c’est-à-dire dans le Ciel
comme Père, sur la terre comme Fils et dans l’Eglise par le Saint-Esprit, mais
il s’agit de l’unique Nom en qui seul reposent notre délivrance
et notre salut, en qui seul nous pouvons demander quelque chose à Dieu. Dieu ne
s’est fait connaître sur la terre pour notre salut qu’en un seul lieu, c’est-à-dire
en Jésus-Christ notre Seigneur. Qui veut trouver Dieu doit Le chercher là où Il
se laisse trouver. Celui qui veut Le voir, Le verra où Il peut être vu, et
celui qui veut L’entendre, L’entendra là où Il peut être entendu, c’est-à-dire
là où Il a placé et révélé Son Nom. Le
seul lieu de rencontre personnelle de Dieu avec l’humanité, et par conséquent
aussi de l’humanité avec Dieu, est en Jésus-Christ notre Seigneur.
Il demeure incompréhensible que les érudits aient changé Yahweh en
Jéhovah et Yashuah en Jeshuah, et qu’ils aient donné de semblables notions des
mots. Les lettres hébraïques du Nom de l’Eternel YHWH doivent être pareilles autant dans le Nouveau
Testament que dans l’Ancien. Elles ne permettent aucune formulations imaginaire
et arbitraire. Yah est l’abrégé de Yahweh-l’Eternel, comme El est l’abréviation de Elohim-Dieu. Le mot: Allélu-Yah signifie: Louez Yahweh. Jesa-Jah signifie:Yahweh est Sauveur. Yah-Shua signifie Jahweh-Sauveur et ainsi de
suite. L’Eternel s’est révélé comme le Dieu d’Israël. Le mot Isra-El signifie: Lutter avec Dieu; Isma-El signifie: Dieu exauce; Emmanu-El signifie: Dieu avec nous, et ainsi de
suite. Là où l’Eternel Dieu se révèle réellement, c’est là qu’Il se fait
connaître ainsi que Son Nom. C’est uniquement en ce Nom que nous pouvons
L’adorer.
Notre Seigneur Jésus, dans le Nouveau Testament, a fait tout
particulièrement ressortir cet attribut de: “JE
SUIS”, qui se rapportait à Dieu dans l’Ancien Testament.“JE SUIS le pain
de vie” (Jean 6.48). “JE SUIS la lumière du monde” (Jean 8.12). Deux versets du chapitre
8 sont d’une importance primordiale. C’est ainsi que notre Seigneur dit: “Je vous ai donc dit que vous
mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas que c’est MOI, vous mourrez
dans vos péchés” (Jean 8.24) “Les Juifs donc lui dirent: Tu n’as
pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham? Jésus leur dit: En vérité, en
vérité, je vous dis: Avant qu’Abraham fût, JE SUIS” (Jean 8.57,58). “Moi, JE SUIS le bon berger et je
connais les miens” (Jean
10.14). “Moi, JE SUIS la
résurrection et la vie” (Jean
11.25). “Moi, JE SUIS le vrai
cep” (Jean 15.1), etc. etc.
Notre Seigneur est Tout en tous. C’est pourquoi Il pouvait
littéralement relier tout ce qu’Il était, ce qu’Il est et ce qu’Il sera avec le “JE SUIS”. On peut tout spécialement
comparer les passages du prophète Esaïe, où il est clairement question de
l’Eternel, de Yahweh, où
Lui-même se présente comme étant le Premier et le Dernier, et faire le pont
entre l’Ancien et le Nouveau Testament, où le Ressuscité, le Rédempteur qui
revient déclare: “Ne crains
point; moi, JE SUIS le premier et le dernier, et le vivant” (Apoc. 1.7). “Moi, JE SUIS l’Alpha et l’Oméga,
dit le Seigneur Dieu, celui qui est, et qui était, et qui vient, le
Tout-puissant” (Apoc. 1.8).
Avant Lui, aucun Dieu n’a existé, et après Lui il n’y en aura point. Il n’y a
qu’un seul Tout-puissant.
Le Fils dit: “Moi,
JE SUIS venu au nom de mon Père” (Jean
5.43). Lorsqu’Il priait, Il disait: “Père,
glorifie ton nom” (Jean 17.6). En rapport avec les Siens
Il dit: “J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés du
monde” (Jean 17.6). Comme en
Jésus le Seigneur est aussi terrestre, Il ne se présente manifestement sous Son
Nom qu’à ceux qui ont eu une rencontre personnelle avec Lui, c’est-à-dire qui
ont fait une expérience véritable avec Lui. Nous voyons cela tout
particulièrement lors de la conversion de Paul: “Et il dit: Qui es-tu, Seigneur? Et
il dit: JE SUIS JESUS que tu persécutes” (Actes
9.5).
Plus loin nous Le voyons prier, disant: “Père saint, garde-les en ton nom que tu m’as donné” (Jean 17.11). Le Nom du Père est
également le Nom du Fils. Il fait encore une fois ressortir cela en disant: “Et je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai
connaître…” (Jean 17.26).
C’est ce qu’Il fait jusqu’aujourd’hui. Il révèle leNom de Jésus. Là où
la signification divine de ce Nom n’est pas connue, les hommes se trouvent dans
une tradition pieuse non biblique.
“Vous donc, priez ainsi: Notre Père qui est dans les cieux, que ton nom soit sanctifié…” (Mat. 6.9). Comme nous pouvons le voir, le Nom du Père est le Nom
du Fils:“… qu’il a hérité d’un nom plus excellent qu’eux” (Héb. 1.4).
La vie éternelle ne se trouve qu’en Son Nom (Jean 20.31). La rémission des péchés
est aussi reçue uniquement par Son
Nom (Act. 10.43). En principe,
tout ce que Dieu nous donne et tout ce qu’Il fait arrive au Nom de Jésus car c’est en Lui qu’Il s’est révélé.
Pareillement, aucun de Ses serviteurs n’emploie les titres de Dieu ni une
formule, mais il emploie toujours Son
Nom. Selon la Parole de l’Ecriture, cela est valable pour tous les
croyants: “Et quelque chose
que vous fassiez, en paroles ou en oeuvres, faites tout au nom du Seigneur Jésus,
rendant grâces par lui à Dieu le Père” (Col.
3.17).
Le jour arrive où, au Nom
de Jésus-Yashuah tout genou
fléchira et toute langue confessera qu’Il est l’Eternel-Yahweh (Phil. 2.10,11).
En Apocalypse 21.3-7 il nous est dit: “Voici,
l’habitation de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux; et ils
seront son peuple, et Dieu Lui-même sera avec eux, leur Dieu. Et Dieu essuiera
toutes larmes de leurs yeux; et la mort ne sera plus; et il n’y aura plus ni
deuil, ni cris, ni peines, car les premières choses sont passées. Et celui qui
était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il me
dit: Ecris! car ces paroles sont certaines et véritables. Et il me dit: C’est
fait. Moi, JE SUISl’alpha
et l’oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, JE donnerai, MOI,
gratuitement, de la fontaine de l’eau de la vie. Celui qui vaincra héritera de
ces choses, et je lui serai Dieu, et lui me sera fils”.
Les passages bibliques cités plus bas doivent présenter deux
choses à nos yeux: la divinité et l’humanité de notre Rédempteur. Lorsqu’Il
nous est annoncé dans Son humanité, il nous est dit après coup qu’Il a été
envoyé. Lorsqu’il est question de Lui en tant que l’Eternel Dieu, il nous est
dit ensuite qu’Il est venu Lui-même. Les deux choses sont exactes, elles ont la
tâche de justifier aussi bien ce qui est du ressort humain que du ressort
divin.
Directement après la chute, le Seigneur donna la première promesse
concernant la postérité qui devait venir par la femme afin d’écraser la tête du
serpent. C’est au serpent qu’Il dit: “Et
je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa semence.
Elle te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon” (Gen. 3.15). Tout lecteur de la Bible
sait très bien que cette semence de la femme annoncée ici est le Christ, le
Messie. C’est pourquoi Jésus n’a jamais appelé Marie “mère” comme d’autres
l’ont fait, mais Il s’est toujours adressé à elle en lui disant “femme” (Jean
2.4).
“Le sceptre ne se retirera point de Juda, ni un législateur
d’entre ses pieds, jusqu’à ce que le Shilo vienne; et à lui sera l’obéissance
des peuples. Il attache à la vigne son ânon, et au cep excellent le petit de
son ânesse” (Gen. 49.10,11). “Réjouis-toi
avec transports, fille de Sion; pousse des cris de joie, fille de Jérusalem!
Voici, ton roi vient à toi; il est juste et ayant le salut, humble et monté sur
un âne, et sur un poulain, le petit d’une ânesse” (Zach. 9.9). En Matthieu 21, Marc 11,
Luc 19 et Jean 12 nous est relaté de quelle manière Il est entré
triomphalement, en tant que Roi, le jour des Rameaux à Jérusalem, sur le petit
d’une ânesse, conformément à cette promesse de l’Ecriture. En Apocalypse 5.5,
Il est décrit comme le Lion de la tribu de Juda.
“Je leur susciterai un prophète comme toi, du milieu de leurs
frères, et je mettrai des paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que
je lui commanderai. Et il arrivera que l’homme qui n’écoutera pas mes paroles,
lesquelles il dira en mon nom, moi, je le lui redemanderai” (Deut. 18.18,19). Dans les quatre évangiles, le Messie est
amplement décrit comme Prophète, comme Fils de l’homme. Dans sa prédication
d’Actes 3.22,23 Pierre se réfère à ces passages bibliques que nous venons de
mentionner en disant: “Moïse
déjà a dit: Le Seigneur, votre Dieu, vous suscitera d’entre vos frères un
prophète comme moi; vous l’écouterez dans tout ce qu’il pourra vous dire; et il
arrivera que toute âme qui n’écoutera pas ce prophète sera exterminée d’entre
le peuple”. Le Messie était le Dieu-Prophète et c’est pourquoi Ses paroles
ont un caractère obligatoire pour tous ceux qui veulent subsister devant Dieu,
car par Lui Dieu a parlé sur terre de façon définitive et a accompli la Parole
annoncée par les prophètes.
“Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui, et le
fils de l’homme, que tu le visites? Tu l’as fait de peu inférieur aux anges, et
tu l’as couronné de gloire et d’honneur; tu l’as fait dominer sur les oeuvres
de tes mains, tu as mis toutes choses sous ses pieds” (Ps. 8.4-6). L’accord parfait entre les prophéties de l’Ancien
Testament et leur accomplissement dans le Nouveau Testament est frappant: “… dans le christ Jésus, lequel,
étant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme une proie à ravir d’être égal à
Dieu, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la
ressemblance des hommes; et, étant trouvé en figure comme un homme, il s’est
abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la
croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus
de tout nom, afin qu’au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes, et
terrestres, et infernaux, et que toute langue confesse que Jésus Christ est
Seigneur, à la gloire de Dieu le Père” (Phil.
2.6-11).
“Lui me criera: tu es mon Père, mon Dieu, et le rocher de mon
salut. Aussi moi, je ferai de lui le premier-né,
le plus élevé des rois de la terre” (Ps. 89.26,27). “Car
ceux qu’il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image
de son Fils, pour qu’il soit premier-né d’entre plusieurs frères” (Rom. 8.29). “Et encore, quand il introduit le premier-né dans le monde habité, il dit: Et que
tous les anges de Dieu lui rendent hommage” (Héb.
1.6). “… en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés; qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création” (Col. 1.14,15). “En sorte que si quelqu’un est en
Christ, c’est une nouvelle création: les choses vieilles sont passées; voici,
toutes choses sont faites nouvelles” (2
Cor. 5.17). “… et de la part
de Jésus Christ, le témoin fidèle, lepremier-né des morts, et le prince des rois de la
terre!” (Apoc. 1.5).
“C’est pourquoi le Seigneur, lui, vous donnera un signe: Voici, la
vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel” (Es. 7.14). “Joseph,
fils de David, ne crains pas de prendre auprès de toi Marie ta femme, car ce qui
a été conçu en elle est de l’Esprit Saint; et elle enfantera un fils, et tu
appelleras son nom Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés.
Or tout cela arriva, afin que fût accompli ce que le Seigneur avait dit par le
prophète” (Mat. 1.20-22).
“Car un enfant nous est né, un Fils nous a été donné, et le
gouvernement sera sur son épaule; et on appellera son nom: Merveilleux,
Conseiller, Dieu fort, Père du siècle, Prince de paix. A l’accroissement de son
empire, et à la paix, il n’y aura pas de fin, sur le trône de David et dans son
royaume, pour l’établir et le soutenir en jugement et en justice, dès
maintenant et à toujours. La jalousie de l’Eternel des armées fera cela” (Es. 9.6,7).
Cet enfant qui nous est né, ce Fils qui nous est donné est désigné
en même temps comme Dieu puissant et Père éternel. Comme nous l’avons déjà dit,
les deux faces du Rédempteur, le Divin et l’humain, devaient être annoncés pour
que l’on puisse prendre conscience de la sphère d’activité de chacune de Ses
deux natures. Dieu dit au travers du même prophète Esaïe: “Fortifiez les mains lassées, et
affermissez les genoux qui chancellent. Dites à ceux qui ont le coeur timide:
Soyez forts, ne craignez pas, voici votre Dieu… Lui-même viendra, et vous
sauvera” (Es. 35.3,4).
Dieu n’a jamais dit qu’Il avait auprès de Lui un Fils qu’Il allait
envoyer aux hommes. Il est venu Lui-même et Il nous a apporté le salut dans le
Fils. Le signe par lequel on reconnaîtrait cet événement devait être ceci: “Alors les yeux des aveugles s’ouvriront,
et les oreilles des sourds seront ouvertes. Alors le boiteux sautera comme le
cerf, et la langue du muet chantera de joie” (Es. 35.5,6). C’est exactement ce qui
avait été annoncé ici qui s’est accompli dans le ministère de Jésus-Christ,
notre Seigneur: les aveugles recouvrèrent la vue, les sourds entendirent, les
paralytiques marchèrent et les muets purent parler (Luc 7.22).
Dans Esaïe 40 il nous est dit: “La
voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin de l’Eternel
(Yahweh), aplanissez dans le lieu stérile une route pour votre Dieu (Elohim) … Elève ta voix avec force,
Jérusalem, messagère de bonnes nouvelles: Elève-la, ne crains point; dis aux
villes de Juda: Voici votre Dieu! Voici, le Seigneur l’Eternel (Elohim-Yahweh), viendra avec puissance,
et son bras dominera pour lui” (v.
3,9,10). Le Yahweh de l’Ancien Testament est Jashuah (Jésus) du Nouveau
Testament. Dieu s’est révélé comme Père au-dessus de nous, dans le Fils Il
s’est révélé au milieu de nous et par le Saint-Esprit Il s’est révélé en nous.
C’est de cette manière qu’Il exécute Ses propres desseins de Rédempteur à
l'égard de Ses rachetés.
Dans les rassemblements charismatiques tout particulièrement,
ainsi que dans les campagnes d’évangélisation à l’occasion desquelles on crée
une certaine atmosphère, on met sans cesse l’accent sur le fait que “Jésus est
Seigneur”. Cependant il n’est pas certain, pour ces personnes, qu’Il soit
réellement Seigneur au sens des Saintes Ecritures. Celui qui dit: “Jésus est le
Seigneur” sans croire véritablement que cela signifie qu’Il est Dieu, n’a en
fait pas encore reconnu réellement le Seigneur Dieu. Lorsque Jésus est décrit
dans Sa qualité d’homme, nous Le voyons réellement comme un homme auprès de
Dieu; c’est-à-dire comme Fils de l’homme et Prophète, Lequel ne peut rien faire
de Lui-même. “En vérité, en
vérité, je vous dis: Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu’il ne
voie faire les choses au Père… Je ne puis rien faire, moi, de moi-même; je juge
selon ce que j’entends et mon jugement est juste; car je ne cherche pas ma
volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé” (Jean 5.19,30). Ici ne se trouvent
pas, à l’intérieur de la Divinité et face-à-face, une Personne ayant la
connaissance et une autre n’en ayant point, une Personne ayant le pouvoir et
une autre n’en ayant point. Mais Celui qui parle ici est Jésus, l’homme, le
Christ qui ne cherche pas à faire Sa volonté, mais au contraire celle de Dieu.
Pareillement les Saintes Ecritures présentent sans cesse Jésus
comme Seigneur, à tel point qu’Elles relatent cette déclaration majestueuse: “Toute autorité m’a été donnée dans
le ciel et sur la terre” (Mat.
28.18). Effectivement, Jésus, dans Son humanité, est présenté au côté de Dieu
comme Homme, comme Prophète, Intercesseur, Médiateur, Fils de l’homme. C’est
également ainsi qu’Etienne le vit: “Mais
lui, étant plein de l’Esprit Saint, et ayant les yeux attachés sur le ciel, vit
la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu; et il dit: Voici, je
vois les cieux ouverts, et le Fils
de l’homme debout à la droite
de Dieu” (Actes 7.55,56).
Etienne vit la Gloire surnaturelle de Dieu, la “Shekinah”. C’est dans cette
Gloire que le Fils de l’homme reviendra. “Or,
quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui,
alors il s’assiéra sur le trône de sa gloire” (Mat. 25.31).
En considérant ces choses, il s’agit de nouveau de trouver la
vraie connaissance et la formulation qui s’y rapporte. Jésus n’est pas
seulement un Seigneur, mais le
Seigneur. Lors de Sa naissance il fut dit aux bergers: “… qui est le Christ, le Seigneur” (Luc 2.11). C’est exactement ainsi que
l’entend Paul lorsqu’il dit: “…
nul ne peut dire: Seigneur Jésus, si ce n’est par l’Esprit Saint” (1 Cor. 12.3). Il s’agit toujours du
même Esprit (v. 4), du même Seigneur (v. 5), du même Dieu, et cela jusque dans
le dernier livre de la Bible.
“… saint, saint, saint, Seigneur,
Dieu, Tout-puissant, celui qui était, et qui est, et qui vient” (Apoc. 4.8).
“Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire,
et l’honneur, et la puissance” (Apoc. 4.11).
Malgré la diversité des désignations et des formulations qui
s’accordent avec le contexte actuel, Il est toujours le même Dieu et Seigneur
qui agit: “Et il y eut dans le
ciel de grandes voix, disant: Le royaume du monde de notre Seigneur et de son Christ est venu, et il
régnera aux siècles des siècles” (Apoc.
11.15).
Le 12ème chapitre de l’Apocalypse
parle de Dieu et de Son Christ dans le même contexte: “Et j’ouïs une grande voix dans le
ciel, disant: Maintenant est venu le salut et la puissance et le royaume de
notre Dieu et le pouvoir de son Christ” (Apoc.
12.10).
Finalement nous apprenons de façon exacte qui est Celui qui entre
dans Son règne: “Nous te
rendons grâces, Seigneur,
Dieu, Tout-puissant, celui qui est et qui était, de ce que tu as pris ta
grande puissance et de ce que tu es entré dans ton règne” (Apoc. 11.17).
Debout sur la mer de cristal, la troupe des vainqueurs entonne le
cantique de l’Agneau par ces paroles: “Grandes
et merveilleuses sont tes oeuvres, Seigneur, Dieu Tout-puissant! Justes et
véritables sont tes voies, ô Roi des nations!” (Apoc. 15.3).
Au chapitre 16, une voix sort de l’autel disant: “Oui, Seigneur, Dieu, Tout-puissant,
véritables et justes sont tes jugements!” (v.
7).
Pour l’entendement humain c’est le plus grand de tous les mystères
et il est tout simplement insaisissable. Cela demeurera ainsi, car c’est la
volonté de Dieu que nous ne puissions ni le pénétrer, ni l’approfondir, ni
l’expliquer ou le comprendre. Dieu voudrait que nous gardions pour l’éternité
le respect et la crainte qui Lui sont dus.
Le Christ, Jésus, est né comme un simple homme, et comme tout
autre enfant Il fut présenté au Seigneur (Yahweh) dans le temple de Jérusalem
(Luc 2.22-24).
Siméon le prit dans ses bras, et “bénit
Dieu et dit: Maintenant, Seigneur, tu laisses aller ton esclave en paix selon
ta parole…” (Luc 2.28,29).
Conformément à Esaïe 9.5,6, cet enfant, ce Fils, est “Merveilleux, Conseiller, Dieu
fort, Père du siècle, Prince de paix”. Le Fils, en tant qu’homme, a dit que
Son Père était plus grand que Lui (Jean 14.28). Lorsqu’Il parle comme Seigneur,
Il dit que Lui et le Père sont un (Jean 10.30). Le Père est dans les cieux et
le Fils est sur la terre, et cependant tous devraient arriver à la connaissance “… que le Père est en moi, et moi
en lui” (Jean 10.38). Lorsqu’il est dit que le Fils est
à Ses côtés, ou qu’il est dit qu’Il est dans le Père, tout est exact, y compris
cette déclaration: “Celui
qui m’a vu, a vu le Père” (Jean
14.9).
Lorsque Pierre décrivit le ministère de Jésus-Christ, il employa
cette formule: “Jésus le
Nazaréen, homme approuvé de Dieu auprès de vous par les miracles et les
prodiges et les signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous … ayant été livré
par le conseil défini et par la préconnaissance de Dieu — lui, vous l’avez
cloué à une croix et vous l’avez fait périr par la main d’hommes iniques,
lequel Dieu a ressuscité, ayant délié les douleurs de la mort, puisqu’il
n’était pas possible qu’il fût retenu par elle” (Actes 2.22-24). Il était homme; et en
cette qualité Il mourut dans Son corps de chair pour vaincre la mort, cela afin
que nous aussi soyons libérés du corps de cette mort et puissions être
transformés et recevoir un corps de résurrection.
L’apôtre Pierre continue en disant: “Le Seigneur (Yahweh) a dit à mon Seigneur (Eloah): Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce
que j’aie mis tes ennemis pour marchepied de tes pieds. Que toute la maison
d’Israël donc sache certainement que Dieu a fait et Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez
crucifié” (Actes 2.34-36).
L’apôtre Paul parle, comme il le dit lui-même, de “la sagesse de Dieu en mystère, la
sagesse cachée, laquelle Dieu avait préordonnée avant les siècles pour notre
gloire”, et il décrit Celui qui a été frappé à la croix comme étant le
Seigneur de gloire, qu’aucun des chefs de ce siècle n’a reconnu “car s’ils l’eussent connue (la
sagesse de Dieu), ils n’eussent pas crucifié le Seigneur de gloire” (1 Cor. 2.7,8).
Dans 1 Corinthiens 6.14 il dit encore: “Mais Dieu a ressuscité le Seigneur, et il nous
ressuscitera par sa puissance”.
Quiconque se convertit à Christ ne se tourne pas vers l’Enfant,
qu’Il soit dans la crèche ou dans les bras de Marie, mais bien vers le Seigneur
qui a été crucifié, qui est mort et est ressuscité. Ce Seigneur nous est même
présenté après Son ascension comme “l’Esprit”. Jusque là nous avons seulement
lu dans Jean 4.24 que Dieu est Esprit et que ceux qui L’adorent doivent
L’adorer en Esprit et en Vérité. Dans le passage que nous citons maintenant, le
Seigneur nous est présenté ainsi: “Or
le Seigneur est l’Esprit; mais là où est l’Esprit du Seigneur, il y a la
liberté” (2 Cor. 3.17). Puis
l’apôtre continue: “Or nous
tous, contemplant à face découverte la gloire (la Shekinah) du Seigneur, nous
sommes transformés à la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur
en Esprit” (v. 18).
Ce qui pour les uns ne semble pas présenter une image cohérente,
est vu par les autres comme un tout harmonieux, une image d’une perfection
insurpassable. Dans 2 Corinthiens 4.5,6 Paul parle de la gloire de Christ, qui
est l’image de Dieu, et il dit: “Car
nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais nous prêchons le christ Jésus comme
Seigneur…”. Le point culminant de cette parole se trouve au verset suivant: “Car c’est le Dieu qui a dit que du
sein des ténèbres la lumière resplendit, qui a relui dans nos coeurs pour faire
luire la connaissance de la
gloire de Dieu dans la face de Christ”.
Dans les mouvements de réveil, lors des campagnes d’évangélisation
des groupements protestants et des communautés indépendantes, on attache un
grande importance à la confession du Nom de Jésus-Christ. Dans ces campagnes
d’évangélisation, les personnes qui se sont avancées pour la conversion sont
conduites par leurs évangélistes à répéter après eux une confession de Christ.
Le prédicateur assure ensuite à ceux qui se sont avancés qu’ils sont désormais
devenus la propriété de Jésus-Christ. Comme pour tous les autres thèmes et
témoignages il convient là aussi de considérer la choses bibliquement, car tous
ceux qui confessent Jésus comme Fils de Dieu ne sont pour autant pas déjà
justifiés devant Dieu.
Le fait de confesser personnellement Jésus, le Christ, comme Fils
de Dieu, a une extrême importance pour notre salut. L’ennemi et adversaire de
Dieu est de nouveau parvenu ici à conduire par des demi-vérités à une totale
tromperie, en se servant de la même formulation que la Bible. A cet égard il y
a seulement trois passages des Ecritures où la partie adverse ait pris la
Parole.
Les esprits habitant les personnes possédées ont eux aussi crié et
fait une confession: “Et
voici, ils s’écrièrent, disant: Qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus, Fils de
Dieu?” (Mat. 8.29).
L’évangéliste Marc nous dit: “Et
les esprits immondes, quand ils le voyaient, se jetaient devant lui et
s’écriaient, disant: Tu es le Fils de Dieu!”(Marc 3.11). Et Luc écrit: “Ah! qu’y a-t-il entre nous et toi,
Jésus Nazaréen? Es-tu venu pour nous détruire? Je te connais, qui tu es: le
Saint de Dieu… et des démons aussi sortaient de plusieurs, criant et disant: Tu
es le Fils de Dieu” (Luc 4.34
et 41).
Nous voyons un homme de Dieu dire à un malade: “Au nom de Jésus Christ le
Nazaréen, lève-toi et marche!” (Act.
3.6) et cependant, comme nous venons de le lire, il nous est relaté que de
mauvais esprits avaient à la bouche le Nom de Jésus et même qu’ils employaient
la désignation correcte de “Jésus de Nazareth” ou de “Fils de Dieu”.
Une confession correctement exprimée ne sert de rien, si l’on n’a
pas fait une expérience personnelle avec Jésus, le Christ, ni eu une relation
personnelle avec Lui. Il nous faut tout d’abord recevoir une révélation du
Ciel. La confession de Jésus comme étant le Christ, ainsi que la marche avec
Lui vont incontestablement de paire. Quant à l’obéissance, c’est pareil. “Qui croit au Fils a la vie
éternelle; mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de
Dieu demeure sur lui” (Jean
3.36).
La foi dans le coeur doit précéder la confession de la bouche: “La parole est près de toi, dans ta
bouche et dans ton coeur, c’est-à-dire la parole de la foi, laquelle nous
prêchons, savoir que, si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que
tu croies dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras
sauvé” (Rom. 10.8,9). Paul
l’exprimait de cette manière: “J’ai
cru, c’est pourquoi j’ai parlé” (2
Cor. 4.13). Une confession qui n’est pas faite dans la foi en Christ, le
Seigneur, et dans la foi en la Parole de Dieu, n’a pas de sens.
L’apôtre Jean dit: “Qui
est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le
Fils de Dieu” (1 Jean 5.5).
A la fin du récit de la tentation de Jésus, alors que le diable se
tenait auprès du Seigneur sur le faîte du temple, il Lui dit: “Si tu es le Fils de Dieu,
jette-toi d’ici en bas”(Luc 4.9).
Tous peuvent confesser que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, que
ce soit les enfants de Dieu ou les enfants du diable, les chrétiens de tout
bord, et même jusqu’à l’Antichrist. Mais une confession de Jésus n’est
réellement valable que lorsqu’elle est en fait reliée en même temps au
témoignage d’ensemble des Ecritures, à la foi et à l’obéissance personnelles
envers Dieu. L’homme faisant cette confession doit avoir reçu une révélation
directe à l’égard de Jésus.
La parole qui réserve de grandes difficultés aux exégètes se
trouve dans 1 Jean 4: “Par
ceci, vous connaissez l’Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus Christ(Messie) venu en chair est de Dieu, et tout
esprit qui ne confesse pas Jésus Christ venu en chair n’est pas de Dieu; et
ceci est l’esprit de l’antichrist” (v.
2,3). Dans ce passage, à nouveau il y a davantage que ce qui, au premier coup
d’oeil est extérieurement perceptible. Il s’agit là de la véritable
connaissance, à savoir que c’est Yahweh en tant que Yashuah, (c’est-à-dire
Yahweh-Sauveur), qui est venu dans la chair comme Christ, comme Oint de Dieu,
Lequel est le Seigneur Dieu.
Une confession superficielle des lèvres, une confession de foi
apprise et répétée, passe à proprement parler à côté du noyau même de la chose.
Jean continue en disant que tout esprit qui ne confesse pas Jésus de cette
façon ne vient pas de Dieu; c’est bien davantage l’esprit même de l’antichrist.
Celui qui annonce un autre Jésus que Celui qui nous est présenté dans la Bible,
manifeste qu’il n’a aucune connaissance de Dieu; la connaissance consiste dans
le fait que Yahweh de l’Ancien
Testament est le Jésus (Yashuah) du Nouveau Testament. La Parole de Dieu
nous dit avec toute l’autorité divine que celui qui nie ce fait est victime de
l’esprit antichrist.
Paul parle d’une manière plus approfondie sur le thème de la venue
de Dieu dans la chair, c’est-à-dire sur le fait qu’Il est devenu un homme: “Dieu, ayant envoyé son propre Fils
en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans
la chair, afin que la juste exigence de la loi fut accomplie en nous, qui ne
marchons pas selon la chair, mais selon l’Esprit” (Rom. 8.3,4).
C’est parce que l’homme, en son corps de chair, est tombé dans le
péché et par cela a été livré à la mort, que le Rédempteur devait naturellement
venir, à cause de nous, dans la même forme en qui habite le péché. Mais
lorsqu’on nous enseigne que Marie était sans péché, c’est bien là une doctrine
antichrist. Christ, Lui, était saint, sans péché et sans tache (1 Pier. 1.19).
Mais Il devait venir dans une chair de péché et être fait péché pour nous (2
Cor. 5.21) afin de faire sortir la création déchue de son état d’esclavage du
péché. Jésus devait satisfaire les justes exigences de la loi en prenant sur
Lui la malédiction qui aurait dû tomber sur nous (Gal. 3.13).
L’immaculée conception d’une soi-disant bienheureuse Marie
n’existe absolument pas car celle-ci faisait partie de la création déchue. Mais
il y a réellement une Marie que Dieu a employée pour recevoir, dans sa nature
pécheresse à l’instar de toute autre créature humaine, Celui qui était sans
péché. Il s’agit donc d’un saint et divin Contenu dans un vase impur et pécheur
comme tous les autres. Il en va exactement de même pour les hommes qui, nés
dans le péché, reçoivent et acceptent Christ. Eux aussi portent ce Trésor
céleste dans des vases de terre: ce n’est pas le vase qui est important mais
bien son précieux Contenu. “Mais
nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que l’excellence de la
puissance soit de Dieu et non pas de nous” (2 Cor. 4.7).
Ainsi celui qui dit de façon superficielle: “Jésus est le Fils de
Dieu” et qui, malgré cela, pense et croit ce qu’il veut à Son sujet, n’a pas
vraiment compris de quoi il s’agit. Et celui qui dit avec légèreté: “Je crois
que Jésus est venu dans la chair” n’a de loin pas exprimé ce qui nous a été
légué dans le témoignage des Saintes Ecritures. Jésus Lui-même était sans
faute, sans péché, et Satan n’avait aucun droit sur Lui. Mais Il dut être fait
péché pour tous afin de payer le salaire du péché, c’est-à-dire subir le
châtiment qu’exigeait la justice de Dieu à cause du péché. C’est la raison pour
laquelle Il dut mourir pour nous, afin de nous racheter et de nous libérer de
la mort. “Car le salaire du
péché c’est la mort, mais le don de grâce de Dieu c’est la vie éternelle par
Jésus-Christ notre Seigneur” (Rom.
6.23 — Segond).
A ce que nous venons de dire s’ajoute un deuxième point important par
lequel la doctrine antichrist, et ce vers quoi elle tend, peuvent être
reconnus. L’apôtre Jean dit dans sa seconde épître, verset 7: “Car plusieurs séducteurs sont
sortis dans le monde, ceux qui ne confessent pas Jésus Christ venant en chair:
celui-là est le séducteur et l’antichrist”. Il est significatif que dans la
soi-disant confession de foi des apôtres, rien ne soit dit au sujet du retour
corporel de Jésus Christ. On lit seulement ceci: “… duquel il reviendra pour juger
les vivants et les morts”. Mais le jugement final n’a somme toute rien à
faire avec le retour de Jésus-Christ.
Immédiatement après l’ascension de Jésus il fut dit aux disciples: “Ce Jésus, qui a été élevé d’avec
vous dans le ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en allant au
ciel” (Actes 1.11).
Jésus-Christ ressuscité avait un corps de résurrection dans lequel Il pouvait
manger et boire, et dans les meurtrissures duquel Thomas pouvait mettre sa main
(Jean 20.27). “Jésus donc leur
dit: Enfants, avez-vous quelque chose à manger?… Jésus vient et prend le pain,
et le leur donne, et de même le poisson” (Jean
21.5,13).
Quiconque “spiritualise” le retour de Jésus-Christ manifeste
l’esprit antichrist et propage une doctrine antichrist. Conformément à Jean 14,
le Seigneur s’en est allé préparer une place pour les Siens et Il reviendra
pour nous prendre avec Lui. C’est alors que s’accomplit ce qui est écrit dans 1
Corinthiens 15 dès le verset 51, et dans 1 Thessaloniciens 4 depuis le verset
13, ainsi que dans d’autres passages bibliques. La compréhension du plan de
salut de Dieu, telle que l’avaient les prophètes et les apôtres, s’est perdue
parce qu’au cours de l’histoire de l’Eglise il n’y avait pas davantage de vrais
apôtres que de vrais prophètes qui aient pu poursuivre la prédication à la
manière des apôtres et des prophètes. La doctrine antichrist consiste en ce que
l’on ne croit pas au retour corporel de Jésus-Christ venant en tant qu’Epoux
prendre Son Epouse à la Maison (Mat. 25). Dans cette soi-disant confession de
foi des apôtres on n’enseigne rien non plus à propos du fait que lors de la
première résurrection, ceux qui se sont endormis en Christ ressusciteront
incorruptibles, que ceux qui vivent en Christ seront transmués dans un corps de
résurrection et que tous ensemble iront à la rencontre du Seigneur (1 Cor. 15
et 1 Thess. 4). On ne parle pas davantage du Repas des noces de l’Agneau (Apoc.
19) ou du Règne de mille ans (Apoc. 20).
Le même Jésus-Christ, monté au Ciel, reviendra prendre les Siens
avant que ne commencent la grande tribulation et le temps du jugement sur cette
terre. Dans tout les cas nous pouvons voir qu’il ne s’agit pas d’avoir
seulement une confession formelle des lèvres, mais qu’il s’agit d’avoir la
vraie révélation que Jésus-Christ est notre Seigneur. Dans notre témoignage de
Jésus-Christ ces deux choses doivent être formulées selon la Bible: qu’Il est
le Fils de Dieu et qu’Il est le Seigneur. Le témoignage que nous rendons de Sa
première venue (1 Jean 4) et celui de Son retour (2 Jean 7) doivent également
être en accord avec l’Ecriture.
“Voici l’homme!”, dit
Pilate (Jean 19.5). Dans les Saintes Ecritures, le Seigneur est si clairement
décrit dans Son humanité, de Sa naissance à Sa mort, que maintes personnes
n’arrivent justement pas à comprendre ce fait. Comme tout autre homme Il est né
dans ce monde, a été emmailloté dans des langes et placé dans une crèche (Luc
2.7). Il a mangé et bu, Il a été fatigué et a dormi, Il a pleuré et prié. En
mourant Jésus s’est écrié d’une voix forte: “Père,
entre tes mains je remets mon Esprit. Et ayant dit cela, il expira” (Luc 23.46). C’est en tant que
Substitut pour nous tous, parce qu’Il prenait notre place et que, par
conséquent, Il devait expérimenter d’une manière concrète notre séparation
d’avec Dieu, qu’Il s’écria: “Mon
Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?” (Mat. 27.46). C’est nous qui étions
abandonnés de Dieu. Il prit notre place, et nos fautes et nos péchés furent
chargés sur Lui. En ce moment même, Dieu, l’Esprit, Se retira de Lui.
Sans contredit, lorsqu’un instant plus tard la lance pénétra Son
côté et que Son précieux Sang coula pour notre pardon, cette Parole
s’accomplit: “Dieu était en
Christ, réconciliant le monde avec lui-même” (2 Cor. 5.19). Ces deux choses donc sont
exactes: Tout d’abord la séparation d’avec Dieu, puis la réconciliation.
C’est à cause de nous, hommes pécheurs, que tout cela était
nécessaire: “Dieu, ayant
envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a
condamné le péché dans la chair…” (Rom.
8.3). L’Ecriture nous relate également comment l’envoi de cet Oint devait avoir
lieu: “Mais, quand
l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né
sous la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption” (Gal. 4.5).
Le Seigneur Eternel est devenu un serviteur: “… mais s’est anéanti lui-même,
prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes; et, étant
trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu
obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix” (Phil. 2.7,8). En tant que serviteur,
Il nous est décrit en relation avec l’accomplissement de la volonté du
Seigneur. Dans le prophète Esaïe nous voyons le plan du salut exposé très
clairement, jusque dans les détails. Dans ces écrits nous trouvons la notion du
“Serviteur”: “Voici mon
serviteur que je soutiens, mon
élu en qui mon âme trouve son plaisir. Je mettrai mon Esprit
sur lui; il fera valoir le jugement à l’égard des nations” (Es. 42.1). Ce même passage est cité
dans le Nouveau Testament dans Matthieu 12.17-21. Il y est dit:“… afin que
fût accompli ce qui a été dit par Esaïe le prophète”. Il a donc trouvé son
accomplissement en ce temps-là.
Nous apprenons dans Matthieu 3 de quelle manière l’approbation de
Dieu est venue sur l’homme Jésus-Christ: “Et
Jésus, ayant été baptisé, remonta aussitôt, de l’eau; et voici, les cieux lui
furent ouverts, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe, et
venir sur lui. Et voici une voix qui venait des cieux, disant: Celui-ci est mon
Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir” (Mat. 3.16,17). Le corps de Jésus
était mortel, c’est pourquoi l’Esprit de Dieu devait venir sur Lui, pour
revendiquer la transmutation de ce corps et le placer dans l’immortalité. En
même temps eut lieu Son établissement dans le service. C’est cela dont Pierre
rend témoignage dans Actes 10.38.
Dans Matthieu 17.2-5 nous est présentée la transfiguration de Son
humanité en Divinité, et, à la parole prononcée dans le chapitre 3 dans
laquelle Dieu avait déclaré avoir trouvé Son plaisir en Lui, est ajouté le: “Ecoutez-le!”. Les véritables
fils et filles de Dieu L’écoutent, ils croient l’Evangile de Jésus-Christ, ils
se font baptiser de la façon biblique et reçoivent le Saint-Esprit de la même
manière que le Premier-né; car c’est ainsi que Dieu Lui-même rend témoignage
d’avoir trouvé en eux Son plaisir.
L’homme créé à l’image de Dieu avait été doté du libre arbitre,
qu’il utilisa pour prendre la mauvaise décision — et c’est ainsi qu’il se
perdit. Puisque Dieu avait créé l’homme “faillible”, Il dut prendre Lui-même la
responsabilité de son salut. Dans la nouvelle création, amenée à la vie à
travers Christ, l’approbation de Dieu repose sur tous les fils et filles de
Dieu, de la même manière qu’elle reposait sur le Premier-né. Ils ont été
retirés de la chute et placés dans la position divine. Lors de l’achèvement
sera manifesté que tous les fils et filles de Dieu possédaient leur libre
arbitre, et que c’est de leur propre volonté qu’ils ont pris la libre
détermination de faire la volonté de Dieu selon l’exemple du Premier-né: “Non pas comme moi je veux, mais
comme toi tu veux” (Mat.
26.39) et: “C’est mes délices,
ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir” (Ps. 40.8).
“Et vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis quant à votre
entendement, dans les mauvaises oeuvres, il vous a toutefois maintenant
réconciliés dans le corps de
sa chair, par la mort, pour vous présenter saints et irréprochables et
irrépréhensibles devant lui” (Col. 1.21,22).
“Puis donc que les enfants ont eu part au sang et à la chair, lui
aussi semblablement y a participé, afin que, par la mort, il rendît impuissant
celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable; et qu’il délivrât
tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie,
assujettis à la servitude” (Héb. 2.14,15). C’est là
le magnifique message de l’évangile de Jésus-Christ, notre Seigneur et notre
Rédempteur.
Nous voyons dans l’Ancien Testament le plan du rachat se profiler
comme une ombre des choses à venir, au travers des divers sacrifices, ainsi que
du culte et des descriptions symboliques. Lorsque l’homme se trouva séparé de
Dieu, il ne pouvait plus entrer en Sa présence. Il avait besoin d’un sacrifice
d’expiation, d’un médiateur, d’un intercesseur, ou d’un souverain
sacrificateur. Tout d’abord ce furent des personnes individuelles qui donnaient
une indication sur le Messie à venir, comme par exemple Abraham par le
sacrifice de son fils Isaac (Gen. 22), préfigurant le Fils de Dieu qui devait
mourir par notre faute. Isaac porta le bois sur lequel il allait être placé
plus tard comme sacrifice. Cela nous parle de Christ portant la croix sur
laquelle Il fut ensuite cloué. Jusqu’à la sortie de l’Egypte, l’Eternel Dieu
s’adressait à la postérité d’Abraham en tant que peuple d’Israël. Mais depuis
le temps de son rachat et de sa libération (Ex. 12), Israël est alors désigné
comme assemblée. Moïse s’avança comme médiateur et intercesseur dans diverses situations.
C’est lui qui apportait la Parole de Dieu directement au peuple de Dieu. “… celui-là, Dieu l’a envoyé pour
chef et libérateur, par la main de l’ange qui lui était apparu au buisson” (Act. 7.35,36).
Le Messie devait être Prophète, Médiateur, Intercesseur, Souverain
sacrificateur, etc. etc. Moïse agissait déjà par l’Esprit de Christ lorsqu’il
intercédait pour le peuple, disant: “Et
maintenant, si tu pardonnes leurs péchés… sinon, efface-moi, je te prie, de ton
livre que tu as écrit” (Ex.
32.32). Moïse portait le peuple de Dieu sur son coeur et c’est pourquoi il
intercédait en sa faveur.
Une fois par année, le souverain sacrificateur entrait dans le
lieu Très-Saint, devant la face de Dieu, pour faire l’expiation pour lui-même
d’abord, puis pour le peuple (Héb. 9.7). Depuis le verset 11 il est écrit au
sujet de Christ: “Mais Christ
étant venu, souverain sacrificateur des biens à venir, par le tabernacle plus
grand et plus parfait qui n’est pas fait de main, c’est-à-dire qui n’est pas de
cette création… mais avec son propre sang, est entré une fois pour toutes dans
les lieux saints(célestes), ayant obtenu une rédemption éternelle”.
Cette rédemption éternelle fut rendue possible parce que Christ s’est offert
lui-même à Dieu sans tache: “…
combien plus le sang du Christ… purifiera-t-il votre conscience des oeuvres
mortes pour que vous serviez le Dieu vivant!” (v. 14).
C’est probablement dans le livre de Job qu’est décrite de la
manière la plus frappante ce qu’est un intercesseur. Bien qu’auparavant Job se
soit déjà écrié: “Je sais que
mon rédempteur est vivant!” et
qu’il ait été persuadé de voir Dieu de ses propres yeux (Job 19.23-27), c’est
Elihu qui fit ressortir la nécessité d’avoir un intercesseur, c’est-à-dire un
médiateur: “S’il y a pour lui
un messager, un interprète, un entre mille, pour montrer à l’homme ce qui, pour
lui, est la droiture, il lui fera grâce, et il dira: Délivre-le pour qu’il ne
descende pas dans la fosse: j’ai trouvé une propitiation. Alors sa chair aura
plus de fraîcheur que dans l’enfance; il reviendra aux jours de sa jeunesse” (Job 33.23-25). Remarquez qu’ici il
n’est pas seulement question d’un intercesseur et d’une rançon, mais bien de la
délivrance de l’homme tout entier dans laquelle l’âme, l’esprit et le corps
sont inclus. Lors de la première résurrection, les rachetés seront réellement
rétablis dans la fleur de leur jeunesse. Ils seront dans un état d’absolue
perfection. Il n’y aura plus rien d’imparfait, ni de nourrissons ou de
vieillards, mais tous les rachetés auront pour toujours le même âge, sans
aucune trace de péchés, de maladies, ou de vieillissement.
Job a fait le portrait d’un homme conscient de ce qu’il peut se
tourner vers Dieu, en disant plus loin: “Il
suppliera Dieu, et Dieu l’aura pour agréable; et il verra sa face avec des
chants de triomphe, et Dieu rendra à l’homme sa justice” (Job 33.26). Il s’agit de la parfaite
justice que Dieu nous a donnée en Christ. C’est à un tel homme que se rapporte
cette parole: “Il chantera
devant les hommes, et dira: J’ai péché et j’ai perverti la droiture, et il ne
me l’a pas rendu, il a délivré mon âme pour qu’elle n’allât pas dans la fosse,
et ma vie verra la lumière”.
Nous qui sommes devenus des croyants du Nouveau Testament avions
aussi besoin d’un Souverain Sacrificateur: “Car
nous n’avons pas un souverain
sacrificateurqui ne puisse sympathiser à nos infirmités, mais nous en avons
un qui a été tenté en toutes choses comme nous, à part le péché” (Héb. 4.15).
Nous avions aussi besoin d’un Médiateur: “Car Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme christ Jésus, qui s’est
donné lui-même en rançon pour tous” (1
Tim. 2.5,6).
“Comme en Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous
seront rendus vivants” (1 Cor. 15.22). “Le premier homme est tiré de la terre,
— poussière; le second homme
est venu du ciel. Tel qu’est celui qui est poussière, tels aussi sont ceux
qui sont poussière; et tel qu’est le céleste, tels aussi sont les célestes. Et
comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière, nous porterons aussi
l’image du céleste” (1 Cor.
15.47-49). Ici Christ est présenté à nos yeux comme étant l’Homme Céleste, le
dernier Adam, à l’image duquel nous serons transformés.
Partout où nous voyons Jésus-Christ auprès de Dieu, Il nous est
montré en tant qu’homme réalisant une tâche qui était nécessaire pour
l’accomplissement de la délivrance de l’humanité. Nous Le voyons ainsi comme
Fils de Dieu, Fils de l’homme, Fils de David, comme Roi et Prophète, comme
Souverain Sacrificateur, comme Médiateur, Intercesseur, comme Agneau de Dieu,
Parole de Dieu, Chemin de Dieu, Pain de Dieu, etc. etc. La doctrine des “Jésus
Seul” n’est pas davantage attestée par les apôtres et les prophètes que ne
l’est la doctrine de la “Trinité”. La raison en est simplement que Dieu voulait
placer l’homme dans un rapport de filiation divine, c’est-à-dire qu’Il voulait,
de l’homme pécheur, faire des fils et des filles de Dieu. C’est pourquoi
Jésus-Christ est devenu le Premier-né entre plusieurs frères (Rom. 8.29).
Après Sa résurrection Jésus dit à Marie de Magdala: “Ne me touche pas, car je ne suis
pas encore monté vers mon Père; mais va vers mes
frères, et dis-leur: Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu
et votre Dieu” (Jean 20.17).
De même que le Fils de Dieu a été engendré par l’Esprit, nous
devons nous aussi faire l’expérience de la nouvelle naissance par
l’engendrement de l’Esprit. C’est une obligation absolue que le Seigneur Jésus
a requise pour l’entrée dans le Royaume de Dieu lorsqu’Il dit: “En vérité, en vérité, je te dis:
Si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu … ce qui
est né de la chair est chair; et ce qui est né de l’Esprit est Esprit” (Jean 3.3,6) “… parce que tout ce qui est né de
Dieu est victorieux du monde; et c’est ici la victoire qui a vaincu le monde,
savoir notre foi” (1 Jean
5.4). Toutes les actions religieuses sont vaines, car c’est Dieu qui doit agir,
sinon absolument rien ne se fait. Cependant Dieu ne peut agir qu’en ceux qui
reconnaissent Son action dans le Fils pour leur salut.
“Car il convenait pour lui, à cause de qui sont toutes choses et
par qui sont toutes choses, que, amenant plusieurs fils à la gloire, il
consommât le chef de leur salut par des souffrances. Car, et celui qui
sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un; c’est pourquoi il n’a pas
honte de les appeler frères, disant: J’annoncerai ton nom à mes frères, au
milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges” (Héb. 2.10-12; Ps. 22.23). Le Sauveur ressuscité qui appelle Ses
disciples frères est appelé par Thomas: “Mon
Seigneur et mon Dieu” (Jean
20.28).
Jusqu’à ce que les fils et les filles de Dieu soient parvenus à la
perfection, Jésus-Christ demeure auprès du Père comme Intercesseur: “Mes enfants, je vous écris ces
choses afin que vous ne péchiez pas; et si quelqu’un a péché, nous avons un
avocat auprès du Père, Jésus Christ, le juste; et lui est la propitiation pour
nos péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde
entier” (1 Jean 2.1,2). Le
même apôtre écrit encore: “Voyez
de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu;
c’est pourquoi le monde ne nous connaît pas, parce qu’il ne l’a pas connu.
Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a
pas encore été manifesté; nous savons que quand il sera manifesté, nous lui
serons semblables, car nous le verrons comme il est” (1 Jean 3.1,2).
L’apôtre Paul parle aussi de cet achèvement: “Car il faut qu’il règne jusqu’à ce
qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds” (Ps. 110.1). “Le dernier ennemi qui sera aboli,
c’est la mort. Car il a assujetti toutes choses sous ses pieds” (Ps. 8.7). “Or quand il dit que toutes choses
sont assujetties, il est évident que c’est à l’exclusion de celui qui lui a
assujetti toutes choses. Mais quand toutes choses lui auront été assujetties,
alors le Fils aussi lui-même sera assujetti à celui qui lui a assujetti toutes
choses, afin que Dieu soit tout en tous” (1
Cor. 15.25-28). On ne peut dire ces choses plus clairement. Lorsque la tâche du
Fils sera accomplie, que tous les fils et filles de Dieu auront été transformés
à Son image et seront arrivés à la perfection pour l’éternité, que tous les
ennemis auront été anéantis et la mort abolie, alors Dieu sera de nouveau tout
en tous. Dans l’éternité il ne sera plus question du Père, du Fils et du
Saint-Esprit, de même qu’il n’en était pas question auparavant; mais ce sera à
nouveau comme il en était avant le commencement des temps: Dieu tout en tous.
Amen.
Comme nous le verrons, les Saintes Ecritures nous donnent aussi
tous les renseignements nécessaires sur le baptême biblique. On pratique le
baptême dans l’ensemble de la chrétienté, mais malheureusement une grave
déviation s’est également produite sur ce point. C’est pourquoi nous allons
exposer ici le baptême conforme aux Saintes Ecritures, tel qu’il a été ordonné
et pratiqué au commencement de l’Eglise du Nouveau Testament. Peut-être
sera-t-il choquant pour certains lecteurs d’apprendre que tant de personnes
qui, apparemment, semblent servir Dieu, se trouvent elles-mêmes dans l’erreur.
Pourtant il est généralement connu que les églises nationales ou indépendantes
ne s’en tiennent pas toujours à la Bible, mais aux choses qui ont été reconnues
comme étant valables par leurs dénominations et décidées par elles-mêmes.
Notre Seigneur a dit: “Celui
qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé” (Marc 16.16). La première condition
que le Seigneur Lui-même exige du candidat au baptême est qu’il croie. Comme il
nous est dit dans Romains 10.17, la foi vient de la prédication, et la
prédication vient de la Parole de Dieu. C’est la raison pour laquelle l’ordre
de mission fut de prêcher d’abord l’Evangile, et ensuite de baptiser ceux qui
étaient devenus croyants. Ce fait se trouve confirmé dès la première
prédication de Pierre, ainsi que par la pratique de tous les autres apôtres. “Ceux donc qui reçurent sa parole
furent baptisés” (Act. 2.41).
Il est important que les gens écoutent d’abord la prédication de la Parole et
qu’ensuite ils prennent personnellement leur décision pour Christ.
L’exemple donné ci-après doit rendre évident le fait que la foi
personnelle est vraiment une condition indispensable pour recevoir le baptême
biblique. L’évangéliste Philippe fut envoyé par l’Esprit de Dieu vers un
eunuque éthiopien, lequel, assis sur son char lors de son voyage de retour de
Jérusalem, lisait dans le prophète Esaïe. Philippe lui annonça l’Evangile.
Là-dessus, cet homme lui demanda spontanément: “Voici de l’eau, qu’est-ce qui
m’empêche d’être baptisé?”. L’homme de Dieu savait que la foi était
indispensable et il répondit à l’eunuque: “Si
tu crois de tout ton coeur, cela est permis. Et répondant, il dit: Je crois que
Jésus Christ est le Fils de Dieu. Et il donna l’ordre qu’on arrêtât le char, et
ils descendirent tous deux à l’eau; et Philippe le baptisa” (Act. 8.36-38). Du temps de
Jean-Baptiste, de notre Seigneur et des apôtres, c’est uniquement en plongeant
entièrement la personne dans l’eau que se faisait le baptême. Le candidat au
baptême et celui qui baptisait entraient tous deux dans l’eau. C’est ce qui
s’est passé également lors du baptême de Jésus-Christ: “Et Jésus, ayant été baptisé,
remonta aussitôt de l’eau” (Mat.
3.16). Un baptême au cours duquel la personne baptisée n’entre pas dans l’eau,
où elle n’est pas plongée dans les eaux et ressortie des eaux, n’est pas le
baptême de Christ, ni celui des apôtres: c’est-à-dire que ce baptême n’est pas
pratiqué de la manière biblique.
Les disciples avaient très bien compris les paroles et la pensée
de leur Seigneur quand Il avait dit: “Celui
qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé” (Marc 16.16). Dans les Saintes
Ecritures et dans les premiers siècles de notre ère, aucune indication ne nous
est donnée disant que parmi les disciples de Jésus un nourrisson ait jamais été
baptisé. Les Saintes Ecritures ne connaissent pas de parrain et ne mentionnent
pas davantage qu’un nourrisson ait été libéré du péché originel et aurait été
fait un enfant de Dieu à son insu. L’expression “péché originel” ne se trouve
pas une seule fois dans la Bible et il n’est pas fait non plus mention d’une
nouvelle naissance survenue au travers du baptême. Quiconque accepte la Parole
de Dieu comme étant la Vérité se laissera lui-même convaincre par les Saintes
Ecritures Elles-mêmes car Elles seules font autorité dans toute question de
foi.
Comme il ressort de la première prédication de Pierre et qu’on
peut le voir dans tous les autres cas, la repentance qui conduit à la
conversion à Christ précède le baptême (Rom. 2.4). Un nourrisson ne sait encore
rien de ces choses, n’ayant pas la connaissance du péché; il ne peut donc non
plus éprouver de repentence. L’arrosage (ou l’aspersion) de nourrissons ne
peut, à juste titre, être considéré comme un baptême car il n’est aucunement un
baptême. La thèse selon laquelle “la circoncision pratiquée comme un signe dans
l’Ancienne Alliance a été remplacée par le baptême dans la Nouvelle Alliance”
n’est pas valable parce qu’il n’y a à ce sujet aucune indication conforme à
l’Ecriture.
Certains théologiens, pour justifier “le baptême des nourrissons”,
cherchent une “échappatoire”. Pour cela ils se réfèrent à Actes 16.32 et
allèguent que le geôlier de Philippes s’était fait baptiser avec toute sa
maison, et ils émettent l’hypothèse que des enfants pouvaient éventuellement se
trouver au milieu d’eux, ce que de toute façon le récit ne prouve nullement.
Avant que le baptême eut lieu il nous est dit: “Et ils lui annoncèrent la parole
du Seigneur ainsi qu’à tous ceux qui étaient dans sa maison” (Marc 16.32). Il s’agit ici à
l’évidence d’une maison dans laquelle les personnes présentes, ayant entendu la
Parole de Dieu par la prédication, vinrent à la foi en Dieu et se firent
baptiser.
En ce qui concerne le “baptême des nourrissons”, d’autres se
réfèrent à cette déclaration du Seigneur Jésus: “Laissez venir à moi les petits
enfants…” (Marc 10.14). Celui
qui continue à lire ce texte peut constater que le Seigneur n’a pas aspergé les
enfants mais qu’Il les a pris dans Ses bras, a posé Ses mains sur eux et les a
bénis.
Puis il y a aussi certaines personnes qui n’attribuent aucune
signification au baptême. A cet égard ils se réfèrent à cette parole de Paul: “Car Christ ne m’a pas envoyé
baptiser mais évangéliser” (1
Cor. 1.17). Ce verset néanmoins n’annule en fait aucunement l’ordre de mission
donné par le Seigneur de prêcher l’Evangile et de baptiser ceux qui croiraient.
Ce verset montre seulement que Paul se consacrait principalement à la
prédication et à l’enseignement de la Parole, et qu’il laissait aux autres
frères le soin de baptiser.
Les historiens de l’Eglise ont aussi remarqué que dans le
christianisme originel et dans les premiers siècles, ceux qui étaient venus à
la foi étaient baptisés seulement au Nom de Jésus-Christ, et non pas comme cela
a été fait depuis l’institution de l’église romaine dans la formule: “Au Nom du
Père, du Fils et du Saint-Esprit” (Dr. J.J. Herzog, Abriss der gesamten
Kirchengeschichte, Bd 1, S. 29; K.D. Schmid, Grundriss der Kirchengeschichte,
S. 73, ainsi que d’autres). L’ordre de baptême de Matthieu 28.19: “Allez donc, et faites disciples
toutes les nations, les baptisant pour le
nom du Père et du Fils et du
Saint-Esprit” a été bien
compris des apôtres, et aussi correctement exécuté dans les temps consécutifs à
l’âge apostolique. Le lecteur attentif remarquera le fait qu’il ne s’agit pas
là d’une formule, mais bien d’unNom qui
doit être invoqué lors du baptême. “Les
baptisant pour le nom…”.
C’est pourquoi, conformément à l’ordre reçu, ils baptisèrent au Nom du Seigneur
Jésus, le Christ.
Dieu s’est révélé comme Père, Fils et Saint-Esprit. Cela s’est
accompli dans le Nom d’alliance du Nouveau Testament Yashuah = Jésus, Nom dans
lequel les enfants de la Nouvelle Alliance doivent être baptisés. Dieu est
notre Père, et c’est pourquoi nous Le prions en disant: “Notre Père qui es dans les Cieux,
que ton nom soit sanctifié”, mais ici il
s’agit de Son Nom dans lequel on doit être baptisé.
Le témoignage unanime de l’âge apostolique est saisissant et
clair. Après l’effusion du Saint-Esprit, lors de sa première prédication,
l’apôtre Pierre dit à ceux qui avaient été saisis intérieurement: “Repentez-vous, et que chacun de
vous soit baptisé au nom de
Jésus Christ, en rémission des péchés” (Actes 2.38). Par ces paroles, les
personnes venant à la foi sont reconduites directement à la fondation de
l’Eglise primitive et il leur est dit ce qu’elles doivent faire, c’est-à-dire
se repentir; ensuite il leur est dit comment elles doivent être baptisées.
Pierre savait par révélation de quel Nom il s’agissait et c’est ce Nom qu’il exprima à cette occasion. C’est
ainsi que dès le commencement la pratique du baptême apostolique a été établie.
Philippe prêcha l’Evangile en Samarie et baptisa ceux qui étaient
devenus croyants, comme il nous en est rendu témoignage dans Actes 8.16: “… mais seulement ils avaient été
baptisés pour le nom du
Seigneur Jésus”. Comme les faits bibliques doivent être établis sur le
témoignage de deux ou trois personnes, nous voulons voir de quelle manière
l’apôtre Paul baptisait: “Et
ayant ouï ces choses, ils furent baptisés pour le nom du Seigneur Jésus” (Act. 19.5). Que ce soit donc à
Jérusalem, en Samarie ou à Ephèse, que ce soit par Pierre, Philippe ou Paul:
tous baptisèrent au Nom du
Seigneur Jésus-Christ. Le Saint-Esprit ne peut que révéler toujours la même
chose.
Pour une meilleure compréhension, mentionnons l’exemple suivant:
Lorsqu’un instituteur pose le problème de savoir combien font trois fois trois,
les élèves ne vont pourtant pas répondre: “Trois fois trois font trois fois trois”.
Ils doivent donner la réponse qui est le produit de leur réflexion,
c’est-à-dire le résultat. Il est incompréhensible que le monde ecclésiastique
presque tout entier ait traité le problème de Matthieu 28.19 comme une formule
magique que l’on emploie en la répétant sans en connaître le résultat, la
solution. Pierre, Paul, tous les apôtres ainsi que tous les hommes de Dieu,
jusqu’aux premiers siècles du christianisme inclus, connaissaient la solution,
c’est-à-dire le NOM.
Lorsque les disciples de Jésus baptisèrent en invoquant le Nom du Seigneur Jésus-Christ,
il s’en tinrent exactement à l’ordre de mission reçu, qu’ils accomplirent à
cent pour cent selon les directives de leur Maître. Celui qui ne baptise pas de
cette manière n’a pas baptisé au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
L’hypothèse selon laquelle Père, Fils et Saint-Esprit seraient des noms,
hypothèse que défendent presque toutes les dogmatiques théologiques, est
fausse. Ce ne sont que les désignations des différentes révélations de Dieu dans
le Nouveau Testament. Dieu ne s’appelle pas “Père”, Il est Père. Dieu ne
s’appelle pas “Fils”, Il est Fils. Il est Esprit, mais Il s’est révélé dans le
Nom d’alliance qu’Il a choisi Lui-même.
Comme c’est si souvent le cas, ici se trouve caché le mystère du Nom. Il faut tout simplement
qu’Il soit révélé. Le baptême n’est en aucun cas une chose accessoire car il
fut déjà exigé de notre Seigneur lorsque Jean-Baptiste baptisa Jésus, alors que
Dieu confirmait ce baptême. Il faut seulement qu’il soit exécuté correctement.
Il n’existe pas un seul cas dans les Saintes Ecritures où quelqu’un aurait été
baptisé selon une formule à trois titres.
La raison pour laquelle les grandes églises nationales
protestantes de différentes orientations, jusqu’aux églises libres même ont
repris la pratique catholique du baptême, est également incompréhensible. Ce
dont les chrétiens fondés sur la foi biblique doivent se souvenir, est le fait
que toute personne baptisée dans la formule “au nom du Père, du Fils et du
Saint-Esprit” a été à proprement parler baptisée en vue d’être introduite dans
l’église catholique romaine. L’opinion suivante du cardinal jésuite Augustin
Bea doit nous aider à saisir la portée de ce baptême. L’auteur de ce
commentaire écrit: «D’après Bea, le pape est le Père de tous les croyants, également
des chrétiens évangéliques baptisés valablement. Ils n’ont besoin que d’un
retour plein d’amour à l’église-mère» (O. Markmann, Irrtümer der
katholischen Kirche, S. 22). Ce que veut dire l’expression “être baptisé valablement”
n’a pas besoin d’explications supplémentaires. Le baptême biblique au Nom du Seigneur Jésus-Christ est rejeté par l’église romaine qui le
considère comme étant une hérésie.
Par une sorte “d’inconscience spirituelle”, les conducteurs
protestants de toutes tendances retournent dans le giron maternel pour y être
embrassés, et cela par le moyen des diverses commissions du Conseil mondial des
Eglises et de l’oecuménisme. Les uns aspergent, les autres arrosent et
quelques-uns plongent même le candidat trois fois en utilisant la formule bien
connue. Il est dit de Paul, lors de sa conversion: “… et il recouvra la vue; et se
levant il fut baptisé” (Actes
9.18). Dans son épître aux Romains, il nous dit ce qui se passe lors du
baptême: “Ignorez-vous que
nous tous qui avons été baptisés pour le christ
Jésus, nous avons été baptisés pour sa mort? Nous avons donc été ensevelis
avec lui par le baptême, pour la mort, afin que comme Christ a été ressuscité
d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en
nouveauté de vie” (Rom.
6.3,4).
Celui qui considère plus exactement le contexte du baptême pourra
constater qu’il ne s’agit pas seulement d’un acte extérieur, mais bien de ce
que la personne concernée a auparavant expérimenté une conversion, avec la
repentance et un esprit de contrition, et qu’elle a reçu l’assurance du pardon
de ses péchés par la foi en l’oeuvre de Jésus-Christ; c’est alors qu’elle se
fait baptiser par une seule immersion dans les eaux, comme symbole de son
ensevelissement avec Jésus-Christ, afin de marcher désormais avec Lui dans une
nouvelle vie, car elle a cru au fait d’avoir été crucifiée avec Lui et d’être
morte avec Lui. Le renouvellement et la nouvelle naissance n’arrivent pas par
le baptême, mais bien comme il est écrit: “Il
nous sauva, non sur le principe d’oeuvres accomplies en justice, que nous, nous
eussions faites, mais selon sa propre miséricorde, par le lavage de la
régénération et le renouvellement de l’Esprit Saint, qu’il a répandu richement
sur nous par Jésus-Christ notre Sauveur” (Tite
3.5,6). Le vrai baptême ne peut être effectué correctement que sur des
personnes ayant été régénérées et ayant passé par la nouvelle naissance.
L’apôtre Paul écrit aux Colossiens: “… étant ensevelis avec lui dans le
baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en
l’opération de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts” (Col. 2.12). Au chapitre suivant il
continue en disant: “Si donc
vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut…
car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu” (Col. 3.1 et 3).
L’apôtre Pierre désigne le baptême comme étant “l’alliance d’une bonne conscience
envers Dieu” et il parle de
l’eau dans laquelle le croyant est plongé, en prenant la comparaison de l’arche
de Noé: “Or cet antitype vous
sauve aussi maintenant, c’est-à-dire le baptême, non le dépouillement de la
saleté de la chair, mais la demande à Dieu d’une bonne conscience, par la
résurrection de Jésus Christ” (1
Pier. 3.21).
Lors de sa prédication dans la maison de Corneille, Pierre dit, en
rapport avec Jésus: “Tous les
prophètes lui rendent témoignage, que, par son
nom, quiconque croit en lui reçoit la rémission des péchés” (Actes 10.43). Ensuite au verset 47 il
pose la question: “Quelqu’un
pourrait-il refuser l’eau, afin que ceux-ci ne soient pas baptisés, eux qui ont
reçu l’Esprit Saint comme nous-mêmes? Et il commanda qu’ils fussent baptisés au nom du Seigneur”. L’homme
reçoit le pardon des péchés par la foi en l’oeuvre de rachat parfaitement
accomplie. Et la preuve que cette personne a reçu Christ est qu’elle se fait
baptiser au Nom du Seigneur. “… car vous êtes tous fils de Dieu
par la foi dans le christ Jésus. Car vous tous qui avez été baptisés pour
Christ, vous avez revêtu Christ” (Gal.
3.26,27).
L’apôtre Paul écrit à l’Eglise d’Ephèse: “Il y a un seul Seigneur, une seule
foi, un seul baptême” (Eph.
4.5). Aujourd’hui il y a beaucoup d’orientations diverses dans la foi, de même
qu’il y a différentes façons de pratiquer le baptême et diverses connaissances
au sujet du Seigneur. En ce qui concerne le baptême biblique, l’harmonie et
l’unité des Ecritures ne doivent pas être foulées au pied. Aussi longtemps que
l’Eglise du Dieu vivant se trouve sur la terre, les doctrines fixées au
commencement, dans le christianisme primitif, demeurent le seul modèle valable.
Cette pratique trinitaire du baptême, introduite lors de l’institution de
“l’Eglise d’Etat”, et qui a également été pratiquée lors de la christianisation
par la force, est en fait une pratique non biblique. Il n’y a qu’un seul
original. Tout ce qui est différent est falsification, même si Matthieu 28.19
doit en l'occurrence être inclus. Les apôtres ont correctement compris cet
ordre de mission, et ils l’ont également exécuté correctement.
Avec la formule “au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit”,
beaucoup de choses pernicieuses sont commises dans les milieux chrétiens
d’Occident. Un seul exemple: la conjuration d’hommes et de bêtes, de même que
tout le spiritisme. Le voeu pour l’entrée dans une loge maçonnique se fait en
utilisant la formule trinitaire. Toute personne ayant la charge des âmes sait
dans quelle détresse les hommes peuvent être plongés par les pratiques
occultes. Lorsque vous questionnez les personnes concernées, elles vous disent:
«Pourtant cela s’est fait au Nom de Dieu!». Elles ne comprennent pas que ce
n’est rien d’autre qu’un tour de passe-passe effectué dans un encadrement des
plus pieux. De cette manière, sans même en être conscients, les gens tombent sous
l’influence de Satan. Cette pieuse ignorance crie jusqu’aux cieux. Ces
pratiques magiques proviennent d’une fausse compréhension de la divinité — la
notion de la trinité — et sont donc reliées à une fausse conception de l’ordre
de baptême donné par le Seigneur.
On peut constater à quel point cette fausse pratique du baptême
était profondément enracinée, et cela même chez le réformateur Martin Luther,
lorsqu’on lit la plus ancienne de ses propres traductions de la Bible. Au lieu
de rendre la signification littérale du texte original, il suivit l’habitude de
ce temps-là en traduisant librement: “… les baptisant dans le Nom du Père, du
Fils et du Saint-Esprit”. La traduction actuelle rend correctement le texte: “… les baptisant au Nom…”. Pour celui qui a
de la connaissance cela fait une énorme différence. Une personne peut faire
quelque chose au nom ou dans le nom d’une firme, d’un gouvernement, etc. etc.,
cependant lors du baptême, il s’agit de faire entrer consciemment le racheté,
par un baptême, dans le Nom rédempteur. Il s’agit d’une alliance avec Dieu qui
peut être conclue uniquement au Nom d’alliance du Nouveau Testament: Jésus. De même que l’épouse
prend le nom de l’époux, ainsi tous ceux qui appartiennent à l’Epouse de Christ
prennent le Nom de leur Epoux céleste et confirment de leur côté l’alliance
avec Lui.
Pierre continue en disant: “Et
il n’y a de salut en aucun autre; car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel, qui soit donné parmi les
hommes, par lequel il nous faille être sauvés” (Act. 4.12). L’importance du Nom du Seigneur en rapport avec le baptême nous est
montrée dans ce contexte par le fait que Pierre se réfère, lors de sa première
prédication de Pentecôte, à la promesse de l’Ancien Testament apportée par le
prophète Joël: “Et il arrivera
que, quiconque invoquera le nom
de l’Eternel sera sauvé” (Joël 2.32; Act. 2.21). Le prophète
Joël parlait de Yahweh. Quiconque invoquera Yahweh sera sauvé. Pierre ne peut avoir pensé
qu’au Seigneur, c’est-à-dire à Yahweh,
Lequel s’est révélé en Yah-Shuah comme Sauveur. Le baptême en ce Nom seul valable pour la Nouvelle Alliance est d’une
grande importance et il est indispensable pour le véritable croyant.
Il n’est absolument pas écrit: “… sur les Noms”, ce qui
grammaticalement serait juste si “Père”, “Fils” et “Saint-Esprit” étaient des
noms propres. Dieu merci, le tout est clairement écrit au singulier: “… les baptisant au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit”,
lequel Nom, conformément au témoignage des apôtres est: Seigneur Jésus-Christ. A cet égard
aussi, malheureusement, la connaissance biblique s’est perdue, de telle manière
que presque tout le monde religieux honore et défend des traditions non
bibliques. L’une des causes de cette condition vient de ce que le Nom de Yah-Shuah, qui fait clairement
ressortir de Qui il s’agit, c’est-à-dire de Yahweh-Sauveur,
a été changé en “Jésus”. C’est ainsi que plus tard, au travers d’une tradition
inqualifiable, on put remplacer ce Nom par les trois titres “principaux” du
seul vrai Dieu.
Si aujourd’hui comme aux premiers jours de Pentecôte les gens
demandent ce qu’ils doivent faire pour être sauvés, alors la même réponse doit
leur être donnée:“Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé pour le nom de Jésus Christ, en
rémission des péchés, et vous recevrez le don du Saint Esprit” (Act. 2.38-41). Personne n’a le droit
de changer l’Evangile de Jésus-Christ. Des exégètes renommés prétendent que le
baptême biblique au Nom du Seigneur Jésus serait une hérésie. Nous devons ici
poser la question: Qu’est-ce qu’une hérésie? Est-ce ce qui est juste ou ce qui
est faux? Il reste au lecteur majeur de décider lui-même s’il faut croire et
suivre le Seigneur et Ses apôtres, ou bien des conducteurs spirituels non
établis par Dieu, et par conséquent non légitimés par Lui, ni en accord avec
Lui:“Ainsi dit l’Eternel: Tenez-vous sur les chemins, et regardez, et
enquérez-vous touchant les sentiers anciens, quelle est la bonne voie; et
marchez-y, et vous trouverez du repos pour vos âmes. Mais ils ont dit: Nous n’y
marcherons pas” (Jér. 6.16).
En premier lieu nous voulons voir courtement la signification de
la Pâque de l’Ancien Testament. Le Souper du Seigneur a été institué lors d’un
Repas de la Pâque. Ce jour-là, le Seigneur dit à Ses disciples: “Allez à la ville, auprès d’un tel,
et dites-lui: le Maître dit: Mon temps est proche; je ferai la Pâque chez toi
avec mes disciples”(Mat. 26.18). Lors de ce Repas, Judas mit la main dans
le même plat que le Seigneur et c’est pourquoi Jésus dit au verset 23: “Celui qui aura trempé la main avec
moi dans le plat, celui-là me livrera”.
L’évangéliste Marc nous raconte ces événements en détail: “Et comme ils mangeaient, Jésus,
ayant pris un pain et ayant béni, le rompit et le leur donna, et dit: Prenez;
ceci est mon corps. Et ayant pris la coupe et ayant rendu grâces, il la leur
donna; et ils en burent tous. Et il leur dit: Ceci est mon sang, le sang de la
nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs” (Marc 14.22-24). Il n’y a probablement
aucun autre texte dans toute la Bible qui ait été aussi mal compris et mal
interprété que celui présentant le Souper du Seigneur. Dans le passage biblique
que nous venons de citer, la Nouvelle Alliance était sur le point d’être
conclue. Le Sang de la Nouvelle Alliance ne fut pas versé lors de cette Pâque,
de ce Souper, mais bien à la croix de Golgotha. Pendant le Repas, le Sang divin
se trouvait encore dans le corps du Rédempteur, et non pas dans la coupe! Nous
devons considérer le passage se rapportant à la conclusion de l’Alliance de
l’Ancien Testament, afin de comprendre quelle correspondance il a avec le
Souper du Seigneur et la conclusion de l’Alliance du Nouveau Testament.
L’Eternel Dieu avait communiqué à Moïse toutes les ordonnances.
Celui-ci les écrivit et il les communiqua au peuple: “Et il prit le livre de l’alliance,
et le lut aux oreilles du peuple; et ils dirent: Tout ce que l’Eternel a dit,
nous le ferons, et nous écouterons. Et Moïse prit le sang, et en fit aspersion
sur le peuple, et dit: Voici le sang de l’alliance que l’Eternel a faite avec
vous selon toutes ces paroles” (Ex.
24.7,8).
Le peuple de l’Ancienne Alliance avait expérimenté la délivrance,
l’affranchissement et la sortie de l’esclavage, et cela au moment où,
conformément à l’ordonnance divine, chaque maison avait sacrifié l’agneau,
mangé la viande rôtie au feu et mis le sang sur les poteaux et les linteaux
pour sa propre protection. C’était un signe que l’ange destructeur devait
respecter. Dans une maison placée sous la protection du sang, le fils premier-né
ne pouvait pas être frappé par la mort.
Nous lisons au sujet de l’institution du repas de la Pâque dans
Exode 12.1-13: “Et le sang
vous sera pour signe sur les maisons où vous serez; et je verrai le sang, et je
passerai par-dessus vous, et il n’y aura point de plaie à destruction au milieu
de vous, quand je frapperai le pays d’Egypte” (v. 13). Tous les premiers-nés des
Israélites furent épargnés. Le sang de l’Agneau apporta la sécurité face à la
destruction. L’alliance conclue par Dieu avec Son peuple prit force de loi par
ce sang. Nous lisons au verset 14 en rapport avec la Pâque: “Et ce jour-là vous sera en
mémorial, et vous le célébrerez comme une fête à l’Eternel”. C’était donc
un souvenir de la délivrance: c’est-à-dire de la sortie de l’esclavage et de la
protection accordées par Dieu à Son peuple.
Deux choses ressortent ici. Premièrement, le fait que ce sang
répandu pour le peuple d’Israël a donné force de loi à l’Alliance et qu’il
sauva la vie des rachetés; deuxièmement que la fête a été instituée en souvenir
de leur rachat et de la sortie de l’esclavage. Ces deux faits importants se
trouvent également confirmés lors du Souper du Nouveau Testament.
Il ressort de cela que les rachetés devaient se déclarer prêts à
suivre et à mettre en pratique toute la Parole de Dieu. Ce n’est qu’après cette
déclaration que Moïse les aspergea de sang, comme d’un signe visible montrant
que cette assemblée rachetée se trouvait alors sous la protection du sang.
C’est en souvenir de cet événement qu’Israël devait célébrer le repas de la
Pâque.
Dans Luc 22 notre Seigneur dit: “J’ai
fort désiré de manger cette Pâque avec vous, avant que je souffre… Et ayant
pris un pain, et ayant rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant:
Ceci est mon corps, qui est donné pour vous: faites ceci en mémoire de moi” (Luc 22.15,19). Lors du Souper du
Seigneur, les croyants du Nouveau Testament pensent à la rédemption pleinement
accomplie par le Sang de la Nouvelle Alliance versé pour le peuple de la
Nouvelle Alliance. Le Seigneur a représenté symboliquement de quoi il
s’agissait. Le pain qu’Il brisa avait été préparé pour le repas de la Pâque et
par ce fait il était sans levain. Le vin de la coupe qu’Il donna à boire à Ses
disciples, venait de la vigne. Selon Matthieu, le Seigneur dit: “Mais je vous dis que désormais je
ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je le boirai nouveau
avec vous dans le royaume de mon Père” (Mat.
26.29). Comme le pain est rompu de façon visible lors du Souper, ainsi de façon
tout aussi visible le corps de Jésus fut-il frappé, torturé et crucifié. Aussi
vrai que le vin se trouve dans la coupe, tout aussi réellement le Sang de
l’Agneau de Dieu a-t-il coulé pour le pardon de nos péchés.
Ce qui a souffert, ce n’est pas le pain même que nous brisons et
mangeons, mais bien notre Seigneur lorsqu’Il a pris toutes choses sur Lui, dans
le corps de Sa chair, et qu’Il a souffert pour toute l’humanité. Le vin n’a pas
davantage été transformé qu’il n’a été répandu à terre; il fut bu lors du
Souper du Seigneur par ceux qui étaient présents. C’est le Saint Sang de notre
Rédempteur qui a été répandu, et Lui-même en tant que Souverain Sacrificateur “avec son propre sang, est entré
une fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle” (Héb. 9.12). Plus loin, au verset 14,
il nous est encore dit: “Combien
plus le sang de Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu
sans tache, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, pour que vous
serviez le Dieu vivant!”.
Il n’est rien écrit d’une transformation du pain et du vin. Quand
le Seigneur dit en tenant le pain dans Sa main: “Ceci est mon corps” (Mat. 26.26), le pain est déjà prêt et
n’a plus besoin d’être transformé au moyen d’une cérémonie ou du tintement
d’une clochette. Lorsque le Seigneur dit: “Ceci
est mon sang…”, c’est donc bien cela et cela n’a pas davantage besoin
d’être transformé pour le devenir. Il est parfaitement évident que le Seigneur
n’a pas littéralement donné aux Siens la chair de Son corps terrestre, ni Son
Sang, mais qu’il s’agit ici d’une représentation symbolique.
Il n’est pas davantage mentionné dans les Saintes Ecritures qu’à
chaque fois Christ, dans la Cène, Se sacrifie à nouveau pour les vivants et
même pour les morts, et qu’Il devient Lui-même Seigneur Dieu dans l’hostie que
les hommes mangent ensuite. (Quelle pensée horrible!) Naturellement que les
Saintes Ecritures ne font pas mention de cela, et ce sont là des affirmations
en contradiction directe avec l’enseignement de Christ: “… mais celui-ci, ayant offert un seul sacrifice pour les péchés… Car, par
une seule offrande, il a rendu parfaits à
perpétuité ceux qui sont sanctifiés… C’est ici l’alliance que j’établirai pour
eux après ces jours-là, dit le Seigneur… Et je ne me souviendrai plus jamais de
leurs péchés, ni de leurs iniquités. Or, là où il y a rémission de ces choses, il n’y a plus d’offrande pour le péché”(Héb.
10.12-18).
Celui qui lit plus loin dans ce chapitre y trouve exprimée la
pensée de l’historique du salut: que, par le moyen du Sang de Jésus, ce salut
nous donne une libre entrée dans le Sanctuaire céleste par le chemin nouveau et
vivant. Ce qui est arrivé à Golgotha l’a été une fois pour toutes et cette
oeuvre a force de loi pour tous ceux qui, par la foi en Jésus-Christ, reçoivent
le pardon de leurs péchés et la vie éternelle. La Bible dit: “Et comme il est réservé aux hommes
de mourir une fois, et après cela le jugement, ainsi le Christ aussi, ayant été
offert une fois pour porter les péchés de plusieurs,
apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui l’attendent” (Héb. 9.27,28). Christ ne s’offre pas
chaque jour des millions de fois. C’est quelque chose d’impossible et
d’entièrement non biblique.
La notion catholique de “transsubstantiation” et de “sacrifice de
la messe” devrait, dans la pensée catholique, exprimer le fait que les
substances, le pain et le vin, seraient véritablement transformées en Corps et
en Sang de Christ, et celles-ci seraient chaque fois à nouveau sacrifiées, puis
mangées et bues. Si la chose arrivait réellement ainsi, ce serait terrible, et
cela non seulement pour les végétariens! Mais la transsubstantiation n’existe
pas car cela n’a pas été promis par l’Ecriture, et une telle superstition n’a
pas non plus existé dans le christianisme primitif des premiers siècles.
Singulièrement il ne se trouve, dans la “tabernacle” des catholiques, que
l’hostie seule, que le prêtre va placer sur la langue du participant. Le vin,
c’est lui, le prêtre, qui le boit ensuite pour tous. Et tout ce qui accompagne
cela, les clochettes de l’autel, l’encens, le cri de “Sanctus, sanctus,
sanctus!” ainsi que la génuflexion devant le “tabernacle” et l’adoration qui y
est faite: tout cela est complètement étranger à l’Eglise de Jésus-Christ.
L’Eglise primitive célébrait le Souper du Seigneur de la manière
la plus simple. On l’appelait “la fraction du pain”, et cela avait lieu ici et
là dans les maisons. “Et ils
persévéraient dans la doctrine et la
communion des apôtres, dans
la fraction du pain et les prières” (Actes
2.42). Les ordonnances que l’apôtre Paul donne dans 1 Corinthiens 10 et 11 sont
très importantes: “Je parle
comme à des personnes intelligentes: jugez vous-mêmes de ce que je dis. La
coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion du sang de Christ? Le pain que nous
rompons, n’est-il pas la
communion du corps de Christ?
Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous
participons tous à un seul et même pain” (1
Cor. 10.15-17). Quel clair témoignage!
Aujourd’hui encore, toute Eglise biblique célèbre le Souper du
Seigneur tel qu’il a été établi et pratiqué dans l’Eglise primitive: il s’agit
d’un pain cuit, fait de farine de blé et évidemment sans levain, préparé
proportionnellement au nombre de participants. Le berger de l’église locale
élève le pain, pour lequel il remercie le Seigneur, puis il le bénit au Nom du
Seigneur. Ensuite ce pain est rompu et distribué par les anciens aux
participants, et chacun en prend un morceau, car l’ensemble des membres de l’Eglise
forme le Corps de Christ. Le pain doit représenter l’unité du Corps,
c’est-à-dire de l’Eglise, alors que ce qui a été brisé en menus morceaux
représente les divers membres du Corps, comme cela est exprimé dans 1
Corinthiens 10.17. Pendant ce Repas, les véritables croyants faisant partie du
Corps de Christ ont, dans une sainte crainte de Dieu, une communion toute
particulière avec le Seigneur, l’Agneau de Dieu qui mourut pour eux, et
également les uns avec les autres. Le pain ayant été partagé entre tous, la
coupe est élevée à son tour et bénie, après qu’on ait remercié le Seigneur pour
le rappel de ce Sang précieux versé à Golgotha. Ensuite, la coupe est présentée
à chacun pour qu’il en boive. Comme l’apôtre l’a exposé, c’est la coupe de
bénédiction et de communion des croyants, lesquels constituent la troupe des
rachetés par le Sang qui ont été crucifiés avec Christ et sont ressuscités avec
Lui.
Au chapitre 11 de l’épître aux Corinthiens, Paul met l’accent sur
le fait qu’il a reçu du Seigneur ce qu’il nous a laissé en partage: “… c’est que le Seigneur Jésus, la
nuit qu’il fut livré, prit du pain, et après avoir rendu grâces, il le rompit
et dit: Ceci est mon corps, qui est pour vous; faites ceci en mémoire de moi” (1 Cor. 11.23,24). Il est très important
de noter qu’il n’est pas seulement dit ici: “Ceci est mon corps”, mais bien:
“Ceci est mon corps, qui est pour vous”. En fait, avec Son corps de chair
(littéralement parlant), Il est ressuscité et s’en est allé au Ciel. Pour
recevoir la clarté, nous devons autant que possible y ajouter beaucoup de
passages bibliques qui concernent et traitent du même thème. Il s’agit de la
Vie divine qui se trouvait ici sur terre dans le Sang divin. “En elle était la vie, et la vie
était la lumière des hommes” (Jean
1.4). “Et c’est ici le
témoignage: que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son
Fils: Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas
la vie” (1 Jean 5.11,12).
“Car l’âme de la chair est dans le sang; et moi je vous l’ai donné
sur l’autel, pour faire propitiation pour vos âmes; car c’est le sang qui fait
propitiation pour l’âme. C’est pourquoi j’ai dit aux fils d’Israël: Personne
d’entre vous ne mangera du sang, et l’étranger qui séjourne au milieu de vous
ne mangera pas de sang” (Lév. 17.11,12). Donc il
ne s’agit pas du sang en tant que composé chimique, mais de la Vie de Dieu
(existant en Jésus pendant Sa présence sous une forme humaine) qui devrait
venir maintenant en tous les rachetés qui ont été réconciliés avec Dieu par le
Sang précieux. En transmettant cette pensée, nous ne devrions pas perdre de vue
ceci: que celui qui a part au Sang versé, prend en Lui la Vie qui s’y trouve.
Comme la Vie de Dieu était en Christ, il s’agit ici de la Vie éternelle. C’est
la pensée principale qui, dans les Saintes Ecritures, est énoncée dans la
proclamation de l’Evangile ainsi que dans le Souper du Seigneur.
Au verset 12 de Lévitique 17 il est expressément interdit de
manger du sang, et il en est de même ultérieurement dans la Nouvelle Alliance,
selon qu’il l’a été ordonné dans Actes 15.29. Si le vin dans la coupe était
véritablement changé en sang, les croyants, en connaissance de cause, agiraient
en contradiction avec les ordonnances de Dieu. En cela aussi nous avons besoin
de la compréhension spirituelle. Lors du Souper du Seigneur il ne s’agit pas
d’une transformation de substances, lesquelles ne sont là que comme un symbole
visible exprimant le sens et le but divins, mais ici il s’agit bien davantage
de mettre clairement devant nos yeux le fait que par la foi en l’expiation et
en la délivrance pleinement accomplies à la Croix nous avons reçu en nous la
Vie de Christ.
Notre Rédempteur dit: “Moi,
je suis le pain vivant qui est descendu du ciel: Si quelqu’un mange de ce pain
il vivra éternellement; or le pain aussi que je donnerai, c’est ma chair,
laquelle je donnerai pour la vie du monde… Comme le Père qui est vivant m’a
envoyé, et que moi, je vis à cause du Père, de même celui qui me mangera,
celui-là aussi vivra à cause de moi” (Jean
6.51,57).
En rapport avec la soi-disant “transsubstantiation”, il serait bon
que chacun relise de quelle manière eut lieu le premier miracle que Jésus fit à
Cana en Galilée. Il transforma l’eau en vin, et le maître d’hôtel lui-même fut
étonné de l’excellence de la qualité de ce vin (Jean 2). Ce vin qui provenait
de l’eau était bien meilleur que le vin qui avait été distribué auparavant. Les
gens ne buvaient pas de l’eau en faisant semblant de croire que c’était du vin.
Non, au contraire, ils buvaient du vrai vin. Mais jusqu’aujourd’hui, pas une
seule personne mangeant l’hostie n’a pu remarquer que celle-ci aurait été
changée en viande. En fait, cette pratique n’est rien d’autre qu’un culte du
mystère, et cela n’a rien à voir avec le christianisme.
D’une part, le pain de ce Souper symbolise le corps de Christ qui
a été offert en sacrifice, et d’autre part il symbolise l’Eglise, le Corps de
Christ qui, selon 1 Corinthiens 10.15-17, est clairement visible. L’accent est
mis sur: “Faites ceci en mémoire de moi. De même il
prit la coupe aussi, après le souper, en disant: Cette coupe est la nouvelle
alliance en mon sang: faites ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi” (1 Cor. 11.24,25). Celui qui mange le
pain y trouve le goût du pain; celui qui boit le vin y trouve le goût du vin.
C’est la pure vérité. Le Seigneur est ressuscité corporellement et est monté au
Ciel. Personne n’a le pouvoir ici sur terre de faire, d’un gâteau, Son Corps.
D’ailleurs il ne s’agit pas du tout de cela, mais bien de la Vie de Dieu qui se
trouvait dans l’Agneau de Dieu et que nous devons recevoir en nous: “Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en
son nom” (Jean 1.12). Ceci ne
peut être dit d’une manière plus claire et nette.
La coupe représente la Nouvelle Alliance qui, par le Sang de
l’Agneau sacrifié, a acquis force de loi. Ce ne sont pas le pain et le vin qui
doivent être changés pour être faits Christ mais c’est le vieil homme qui doit
être transformé en un nouvel homme, et cela en vertu de la puissance de
rédemption, par la Parole, le Sang et l’Esprit du Seigneur. Quiconque a fait
une telle expérience biblique peut prendre part au Souper du Seigneur (de la
juste manière). Ce Repas commémoratif a été établi de manière à perpétuer
jusqu’à la fin du temps de la grâce le souvenir de l’action de notre salut. “Car toutes les fois que vous
mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur
jusqu’à ce qu’il vienne”. Remarquez bien qu’il n’est pas dit: “Chaque fois
que vous mangez cette chair” mais bien: “…
toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe”. Ce
n’est que ce qui a été versé dans la coupe qui peut être bu. La pratique de
l’église romaine se trouve hors de la volonté de Dieu et de Sa Parole. La
controverse au sujet de la notion “cela signifie” ou “c’est ceci” était somme
toute inutile. Il n’y a pas lieu de philosopher à ce sujet. Ce thème aussi doit
être considéré du point de vue de Dieu et c’est également ainsi qu’il doit être
traité et compris.
Les Saintes Ecritures parlent souvent en images et en paraboles
sans que la chose même apparaisse à la surface. C’est ainsi que Dieu l’a voulu
afin que les plus profonds mystères de Sa Parole et de Son conseil soient
révélés par Son Esprit seul et qu’ils soient amenés à la lumière. C’est
seulement lorsque nous avons reçu la compréhension de ce en quoi consista
réellement la chute dans le jardin d’Eden, qu’alors nous pouvons être éclairés
sur le sens et la portée, pour l’homme, de la possibilité qu’il a d’être
soustrait aux conséquences de cette chute par la rédemption qui eut lieu
ensuite. Déjà rien que la notion de “chute” fait entrevoir ce qui s’est passé.
La vocation attribuée par Dieu à l’homme était celle de régner sur
la terre. C’est par la chute qu’il a perdu cette position élevée. Seule la
chute, dans laquelle les premiers hommes sont tombés sous la puissance de
Satan, explique la raison pour laquelle le prince de ce monde a pu, à partir de
cet instant, exercer sa domination sur les hommes ainsi que sur toute la terre.
L’ennemi s’est introduit dans l’humanité au moyen du serpent. Personne ne peut
dire combien de temps Adam et Eve ont vécu avec Dieu dans une communion sans
mélange. Ils ne connaissaient aucune douleur, aucune peine, aucune larme; il
n’y avait point de maladie, point de mort. Ils jouissaient du fait d’être en
sécurité dans le Paradis, et ils vivaient avec le Seigneur Dieu dans une divine
harmonie. L’Eternel les visitait au frais du jour; c’était le Ciel sur la
terre. Lors du rétablissement de toutes choses il en sera de nouveau ainsi. “Voici, l’habitation de Dieu est
avec les hommes, et il habitera avec eux; et ils seront son peuple, et Dieu
lui-même sera avec eux, leur Dieu” (Apoc.
21.3).
Le chérubin Lucifer, qui s’était élevé dans les cieux et en avait
ensuite été précipité, commença dès lors, en tant qu’ennemi déclaré de Dieu,
son oeuvre de destruction sur la terre. Son but était déjà de séparer les
hommes, créés à l’image de Dieu, de la communion avec leur Seigneur, et de les
précipiter dans la perdition et dans la mort. Conformément à Ezéchiel 28.12-17
il se trouvait déjà dans le jardin d’Eden avant la chute. Dans le texte
mentionné, Dieu s’adresse directement par le prophète à Satan dans le roi de
Tyr. Les Saintes Ecritures témoignent que Satan peut prendre possession aussi
bien des hommes que des animaux. Notre Seigneur chassa les mauvais esprits de
beaucoup de personnes possédées par des démons (Mat. 4.24). Il nous est
rapporté dans Marc 5.9 que l’esprit méchant parla personnellement par la bouche
du possédé: “Et il lui
demanda: Quel est ton nom? Il lui dit: J’ai nom Légion, car nous sommes
plusieurs”. Cet homme n’était pas seulement dominé par Satan mais encore
par beaucoup d’esprits méchants.
Dans le jardin d’Eden il y avait beaucoup d’arbres naturels, et
aussi l’Arbre de la Vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal; cependant lors de
la chute il s’agissait de bien plus que de manger un fruit naturel; c’est comme
cela uniquement que la chute commença. D’ailleurs, dans Genèse 3, il n’est pas
dit qu’une pomme aurait été mangée mais bien qu’un fruit a été mangé. Lisons
dans Genèse 3.17: “Et les yeux
de tous deux furent ouverts, et ils connurent qu’ils étaient nus; et ils
cousirent ensemble des feuilles de figuier et s’en firent des ceintures”.
Quelque chose de terrible était arrivé, qui les conduisit à cacher la honte de
leur nudité physique par un assemblage de feuilles de figuier. Ils ne se
bandèrent pas les yeux ni ne se couvrirent la bouche, mais au contraire c’est
la partie inférieure de leur corps qu’ils couvrirent avec des ceintures qu’ils
se firent.
Dans la relation de l’événement survenu dans le jardin d’Eden, il
est question d’une “convoitise des yeux”, du fait “d’être séduite” et ainsi de
suite. Chaque homme et chaque femme saura bien en quoi consiste la tentation
par la convoitise des yeux, de la pensée et de la chair. Nous devons aussi
considérer la propre déclaration d’Eve: “Le
serpent m’a séduite” (v. 13).
La femme de Potiphar, l’officier du Pharaon, vit que Joseph était beau de
taille et de visage, “… et il
arriva, après ces choses, que la femme de son seigneur leva ses yeux sur
Joseph; et elle dit: Couche avec moi” (Gen.
39.7). Plus tard, pour le diffamer, elle dit: “…
il est venu vers moi pour coucher avec moi” (v. 14). Lorsqu’une jeune fille ou un
jeune homme a été séduit, il ne s’est certainement pas agi de “manger une
glace” ou de “boire un lait frappé”.
Dans Exode 22.15 la notion de “séduction” est exprimée de façon
plus précise: “Et si un homme
séduit une vierge non fiancée, et couche avec elle…”. Paul savait ce qui
s’était passé dans le jardin d’Eden, sinon dans sa préoccupation à l’égard de
l’Eglise, il n’aurait pas écrit: “Mais
je crains que, en quelque manière, comme le serpent séduisit Eve par sa ruse,
ainsi vos pensées ne soient corrompues et détournées de la simplicité quant au
Christ” (2 Cor. 11.2,3).
L’apôtre écrit, en rapport avec la chute: “Et
Adam n’a pas été séduit, mais la femme, séduite, s’est rendue coupable de
transgression” (1 Tim. 2.14 —
Segond).
Après la chute de l’homme dans le péché, l’Eternel Dieu dit à Eve,
directement après son acte: “Je
rendrai très grandes tes souffrances et ta grossesse; en travail tu enfanteras
des enfants…” (Gen. 3.16). Il
ressort clairement de ces paroles, la réalité de ce qui s’était passé. Eve ne
devrait pas désormais manger dans les douleurs, ce qui aurait été logique dans
le cas où le péché aurait été commis seulement par la bouche. Jusqu’aujourd’hui
il n’existe aucune femme qui en mangeant un fruit aurait eu des enfants.
L’Eternel Dieu savait exactement ce qui s’était passé et de quelle manière Il
devait punir. C’est pourquoi aujourd’hui encore dans le monde entier, comme le
Seigneur l’a dit, toute femme, dans des conditions normales, met au monde ses
enfants dans la douleur en souvenir de la chute.
Celui qui s’arrête encore à cette parole: “Le serpent m’a séduite, et j’en ai
mangé”, devrait lire Proverbes 30.20: “Tel
est le chemin de la femme adultère; elle mange et s’essuie la bouche, et dit:
Je n’ai point commis d’iniquité”.
L’Eternel Dieu maudit le serpent et dit: “Parce que tu as fait cela, tu es
maudit par-dessus tout le bétail et par-dessus toutes les bêtes des champs; tu
marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie” (Gen. 3.14). Jusqu’à ce moment-là le
serpent se tenait debout, sinon ce jugement n’aurait eu aucun sens. Mais le
verset suivant est très important: “Et
je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa semence.
Elle te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon” (v. 15). Selon le témoignage de
l’Eternel Dieu, il est question ici de deux semences: l’une est la semence du
serpent, l’autre est la semence de la femme. Dans toutes l’Ecriture Sainte le
mot “semence” veut dire “postérité”.
Le diable, quant à lui, ne peut ni engendrer ni créer; il est un
esprit déchu et sans sexe. C’est pour cela qu’il se servit d’une bête,
laquelle, à l’époque, se trouvait être la plus proche de l’homme et pouvait
même parler. Comme nous pouvons le voir au chapitre 3 de la Genèse, le serpent
eut une véritable conversation avec Eve. Nous trouvons là aussi bien les
questions que les réponses échangées entre eux; l’argumentation toute entière
nous y est rapportée. Ce n’est qu’après la malédiction que le serpent devint un
reptile et qu’il perdit sa forme primitive (Gen. 3.14).
Dans le jardin d’Eden la conversation commença par la question
bien connue: “Dieu a-t-il
réellement dit?”. Aujourd’hui encore, le serpent ancien utilise la même
méthode: semer le doute dans les pensées de l’homme à l’égard de la Parole de
Dieu. Après cela, le serpent prit Eve dans ses filets en faisant valoir des
arguments au sujet de la Parole de Dieu et il tordit magistralement cette
Parole. Puis vint ensuite le grand mensonge: “Vous
ne mourrez point, certainement… vos yeux seront ouverts, et vous serez comme
Dieu” (Gen. 3.4,5). C’était
une parole agréable et Eve tomba dans le piège. A quoi serviraient ensuite les
termes: “vos yeux seront ouverts”, et “connaissant le bien et le mal”, alors
qu’on se retrouvait séparé de Dieu, livré à la mort? Depuis lors, chaque homme
peut juger par lui-même ses actions et différencier le bon du mauvais, le
mensonge de la vérité et ainsi de suite. C’est pourquoi tous les hommes seront
responsables, au jour du jugement dernier et ils seront jugés d’après leurs
oeuvres.
Nous pouvons lire ainsi la parole de Genèse 3.1 dans le texte grec
de la Bible: “… ho Ophis”, que l’on devrait traduire par “l’ophidien” (en
français: le serpent). D’après les anciennes traditions hébraïques la chute n’a
été comprise que sous l’angle de l’acte sexuel. Un commentateur écrit: «…
l’ange, le cavalier du serpent, s’approcha d’Eve et elle devint enceinte et
enfanta Caïn» (F. Braun, Blicke ins Wort, S. 67).
Comme on le sait, la nature, le caractère et les particularités de
l’être humain sont des dispositions héréditaires qui se trouvent dans les
chromosomes. Leur transmission se fait par l’union des cellules lors de la
procréation. C’est de cette manière qu’est entrée dans l’humanité la nature
pécheresse du serpent (c’est-à-dire de Satan), ladite nature étant rebelle,
opposée à Dieu. Satan lui-même, qui avait entraîné l’humanité dans la mort par
la désobéissance et la transgression, disposait de la puissance de la mort, et
c’est pourquoi le Sauveur devait venir dans un corps de chair: “… afin que, par la mort, il rendît
impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable; et
qu’il délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute
leur vie, assujettis à la servitude” (Héb.
2.14,15). En remportant la victoire sur la mort, le Seigneur victorieusement
ressuscité a pris Lui-même l’une et l’autre choses: les clefs de la mort et
celles du séjour des morts (Apoc. 1.18).
Dieu avait donné cet ordre: “Fructifiez,
et multipliez…” (Gen. 1.28).
C’est Lui qui avait institué le mariage et avait uni le premier couple. Mais la
tragédie consiste dans la rupture de la première union, c’est-à-dire dans le
mélange catastrophique et mortel qui se produisit. Tous les êtres vivants
devaient s’apparier, s’unir l’un avec l’autre, et chaque genre devait se
multiplier selon son espèce.
Mais ici prend origine un être qui est le fruit d’un croisement, croisement
dont Dieu n’était pas responsable mais bien Satan au travers du serpent. Ce
mélange ne procédait pas de la création originelle. Le serpent trompa et
séduisit Eve, puis elle se donna ensuite à Adam. Cela, Dieu ne pouvait pas
l’accepter, car ce n’était pas conforme à Sa volonté originelle. Ce qui ne
provient pas de Sa volonté ne peut pas davantage se conformer à Sa volonté que
s’y soumettre.
Adam se trouva subitement placé devant la terrible évidence que sa
bien-aimée Eve, celle qui avait été prise de lui-même et qui lui avait été
confiée, n’était plus vierge! Elle s’était donnée au serpent, puis elle eut
immédiatement après cela ses premiers rapports sexuels avec Adam. C’est ainsi
que se produisit la chute de l’homme. De ces deux unions, qui eurent lieu peu
de temps l’une après l’autre, naquit de chacune d’elles un enfant: Caïn, puis
Abel.
Jusqu’au jours où nous vivons il arrive que naissent des “jumeaux”
engendrés par deux pères différents. Les deux cas les plus connus se sont
présentés en Suède et en France. A Stockholm, Madame Bjoerlen donna naissance
le même jour à un enfant négroïde, et à un enfant blond aux yeux bleus. Son
mari refusa d’assumer l’entretien de l’enfant qui ne venait visiblement pas de
lui. Lors des débats judiciaires, Madame Bjoerlen reconnut avoir eu des
rapports intimes avec un homme à la peau noire. Elle avait donc eu le même jour
des rapports sexuels aussi bien avec son mari qu’avec son amant. A Marseille,
Madame Duvalle mit au monde également un enfant blanc et un enfant noir.
Celui qui lit attentivement Genèse 3.15 constatera
qu’immédiatement après la chute déjà, l’Eternel Dieu parle de deux semences,
c’est-à-dire de la postérité du serpent et de celle de la femme. Déjà au
commencement il n’y eut pas que deux lignées naturelles mais aussi deux lignées
spirituelles.
En ce qui concerne Caïn, ni dans la généalogie de l’Ancien
Testament ni dans celle du Nouveau Testament il n’est cité comme fils d’Adam.
Pareillement Adam n’est jamais désigné comme étant le père de Caïn. C’est aussi
la raison pour laquelle Eve est en effet appelée “mère de lignées de tous les
vivants” (Gen. 3.20), alors qu’Adam, lui, n’est pas appelé le père de lignées
“de tous les vivants”. Si Caïn avait réellement été le premier-né d’Adam, on
lui aurait certainement accordé une attention toute particulière dans la
généalogie.
S’il est écrit dans Genèse 4.1 qu’Eve a dit, après avoir mis au
monde son premier enfant: “J’ai
acquis un homme avec l’Eternel!”, on doit bien se représenter qu’en ce
temps-là il n’y avait encore aucune sage-femme ni aucun médecin pour l’aider.
Les douleurs étaient fortes et Adam ne savait pas comment lui venir en aide.
C’est ainsi que dans la détresse de l’enfantement elle cria au Seigneur. Droit
après, au deuxième verset, il est dit: “Et
elle enfanta encore son frère Abel”. La traduction du rabbinat dit: “Elle continua et enfanta son frère
Abel”.
Visiblement, l’apôtre Jean connaissait aussi ce qui s’était passé
dans le jardin d’Eden car il écrit: “…
non comme Caïn qui était du méchant et tua son frère” (1 Jean 3.12). Par l’expression “du
méchant” dont, selon cette déclaration, Caïn était l’enfant, il est impossible
que l’apôtre Jean ait pu avoir Adam dans l’esprit. Jean écrit aux croyants: “Parce que vous avez vaincu le
méchant” (1 Jean 2.13,14).
Par “le méchant” Jean pense de nouveau à Satan qui, en Apocalypse 20.2, est
appelé le dragon, le serpent ancien et le diable. Nous pouvons apprendre, en
lisant les Saintes Ecritures, qui est le méchant, à savoir le contraire de Dieu
qui, Lui seul, est “bon”. Dans le “Notre Père” il est dit: “Et ne nous induis pas en
tentation, mais délivre-nous du mal (ou:
du malin)” (Mat. 6.13).
Satan, l’adversaire de Dieu est le méchant, le mauvais, c’est-à-dire celui qui
se trouve à l’origine de tout ce qui est contre Dieu.
Caïn était plein d’envie et de jalousie; il fut le premier
homicide et meurtrier. Satan est meurtrier dès le commencement (Jean 8.44). Ce
n’est pas dans le Ciel qu’il commis ce meurtre mais sur la terre. Ainsi il est
exclu que Caïn soit issu d’Adam car lui, bien sûr, avait été créé à l’image du
Dieu Saint. Rien de méchant ne peut provenir de Dieu. Parce que Satan, en
collaboration avec le serpent, est entré directement dans la race humaine et
l’a entraînée dans la perdition et dans la mort, il était nécessaire que Dieu
Lui-même vienne dans la chair pour nous racheter du pouvoir de Satan. Lorsque
les rachetés entreront dans leur héritage ils posséderont la terre comme Dieu
l’avait voulu à l’origine, et ils seront placés à nouveau dans leur position de
prédestinés.
Selon Jude 14, Enoch était le septième depuis Adam. Caïn ne compte
pas, et Abel fut tué avant d’avoir une descendance. C’est pourquoi la
généalogie passe directement d’Adam à Seth et c’est ainsi que sur ce point
également la Parole est parfaite: Adam, Seth, Enos, Caïnan, Maléléel, Jared,
Enoch (Gen. 5.5-18; Luc 3.37).
De même que les douleurs de la femme en couches lui rappellent la
rupture originelle et la chute, ainsi la circoncision devait rappeler la même
chose à l’homme. Lorsque Dieu fit une alliance avec Abraham et sa postérité, Il
exigea la circoncision en disant: “C’est
ici mon alliance, que vous garderez entre moi et vous et ta semence après toi:
que tout mâle d’entre vous soit circoncis” (Gen. 17.10). La circoncision fut
déclarée être le signe d’une alliance éternelle. Quiconque ne voulait pas se
laisser circoncire devait être retranché du peuple, parce qu’il rompait pour sa
part l’alliance de Dieu (v. 18). Lorsque Moïse avait omis de faire circoncire
son fils, le Seigneur voulut faire mourir Moïse: “Et Séphora prit une pierre
tranchante et coupa le prépuce de son fils, et le jeta à ses pieds, et dit:
Certes tu m’es un époux de sang!” (Ex.
4.25).
Dans Matthieu 13 le Seigneur a parlé clairement et sans ambiguïté
de deux semences, ou “lignées”, spirituelles: “Celui
qui sème la bonne semence, c’est le Fils de l’homme; et le champ, c’est le
monde; et la bonne semence, ce sont les fils du royaume; et l’ivraie, ce sont
les fils du méchant” (Mat.
13.37,38). Aux hommes endurcis et dominés par le méchant, Jésus dit: “Vous, vous avez pour père le
diable, et vous voulez faire les convoitises de votre père. Lui a été meurtrier
dès le commencement et il n’a pas persévéré dans la vérité, car il n’y a pas de
vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car
il est menteur, et le père du mensonge” (Jean
8.44).
La semence du serpent fut tout autant une réalité que ne le fut la
semence de la femme. La semence du serpent était Caïn, alors que la Semence de
la femme fut Christ. Paul saisit cette pensée et il écrit dans Galates 3 au
sujet de la Semence promise: “…
et à ta semence, qui est Christ” (v.
16). Christ est: “la semence à
laquelle la promesse est faite” (v.
19). Nous pouvons lire ceci dans l’Ancien Testament: “S’il livre son âme en sacrifice pour
le péché, il verra une semence” (Es.
53.10). Chaque semence produit selon son espèce, c’est une loi de Dieu. C’est
là que s’éclaire également le mot inimitié: “Et
je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa semence” (Gen. 3.15). Satan est venu dans
l’humanité à l’aide du serpent pour détruire l’ordre divin. C’est pourquoi Dieu
devait Lui aussi venir dans l’humanité par procréation pour mettre à mort et
abolir l’inimitié (Eph. 2.13-16). C’est dans le corps de Sa chair que notre Seigneur
a accompli la rédemption afin de pouvoir faire de nouveau Sa demeure dans les
rachetés. Il les a arrachés à l’influence de Satan et les a transportés dans le
Royaume de Dieu. Dieu a vaincu toute la puissance de l’adversaire et a triomphé
d’elle en Christ (Col. 2.15).
Parce que Satan s’est infiltré dans la chair humaine et s’est
introduit de cette manière dans le sang des hommes, Dieu devait participer à
notre chair et à notre sang sous la forme humaine de Fils. Il en allait de
notre vie, du salut de notre âme, et c’est pourquoi la réconciliation et la
rédemption ne sont possibles qu’au travers du Sang de l’Agneau de Dieu. Dans
les mains de notre Rédempteur ne coulait pas du sang juif, mais bien un pur et
saint Sang de nature Divine dans Lequel se trouvait la Vie Divine.
Il n’y a pas eu évolution, comme les savants pensent l’établir par
les divers crânes et squelettes qu’ils ont trouvés, mais au contraire il y a
diverses espèces qui peuvent aussi fortement se différencier extérieurement
l’une de l’autre. Même la chair était “une autre chair”, comme le dit Jude 7.
Paul écrit dans 1 Corinthiens 15.39:“Toute chair n’est pas la même chair;
mais autre est celle des hommes, autre la chair des bêtes…”.
C’est là que se trouve le chaînon manquant de l’histoire de
l’humanité, connu sous l’appellation anglaise “the missing link”, (c’est-à-dire
“forme intermédiaire disparue”) et que les hommes de science recherchent encore
aujourd’hui. C’est à cause des diverses formes de crânes et de squelettes que
l’on sait qu’un genre d’êtres a existé. Les chercheurs n’ont encore trouvé
aucune réponse à ce sujet et ils poursuivent toujours leurs investigations. De
tels mystères ne trouvent réellement leur réponse que dans ce Livre mystérieux
qu’est la Bible.
L’une des espèces humaines provenait du mélange qu’il y eut entre
Eve et le serpent: c’était la lignée de Caïn car il avait épousé une fille
d’Adam. L’autre espèce était constituée des descendants d’Adam et d’Eve au-delà
de Seth, lequel avait épousé sa propre soeur, car Adam et Eve eurent beaucoup
de fils et de filles: “Et les
jours d’Adam, après qu’il eut engendré Seth, furent 800 ans; et il engendra des
fils et des filles. Et tous les jours qu’Adam vécut furent 930 ans; et il
mourut” (Gen. 5.4,5). Plus
tard apparut encore une autre espèce, à savoir celle qui était issue du mélange
des deux lignées. Les descendants de Caïn, appelés dans la Bible “les enfants des hommes”,
avaient encore un peu d’attraction qu’avait Lucifer. Lorsque les hommes de la
lignée de Seth, “les fils de
Dieu”. “… virent les
filles des hommes, qu’elles étaient belles, ils se prirent des femmes d’entre
toutes celles qu’ils choisirent” (Gen.
6.2). C’est à cause de ce croisement que Dieu décida de mettre fin à la race
humaine, car le Messie devait, quant à la chair, provenir d’une lignée pure.
C’est pourquoi, depuis le déluge, il n’y eut plus qu’une lignée naturelle,
celle qui remonte à Adam. Des trois fils de Noé: Sem, Cham et Japhet provient
toute la race humaine actuelle recouvrant la face de la terre (Gen. 9.18,19;
Actes 17.26).
Mais quant aux deux lignées spirituelles, elles se retrouveront
jusqu’à la fin dans tous les peuples. Ce n’est qu’à l’Eternel Dieu qu’il
appartient de déterminer pour chacun le qui, le pourquoi et le comment.
Cependant il est permis de recommander à chacun en particulier de s’éprouver
soi-même en considérant ceci: Quiconque écoute la Parole sortie de la bouche de
l’Eternel, La croit et agit en conséquence, celui-là devrait être de la
Semence-Parole et de l’Esprit de Dieu. Quiconque repousse intérieurement la
Parole et parle contre Elle, n’a vraiment rien de commun avec le Seigneur. En
tout cas, c’est ce qui ressort de son propre comportement. Bien entendu, c’est
encore jour de grâce et celui qui le veut peut se convertir au Seigneur Jésus,
Le croire et Le suivre.
Du sommet d’une très haute montagne, Satan montra à notre Seigneur
tous les royaumes du monde avec leur gloire et il Lui dit: “Je te donnerai toutes ces choses,
si, te prosternant, tu me rends hommage” (Mat.
4.8,9). Notre Sauveur savait qu’Il allait verser Son Sang sur la terre pour la
rédemption et le rachat de ceux qui étaient destinés à la Vie éternelle. En
tant que propriétaire originel le Seigneur renvoya le tentateur, Satan. Le
psalmiste avait déjà dit: “Lève-toi,
ô Dieu! Juge la terre; car tu hériteras toutes les nations” (Ps. 82.8). L’apôtre Paul exprime ce
fait par ces paroles: “Et si
nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers; héritiers de Dieu,
cohéritiers de Christ; si du moins nous souffrons avec lui, afin que nous
soyons aussi glorifiés avec lui” (Rom.
8.17). C’est à la fin de cet âge que cela s’accomplira. Nous avons le privilège
de vivre dans un temps où tous les mystères des Ecritures ont été dévoilés, et
ce qui s’est passé au jardin d’Eden en fait aussi partie.
La condamnation de l’homme rendait sa justification nécessaire. La
pensée qu’exprime la justification lors d’un jugement est qu’elle annule l’état
de fait d’une accusation. La justification ne produit pas un acquittement par
manque de preuves, mais elle signifie que l’accusé n’est aucunement coupable et
que l’inculpation portée contre lui avait été levée. Alors celui qui est
traduit en justice n’a commis aucun délit, il s’est présenté uniquement à cause
d’un accusateur, lequel n’avait rien pu faire parce qu’il ne pouvait rien
prouver qui fût répréhensible contre lui. La plainte étant retirée, le
procurateur a dû clore l’acte d’accusation parce que les poursuites avaient
cessé.
Les deux choses sont bien-fondées: d’une part l’homme s’est rendu
coupable envers Dieu, et c’est pourquoi il a besoin de pardon. La
justification, dans la pensée divine, constitue l’autre part: Dieu voit en
Christ l’homme auquel Il a pardonné les péchés comme s’il n’avait jamais péché.
Un proverbe de ce monde dit: “Pardonné, oui, mais non oublié”. Même si nous
nous pardonnons les uns les autres de tout notre coeur, il arrive cependant que
souvent nous nous rappelons ce qui s’est passé. Auprès de Dieu c’est différent.
Il a pardonné les péchés et ne se souvient plus. Personne n’a le droit de
ressortir de la vie d’un homme les choses dont Dieu l’a justifié. Celui qui le
fait est coupable et annule pour lui-même le pardon et la justification divine.
Puisque l’homme est né dans cet état de péché en dehors de sa propre
volonté, Dieu a pris sur Lui la juste condamnation qu’Il avait dû prononcer
dans Sa justice au moyen de Sa loi, et Il a accompli Lui-même une pleine
justification des hommes par l’expiation réalisée dans le Fils. “Mais il a été blessé pour nos
transgressions, il a été meurtri pour nos iniquités; le châtiment de notre paix
a été sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris” (Es. 53.5).
Dans l’épître à l’Eglise de Rome, l’apôtre Paul a abondamment
enseigné la justification biblique, et il nous l’a montrée telle qu’elle nous
est accordée et que nous pouvons l’expérimenter. Il est écrit en rapport avec
l’évangile de Jésus-Christ: “Car
je n’ai pas honte de l’évangile, car il est la puissance de Dieu en salut à
quiconque croit, et aux Juifs premièrement, et aux Grecs. Car la justice de Dieu y est révélée sur le principe de la
foi pour la foi, selon qu’il est écrit: Or le juste vivra de foi”(Rom. 1.16,17).
Non seulement Dieu nous a sauvés de la mort et de la perdition,
mais Il a pleinement justifié l’homme et lui a restitué sa justice divine. La
justification de l’homme par ses propres oeuvres qui proviennent de ses efforts
personnels n’est plus nécessaire puisque la justice de Dieu lui a été accordée.
La propre justice est sans valeur devant Dieu, et elle peut être pour nous le
plus grand obstacle. Il est écrit: “C’est
pourquoi nulle chair ne sera justifiée devant lui par des oeuvres de loi…” (Rom. 3.20).
Par l’action souveraine de Dieu l’homme a été retiré de l’état de
perdition auquel il était condamné, et il a été ramené à sa position originelle
devant Dieu. C’est là qu’est le point central de l’Evangile de Jésus-Christ.
Dieu ne nous a pas seulement pardonné, Il nous a aussi justifiés et nous a même
donné Sa propre justice divine.“… la justice,
dis-je, de Dieu par la foi en Jésus Christ envers
tous, et sur tous ceux qui croient; car il n’y a pas de différence, car tous
ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu, étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la
rédemption qui est dans le Christ Jésus” (Rom.
3.22-24).
Il ne reste ici aucune place pour une oeuvre personnelle qui
puisse conduire à une propre justification. Nous avons à donner au Message
divin, à l’Evangile de Jésus-Christ, la place qui lui revient. C’est là, en
fait, le Message du salut qui libère et rend heureux et qui doit être claironné
dans le monde entier. L’humanité a été réconciliée avec Dieu. “… afin de montrer, dis-je, sa
justice dans le temps présent, en sorte qu’il soit juste, et justifiant celui qui est de la foi de Jésus” (Rom. 3.26). Ce n’est pas la foi en un
fondateur de religion ou en une confession qui produit cette justification
divine, mais bien la foi en Jésus en qui Dieu et l’homme se sont rencontrés et
réconciliés. Les oeuvres pieuses ne comptent pas: “Car nous concluons que l’homme est justifié par la foi, sans oeuvres de loi” (Rom. 3.28).
Manifestement, Paul avait été tellement saisi par la pensée de la
justification qu’il a éclairé ce thème sous tous ses aspects. Du chapitre 3 au
chapitre 8 des Romains nous trouvons une introduction approfondie au plan de
salut de Dieu. Chacun n’a besoin de prendre, dans la foi, que ce que Dieu a
donné, et de Le remercier pour cela. Quiconque veut acquérir cette justice par
ses propres oeuvres ne pourra jamais reconnaître, dans sa véritable et pleine
signification, l’oeuvre parfaitement achevée de Dieu. Ce que l’on fait soi-même
nous empêche de voir ce que Dieu a réellement fait. “Mais à celui qui ne fait pas des
oeuvres, mais qui croit en celui quijustifie l’impie, sa foi lui est comptée à
justice” (Rom. 4.5).
Une leçon d’intérêt vital nous est donnée par l’exemple d’Abraham,
à savoir que celui à qui Dieu a parlé, et qui a reçu la parole de promesse, ne
regarde plus à lui-même ni aux circonstances qui l’environnent, mais il croit
de tout son coeur ce que Dieu a dit. Bien que les choses promises ne soient pas
encore présentes, il les voit déjà et en donne gloire à Dieu, vivant dans la
certitude de la foi, c’est-à-dire dans une ferme conviction que Dieu réalise ce
qu’Il a promis.
Dans Romains 5.1, l’apôtre poursuit en disant: “Ayant donc été justifiés sur le
principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus
Christ”. Il montre que, par la foi, nous avons accès à notre position de
grâce actuelle, que nous pouvons nous glorifier dans l’espérance de la gloire
de Dieu, et cela même dans le besoin et les tribulations. Puis il revient à ce
qui est le point central de la justification: “Beaucoup
plutôt donc, ayant été maintenant justifiés par son sang, serons-nous sauvés de la
colère par lui” (Rom. 5.9).
Il fait ressortir sans cesse de quoi il s’agit: non d’une foi en n’importe
quoi, mais bien de la foi en Celui qui a été crucifié, Jésus-Christ, ainsi
qu’en Son saint et précieux Sang répandu pour notre rédemption pleinement
accomplie.
L’apôtre résume le tout par ces paroles: “Ainsi donc, comme par une seule
faute les conséquences de cette faute furent envers tous les hommes en
condamnation, ainsi aussi par une seule justice les conséquences de cette
justice furent envers tous les hommes en justification de vie. Car comme par la
désobéissance d’un seul homme plusieurs ont été constitués pécheurs, ainsi
aussi par l’obéissance d’un seul, plusieurs seront constitués justes” (Rom. 5.18,19). Aussi certainement que
nous constatons que le décret de condamnation a touché tous les hommes depuis
Adam, ainsi devons-nous croire, d’autre part, que cette condamnation a été
enlevée, que nous avons trouvé grâce auprès de Dieu et avons été pleinement justifiés.
Au chapitre 6 des Romains nous est présenté de quelle manière nous
avons été identifiés avec Christ à la ressemblance de Sa mort, et comment nous
avons été crucifiés avec Lui, ensevelis avec Lui et ressuscités avec Lui pour
une vie nouvelle et divine.
Romains 7 montre l’homme dans toute son incapacité. Il se voit
trompé à cause du péché et ressent la dureté de la loi divine. Ce n’est que là
où existe une loi qu’une transgression peut être commise. Si, au Sinaï, la loi
n’avait pas été donnée avec tous ses commandements et interdictions, l’humanité
n’aurait pas su ce qui était juste aux yeux de Dieu. Ainsi le commandement a
été donné afin que l’homme prenne conscience de sa transgression. En
promulguant Sa loi, le juste Juge a prononcé la condamnation, et en venant
comme Sauveur, Il a fait en sorte que viennent la grâce et la miséricorde. “La miséricorde se glorifie
vis-à-vis du jugement” (Jacq.
2.13).
L’homme devient conscient de son esclavage, de la réalité de ce
qu’il est esclave de ses habitudes, de ses passions, etc., au point que son âme
s’écrie: “Car ce que je fais,
je ne le reconnais pas, car ce n’est pas ce que je veux, que je fais, mais ce
que je hais, je le pratique… car je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair,
il n’habite point de bien; car le vouloir est avec moi, mais accomplir le bien,
cela je ne le trouve pas … Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce
corps de mort?”(Rom. 7.15-24). Tout homme, s’il se convertit au Seigneur,
doit passer par ce processus intérieur sans lequel aucune conversion n’est
possible.
Après cela seulement vient ce qui est décrit au chapitre 8, et qui
est l’expérience d’une réalité divine. L’homme justifié par la foi en Christ et en Son oeuvre
de rédemption pleinement accomplie peut alors s’écrier: “Il n’y a donc maintenant aucune
condamnation pour ceux qui sont dans le christ Jésus!” (Rom. 8.1). Ils ont trouvé la paix
avec Dieu et sont entrés dans Son repos.
Satan, l’accusateur des frères (Apoc. 12.10), et ceux qui se
mettent à sa disposition, élèvent toujours à nouveau de nouvelles accusations
contre ceux qui sont devenus croyants et ont été justifiés. Paul prend aussi en
considération cet état de fait lorsqu’il dit: “Qui
intentera accusation contre les élus de Dieu? C’est Dieu quijustifie;
qui est celui qui condamne?” (Rom.
8.33).
La justification véritable ne se limite pas, en vérité, à un
traité doctrinal; il faut qu’elle devienne une expérience vécue. La
justification est la seconde partie du pardon. Dieu devait condamner l’homme
parce qu’il s’était rendu coupable. En vertu de la rédemption par le Sang de
l’Agneau, la dette fut réglée. Une accusation nouvelle ne peut plus être élevée
contre nous, même si Satan cherche sans cesse à le faire. Il essaya aussi cela
auprès de Martin Luther, à qui la certitude de la foi avait été accordée, et en
vertu de laquelle il s’écria: “Le
juste vivra par la foi!”. La justification divine vient uniquement par la foi en
la rédemption pleinement accomplie par Jésus-Christ.
De même que l’homme se tourne vers Dieu par la conversion, qu’il
fait l’expérience de la fin de sa vie propre, et par la nouvelle naissance
commence une vie divine nouvelle, ainsi en est-il du pardon (qui est lié aux
souffrances et à la mort de Jésus-Christ), et de la justification qui est
associée à la résurrection et à la vie de Dieu.“… lequel a été livré pour
nos fautes et a été ressuscité pour notre justification” (Rom. 4.15). Aussi certainement que
Jésus est mort, tout aussi certainement le péché nous a-t-il été pardonné.
Aussi certainement que Jésus est ressuscité, tout aussi certainement
sommes-nous justifiés une fois pour toutes.
L’apôtre Jacques montre comment la foi en la justification de Dieu
telle qu’Il l’a dite est rendue parfaite par une obéissance dans les oeuvres
conformes à la Parole: “Tu
vois que la foi agissait avec ses oeuvres; et par les oeuvres la foi fut rendue
parfaite. Et l’Ecriture a été accomplie qui dit: Et Abraham crut Dieu, et cela
lui fut compté à justice; et il a été appelé ami de Dieu” (Jacq. 2.22,23).
Ce ne sont pas les oeuvres par elles-mêmes qui justifient l’homme;
mais elles sont seulement un élément de la justification reçue par la foi.
Celui qui croit Dieu agit conformément à ce qu’Il a commandé. Abraham croyait
que Dieu allait ressusciter son fils Isaac d’entre les morts et il était prêt à
offrir son fils en sacrifice, comme Il le lui avait commandé. Dans sa position
de foi, l’obéissance ne lui paraissait pas difficile. Jacques ne se réfère pas
aux oeuvres que les hommes font arbitrairement en vue d’obtenir quelque chose
de Dieu, mais bien à celles qui sont faites selon le commandement et la Parole
de Dieu. Celui qui croit réellement accomplit ce que Dieu a dit: “Vous êtes mes amis, si vous faites
tout ce que moi je vous commande” (Jean
15.14). C’est de cette manière que la foi “respire” et qu’elle est rendue
vivante.
L’homme justifié par la foi en Jésus-Christ se tient devant Dieu
comme s’il n’avait jamais péché. Il a été placé à nouveau dans son état
originel comme il y avait été prédestiné dans l’éternité, et attend uniquement
encore la transmutation de son corps et l’achèvement. Celui qui croit
réellement en donnera la preuve par sa vie et ses actions, c’est-à-dire comme
Abraham le fit, par sa joyeuse obéissance. Dans Hébreux 12 les rachetés nous
sont présentés comme des justes accomplis: “Mais
vous êtes venus à la montagne de Sion; et à la cité du Dieu vivant, la
Jérusalem céleste; et à des myriades d’anges, l’assemblée universelle; et à
l’assemblée des premiers-nés écrits dans les cieux; et à Dieu, juge de tous; et
aux esprits des justes
consommés” (v. 22,23).
L’expérience de la justification met fin à l’ancienne vie que l’on
a vécue sans Dieu, et elle dirige le renouvellement intérieur. Bien qu’il
s’agisse d’une seule oeuvre de rédemption et de délivrance, l’oeuvre de grâce
divine s’accomplit dans les divers domaines de notre vie et c’est pourquoi
différentes notions sont employées pour l’exprimer.
C’est par le réveil que tout commence: L’homme séparé de Dieu et
qui de ce fait est spirituellement mort, est comme secoué pour être réveillé.
Ceci arrive par l’Esprit de Dieu pendant la prédication de l’Evangile. Jusqu’à
ce moment précis et sans le savoir cet homme est en vérité spirituellement
mort. Pour lui, tout est en ordre dans le monde et il n’a nullement conscience
que quelque chose pourrait ne pas aller.
Qu’un homme soit religieux ou pas, il repousse toute pensée d’un
au-delà, celle d’une responsabilité personnelle devant Dieu et d’un jugement
dernier. S’il n’exclut pas totalement une telle possibilité, il se dit en
lui-même et le proclame à haute voix: «Je n’ai tué personne. Je n’ai pas fait
ceci ou cela, ainsi, cela ne sera pas si grave au cas où une telle chose
devrait arriver». Eh bien voilà! en réalité il arrivera effectivement quelque
chose. C’est pourquoi tous devraient savoir que Dieu n’est pas un bon vieux
grand-père ou un cher oncle auprès duquel on peut trouver faveur par quelque
bonne parole. Car à ce moment-là Dieu ne sera plus le bienveillant Sauveur,
mais le Juge sévère. Il est lié à Sa propre Parole et doit juger tout homme
conformément à Celle-ci.
De même que maintenant Il est lié à Sa Parole et qu’Il pardonne à
chacun de ceux qui croient en Lui, qu’Il lui fait grâce, le libère et le
justifie, ainsi Il jugera justement en cette occasion tous ceux qui L’ont
bravé, contredit, et ont rejeté Ses voies de salut. Ceux également qui ont
tenté de chercher le salut à leur propre manière, sans se confier réellement en
Dieu, seront grandement désappointés. En réalité il ne s’agit pas seulement de
croire “en Dieu”, mais bien de “croire Dieu” et de croire conformément aux
voies de salut qu’Il a établies pour l’humanité. Celui qui ne croit pas Dieu
fait de Lui un menteur (1 Jean 5.10).
Tout d’abord, il est de fait que l’homme naturel, même s’il est
très religieux et agit comme tel, ne discerne pas les choses spirituelles. Cela
commence donc, comme nous l’avons déjà mentionné, par le réveil, par une
secousse de la conscience, laquelle sort du sommeil de la mort spirituelle.
Lors de la prédication de Pierre à Pentecôte, les gens furent tellement saisis,
ébranlés intérieurement et réveillés, qu’ils s’écrièrent: “Que ferons-nous, frères?” (Act. 2.37).
Lors de la prédication de l’Evangile, différentes expériences sont
faites par les auditeurs croyants. Lorsque Pierre prêcha dans la maison de
Corneille et au cours d’une seule prédication, toute l’oeuvre de Dieu
s’accomplit en une seule fois, allant de la conversion jusqu’au baptême du
Saint-Esprit (Act. 10.34-48). C’est selon la position intérieure de l’auditeur,
de son attente dans la foi et de la pleine autorité de la prédication que
l’Esprit de Dieu peut agir conformément à la Parole annoncée. Il est bon qu’à
cet égard aucun “chablon” n’ait été donné à appliquer. La foi agissante,
réellement valable auprès de Dieu, vient de la prédication, c’est-à-dire du
message du Plein Evangile. Toutes les expériences nécessaires au salut peuvent
être faites par ceux qui écoutent la Parole. L’Esprit de Dieu commence à agir
dans une personne, lui accordant la connaissance d’elle-même qui va la conduire
au repentir. Alors cette personne ressent avec douleur les choses qu’elle
n’avait pas faites correctement et elle en demande pardon à Dieu.
La conviction de péché pénètre si profondément un homme qui se
trouve dans la présence du Dieu saint, qu’il s’écrie: “Seigneur, j’ai péché
contre le Ciel et contre Toi!”. Il s’ensuit un changement de vie et une
réparation. Celui qui volait ne vole plus. Celui qui mentait ne ment plus. Il y
a une réelle conversion à Christ et un renouvellement qui aboutit à une
nouvelle naissance. Celui qui a été ainsi saisi par la conviction de péché prie
le Seigneur de lui pardonner tous ses méfaits et il reconnaît devant Lui ce qui
charge son coeur et l’oppresse. Pendant la prière se passe quelque chose de tout
à fait extraordinaire, à savoir l’oeuvre surnaturelle de la grâce: subitement,
la certitude du salut et la paix de Dieu entrent dans son coeur. Une personne
qui éprouve la repentance sait qu’en cet instant c’est la foi en Jésus-Christ
qui sauve. C’est une expérience réelle, un événement intérieur perceptible, une
action directe de l’Esprit de Dieu dans la personne qui devient croyante.
L’Esprit de Dieu rend ensuite témoignage à son esprit qu’elle est devenue une
enfant de Dieu (Rom. 8.16). Le salut en Christ peut être aujourd’hui encore
expérimenté. Il est une expérience pratique.
Lorsqu’un homme se tourne vers Dieu avec une foi véritable et Lui
ouvre Son coeur en toute confiance, c’est-à-dire en ne disant pas seulement:
«J’y entre une fois juste pour écouter ce qui se dit», mais bien celui qui
vient dans la position correcte, et qui commence à parler avec le Seigneur
après avoir écouté ce qu’Il lui a dit à travers la prédication, cet homme peut,
aujourd’hui encore, faire une expérience véritable avec Dieu comme dans le
christianisme primitif. Dieu est digne d’être cru, on peut réellement Lui faire
confiance.
Le fait est que malheureusement, au travers des nombreuses et
diverses orientations de foi dans l’Eglise, le chemin étroit suivi par le
Seigneur et Ses disciples, avec les expériences qui les accompagnèrent, n’a été
présenté qu’au travers d’une image totalement défigurée.
Lors de notre conversation avec Dieu, nous devons croire Le comme
un enfant et Lui répondre comme si nous répondions à une lettre qui nous serait
adressée. Nous nous reportons à ce qu’Il nous a écrit car, au travers de Sa
Parole, Dieu nous parle réellement, et dans la prière nous parlons à Dieu. Il
nous offre Sa grâce et nous fait connaître Sa volonté. Nous nous rapportons à
cela dans la prière et Le remercions pour tout cela. C’est ainsi que l’homme
parvient à une communion personnelle avec Dieu.
Dans la foi et la confiance nous nous laissons interpeller par la
Parole, et nous réalisons subitement que c’est à nous qu’Elle s’adresse tout personnellement,
comme lorsque Jésus dit à Nicodème: “…
en vérité, en vérité je te le dis: si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut
voir le royaume de Dieu” (Jean
3.3). L’événement de la nouvelle naissance est somme toute une condition divine
absolue pour pouvoir entrer dans le Royaume de Dieu. “Ne t’étonne pas de ce que je t’ai
dit: Il vous faut être nés de nouveau” (Jean
3.7). Cet événement de la nouvelle naissance n’a absolument rien à voir avec la
philosophie de la réincarnation, laquelle est souvent désignée, par
incompréhension, comme étant la nouvelle naissance. Lors de la nouvelle
naissance telle qu’elle nous est enseignée dans les Saintes Ecritures, l’homme
ne revient pas sous une autre forme ou une autre figure; mais au contraire,
lorsque l’homme tel qu’il vit en sa chair devient un croyant et reçoit la
Parole de Dieu en Lui, le Saint-Esprit accomplit l’engendrement et apporte dans
l’âme de cette personne une Vie nouvelle, une Vie divine.
Nous pouvons alors témoigner dans la joie: “Mais, quand la bonté de notre Dieu
sauveur et son amour envers les hommes sont apparus, il nous sauva, non sur le
principe d’oeuvres accomplies en justice, que nous, nous eussions faites, mais
selon sa propre miséricorde, par le lavage de la régénération et le renouvellement
de l’Esprit saint, qu’il a répandu richement sur nous par Jésus Christ, notre
Sauveur, afin que, ayant été justifiés par sa grâce, nous devinssions héritiers
selon l’espérance de la vie éternelle” (Tite
3.4-7).
Au chapitre 2 de Tite, verset 11, l’apôtre Paul écrit: “Car la grâce de Dieu qui apporte
le salut est apparue à tous les hommes…”. L’homme qui a reçu la grâce
reconnaît les choses qui servent à son salut et qui lui sont nécessaires. Dans
les épîtres nous sont présentées les expériences de ceux qui, pour la plupart,
avaient vu le Christ et avaient vécu avec lui. Et comme Il est Le même hier,
aujourd’hui et éternellement (Héb. 13.8), Il fait les mêmes choses envers tous
ceux qui viennent à Lui. Celui qui reçoit la Parole de la Vérité fait l’expérience
de ce qui est promis en Elle. “De
sa propre volonté, il nous a engendrés par la parole de la vérité (nés de nouveau), pour que nous
soyons une sorte de prémices de ses créatures” (Jacq. 1.18).
L’apôtre Pierre exprime la même pensée lorsqu’il écrit: “Ayant purifié vos âmes par
l’obéissance à la vérité, pour que vous ayez une affection fraternelle sans
hypocrisie, aimez-vous l’un l’autre ardemment, d’un coeur pur, vous qui êtes
régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible,
par la vivante et permanente parole de Dieu” (1 Pier. 1.22,23). Celui qui a fait
une expérience personnelle avec Dieu, telle que celles qui nous sont décrites
dans la Parole de Dieu, celui-là devient une partie de Sa Parole et de Sa
volonté, et par ce fait même il se trouve inclus dans les desseins de salut de
Dieu. De telles personnes peuvent à leur tour classer correctement dans son
contexte tout ce qui est écrit. Cette parfaite union des rachetés avec leur
Rédempteur est indispensable afin que chacun voie les choses de la manière
qu’Il les voit, Lui, et qu’il veuille ce qu’Il veut.
C’est avec l’expérience de la conversion, du renouvellement et de
la nouvelle naissance que commence la marche de disciple avec Jésus-Christ.
L’être tout entier est engagé dans cette marche. En ce qui concerne la marche
d’un disciple, beaucoup de passages bibliques pourraient être lus. Pour un
disciple, le Seigneur occupe subitement la première place dans sa vie. Si cela
est nécessaire pour le Royaume de Dieu, même sa maison et ses biens, sa femme
ou son mari, ses frères et soeurs, ses parents ou ses enfants, ses amis et tout
le reste doivent être laissés en arrière (Luc 18.29). C’est-à-dire que si seule
de toute une famille cette personne vient à la foi, il ne peut se laisser
retenir par elle. Devenir disciple de Christ ne signifie pas que l’on va entrer
dans un couvent ou dans un ordre religieux mais que, tout en demeurant dans sa
situation familiale et professionnelle, le disciple de Christ va organiser sa
vie de chaque jour conformément a la volonté de Dieu. Le fait d’abandonner le
chemin large pour suivre le chemin étroit entraîne certaines conséquences pour
chacun. Personne ne peut servir deux maîtres, personne ne peut suivre deux
chemins différents en même temps. Le choix doit être fait et la décision prise,
ce qui fait que la manière de vivre de chacun rend témoignage du chemin sur
lequel il est engagé.
L’expérience du renouvellement concerne le coeur de l’homme, et
cela conformément à la parole d’Ezéchiel 36.26: “Et je vous donnerai un coeur
nouveau, et je mettrai au-dedans de vous un esprit nouveau”. L’homme
intérieur renouvelé se trouve placé devant la grande tâche de se défaire de
toutes les choses qui enlaçaient si facilement le vieil homme. A proprement
parler, chaque homme incrédule mène une vie double: il n’est pas ce qu’il
prétend être ni ce que les autres pensent qu’il est. Chaque personne a deux
visages: une fois il se montre tel qu’il voudrait être, puis à nouveau tel
qu’il est réellement. Sur ce point aussi l’Ecriture nous enseigne des plus
clairement: “… c’est-à-dire,
en ce qui concerne votre première manière de vivre, d’avoir dépouillé le vieil
homme qui se corrompt selon les convoitises trompeuses, et d’être renouvelés
dans l’esprit de votre entendement, et d’avoir revêtu le nouvel homme, créé
selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité” (Eph. 4.22-24). Aux versets suivants
nous est présenté tout une liste des choses qui n’appartiennent pas à la vie
nouvelle.
Après que la conscience de l’homme ait été réveillée de la mort
spirituelle, l’Esprit de Dieu nous met en garde contre les choses qui ne sont
pas justes à Ses yeux. Cela fait partie de la sanctification de la personne
venue à la foi: “Et ne vous
conformez pas à ce siècle; mais soyez transformés par le renouvellement de
votre entendement, pour que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu,
bonne et agréable et parfaite” (Rom.
12.2). Quiconque devient disciple de Jésus ne porte pas la croix en tant
qu’ornement suspendu au cou ou agrafé sur la poitrine, mais il prend sur lui
l’opprobre de Christ, le Crucifié, et suit le chemin étroit qui conduit à la
Vie éternelle (Mat. 16.24).
Paul termine son épître aux Galates par ces mots: “Mais qu’il ne m’arrive pas à moi
de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle
le monde m’est crucifié, et moi au monde” (Gal.
6.14). Seul celui qui est mort pour le monde, et pour lequel ce monde est mort,
peut vivre avec Christ déjà dans ce monde et dans le monde à venir. Tout le
reste ne constitue que voeux de piété religieuse, venant de son propre fond, et
qu’efforts humains sans cesse accompagnés de nouveaux et bons préceptes, mais
qui tous ensemble sont destinés à l’échec. Les rachetés représentent réellement
pour Dieu une troupe de prémices qui Lui sont agréables.
On doit malheureusement relever, dans ce domaine également, un
développement erroné qui n’a rien à voir avec la notion biblique de “tout
abandonner pour suivre le Seigneur”. Dans le christianisme primitif et au cours
des premiers siècles, tout comme chez les véritables croyants de tous les temps
(et maintenant encore au vingtième siècle), ceux qui faisaient une expérience
avec Christ vivaient, juste là où ils habitaient, de la manière que l’on attend
de ceux qui sont venus à la foi. Aucun d’eux ne se retirait dans un cloître ni
ne se plongeait dans de pieuses méditations fondées de nouveau sur sa propre
justice. Les apôtres et les croyants de l’Eglise primitive vivaient à tout
point de vue une existence tout à fait normale, mais ils la vivaient avec
Christ! Au lieu de travail, dans sa famille, au village ou en ville, chacun
était uni à Christ et de cette manière il était un témoin vivant de la grâce
qu’il avait expérimentée. Celui qui est venu à la foi a la possibilité, par la
force que Dieu lui donne, de vivre une vie tout à fait normale dans les limites
de la Parole de Dieu. Le mariage, la profession et tout ce qui fait partie du
domaine terrestre sont compris dans cette vie normale du croyant. Il ne s’agit
pas de retirer les gens du monde, mais bien du fait que ce qui est du monde
soit retiré d’eux.
Comme l’apôtre Paul, tout véritable serviteur de Christ aura soin
de prêcher l’Evangile de telle manière que tous parviennent à vivre une vie
agréable à Dieu: “… pour que
je sois ministre du christ Jésus envers les nations, exerçant la sacrificature
dans l’évangile de Dieu, afin que l’offrande des nations soit agréable, étantsanctifiée par l’Esprit Saint” (Rom. 15.16).
Ce thème de la sanctification fait également partie de la
prédication du plein Evangile. Dans Hébreux 12.14 il nous est dit clairement: “Poursuivez la paix avec tous, et
la sainteté, sans laquelle
nul ne verra le Seigneur”. C’est une affaire à prendre au sérieux. Il est
dit ici de ceux qui ont cru, qui ont été justifiés, régénérés et qui sont nés
de nouveau que sans la sanctification ils ne verront pas le Seigneur. Cela
signifie que sans cette sanctification ils n’auront aucune part à la première
résurrection, qu’ils ne seront pas transmués et enlevés pour avoir part aux
noces de l’Agneau. C’est justement cela le but de tous les efforts des
croyants. Ils voudraient Le voir, car c’est alors qu’ils seront transformés à
Son image (1 Jean 3.2,3). C’est à ce moment-là que s’accomplit ce que notre Seigneur
a dit dans le sermon sur la montagne:“Bienheureux ceux qui sont purs de
coeur, car c’est eux qui verront Dieu” (Mat.
5.8).
Les rachetés sont exhortés à entrer dans une purification et une
sanctification produites par la Parole et l’Esprit de Dieu, et cela sur le
fondement des promesses que Dieu leur a données et qu’ils croient. Ils
s’attendent à les voir se réaliser conformément à ce qui a été dit: “Ayant donc ces promesses,
bien-aimés, purifions-nous nous-mêmes de toutes souillures de chair et d’esprit,
achevant la sainteté dans la crainte de Dieu” (2 Cor. 7.1). Les versets précédant
directement celui-ci nous montrent de quel groupe de personnes il s’agit ici.
C’est-à-dire de personnes au milieu desquelles le Seigneur marche, de personnes
qu’Il appelle Son peuple, de personnes qui sont sorties et se sont séparées de
tout ce qui n’est pas d’origine divine. Elles prennent à coeur ce que le
Seigneur a dit: “… et ne
touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai; et je vous serai pour
Père, et vous, vous me serez pour fils et pour filles, dit le Seigneur, le
Tout-puissant” (2 Cor.
6.17,18).
Dans le verset que nous venons précisément de citer il est
question de deux domaines: de la souillure de la chair, c’est-à-dire des
transgressions coupables que nous commettons dans notre corps, et du domaine
dans lequel nous souillons notre âme et notre esprit. La pleine sanctification
englobe l’homme tout entier. Il nous est dit dans quel but Christ, qui a
profondément aimé l’Eglise et s’est donné pour Elle, a fait cela: “… afin qu’il la sanctifiât, en la purifiant par
le lavage d’eau par la Parole; afin que lui se présentât l’assemblée à
lui-même, glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin
qu’elle fût sainte et irréprochable” (Eph. 5.26,27).
C’est lorsqu’ils seront dans la sanctification, sans reproche et
sans faute, que les rachetés verront leur Rédempteur. En ce qui concerne la sanctification, c’est par le“lavage
d’eau par la Parole” qu’elle
s’accomplit. Pour illustrer cela nous pouvons également prendre un exemple bien
compréhensible: c’est qu’il ne s’agit pas d’une aspersion mais d’un bain tout
entier, c’est-à-dire qu’il s’agit d’être plongé dans toute la plénitude de la
Parole, Laquelle est Esprit et Vie. L’homme tout entier, âme, esprit et corps,
est placé dans les limites tracées par la Parole. Cela signifie que c’est
volontairement et avec joie que nous accomplissons la volonté de Dieu, et non
par contrainte. Ce bain dans la Parole nous lave de toute tradition non
biblique et inutile, de toute mauvaise habitude, nous débarrasse de tout
fardeau et lien. Notre Seigneur a dit: “Vous,
vous êtes déjà nets, à cause de la Parole que je vous ai dite” (Jean 15.3). C’est par la Parole que
l’homme reconnaît ce qui n’est pas dans la volonté de Dieu, et qu’il ordonne sa
vie conformément à cela.
La purification et la sanctification par la Parole et par
l’Esprit, ne peuvent avoir lieu que là où l’homme est prêt à croire toute la
Parole et est disposé à L’expérimenter. Notre Seigneur Jésus n’a pas seulement
été fait rédemption pour nous, mais aussi justification et sanctification (1
Cor. 1.30). La raison nous en est donnée immédiatement après dans le verset
suivant: “… afin que, comme il
est écrit, celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur” (1 Cor. 1.31). Il est absolument exclu
ici qu’un homme se glorifie lui-même, car rien de ce que nous sommes capables
de faire ne compte, mais seulement ce que Lui a fait en nous. A Lui seul
revient l’honneur et la gloire. “Car
nous sommes son ouvrage, ayant été créés dans le christ Jésus pour les bonnes
oeuvres que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles” (Eph. 2.10). Dieu a pourvu à toutes
ces choses. Il a même déjà préparé ce que nous devons faire, les choses qu’Il
exige de nous. Nous n’avons besoin que de les vivre et de marcher en elles.
Jésus met devant nos yeux ce que signifie la véritable
sanctification, de quelle manière elle s’accomplit et Il nous fait savoir qu’Il
a déjà pourvu à cela. “Sanctifie-les
par la vérité; ta parole est la vérité … et moi, je me sanctifie moi-même pour
eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité” (Jean 17.17,19). Une sanctification
valable devant Dieu n’est possible que lorsqu’elle est fondée dans la Parole de
Vérité, Laquelle est sainte. Tout propre effort humain ne peut conduire qu’à
une sanctification hypocrite.
Dans les Saintes Ecritures nous trouvons l’expression “saint”
employée tout d’abord uniquement à l’égard de Dieu, car Lui seul est Saint.
Ensuite tout ce qui est issu de Lui est également saint. En outre, ce qu’Il
revendique pour Lui-même en tant que Saint, Il le sanctifie. Son peuple est un
peuple saint (Ex. 19.6), Ses sacrificateurs sont saints par leur appel et leur
consécration (Lév. 21); sur la lame d’or pur placée sur la tiare du souverain
sacrificateur se trouve écrit: “Sainteté
à l’Eternel” (Ex. 28.36). Ce
n’est qu’en relation avec Lui que les choses et les hommes peuvent être
sanctifiés, c’est-à-dire ceux qu’Il a mis à part pour Lui et placés dans le
service.
Le prophète Esaïe fit une puissante expérience. Il vit le Seigneur
sur Son trône et entendit les êtres célestes s’écrier: “Saint, saint, saint, est l’Eternel
des armées; toute la terre est pleine de sa gloire!” (Es. 6.3). L’apôtre Jean nous relate
quelque chose de semblable lorsqu’il vit le Seigneur sur Son trône: “… Saint, saint, saint, Seigneur,
Dieu, Tout-puissant, celui qui était, et qui est, et qui vient” (Apoc. 4.8). Le Dieu saint et
parfait est Celui qui sanctifie et qui rend parfait. Il met à part, appelle à
Lui, et en tant que Sauveur Il accorde une part de Lui-même à ceux qu’Il a
sauvés. “Car, et celui qui
sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un” (Héb. 2.11).
Jésus-Christ, le Sauveur, est appelé le Saint de Dieu parce qu’Il
est issu du Dieu Saint. La nouvelle vie que reçoit de Dieu un homme racheté est
en fait la vie de Jésus-Christ avec toutes ses saintes vertus et ses attributs.
C’est ainsi que s’accomplit la sanctification selon la parole des Ecritures: “Soyez saints, car moi je suis
saint” (1 Pier. 1.16)
Sans cesse Paul salue les croyants en les appelant des saints et
des bien-aimés: “… à
l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe, aux sanctifiés dans le christ Jésus,saints appelés” (1 Cor. 1.2).
“Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, aux saints et fidèles dans le christ Jésus, qui
sont à Ephèse” (Eph. 1.1).
“Paul et Timothée, esclaves de Jésus Christ, à tous les saints dans le Christ Jésus qui sont à
Philippes, avec les surveillants et les serviteurs: Grâce et paix à vous, de la
part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ!” (Phil. 1.1,2).
“Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de
miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de longanimité” (Col.3.12).
Auprès de Dieu il n’y a que perfection. Dieu voit par Jésus-Christ
la troupe des rachetés en tant qu’appelés et bien-aimés, purifiés et
sanctifiés, comme étant Sa propriété toute particulière. Nous sommes pour Lui,
par Sa Sainte présence, un peuple sanctifié. L’apôtre Paul parle de la sanctification accomplie par l’Esprit qui, par le
moyen de la foi en la Vérité, agit pour le salut de ceux qui ont été élus (2
Thess. 2.13).
Celui qui n’a pas fait l’expérience de Jésus, telle qu’elle a été
vécue dans le christianisme primitif, peut essayer de se mettre à part en
pensant qu’il parviendra à la sainteté par une séparation, et même par
l’exercice de pénitences, par des renoncements et des privations de ce qu’offre
la vie de ce monde; tout cela cependant est nul et inexistant devant Dieu! Seul
celui que Dieu a appelé à sortir de ce monde, qu’Il a mis à part, rendu
participant de Sa grâce et dont Il a fait Sa propriété par la nouvelle
naissance peut être sanctifié par Lui. Seules des personnes s’étant pleinement
consacrées au Seigneur Lui seront entièrement obéissantes, se laisseront
pénétrer par la Parole de la Vérité divine et seront sanctifiées. L’homme
converti qui, à cause de cette haute et divine vocation, est destiné à un but
divin particulier ne peut plus prendre part aux plaisirs mondains car il est
écrit: “Et le monde s’en va et
sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement” (1 Jean 2.17). Ceci se rapporte à
tout ce que Dieu a commandé ou défendu: aux dix commandements, à toutes les
autres prescriptions (Lév. 19.21), à celles qui concernent la vie personnelle,
au sermon sur la montagne, aux évangiles et aux épîtres. L’homme sanctifié par
le Seigneur porte en soi-même la Parole, afin de L’accomplir par la grâce de
Dieu et de ne pas La transgresser.
C’est à de telles personnes que Paul adresse cette parole: “Or le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement; et que votre esprit, et
votre âme, et votre corps tout entiers, soient conservés sans reproche en la
venue de notre seigneur Jésus Christ. Celui qui vous appelle est fidèle, qui
aussi le fera” (1 Thess.
5.23,24).
Les Saintes Ecritures ne connaissent pas la pratique catholique de
la béatitude et de la canonisation. Elles ne connaissent pas davantage le fait
d’invoquer des morts, que l’on a déclarés être saints, ou de même se réclamer
de patrons protecteurs. Mais ce ne sont que de faux apaisements. Des millions
de personnes se tournent ainsi vers de soi-disant saints qui n’existent pas.
L’Ecriture nous commande de nous tourner directement vers Dieu et non vers des
hommes. Celui qui veut se documenter à ce sujet constatera que, tout
particulièrement dans les religions de l’Extrême-Orient, la croyance
superstitieuse dans les ancêtres joue un très grand rôle. Mais seul le Dieu
Bienheureux et Saint peut nous rendre bienheureux et saints. Celui qui, de son
vivant, n’a pas été rendu bienheureux et saint ne le deviendra pas non plus
après sa mort. Là, les prières de ceux qui sont restés ne lui seront alors
d’aucune secours dans ce lieu.
En rapport avec le grand jour à venir, Pierre exhorte ceux qui
sont venus à la foi en leur disant: “Toutes
ces choses devant donc se dissoudre, quelles gens devriez-vous être en sainte
conduite et en piété, attendant et hâtant la venue du jour de Dieu, à cause
duquel les cieux en feu seront dissous et les éléments embrasés se fondront” (2 Pier. 3.11,12).
Nous devons mettre l’accent sur le fait que ce n’est pas l’homme
qui parvient à atteindre quelque chose dont il puisse se glorifier. Mais la
sanctification est une condition qui nous est donné par Dieu, que nous
approuvons, que nous prenons et que expérimentons. La sanctification comme le
salut ont été rendus possibles par l’offrande de Jésus-Christ, parce que c’est
ce que Dieu voulait: “C’est
par cette volonté que nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de
Jésus Christ faite une fois pour toutes” (Héb.
10.10).
Celui qui est devenu croyant se fait baptiser dans l’eau par
immersion de la manière biblique, c’est-à-dire en invoquant le Nom du Seigneur
Jésus-Christ. C’est ainsi que l’homme, pour sa part, confirme à l’égard de Dieu
avoir accepté la nouvelle Alliance que Dieu a établie Lui-même. La réponse de
Dieu à celui qui est devenu croyant consiste en ce qu’Il le baptise du
Saint-Esprit. Il s’agit en cela d’une expérience surnaturelle vécue, que fait
tout véritable croyant depuis la première Pentecôte. Des volumes pourraient
être écrits à ce sujet. Dans cet exposé nous ne pouvons qu’esquisser en style
télégraphique les phases les plus importantes de l’action de Dieu. Nous devons
considérer en premier lieu les promesses données à l’avance en rapport avec la
réception du Saint-Esprit. Le prophète Joël a décrit l’événement de Pentecôte
dans le chapitre 3 de son livre.
Aucun homme n’a d’influence sur cette expérience, car c’est un
événement surnaturel que Dieu accorde à l’homme. C’est la raison pour laquelle
Pierre dit: “… mais c’est ici
ce qui a été dit par le prophète Joël: Et il arrivera aux derniers jours, dit Dieu,
que je répandrai de mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles
prophétiseront, et vos jeunes hommes verront des visions, et vos vieillards
songeront en songes” (Actes
2.16,17). Par cette expression “aux derniers jours”, il fait allusion aux deux
derniers millénaires, car un jour est devant le Seigneur comme mille ans (2
Pier. 3.8).
Cette expérience est surnaturelle et c’est pourquoi elle est
environnée de phénomènes surnaturels qui l’accompagnent et qui sont en dehors
des capacités humaines, en dehors des dons de l’homme ou de ses talents. Par
l’effusion du Saint-Esprit, d’une part, les neufs dons du Saint-Esprit décrits
dans 1 Corinthiens 12.4-11 commencent à agir dans l’assemblée; et d’autre part,
par le même Saint-Esprit, les neuf différentes faces de Son fruit sont
manifestées dans la vie de l’individu en qui l’Esprit règne, comme Galates
5.22,23 en donne la liste. Là où se trouve véritablement l’Esprit de Dieu, là
se trouvent également les dons de l’Esprit et les fruits de l’Esprit, lesquels
manifestent la Nature et la Vie de Jésus dans le croyant. Nous ne pouvons pas
entrer ici de façon plus détaillée dans l’usage des dons de l’Esprit; cependant
ils servent, exactement comme les cinq ministères de la Parole (1 Cor.12.28;
Eph. 4.11), à l’édification de l’Eglise (1 Cor. 12 et 14).
Dans l’Ancien Testament Dieu a promis de répandre Son Esprit sur
toute chair. Dans le Nouveau Testament il nous est dit que c’est Jésus-Christ,
le Fils de Dieu, qui baptise d’Esprit et de feu (Mat. 3.11). Luc nous relate
l’annonce que Jean-Baptiste fit par ces paroles: “Moi, je vous baptise avec de
l’eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, duquel je ne suis
pas digne de délier la courroie des sandales; Lui vous baptisera de l’Esprit
Saint et de feu” (Luc 3.16).
C’est en relation avec cette notion “vous baptisera de l’Esprit Saint et de
feu” que vient l’expression de “baptême de l’Esprit”, parce qu’il s’agit dans
le cas particulier d’être “plongé” dans l’Esprit. De même que Jean-Baptiste
avait baptisé les croyants en les plongeant dans l’eau, ainsi les croyants
doivent-ils être plongés dans une plénitude de l’Esprit.
L’ensemble des événements du salut ont un rapport central avec
Christ; Il est le centre de l’histoire du salut. En Lui Dieu a fait un nouveau
commencement, faisant de Lui le Premier-né sur Lequel l’Esprit est venu, afin de
pouvoir répandre au travers de Lui le même Esprit sur tous les premiers-nés: “Et il arriva que, comme tout le
peuple était baptisé, Jésus aussi étant baptisé et priant, le ciel s’ouvrit; et
l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe” (Luc 3.21,22). Jésus, le Fils de
l’homme, pria. Le Ciel s’ouvrit et le Saint-Esprit apparut de façon visible, de
la même manière que dans Genèse 1.2, Il planait visiblement sur la face des
eaux. Mais ici, à cette occasion, l’Esprit vint sous la forme d’une colombe. Ce
n’est pas que l’Esprit de Dieu ait une forme, mais Il peut se révéler sous une
forme.
Dans le symbole de la Colombe, comme aussi dans celui de l’Agneau,
quelque chose nous est montré au travers de ces images. Le Fils de Dieu n’a pas
la forme de l’Agneau car Il se tient debout et marche comme nous les humains.
Mais par ce symbole, la pensée divine nous est montrée par rapport au rachat:
l’agneau est l’animal du sacrifice et il a la nature la plus douce parmi les
animaux. La colombe que Noé avait déjà laissé sortir de l’arche était l’oiseau
du ciel qui n’a pas de glande biliaire et qui est pur. C’est la raison pour
laquelle l’Esprit de Dieu est représenté ici par une colombe descendant sur
l’Agneau de Dieu. Dieu peut se révéler de diverses manières et cependant Il
demeure toujours Le même.
Dieu n’est pas un vieil homme à longue barbe. Et cela même si
Daniel Le vit comme un vénérable vieillard prenant place sur le trône du
jugement (Dan. 7.9-14). Parce qu’Il n’est pas soumis aux circonstances
temporelles, Il ne peut pas non plus vieillir. Mais lorsqu’il s’agit de se
présenter comme Juge et faire connaître Son autorité et Sa dignité, Dieu Se
révèle alors comme Daniel L’a vu. Parallèlement à cela on peut lire dans
Apocalypse 1 et l’on constatera, peut-être avec un grand étonnement, que le
Fils de l’homme présenté à Daniel sous la forme d’un digne vieillard venu pour
recevoir la puissance sur tous les peuples et les langues (Dan. 7), est présenté
dans l’Apocalypse sous la forme de ce même vieillard: “Sa tête et ses cheveux étaient
blancs comme de la laine blanche, comme de la neige; et ses yeux, comme une
flamme de feu” (Apoc. 1.14).
Il est impressionnant de voir la diversité dans laquelle Dieu se
révèle. L’Esprit de Dieu venait comme une onction sur les prophètes de l’Ancien
Testament et les inspirait. Il nous est dit de Jean-Baptiste que dès sa
naissance il était rempli du Saint-Esprit (Luc 1.15). Il est dit que le
Saint-Esprit était sur Siméon (Luc 2-25,26). Il est écrit de Zacharie qu’il fut
rempli de l’Esprit Saint (Luc 1.67). Avant l’effusion du Saint-Esprit déjà, le
Seigneur Jésus donna par l’Esprit Saint des ordres aux apôtres qu’Il avait élus
(Act. 1.2).
Le Saint-Esprit agit de diverses manières. Il parle, Il révèle, Il
publie, etc. Le Fils de Dieu, qui avait été engendré par l’Esprit et qui était
en même temps Fils de l’homme, reçut le Saint-Esprit ici sur terre au
commencement de Son action, afin de pouvoir donner à tous ceux qui naîtraient
de Dieu et qu’Il allait racheter le même Saint-Esprit, Lequel est aussi appelé
l’Esprit d’adoption (Rom. 8.15). C’est à l’occasion de ce baptême du Seigneur
Jésus qu’eut lieu l’établissement du Fils de Dieu dans Son ministère, et ici a
lieu l’établissement des fils et filles de Dieu dans leur position d’adoption.
Les prophètes étaient oints, éclairés et inspirés; mais ils
étaient venus dans ce monde comme tout être humain, par le moyen de
l’engendrement naturel. La nouvelle race divine, qui a commencé avec
Jésus-Christ, est d’origine céleste (1 Cor. 15.47). Nous ne sommes sur la terre
que des pèlerins et des étrangers; notre patrie est “là sur les hauteurs”. Dans
beaucoup de passages bibliques les prophètes ont prophétisé sur la venue du
Saint-Esprit, et le Seigneur Jésus nous a donné l’espérance de la venue du
Consolateur, de l’Avocat: “Mais
quand le Consolateur sera venu, lequel moi je vous enverrai auprès du Père,
l’Esprit de vérité, qui procède du Père…”(Jean 15.26).
Dans la confession de foi de Nicée il est dit: «Qui
est issu du Père et du Fils…» (F. Hauss, Väter der
Christenheit, S. 40). Cependant la Parole de Dieu rend ce clair témoignage: de
même que le Fils est la révélation visible de Dieu en tant qu’Emmanuel, et
qu’Il est issu de Dieu, ainsi le Saint-Esprit est issu de Dieu. Dans ces deux
cas il ressort que la provenance est la même, à savoir: Dieu comme étant le
Dieu définitif, Celui qui est à l’Origine. La formule de prière: “Honneur soit
à Dieu le Père, et au Fils et au Saint-Esprit” est une invention humaine et non
biblique.
Il n’y a dans la Bible aucun passage où l’Esprit de Dieu aurait
été adoré. Pareillement, le Fils n’a accepté aucun honneur, mais Il a dit au
contraire: “Je ne reçois pas
de gloire des hommes” (Jean
5.41). Au compliment que lui fit un chef: “Bon
maître, que faut-il que j’aie fait pour hériter de la vie éternelle?”,
Jésus répondit en tant que Fils de l’homme: “Pourquoi
m’appelles-tu bon? Nul n’est bon, sinon un seul, Dieu” (Luc 18.18,19). Dans le dernier verset
du dernier chapitre de l’épître aux Romains, Paul met la chose au point en une
seule phrase: “Au Dieu qui
seul est sage, par Jésus Christ, auquel soit la gloire éternellement! Amen!”.
Lorsque l’Esprit de Dieu commence à agir dans un homme, trois
choses principalement lui arrivent. Celles-ci nous sont désignées dans Jean
16.7-11: “Toutefois, je vous
dis la vérité: Il vous est avantageux que moi je m’en aille; car si je ne m’en
vais, le Consolateur ne viendra pas à vous; mais si je m’en vais, je vous
l’enverrai. Et quand celui-là sera venu, il convaincra le monde de péché, et de justice, et de jugement”.
Même ces trois notions n’ont pas été laissées au bon plaisir des
hommes. Ainsi lorsque l’Esprit vient, Il ouvre les yeux du pécheur pour le
convaincre: “de péché,
parce qu’il ne croit pas en moi, de
justice, parce que je m’en vais à mon Père, et que vous ne me voyez plus; de jugement, parce que le chef
de ce monde est jugé” (Jean
16.9-11). Ce fut l’incrédulité du premier couple humain qui les conduisit, par
le moyen de la désobéissance, à la transgression. Ce ne sont pas les nombreux
péchés, lesquels sont la conséquence de l’incrédulité (c’est-à-dire qu’ils en
sont les attributs), qui retiennent l’homme loin de Dieu et de la Vie
éternelle, mais bien le péché d’incrédulité. Voici deux passages de l’Ecriture
qui doivent faire ressortir cela clairement: Le Seigneur dit: “Je vous ai donc dit que vous
mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas que c’est moi, vous mourrez
dans vos péchés” (Jean 8.24)
et “En vérité, en vérité, je
vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a
la vie éternelle et ne vient pas en jugement; mais il est passé de la mort à la
vie” (Jean 5.24).
Lorsque l’Esprit de Dieu vient sur un homme, il commence par
dénoncer le mal originel: l’incrédulité envers Dieu et Sa Parole. L’apôtre Jean
écrit: “Celui qui ne croit pas
Dieu, l’a fait menteur…” (1
Jean 5.10). A l’instant même où un homme ne croit pas Dieu et n’accepte pas ce
qu’Il a fait en Jésus-Christ, il fait de Dieu un menteur et renverse les rôles:
cet homme se place au côté de l’adversaire. Il lui donne raison et lui attribue
la vérité, et par cela même il fait de Dieu celui qui a tort, celui qui est le
menteur. Dieu ne peut tolérer cela.
C’est pourquoi le Saint-Esprit convainc tout d’abord le pécheur de
son péché d’incrédulité et le conduit à la repentance. Ensuite Il le conduit au
deuxième pas qui est la justice, c’est-à-dire la justification. Troisièmement
il parvient à la connaissance du jugement, c’est-à-dire à la connaissance que
le prince de ce monde est jugé. Dieu a prononcé Lui-même le jugement à
l’encontre de Satan. Conformément à Jean 12, la voix de Dieu s’est fait
entendre comme un puissant tonnerre: “La
foule donc qui était là et qui avait entendu, dit qu’un coup de tonnerre avait
eu lieu; d’autres disaient: Un ange lui a parlé. Jésus répondit et dit: Cette
voix n’est pas venue pour moi, mais pour vous. Maintenant est le jugement de ce
monde; maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors” (Jean 12.29-31). Satan, l’auteur de
tout péché, est jugé. La tête du serpent a été écrasée.
Le jour de Pentecôte les croyants, qui avaient auparavant été
purifiés et sanctifiés par la Parole de Vérité, furent remplis du Saint-Esprit.
Chacun peut lire personnellement ce qui s’est passé ce jour-là. Ce fut le point
culminant de l’oeuvre du Salut divin qui, en passant par la crucifixion, la
résurrection et l’ascension, conduisit à l’effusion de l’Esprit. Afin que cet
événement puisse être réellement remarqué “Il
se fit tout à coup du ciel un son, comme d’un souffle violent et impétueux, et
il remplit toute la maison où ils étaient assis” (Act. 2.2). Cependant ce n’est pas ce
qu’ils entendirent et remarquèrent qui est important, mais bien ce qui plus
tard se renouvela sans cesse: ces
langues de feu qui se posèrent sur chacun d’eux. Il ne nous est plus dit
une seule fois qu’un son comme d’un souffle violent et impétueux se soit fait
entendre, mais que chaque fois que de nouveaux croyants furent baptisés de feu
et de l’Esprit, le même résultat eut lieu qu’à Pentecôte: “Et ils furent tous remplis de
l’Esprit saint, et commencèrent à parler d’autres langues…” (Act. 2.4).
Le jour de Pentecôte il y eut un double miracle surnaturel. Le
premier fut que les croyants parlèrent par l’Esprit en d’autres langues, et le
deuxième fut que chaque personne de la foule de différents langages qui était
accourue entendit dans sa propre langue ce qui était dit dans les diverses
langues: “Et ils étaient tous
hors d’eux-mêmes, et s’étonnaient disant: Voici, tous ceux-ci qui parlent ne
sont-ils pas des Galiléens? Et comment les entendons-nous, chacun dans son
propre langage, celui du pays dans lequel nous sommes nés?” (Act. 2.7,8). Le jour de Pentecôte, le
don d’interprétation n’était pas encore nécessaire: l’Esprit de Dieu
transmettait directement la Parole de celui qui parlait à celui qui écoutait.
Le don d’interprétation n’est mentionné que plus tard, parmi les neuf
manifestations de l’Esprit. Dans des circonstances normales, l’application se
trouve en ce que deux ou tout au plus trois personnes parlent successivement
pour donner un message en langue par l’Esprit, et qu’un autre en donne
l’interprétation (1 Cor. 14.24-28).
Le Seigneur avait déjà annoncé cela par le prophète Esaïe: “Car par des lèvres bégayantes et
par une langue étrangère il parlera à ce peuple, auquel il avait dit: C’est ici
le repos, faites reposer celui qui est las; et c’est ici ce qui rafraîchit.
Mais ils n’ont pas voulu entendre” (Es.
28.11,12). Même en cette occasion, lorsque le Saint-Esprit parle d’une manière
surnaturelle par les lèvres d’un homme à un autre homme, son message n’est
souvent pas accepté. Le jour de Pentecôte il y avait dans la foule deux groupes
de personnes: “Et ils étaient
tous hors d’eux-mêmes et en perplexité, disant l’un à l’autre: Que veut dire
ceci? Et d’autres, se moquant, disaient: Ils sont pleins de vin doux” (Act. 2.12,13).
Pierre ne se laissa pas décourager par cela; il développa ce qu’il
avait pour mission de dire et exposa ce qui venait de se passer conformément au
plan de salut de Dieu. Dans son allocution il parvint au point culminant de cet
événement en rendant le témoignage suivant: “Ce
Jésus, Dieu l’a ressuscité, ce dont nous, nous sommes tous témoins. Ayant donc
été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l’Esprit
Saint promis, Il a répandu ce que vous voyez et entendez” (Act. 2.32,33). Le même Esprit de Dieu
descendu sur le Fils de Dieu venait maintenant, le jour de Pentecôte, sur les
premiers fils et filles de Dieu rachetés. Et depuis lors Il vient sur tous les
fils et filles de Dieu jusqu’à ce que l’Eglise-Epouse ait atteint son
achèvement et que le temps de grâce soit terminé. C’est ce que Dieu a prévu
dans Ses desseins de salut.
Parmi les innombrables promesses de l’Ecriture, une seule est
qualifiée de “promesse du Père”. A la fin des quarante jours, pendant lesquels
le Seigneur ressuscité donna à Ses apôtres l’enseignement sur le Royaume de
Dieu, non seulement Il leur donna un bon conseil, mais “Il leur commanda de ne pas partir
de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, laquelle, dit-il, vous avez
ouïe de moi: car Jean a baptisé avec de l’eau; mais vous, vous serez baptisés
de l’Esprit Saint, dans peu de jours” (Act.
1.4,5). Même les apôtres n’avaient pas encore tout à fait compris que dès lors
il ne s’agirait plus seulement d’Israël, mais bien de toutes langues, peuples
et nations du milieu desquels le Seigneur voulait appeler des hommes à sortir
pour venir à Lui, car: “Eux
donc, étant assemblés, l’interrogèrent, disant: Seigneur, est-ce en ce temps-ci
que tu rétablis le royaume pour Israël? Mais il leur dit: Ce n’est pas à vous
de connaître les temps ou les saisons que le Père a réservés à sa propre
autorité”. Après ces paroles, le Seigneur ressuscité leur dit pour compléter
Son ordre de mission: “Mais
vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous; et vous serez
mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout
de la terre” (Act. 1.6-8).
La réception du Saint-Esprit est en même temps l’équipement pour
un service pleinement approuvé de Dieu, et qui doit se faire dans le monde
entier par la publication de l’Evangile de Jésus-Christ. Les véritables témoins
de Jésus-Christ ont fait avec Lui une expérience de Sa résurrection et ils ont
été remplis de la puissance du Saint-Esprit. Du temps des apôtres, et par la
suite également, ceux qui sont venus à la foi en Christ ont fait l’expérience
du baptême de l’Esprit. Pour celui qui devenait croyant, cette expérience était
inclue. Lorsque Paul visita pour la première fois un groupe de disciples à
Ephèse, il leur demanda directement: “Avez-vous
reçu l’Esprit Saint après avoir cru?” (Act. 19.2).
Les fondamentalistes enseignent que l’on reçoit automatiquement le
Saint-Esprit en devenant croyant en Jésus-Christ, sans avoir besoin de faire
une expérience correspondante à celle des disciples. Cependant Paul, à cette
occasion, demanda très clairement à ces disciples s’ils avaient reçu le
Saint-Esprit “après” qu’ils aient cru. “Et ils lui dirent: Mais nous
n’avons même pas ouï dire si l’Esprit Saint est. Et il dit: De quel baptême
donc avez-vous été baptisés? Et ils dirent: Du baptême de Jean. Et Paul dit:
Jean a baptisé du baptême de la repentance, disant au peuple qu’ils crussent en
celui qui venait après lui, c’est-à-dire en Jésus. Et ayant ouï ces choses, ils
furent baptisés pour le nom du Seigneur Jésus; et, Paul leur ayant imposé les
mains, l’Esprit Saint vint sur eux, et ils parlèrent en langues et
prophétisèrent” (Act.
19.1-6). Par conséquent ces croyants furent baptisés dans l’eau et dans le
Saint-Esprit, c’est-à-dire qu’ils furent remplis du Saint-Esprit.
Philippe vécut un puissant réveil en Samarie. Puis les apôtres
Pierre et Jean vinrent là-bas. “…
leur envoyèrent Pierre et Jean, qui, étant descendus, prièrent pour eux, pour
qu’ils reçussent l’Esprit Saint: car il n’était encore tombé sur aucun d’eux,
mais seulement ils avaient été baptisés pour le nom du Seigneur Jésus. Puis ils
lui imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint” (Act. 8.15-17). Les évangélistes du 20ème siècle tiennent de grandes campagnes
d’évangélisation, ils enthousiasment les foules, récoltent de grosses sommes
d’argent, et les voici déjà partis. Ils ne prêchent pas sur le baptême et
n’enseignent comme action de l’Esprit qu’une expérience émotionnelle qu’ils
provoquent eux-mêmes en entretenant une certaine atmosphère.
Dieu avait agi d’une manière surnaturelle en même temps sur
Corneille et sur Pierre, et de cette façon Il conduisit l’apôtre dans la maison
de ce capitaine qui avait la crainte de Dieu. Lorsque Pierre parvint au point
culminant de sa prédication, le Saint-Esprit tomba sur tous ceux qui écoutaient
ses paroles: “Et les fidèles
de la circoncision, tous ceux qui étaient venus avec Pierre, s’étonnèrent de ce
que le don du Saint-Esprit était répandu aussi sur les nations, car ils les
entendaient parler en langues et magnifier Dieu. Alors Pierre répondit:
Quelqu’un pourrait-il refuser l’eau, afin que ceux-ci ne soient pas baptisés,
eux qui ont reçu l’Esprit Saint comme nous-mêmes?” (Act. 10.45-47). Ceci est la preuve
pour ceux qui viennent à la foi que le baptême d’eau et celui de l’Esprit vont
ensemble. L’ordre de succession peut cependant en être différent.
Il vaut la peine de faire ressortir ce que Pierre, en rapport avec
cet événement, relève expressément devant l’assemblée de Jérusalem: “Et comme je commençais à parler,
l’Esprit Saint tomba sur eux, comme aussi il est tombé sur nous au
commencement” (Act. 11.15).
En tout ce qui concerne la vie de la foi, nous devons revenir au commencement.
Aujourd’hui, toutes les notions bibliques sont confuses, effacées et
interprétées différemment. On emploie les mêmes formulations et cependant on
dit quelque chose de tout différent.
Il y a plusieurs marques distinctives qui décrivent l’action du
Saint-Esprit. Il est un Consolateur, un Enseignant, Il conduit dans toute la
Vérité. Le Seigneur disait: “J’ai
encore beaucoup de choses à vous dire; mais vous ne pouvez les supporter
maintenant. Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous
conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de par lui-même, mais il
dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses qui vont
arriver. Celui-là me glorifiera, car il prendra de ce qui est à moi et vous
l’annoncera. Tout ce qu’a le Père est à moi; c’est pourquoi j’ai dit qu’il
prend du mien, et qu’il vous l’annoncera” (Jean
16.12-15).
Tout ce qui appartenait à Dieu a été racheté par Christ, qui en a
payé le prix, et cela Lui appartient; et tout ce qui Lui appartient reçoit Son
Esprit. C’est pourquoi il est écrit: “…
mais si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, celui-là n’est pas de lui” (Rom. 8.9). L’Esprit de Vérité nous
enseigne tout ce qui se trouve écrit dans la Parole de Dieu. Il nous révèle le
contexte et nous donne une idée de la volonté directe de Dieu et de Son dessein
de salut. De véritables enfants de Dieu sont soumis à la conduite directe de
l’Esprit. “Car tous ceux qui
sont conduits par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu” (Rom. 8.14). L’Esprit de Dieu conduit
toujours conformément à la Parole de Dieu.
A l’égard aussi de la première résurrection et de la transmutation
de notre corps mortel, la puissance du Saint-Esprit est nécessaire. Sans elle
il n’y a pas de transmutation possible. “Et
si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous,
celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts vivifiera vos corps mortels
aussi, à cause de son Esprit qui habite en vous” (Rom. 8.11). Une expression populaire
dit: “Si le petit mot “si” n’existait pas…”. Nous voyons là clairement
l’importance de ce mot: et “si” l’Esprit habite en nous, cela arrivera
comme c’est écrit; mais “si” Il n’habite “pas” en nous, alors les
corps mortels ne peuvent pas être transmués ni vivifiés. Dans le même chapitre,
l’apôtre Paul développe encore cette pensée: “Car
la vive attente de la création attend la révélation des fils de Dieu… dans
l’espérance que la création elle-même aussi sera affranchie de la servitude de
la corruption, pour jouir de la liberté de la gloire des enfants de Dieu… et
non seulement elle, mais nous-mêmes aussi qui avons les prémices de l’Esprit,
nous aussi, nous soupirons en nous-mêmes, attendant l’adoption, la délivrance
de notre corps” (Rom.
8.19-23).
Pour la troupe des prémices, l’Esprit de Dieu est les arrhes, le
Sceau, la certitude que non seulement l’âme est sauvée mais que, lors du retour
de Jésus-Christ, leur corps mortel sera transmué. L’Esprit est aussi défini
comme étant le Sceau, c’est-à-dire que l’Esprit de Dieu est Celui scelle, et Il
est aussi appelé et décrit comme étant l’Onction. “Or celui qui nous lie fermement
avec vous à Christ et qui nous a oints,
c’est Dieu, qui aussi nous a scellés,
et nous a donné les arrhes de l’Esprit dans nos coeurs” (2 Cor. 1.21,22). Jésus est “le
Christ”, Il est “l’Oint de Dieu” (Act. 3.19,21; 10.38). Le mot “Christ”
signifie par lui-même “Oint”. C’est pourquoi tous ceux qui ont reçu le
Saint-Esprit peuvent être appelés “des christs”, c'est-à-dire des “chrétiens”.
Quiconque n’a pas été oint du Saint-Esprit de la manière biblique et n’a pas
reçu le Sceau divin n’aurait pas le droit, selon le témoignage des Ecritures,
de s’appeler “chrétien”.
Comme il y a dans tous les domaines deux semences et diverses
imitations de l’original, le Seigneur n’a pas pu parler de “faux Jésus” (au
pluriel), mais de “faux christs”, de “faux oints” et de “faux prophètes” qui
s’élèveraient dans le temps de la fin. En disant cela Il se rapporte au
développement de l’esprit antichrist, lequel d’une part est oint, mais qui
d’autre part est contre Christ et contre Sa Parole. “Car il s’élèvera de faux christs
et de faux prophètes; et ils montreront de grands signes et des prodiges, de
manière à séduire, si possible, même les élus” (Mat. 24.24). Dieu répand Son Esprit
sur toute chair comme de la pluie. Cela ne dépend donc pas seulement de la
pluie, mais bien de la semence qui se trouve dans le terrain du coeur de
l’homme. “Car il fait lever
son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes
et sur les injustes” (Mat.
5.45). Il y a des oints du temps de la fin qui ne se laissent pas amener à
l’accord avec la Parole de Dieu, comme il y avait déjà, avant la fin de la
première époque de l’Eglise, de faux oints: “Ils
sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres; car s’ils
eussent été des nôtres, ils fussent demeurés avec nous; mais c’est afin qu’ils
fussent manifestés comme n’étant aucun d’eux des nôtres” (1 Jean 2.19).
Dans Matthieu 7.21-23, le Seigneur décrit ce groupe de gens qui
font de grandes choses en Son Nom, mais ne se laissent pas mettre à la place
que Dieu leur attribue dans Son dessein de salut; ils ne reconnaissent pas
l’oeuvre que Dieu opère dans leur temps et c’est pourquoi Dieu ne les reconnaît
pas non plus. Est-il peut-être question, par ces paroles, des télévangélistes
d’aujourd’hui, des mouvements charismatiques, des évangélistes qui font des
miracles et qui tous cependant suivent chacun sa propre direction, sans se
soumettre à la Parole de Dieu ni se subordonner à Christ pour Le considérer
comme leur Chef, bien qu’ils utilisent Son Nom selon leur bon plaisir
personnel?
“Car la terre qui boit la pluie qui vient souvent sur elle, et qui
produit des herbes utiles pour ceux pour qui elle est aussi labourée, reçoit de
Dieu de la bénédiction; mais si elle porte des épines et des chardons, elle est
réprouvée et près de la malédiction, et sa fin est d’être brûlée” (Héb. 6.7,8). Le fait de se référer à une expérience de Pentecôte
est loin d’être suffisant. S’il s’agit de véritables semences, il faut que les
mêmes fruits de l’Esprit qu’ont portés les véritables croyants du commencement
soient également manifestés. C’est pourquoi Jésus, notre Seigneur, ne dit pas:
“C’est à leurs dons que vous les reconnaîtrez!” mais bien: “Vous les reconnaîtrez à leurs
fruits” (Mat. 7.16). Les dons
se trouvent dans les deux groupes, mais le vrai fruit de l’Esprit se trouvera
uniquement dans la véritable Semence divine, laquelle sera scellée du
Saint-Esprit. Beaucoup expérimentent une onction; mais seuls les premiers-nés,
qui se laissent amener par l’Esprit à être en parfait accord avec la Parole de
Dieu, ont le scellement du Saint-Esprit.
C’est aux véritables croyants d’Ephèse que Paul adresse cette
parole: “… en qui vous aussi
vous avez espéré, ayant entendu la parole de la vérité, l’évangile de votre
salut; auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint-Esprit de la
promesse, qui est les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de la
possession acquise, à la louange de sa gloire” (Eph. 1.13,14). Il ne s’agit
véritablement pas ici d’un acte religieux accompli par un dignitaire. Plus
loin, dans ce chapitre, l’apôtre écrit: “Et
n’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption” (Eph. 4.30).
Etre “élu de Dieu” signifie premièrement: être destiné à un
service ou à une tâche, et y être consacré. Dans le cas d’Abraham et du peuple
d’Israël, l’élection nous est clairement montrée: “Et toi, Israël, mon serviteur,
Jacob, que j’ai choisi,
semence d’Abraham mon ami, toi que j’ai pris des bouts de la terre et appelé de
ses extrémités, et à qui j’ai dit: Tu es mon serviteur, je t’ai choisi et je ne t’ai pas rejeté;… ne crains
point, car je suis avec toi; ne sois pas inquiet, car moi je suis ton Dieu. Je
te fortifierai; oui, je t’aiderai; oui, je te soutiendrai par la droite de ma
justice” (Es. 41.8-10).
Comme c’était le cas habituellement pour les prophètes, Jérémie
pouvait témoigner de son appel au ministère: “Et
la parole de l’Eternel vint à moi, disant: Avant que je te formasse dans le
ventre de ta mère, je t’ai connu,
et avant que tu sortisses de son sein, je t’ai sanctifié, je t’ai établi prophète pour les nations” (Jér. 1.4,5).
D’entre les douze tribus Dieu avait élu la tribu de Lévi pour le
service sacerdotal: “… car
l’Eternel, ton Dieu, l’a choisi,
lui et ses fils, d’entre toutes les tribus, pour qu’ils se tienne toujours
devant lui pour faire le service au nom de l’Eternel” (Deut. 18.5).
D’entre tous les fils d’Isaï, l’Eternel a élu David et Il le destinait à être roi
sur Son peuple (1 Sam. 16.6-14).
C’est pour un service particulier que Jésus a aussi élu les apôtres. “Ce n’est pas vous qui m’avez choisi; mais c’est moi qui vous
ai choisis et qui vous ai établis, afin que vous
alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure” (Jean 15.16).
Lors de la conversion de Saul, le Seigneur dit à Ananias: “Va; car cet homme m’est un vase d’élection pour porter mon nom devant les nations
et les rois et les fils d’Israël” (Act.
9.15). Bien que sa conversion ait eu lieu passablement plus tard, Paul savait
qu’il avait été mis à part dès le sein de sa mère, comme il en était également
des prophètes: “Mais quand il
plut à Dieu, qui m’a mis à
part dès le ventre de ma mère
et qui m’a appelé par sa grâce, de révéler son Fils en moi…” (Gal. 1.15).
En général nous voyons se réaliser ce que Paul écrit à l’église de
Corinthe: “Mais Dieu a choisi les choses folles du monde… et Dieu a choisi les choses faibles du monde… et Dieu a choisi les choses viles du monde, et celles
qui sont méprisées, et celles qui ne sont pas… en sorte que nulle chair ne se
glorifie devant Dieu” (1 Cor.
1.27-29).
Pour mieux comprendre ce sujet, on doit faire appel à d’autres
déclarations, car l’appel et l’élection touchent deux groupes différents de
croyants. Les élus sont aussi appelés, mais les appelés ne sont pas tous élus.
Dans la parabole du repas des noces notre Seigneur dit, dans Matthieu 22.14: “Car il y a beaucoup d’appelés,
mais peu d’élus”. Dans
chaque âge d’Eglise les élus forment la troupe des vainqueurs, lesquels
héritent de tout conformément aux promesses faites dans les lettres aux sept
Eglises d’Apocalypse 2 et 3. Les appelés croient en effet que Jésus-Christ est
leur Sauveur personnel, mais ils ne se laissent pas conduire dans toute la
Vérité et à cause de cela ils ne peuvent pas être amenés à un parfait accord
avec la Parole de Dieu. Leurs noms se trouvent dans le Livre de Vie et lors du
jugement dernier ils seront reçus dans le Royaume de Dieu (Apoc. 20.11-15).
Dans Apocalypse 17.14 il est question de l’Agneau qui combattra et
qui vaincra, ainsi que de la troupe des vainqueurs, lesquels ont atteint le but
le plus élevé, et nous trouvons là les trois expressions “appelés, élus et
fidèles”: “… car il est
Seigneur des seigneurs et Roi des rois, et ceux qui sont avec lui, appelés, et élus, etfidèles”.
Tous deux, le Rédempteur aussi bien que la troupe des prémices,
sont appelés les élus de Dieu: “Voici
mon serviteur que je soutiens, mon
élu en qui mon âme trouve son plaisir” (Es. 42.1). “Vous êtes mes témoins, dit
l’Eternel, vous et mon serviteur que j’ai choisi…” (Es. 43.10; Mat. 12.18). Le bon plaisir de Dieu vient premièrement sur l’Elu, afin de pouvoir
venir au travers de Lui sur
les élus (Mat. 3.17; 17.5).
Ainsi s’accomplit ce qui avait été annoncé lors de la naissance de notre
Rédempteur: “Gloire à Dieu
dans les lieux très hauts; et sur la terre, paix, et bon plaisir dans les hommes!” (Luc 2.14). Il y a des hommes sur
terre sur lesquels le bon plaisir de Dieu repose par Sa grâce.
L’élection marche la main dans la main avec la prédestination. De
même qu’il n’y a qu’une seule élection donnant le salut, ainsi n’y a-t-il
également qu’une seule prédestination au salut. Le Fils, qui naquit il y a
environ 2000 ans, avait été élu avant la fondation du monde et c’est pourquoi
Il se réfère à la gloire de Dieu qu’Il possédait avant la fondation du monde: “Et maintenant glorifie-moi, toi,
Père, auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le
monde fût”(Jean 17.5). La formulation “avant
la fondation du monde” se
trouve très souvent en relation avec l’histoire du salut. Ce “avant la
fondation du monde” était ce qui se trouvait à l’origine lorsque le Logos
sortit de la plénitude originelle de Dieu et qu’Il était par conséquent: “… auprès de Dieu” (Jean 1.1). A cette époque, tous les
fils et filles de Dieu étaient déjà élus en Christ conformément à Son plan de
salut éternel. La même gloire manifestée lorsque Jésus fut transfiguré sera
également manifestée pour transfigurer les rachetés à Son image: “Père, je veux, quant à ceux que tu
m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils
voient ma gloire, que tu m’as donnée; car tu m’as aimé avant la fondation du
monde” (Jean 17.24).
La même chose est dite des rachetés, c’est-à-dire qu’ils ont
également été élus avant la fondation du monde: “… selon qu’il nous a élus en lui avant la fondation du monde,
pour que nous fussions saints et irréprochables devant lui en amour, nous ayant prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus
Christ, selon le bon plaisir de sa volonté” (Eph. 1.4,5). Dieu, qui est éternel, a
conçu Ses desseins avant la fondation du monde et c’est au cours des temps
qu’Il les réalise, jusque dans l’éternité.
Pierre dit ceci au sujet de l’Agneau sans tache de Dieu: “… comme d’un agneau sans défaut et
sans tache, préconnu dès avant la fondation du monde, mais
manifesté à la fin des temps pour vous” (1
Pier. 1.19 et 20). Les rachetés aussi ont été vus à l’avance en Lui et c’est
pourquoi leurs noms ont été écrits avant la fondation du monde dans le livre de
Vie de l’Agneau immolé. “Et
tous ceux qui habitent sur la terre, dont le nom n’a pas été écrit, dès la
fondation du monde, dans le livre de vie de l’Agneau immolé, lui (à l’Antichrist) rendront hommage” (Apoc. 13.8).
Dans l’Ancien Testament Dieu avait élu Israël comme un peuple lui
appartenant en propre: “Car tu
es un peuple saint, consacré à l’Eternel, ton Dieu, et l’Eternel t’achoisi,
afin que tu sois pour lui un peuple qui lui appartienne en propre, d’entre tous
les peuples qui sont sur la face de la terre” (Deut. 14.2). Du point de vue du
Nouveau Testament, Paul écrit, en considérant l’Eglise tirée des nations: “En ce qui concerne l’Evangile, ils
sont ennemis à cause de vous; mais en ce qui concernel’élection, ils
sont bien-aimés à cause des pères” (Rom.
11.28).
L’élection et la prédestination conduisent à la consécration et à
la sanctification divines de ceux qui ont été prédestinés. De lui-même, Israël
ne s’était pas séparé, ni sanctifié, mais par une séparation divine il était
devenu un peuple consacré à Dieu et sanctifié pour lui. “Car toute la terre est à moi; et
vous me serez un royaume de sacrificateurs, et une nation sainte” (Ex. 19.5,6). L’apôtre Pierre écrit
aux croyants du Nouveau Testament: “Mais
vous, vous êtes une race élue,
une sacrificature royale, une nation sainte, un peuple acquis…” (1 Pier. 2.9).
Dans les versets suivants l’apôtre Paul présente le sujet de
l’élection et de la prédestination de la manière la plus complète: “Mais nous savons que toutes chosestravaillent
ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon
son propos. Car ceux qu’il a préconnus,
il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son
Fils, pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi
glorifiés” (Rom. 8.28-30).
En vérité, Dieu n’a rien vu dans l’homme à quoi Il aurait pu
s’attacher, car il n’y avait rien de désirable en lui. Le salut et la
délivrance viennent uniquement de Dieu. C’est en Christ qu’Il a vu l’humanité;
en Lui les rachetés ont été établis dans la position de fils, par le “oui”
qu’Il a prononcé pour les recevoir, et c’est aussi en Lui que “l’amen” a été
prononcé. Le témoignage des Ecritures est clair, et il est à cet égard
saisissant. Dieu a connu les Siens d’avance et Il les a prédestinés à la Vie
éternelle. Lui qui connaissait toutes choses pouvait à la fois les élire et les
prédestiner. “Et lorsque ceux
des nations entendirent cela, ils s’en réjouirent, et ils glorifièrent la
parole du Seigneur; et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent” (Act. 13.48).
L’élection n’a rien d’arbitraire. Dieu fait connaître Sa volonté
d’une manière évidente, mais Il ne contraint personne à y entrer. Il a déclaré
Son intention par cette parole: “…
qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la
vérité” (1 Tim. 2.4).
Cependant, parce que Dieu connaît toutes choses, Il savait lequel allait
recevoir le salut, et lequel allait le refuser. Quiconque ne vient pas à Dieu
demeure éloigné de Lui. Quiconque ne se laisse pas sauver par Lui demeure dans
la perdition. C’est ainsi que Dieu déjà à l’avance, c’est-à-dire avant la
fondation du monde, pouvait prédestiner au salut ceux qui allaient Le croire.
Très souvent nous comprenons mal cette parole de l’Ancien
Testament que Paul cite dans Romains 9: “Je
ferai miséricorde à celui à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de
qui j’ai compassion… Ainsi donc il fait miséricorde à qui il veut, et il
endurcit qui il veut” (v. 15
et 18). Ceux qui viennent à Lui sont ceux qui ont trouvé grâce auprès de Lui.
Seul celui qui vient à Lui peut expérimenter Sa miséricorde et Son amour. C’est
à eux que se rapporte le verset 16: “Ainsi donc ce n’est pas de celui qui
veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde”. Cependant
celui qui ne vient pas à Dieu ne permet pas à Dieu d’user de miséricorde à son
égard. Celui qui ne vient pas et endurcit son coeur, Dieu à Son tour le rend
insensible et l’endurcit complètement. Ce n’est pas que Dieu ait renoncé à Ses
intentions primitives; au contraire Il les réalise envers ceux qui viennent à
Lui et Lui accordent leur foi. Ce qui est écrit plus loin au sujet de la colère
de Dieu et des vases de colère destinés à la destruction concerne de nouveau
ceux qui demeurent incrédules, qui ne veulent rien avoir à faire avec Dieu et
sur lesquels la colère de Dieu demeure, bien qu’à proprement parler, en Christ,
elle ait été enlevée de dessus les hommes. Il y a des personnes qui refusent
l’acquittement de leur dette et qui, par conséquent, demeurent sous la condamnation.
Celui qui ne vient pas à Christ est la personne sur laquelle la colère de Dieu
demeure, parce qu’elle ne prend pas pour elle-même la rédemption pleinement
accomplie.
Lucifer, par sa propre décision, s’est élevé contre Dieu et il ne
se laissera, avec ceux qui le suivent, jamais inclure dans le plan de Dieu. Et
précisément, de la même façon, il existe des gens qui ne se laisseront jamais
mettre à la place qui leur revient dans le plan de Dieu. Dieu ne peut réaliser
le pardon et la grâce, c’est-à-dire la pleine rédemption, que là où des hommes
la reçoivent comme un don de Dieu, dans la foi en l’oeuvre substitutive
d’expiation pleinement accomplie par Christ.
Ce témoignage nous est donné: “Car
la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes” (Tite 2.11). Le Seigneur invite tous
les hommes: “Venez à moi, vous
tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos” (Mat. 11.28). Cependant tous ne
viennent pas à Lui. Ils n’écoutent pas Son appel. Même parmi les personnes
pieuses qui sondent la Parole de Dieu il y en a qui poursuivent leur propre
motivation, et de cette manière elles ne pénètrent pas dans une communion
personnelle avec leur Seigneur et Sauveur. “Sondez
les Ecritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce
sont elles qui rendent témoignage de moi: et vous ne voulez pas venir à moi
pour avoir la vie” (Jean
5.39,40). Toutes les recherches dans l’Ecriture, toutes les études de théologie
ne serviront à rien, à moins que chacun en particulier ne vienne réellement au
Seigneur et ne reçoive la Vie éternelle. Le Seigneur déclare: “Si quelqu’un a soif, qu’il vienne
à moi, et qu’il boive” (Jean
7.37). La plupart ne viennent pas parce qu’ils n’ont pas soif.
Le “… il endurcit
qui il veut” de Romains 9.18
arrive lorsqu’une personne contraint Dieu à faire cela, puisque Dieu ne peut
agir contre la volonté d’un homme. Dieu ne pouvait pas vouloir la perdition de
l’homme, car Sa volonté est que tous soient secourus et Il veut que tous soient
sauvés, parce qu’Il est réellement le Sauveur. Quand l’homme ne veut pas ce que
Dieu veut, alors Dieu doit vouloir ce que l’homme veut. Dès le commencement
Dieu a doté les hommes de ce libre arbitre. Il ne les a pas contraints, ni n’en
a fait des automates ou des marionnettes; les hommes pouvaient choisir entre la
vie et la mort, entre l’obéissance et la désobéissance.
L’homme séparé de Dieu s’entête dans son auto-détermination
jusqu’au jour où il reconnaît sa vocation divine et l’accepte. Il s’entête
également dans ses propres réalisations jusqu’au moment où il devient une
partie du plan réalisé par Dieu. L’homme voudrait être indépendant et ne se
soumettre à personne. En recherchant sa propre liberté il est tombé dans la
perdition qu’il a lui-même choisie. En se détachant de Dieu il est devenu un
être assujetti à l’adversaire. C’est la raison pour laquelle une délivrance est
indispensable. Notre Sauveur a été en effet envoyé pour publier la liberté aux
prisonniers (Luc 4.18).
Ce qui est arrivé à Abraham, le père de la foi, et qui nous est
donné en exemple, est également ce qui est arrivé à tous ceux qui entendent la
Parole de Dieu, qui La croient et La mettent en pratique. Ils donnent raison à
Dieu en se mettant à Son côté, et confirment l’alliance qu’Il a faite avec les
hommes. Les élus croient Dieu en tout ce qu’Il dit; ils font ce qu’Il a
commandé et obéissent à Ses instructions. Chez eux, la Parole, la foi et les
oeuvres sont en parfait accord. Les élus ont soumis leur propre volonté à la
volonté de Dieu et ils prient sincèrement: “Que
ta volonté soit faite, comme dans le ciel, aussi sur la terre!” (Mat. 6.10). Ils n’ont pas de volonté
propre; ils veulent simplement ce que Dieu veut. Dans la mesure où par la
nouvelle naissance ils sont devenus une partie de la Parole et du plan de Dieu
ils sont, comme le Fils de Dieu, une réalisation directe de la chair devenue
Parole. C’est à de telles personnes que Dieu adresse cette exhortation: “C’est pourquoi, frères,
étudiez-vous d’autant plus à affermir votre appel et votre élection, car en
faisant ces choses vous ne faillirez jamais” (2 Pier. 1.10).
Comme nous pouvons en conclure des exposés faits par l’apôtre
Pierre, Christ nous est aussi présenté comme la Pierre élue, une Pierre
angulaire pour les uns, et pour les autres une Pierre d’achoppement et un
Rocher de chute pour les autres. Celui qui appartient à la race élue, à la
sacrificature royale, considérera dans la foi Christ comme la Pierre angulaire
et la Pierre de faîte. Celui qui s’achoppe à Lui et se scandalise à Son sujet
se trouve dans la désobéissance à l’égard de la Parole de Dieu (1 Pier.
2.3-10).
L’expérience spirituelle enseigne chacun de nous à prendre la
place que Dieu lui a réservée, et à croire ce qui lui est destiné. Celui qui,
par exemple, ne croit pas à la prédestination ne peut pas être prédestiné. La
même chose est valable pour la conversion, le renouvellement, la nouvelle
naissance, et à l’égard de toute expérience que l’homme peut faire avec Dieu.
Chaque homme n’expérimente que ce qu’il croit. “Mais nous, nous devons toujours
rendre grâces à Dieu pour vous, frères aimés du Seigneur, de ce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut,
dans la sainteté de l’Esprit et la foi de la vérité” (2 Thess. 2.13).
“Nous ayant fait connaître le mystère de sa volonté selon son bon
plaisir, qu’il s’est proposé en lui-même pour l’administration de la plénitude
des temps, savoir de réunir en un toutes choses dans le Christ, les choses qui
sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, en lui, en qui nous
avons aussi été faits héritiers, ayant été prédestinés selon le propos de celui qui opère
toutes choses selon le conseil de sa volonté” (Eph. 1.9-11).
UN JOUR DE DIEU — MILLE ANS
L’exposé suivant devrait servir à comprendre véritablement la
répartition du plan de Dieu pour les temps destinés à l’humanité. Il est écrit
dans le Psaume 90.4: “Car
mille ans, à tes yeux, sont comme le jour d’hier quand il est passé, et comme
une veille dans la nuit”. Dans
le Nouveau Testament Pierre exprime la même pensée:“Mais n’ignorez pas cette
chose, bien-aimés, c’est qu’un jour est devant le Seigneur comme mille ans, et
mille ans comme un jour” (2
Pier. 3.8). Lorsque dans les Saintes Ecritures il est question des derniers
jours, nous devons en fait prendre garde s’il s’agit de jours au sens
prophétique du terme, ou s’il est réellement question de la dernière
génération.
Dieu créa le monde en six jours et se reposa le septième jour. Si
on lit attentivement le récit de la création, nous y trouvons cette parole: “Et Dieu eut achevé au septième
jour son oeuvre qu’il fit; et il se reposa au septième jour de toute son oeuvre
qu’il fit” (Gen. 2.2). Comme
nous le verrons encore, ceci est d’une grand importance pour le déroulement des
sept mille ans de l’histoire de l’humanité. Le nombre 7 est le nombre de la
perfection divine. Le huitième jour serait de nouveau le premier d’une nouvelle
période.
Le déroulement du temps biblique peut être divisé en différentes
périodes, telles que: deux mille ans (deux jours pour Dieu) qui se sont écoulés
d’Adam à Abraham; les deux mille ans suivants se sont écoulés d’Abraham à
Christ; et maintenant nous nous approchons de nouveau de l’achèvement d’une
époque de deux mille ans. Le septième jour est le jour de repos du Seigneur, c’est-à-dire
celui du Règne de mille ans. Les prophètes et les apôtres ont parlé et écrit au
sujet du “jour du Seigneur”. Jean fait le récit d’un événement survenu
lorsqu’il se trouvait sur l’île de Patmos: “Je
fus saisi par l’Esprit au jour du Seigneur…” (Apoc. 1.10 — Segond). Ce dernier jour
commence par la grande confrontation connue sous le nom de bataille
d’Armaguédon (Apoc. 16.14-16)et qui se terminera par le grand combat de Gog et
de Magog, après le millénium, lorsque Satan aura été délié et qu’il aura encore
une fois séduit les nations (Apoc. 20.7-10). Entre les deux est manifesté le
Règne de paix de mille ans, où “le
loup habitera avec l’agneau, et le léopard couchera avec le chevreau; et le
veau et le jeune lion, et la bête grasse seront ensemble… La vache paîtra avec
l’ourse…” (Es. 11.6,7). “Et de leurs épées ils forgeront
des socs, et de leurs lances, des serpes: une nation ne lèvera pas l’épée
contre une autre nation, et on n’apprendra plus la guerre” (Es. 2.4; Michée 4.3). “En ce jour-là, il y aura une
racine d’Isaï, se tenant là comme une bannière des peuples: les nations la
rechercheront, et son repos sera gloire. Et il arrivera, en ce jour-là, que le
Seigneur mettra sa main encore une seconde fois pour acquérir le résidu de son
peuple, qui sera demeuré de reste…” (Es.
11.10,11).
Du point de vue prophétique nous vivons depuis le début de la
Nouvelle Alliance dans les deux derniers jours, que l’on appelle aussi “la fin
des temps”. “… préconnu dès
avant la fondation du monde, mais manifesté à la fin des temps pour vous…” (1 Pier. 1.20). Cette époque tire à sa
fin. A cause de la manière différente de compter les années (années bibliques:
360 jours; années solaires: 365 jours), il n’est pas possible de calculer ce
temps. Que Dieu en soit remercié! Cependant, dans les grandes lignes, il nous a
été donné un point de repère et une orientation dans le temps. Par
l’accomplissement des événements qui apparaissent (les signes des temps), nous
pouvons constater que nous vivons maintenant à la fin du temps de la fin.
L’imminence des grands changements qui surviennent dans l’histoire de
l’humanité, selon la volonté de Dieu, peut être est clairement reconnue et tout
cela s’est rapproché de façon évidente.
Le jour de Pentecôte, Pierre avait devant les yeux les deux jours
prophétiques, lorsqu’il plaça l’événement de l’effusion de l’Esprit sur le
fondement de la Parole de Joël 3: “Mais
c’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël” (Joël 3.1-5). “Et il arrivera aux derniers jours, dit Dieu, que
je répandrai de mon Esprit sur toute chair…” (Act. 2.16,17). A la fin de ces
derniers jours, c’est-à-dire après le déroulement de ces deux mille ans de
l’histoire du salut, Pierre situe avec toute l’exactitude voulue le jour du
Seigneur, lequel ne peut arriver que lorsque le jour du salut sera parvenu à sa
fin: “Le soleil sera changé en
ténèbres et la lune en sang, avant que vienne la grande et éclatante journée du Seigneur” (Act. 2.20). Selon Malachie 4.5, le
jour de l’Eternel est un jour grand et terrible.
Certains événements arriveront à la fin de cette époque de deux
mille ans, d’autres au commencement du septième jour, donc au jour de
l’Eternel. Il n’y a aucun passage biblique qui désigne le sabbat ou le dimanche
comme étant le “jour du Seigneur”. Ce jour ne sera magnifique que pour les
rachetés (Phil. 1.6; 2.16), mais pour tous les impies ce sera un jour terrible
(Es. 13.6-17). De même qu’après avoir achevé Son oeuvre de création Dieu s’est
reposé le septième jour, ainsi en sera-t-il à l’achèvement de Son oeuvre de
rédemption.
Le temps de la grâce est aussi appelé “jour du salut”, ou “temps favorable” ou “temps
agréé” (Es. 49.8; 2 Cor.
6.2); il est aussi appelé “année
de la faveur de l’Eternel”(Es.61.2; Luc 4.19). Quand on parle de l’année
agréable au Seigneur, on pense aussi au “jour
du retentissement des trompettes” ou
comme on le dit aussi, au “jour
du jubilé”, lequel dans l’Ancien Testament, avait toujours lieu après les
sept périodes de sept ans, c’est-à-dire la cinquantième année. Tous ceux qui se
trouvaient dans les dettes et qui avaient dû se vendre comme esclaves, tous
ceux qui avaient perdu tous leurs biens pouvaient lors du jubilé rentrer en
possession de leurs biens primitifs (Lév. 25). Lors du grand jour de
l’expiation, l’année du jubilé, les trompettes sonnaient et ce jour-là, tous
ceux qui avaient des dettes étaient libérés. Pareillement, après qu’aura eu
lieu le grand “jour de la
réconciliation de Dieu” avec
l’humanité en général, la trompette de l’Evangile retentira et quiconque
écoutera et croira pourra s’en aller libre. Indépendamment du lieu et du temps
dans lequel tout homme vit, le temps entier de la grâce se trouve être l’année
divine du retentissement des trompettes, laquelle est appelée par notre
Seigneur “l’an agréable”.
Pendant cette période, quiconque croit Dieu et reçoit la rédemption
parfaitement achevée a le droit de s’en aller libre. Notre Seigneur Jésus s’est
écrié en Son temps: “Aujourd’hui
cette Ecriture s’est accomplie, vous l’entendant” (Luc 4.21). Cet “aujourd’hui” est le
jour de grâce dont Dieu nous a fait don (Héb. 4.7).
Au sujet des deux derniers jours, c’est-à-dire de cette période de
deux mille ans, Pierre dit encore: “Et
même tous les prophètes, depuis Samuel et ceux qui l’ont suivi, tous ceux qui
ont parlé, ont aussi annoncé ces
jours” (Act. 3.24).Nous
sommes plongés dans l’étonnement lorsque nous voyons comment les hommes de Dieu
du Nouveau Testament ont pu décrire par révélation et avec une aussi grande
exactitude les desseins de salut de Dieu. “Voici,
des jours viennent, dit le Seigneur, et je
conclurai, pour la maison d’Israël et pour la maison de Juda, une nouvelle
alliance” (Héb. 8.8). Dieu a
conclu cette alliance en Christ à Golgotha et Il donne cette promesse à Israël: “Car c’est ici l’alliance que
j’établirai pour la maison d’Israël après
ces jours-là, dit le Seigneur: En mettant mes lois dans leur entendement,
je les écrirai aussi sur leurs coeurs, et je leur serai pour Dieu, et ils me
seront pour peuple” (Héb.
8.10).
En rapport avec la période de l’Ancien Testament, laquelle est également
appelée “jour” au sens prophétique du terme, nous pouvons lire dans Hébreux
1.1: “Dieu ayant autrefois, à
plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes,
à la fin de ces jours-là,
nous a parlé dans le Fils”. La fin de ces jours des pères a débouché dans
le commencement des jours où Dieu a parlé dans le Fils et apporté par Lui la
réponse à tous nos problèmes. C’est-à-dire qu’il s’agit du temps qui dure pour
l’Eglise depuis environ 2000 ans et qui trouve son achèvement à la fin de cette
époque-ci. Ensuite vient la réalisation des plans de Dieu pour Israël. Ce grand
événement tombe au commencement du septième jour, directement avant le
commencement du Règne de mille ans.
Osée 6.1,2 nous dit ceci: “Venez,
retournons à l’Eternel, car lui a déchiré, et il nous guérira; il a frappé, et
il bandera nos plaies. Dans deux
jours, il nous fera vivre; au troisième
jour, il nous mettra debout, et nous vivrons devant sa face”.
Depuis l’an 70 de notre ère, lorsque le temple fut détruit par les
armées romaines sous la conduite de Titus, Israël fut dispersé parmi tous les
peuples, comme le prophète Moïse l’avait déjà annoncé à l’avance. Il avait en
même temps annoncé son retour dans le pays de la promesse (Deut.4.27,28). Par
la bouche du prophète Jérémie, le Seigneur nous a aussi dit: “Celui qui a dispersé Israël le
rassemblera et le gardera comme un berger son troupeau… et ils viendront et
exulteront avec chant de triomphe sur les hauteurs de Sion… Et je changerai
leur deuil en allégresse, et je les consolerai et je les réjouirai en les
délivrant de leur douleur” (Jér.
31.10-13). Dans Ezéchiel, aux chapitres 36-38 plus particulièrement, beaucoup
de choses nous sont dites à ce sujet: “Ainsi
dit l’Eternel, le Seigneur: Voici, je prendrai les fils d’Israël d’entre les
nations où ils sont allés, et je les rassemblerai de toutes parts, et je les
ferai entrer dans leur terre” (Ezé.
37.21). Au chapitre 38, le temps dans lequel toutes ces choses arrivent nous
est décrit de manière encore plus précise: “A
la fin des années… ce sera à la fin des jours” (v. 8 et 16).
Dans le texte d’Osée que nous avons mentionné, il nous est dit que
cela arrivera après deux jours, c’est-à-dire après deux mille ans, et que le
troisième jour l’Eternel secourra Israël et qu’il recevra de Dieu la vie.
L’espérance dans le Messie est demeurée vivante jusqu’aujourd’hui parmi les
croyants juifs. Généralement la prière faite devant le Mur des Lamentations se
termine par la demande du retour du Messie et de la reconstruction du temple.
Dans Osée il est dit ensuite: “Et
nous connaîtrons et nous nous attacherons à connaître l’Eternel. Sa sortie est
préparée comme l’aube du jour; et il viendra à nous comme la pluie, comme la
pluie de la dernière saison arrose la terre” (Osée 6.3).
Comme par un miracle de Dieu, l’Etat d’Israël existe à nouveau
depuis 1948. Du point de vue de l’histoire du salut divin, Dieu s’occupe
d’Israël en le considérant comme un tout dans son propre pays; mais par contre
il appelle individuellement les croyants des différents peuples et langues à
sortir de la confusion. En ce qui concerne l’achèvement de l’Eglise des nations
et le salut d’Israël, Paul écrit: “C’est
qu’un endurcissement partiel est arrivé à Israël jusqu’à ce que la plénitude
des nations soit entrée; et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est
écrit…” (Rom. 11.25,26).
Jacques avait déjà exprimé la même pensée lors du premier
rassemblement de l’Eglise à Jérusalem: “Simon
a raconté comment Dieu a premièrement visité les nations pour attirer un peuple
pour son nom. Et avec cela s’accordent les paroles des prophètes, selon qu’il
est écrit: Après ces choses, je retournerai et je réédifierai le tabernacle de
David qui est tombé, et je réédifierai ses ruines et je le relèverai” (Act.15.14-16). Le prophète Amos
l’exprime de cette manière: “En
ce jour-là, je relèverai
le tabernacle de David…” (Amos
9.11). En rapport avec le peuple d’Israël, Sophonie écrit: “En ce jour-là, tu ne seras pas
honteuse à cause de toutes tes actions…” (Soph.
3.11). “Et il arrivera, en ce jour-là, que je ferai de
Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples… et il arrivera, en ce jour-là, que je chercherai à
détruire toutes les nations qui viennent contre Jérusalem. Et je répandrai sur
la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de
supplications; et ils regarderont vers moi, celui qu’ils auront percé…” (Zach.12.3,9,10).
La réalité du retour du peuple d’Israël dans sa patrie est la
preuve infaillible que nous vivons maintenant à la fin du temps de la grâce et
que le Seigneur va se révéler aux Juifs dans très peu de temps. Avant que ne
commence le dernier jour l’oeuvre de Dieu avec l’Eglise doit être achevée.
C’est “Ainsi dit le Seigneur”. “Voici,
je vous envoie Elie, le prophète, avant que vienne le grand et terrible jour de
l’Eternel” (Mal. 4.5). Se
pourrait-il que cette promesse se soit déjà accomplie sans que le clergé établi
l’ait remarqué? C’est en tout cas ce qui s’était passé au début du temps de la
grâce.
Parce que Jean-Baptiste a accompli la première partie du verset 6
de Malachie 4: “Et il fera
retourner le coeur des fils vers les pères…” (Luc 1.17), il fut aussi appelé Elie.
Cependant depuis ce temps, presque deux mille ans se sont écoulés et le jour du
Seigneur n’est toujours pas venu. Jean-Baptiste était le messager qui
conformément à Malachie3.1 a préparé le chemin du Seigneur (Mat. 11.10; Marc
1.1-3).
On posa entre autres cette question à Jean-Baptiste: “Quoi donc? Es-tu Elie?”.
Là-dessus il répondit: “Je ne
le suis pas” (Jean 1.21). Avant
que ne se termine le jour de la grâce, et que ne commence le jour du jugement
et de la colère, Dieu voulait envoyer un homme avec un ministère semblable à
celui du prophète Elie. Cet homme a eu pour tâche de reconduire le coeur des
enfants de Dieu vers le coeur et la foi des pères apostoliques (Mal. 4.6).
Comme Elie appela le peuple d’Israël sur la montagne du Carmel, qu’il releva
l’autel de l’Eternel en prenant exactement douze pierres, lesquelles
correspondent aux douze tribus d’Israël, afin que le Dieu du Ciel puisse
répondre et provoquer la décision du peuple, ainsi l’Elie de notre temps a
replacé la doctrine des douze apôtres sur le fondement de l’Eglise, afin que le
Dieu Vivant puisse reconnaître Sa Parole et révéler Sa puissance dans Son
Eglise. Cet homme ne peut être un représentant d’une dénomination: il doit être
un homme envoyé de Dieu, avec le message divin adressé directement au peuple de
Dieu.
Dans Matthieu 17.11, Christ confirme ce ministère qui, en ce
temps-là, était encore à venir: “Et
lui, répondant, leur dit: En effet, Elie vient premièrement, et il rétablira
toutes choses”. Le Dr Scofield confirme ce fait dans la note explicative de
sa traduction de la Bible, dans Matthieu 17.10, comme d’autres connaisseurs des
prophéties bibliques le font également: «Christ confirme la prophétie précise mais encore inaccomplie de
Malachie 4.5,6: “Il est vrai qu’Elie doit venir et rétablir toutes choses”. Ici
comme en Malachie, la prophétie réalisée par Jean-Baptiste et celle qui doit
l’être encore par Elie sont distinctes. Mais Jean-Baptiste est déjà venu,
exerçant un ministère en conformité absolue avec l’esprit et la puissance du
ministère futur d’Elie (Luc 1.17); si bien qu’au sens figuré, on pourrait dire:
Elie est déjà venu (Mat. 17.12)».
Le précurseur de la première venue de Christ s’est avancé dans
l’esprit et la puissance d’Elie. L’homme de Dieu qui précède la deuxième venue
de Christ doit mettre de nouveau toutes choses en ordre et à leur juste place,
selon l’ordonnance biblique, de la même manière qu’elles se trouvaient dans le
christianisme primitif. Conformément aux Saintes Ecritures cela doit arriver
avant le retour de Jésus-Christ, car il est écrit de Lui: “… lequel il faut que le ciel
reçoive, jusqu’au temps de rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé
par la bouche de ses saints prophètes de tout temps” (Act. 3.21).
Concernant le jour du Seigneur, Paul écrit aux Thessaloniciens: “Car vous savez vous-mêmes
parfaitement que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit” (1 Thess. 5.2). Cela veut dire qu’il
n’y aura pas d’avertissement préalable particulier et qu’il y aura ce jour-là
une grande surprise. Au sujet de ce jour Paul dit encore: “Quand ils diront: Paix et sûreté,
alors une subite destruction viendra sur eux, comme les douleurs sur celle qui
est enceinte, et ils n’échapperont point” (1
Thess. 5.3). En nul autre temps, la notion de “paix” et de “sécurité” n’a joué
un grand rôle qu’en ce temps précisément. Voilà pourquoi des politiciens
veulent donner la paix et la sécurité aux peuples éprouvés par la souffrance.
Mais c’est aussi précisément juste au moment où l’on insistera sur ces slogans
de “paix” et de “sécurité” que surviendra ce jour. Maintenant ce temps est là.
Dans toute l’Europe de l’Est et de l’Ouest s’implante la pensée de désarmement
et de sécurité, et cela à travers le monde entier. Pour les connaisseurs des
Saintes Ecritures ce jour ne viendra pas à l’improviste, car en se fondant sur
les signes des temps ils voient combien le développement de ces choses a progressé. “Mais vous, frères, vous n’êtes pas
dans les ténèbres, en sorte que ce jour vous surprenne comme un voleur” (1 Thess. 5.4).
L’apôtre Paul saisit le thème du retour du Seigneur Jésus-Christ
et de notre rassemblement avec Lui, et dans ce contexte il nous exhorte à ne
pas nous laisser troubler: “…
comme si le jour du Seigneur était là” (2
Thess. 2.2). Dans ce chapitre, comme aussi en d’autres passages des Ecritures,
les signes spirituels de cette dernière époque que l’on appelle également le
temps de la fin, nous sont décrits: “…
que, à la fin du temps, il
y aurait des moqueurs, marchant selon leurs propres convoitises d’impiété” (Jude 18).
Nous trouvons presque les mêmes paroles dans 2 Pierre 3.3: “Sachant tout d’abord ceci, qu’aux derniers jours des moqueurs viendront, marchant dans
la moquerie selon leurs propres convoitises”.
Au verset suivant, l’apôtre nous décrit la marque distinctive de
ces moqueurs qui ne se moquent pas des choses en général, mais se raillent de
la promesse du retour de Christ et disent: “Où
est la promesse de sa venue?”.
La situation générale prévalant dans les derniers jours,
c’est-à-dire au temps de la fin, nous est décrit en 2 Timothée 3.1-9: “… que dans les derniers jours il surviendra des temps fâcheux; car
les hommes seront égoïstes, avares, vantards, hautains, outrageux,
désobéissants à leurs parents, ingrats, sans piété, sans affection naturelle,
implacables, calomniateurs, incontinents, cruels, n’aimant pas le bien,
traîtres, téméraires, enflés d’orgueil, amis des voluptés plutôt qu’amis de
Dieu…”.
Le Seigneur a exprimé là quel serait en général l’état moral et
spirituel de l’humanité en ces derniers jours; il en est comme aux jours de Noé
et au temps de Sodome et de Gomorrhe (Luc 17). Au temps de Noé eut lieu le
grand mélange des deux lignées (de Seth et de Caïn), à cause duquel Dieu décida
de mettre fin à toute chair (Gen. 6). De la même manière nous trouvons
maintenant le plus grand des mélanges religieux qui aient jamais eu lieu.
Dans 2 Timothée 4.1-5, nous sommes mis en garde contre toute
prédication qui s’écarte de la Parole de Vérité: “… car il y aura un temps où ils ne
supporteront pas le sain enseignement… et ils détourneront leurs oreilles de la
vérité et se tourneront vers les fables”. Dans 1 Timothée 4.1-3, ce n’est
pas l’apôtre mais bien l’Esprit de Dieu qui nous annonce à l’avance le
développement spirituel de ces derniers temps: “Or l’Esprit dit expressément
qu’aux derniers temps quelques-uns apostasieront de la foi,
s’attachant à des esprits séducteurs et à des enseignements de démons…
défendant de se marier (faisant
du célibat une obligation), prescrivant de s’abstenir des viandes (par exemple de ne pas manger de
viande le vendredi), que Dieu a créées pour être prises avec actions de
grâces par les fidèles et par ceux qui connaissent la vérité”. Ce qui est
présenté aux hommes comme étant particulièrement digne d’effort est qualifié
par les Saintes Ecritures de doctrines de démons.
L’apôtre Pierre a aussi écrit sur le jour du Seigneur, qu’il
appelle également ‘jour de Dieu’: “Or
le jour du Seigneur viendra comme un voleur; et, dans ce
jour-là, les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments embrasés
seront dissous, et la terre et les oeuvres qui sont en elle seront brûlées
entièrement” (2 Pier. 3.10).
Le prophète Daniel se rapporte maintes fois au temps de la fin.
Nous lisons au chapitre 2.28: “Mais
il y a un Dieu dans les cieux qui révèle les secrets et fait savoir au roi
Nebucadnetsar ce qui arrivera à la fin
des jours”. Au chapitre 8, versets 17,19 et 26 il lui fut dit: “Comprends, fils d’homme, car la
vision est pour le temps de la
fin… voici, je te fais connaître ce qui aura lieu à la fin de l’indignation; car à un temps
déterminé sera la fin… Et toi, serre la vision, car elle est pour beaucoup de jours”. Au
dernier chapitre, presque les mêmes paroles sont criées à Daniel: “Et toi, Daniel, cache les paroles
et scelle le livre jusqu’au temps
de la fin… Va, Daniel; car ces paroles sont cachées et scellées jusqu’au temps de la fin” (Dan. 12.4 et 9).
Jusqu’ici il n’était réellement pas possible, comme c’est le cas
maintenant à cause du développement politique, de classer correctement selon
les Saintes Ecritures la partie prophétique de l’histoire. L’Europe religieuse
et politique qui prend actuellement naissance est la restauration de “l’empire
romain” et cela a en fait commencé avec le traité de Rome du 25 mars 1957. Le
développement irréversible en Europe centrale, ainsi que la situation générale
dans le monde, nous montrent clairement que nous vivons maintenant très près du
retour de Jésus-Christ et du jour du Seigneur qui va le suivre. Non seulement
le temps est proche, mais il est là. Aujourd’hui nous n’avons plus besoin
d’interpréter la prophétie biblique car nous la voyons se réaliser sous nos yeux.
Le temps de grâce, le jour du
salut, tire à sa fin; le compte à rebours a déjà commencé. Une époque
arrive à sa conclusion et une autre commence. Après le septième jour, le
dernier millénaire, le temps se fondra alors dans l’éternité.
L’empire romain est lié à l’église romaine de manière
indissociable. Aux jours de Constantin elle était l’église de l’Empire, puis
elle devint l’église du peuple, et finalement l’église d’Etat. Le développement
religieux déboucha sur le développement de l’Etat, et c’est l’institution
religieuse qui devint une forme d’Etat, à savoir “l’Etat Pontifical” lequel
exista pendant des siècles. Aucune autre église, à commencer par l’“Eglise
d’Orient” jusqu’à la grande église anglicane internationale, n’a en tant
qu’institution religieuse le caractère d’Etat. L’église romaine est tout à fait
officiellement un Etat indépendant, au milieu d’un autre Etat (Apoc. 17.11), et
elle est la puissance politique la plus importante sur la terre. Le Vatican
entretient des relations diplomatiques avec plus de 100 pays, c’est-à-dire
qu’il y a un échange d’ambassadeurs, lesquels sont appelés par le Saint-Siège
des “nonces”. Pour quelle raison aucune autre église nationale ou du peuple
n’a-t-elle donc de telles relations diplomatiques? Pourquoi est-ce uniquement
l’église de Rome? Parce qu’elle est un Etat, et qu’elle commande dans tous les
Etats à tous ceux qui lui appartiennent. Elle n’est absolument pas l’Eglise
primitive que Christ a appelée à la Vie.
Lors d’une visite du pape, il s’agit d’une visite d’un Chef d’Etat, lequel doit être reçu avec tous les honneurs dus à
son rang. Lorsque Christ a parlé du Royaume de Dieu, a-t-Il eu dans l’esprit
“l’Empire de Rome”, que les papes ont élevé devant les yeux du monde entier?
Cette puissance mondiale politique, économique et religieuse peut-elle être
l’Eglise de Christ? Etait-ce bien là la volonté de Dieu? Etait-ce cela
l’intention de Jésus-Christ lorsqu’Il accomplit le salut à Golgotha?
Pour avoir une meilleure compréhension de l’histoire, qui se
déroule simultanément sur le plan des pouvoir religieux et temporel,
enchevêtres l’un dans l’autre certaines choses doivent encore êtres
mentionnées. Conformément à ce qui a été montré en vision au prophète Daniel,
quatre empires sont prévus jusqu’à la fin de la civilisation actuelle. Le
dernier est l’empire romain (Dan. 2 et 7). Historiquement, c’est ainsi que le
cours de ces empires se déroula: l’empire babylonien dura de 606 à 538 av. Christ,
l’empire des Mèdes et des Perses de 538 à 330 av. Christ; puis suivit l’empire
grec, sous Alexandre le Grand, qui s’étendit de 330 à 30 av. Christ. Depuis
l’an 30 av. Christ, c’est l’empire romain qui s’empara du pouvoir et qui
subsistera jusqu’à la fin effective de cette époque. Ces quatres empires furent
symbolisés dans Daniel 7 par quatre bêtes. Dans la prophétie biblique une bête
symbolise toujours une puissance, ou bien un dominateur qui exerce le pouvoir
(Dan. 7.17,23).
Il est très important de savoir de quelle manière ces puissances
totalitaires exercèrent le pouvoir. Cela commença par cet homme bien connu
Nebucadnetsar, qui, subitement influencé par des fanatiques et saisi de
mégalomanie, ordonna que soit mise à mort toute personne s’adressant à un autre
dieu que ceux reconnus par l’empire. Qui donc n’a jamais entendu parler des
trois hommes qui furent jetés dans la fournaise uniquement parce qu’ils
invoquaient et servaient le seul vrai Dieu? La même accusation fut portée
contre le prophète Daniel, lequel, à cause de cela, fut jeté en pâture aux
lions. Mais subitement apparut la main écrivant sur la muraille:“Mené, mené,
thékel, upharsin”, et c’est de cette manière, que par un écrit le
dominateur apprit, alors que son ciel était serein, que son royaume avait été
pesé et que ses jours étaient comptés. C’est ainsi qu’il en sera de nouveau à
la fin de cette génération.
Pendant les deux derniers millénaires, l’autorité a de toute
manière été exercée par Rome. Tout d’abord cette autorité fut politico-païenne,
puis elle devint politico-pagano-“chrétienne”. Qu’ils soient empereurs ou
papes, leur intention a toujours été d’agrandir cet empire, de le fortifier et
de le défendre, le cas échéant de le rétablir. Ils le firent par tous les
moyens possibles. Tous les autres royaumes, jusqu’à “l’Empire britannique”
lui-même tombèrent en décadence et durent s’insérer dans ce développement
général. Maintenant le grand empire soviétique s’écroule aussi, et le bloc de
l’Est dans son ensemble est ébranlé afin que ce seul “Empire universel” puisse
prendre place.
Dans cet empire romain, la foi trinitaire catholico-romaine fut
proclamée dès le 4ème siècle comme étant la
seule valable. Les empereurs, les papes, les princes et tous ceux qui
possédaient quelque influence se sentirent obligés de rassembler toutes leurs
forces pour veiller à atteindre ce but bien défini. Quiconque ne se tournait
que vers le seul vrai Dieu, comme par exemple les Juifs et ceux qui
professaient une autre foi, étaient pourchassés sans pitié. La fin a toujours
justifié les moyens! Il y eut les croisades et beaucoup de guerres appelées
“saintes et justes” et cela parce que derrière elles se tenait l’église “sainte
et juste”.
Nous n’avons pas la possibilité de nous représenter aujourd’hui
tout ce qui a été ainsi réellement perpétré. Celui qui peut voir les
instruments de torture employés par la “sainte” Inquisition en ressort malade.
L’intolérance à l’égard de ceux qui avaient une foi autre que la leur, et le
fanatisme religieux aveugle qui dégénérait en haine mortelle, ont vraiment
dépassé toute mesure. Quelques auteurs ont essayé timidement d’éclairer ce
sombre chapitre. On ne pourra jamais assez clairement le dire: toutes ces
atrocités ont été commises et légitimées en raison du funeste arrêt décrétant que
dans cet empire romain une seule et unique foi était valable, à savoir celle
représentée par l’église catholique romaine.
Les papes et les empereurs se partageaient le pouvoir.
Aujourd’hui, on appellerait cela “joint-venture” ou “power-sharing”. Ils régnaient
dans leur empire avec une indicible brutalité. Mais ce soi-disant “Saint Empire
Romain” n’est aucunement saint, pour la bonne raison qu’il n’est pas le Royaume
de Dieu. Il n’est que faussement présenté comme tel, à dessein ou par manque de
connaissance. A aucune époque un apôtre ou un homme de Dieu appelé du Seigneur
ne s’est mêlé de politique ou n’a exercé un pouvoir dans ce monde. Les vrais
serviteurs de Dieu ont proclamé de tout temps le Royaume de Dieu et ont laissé
la politique aux politiciens.
L’empire romain, composé de la puissance politique, économique et
religieuse, s’élève maintenant à nouveau sous nos yeux et il s’étend. Une
Europe unie a été de tout temps le rêve des papes et elle joue le plus grand
rôle dans les prophéties du temps de la fin.
Quelle qu’ait été la forme de gouvernement de chaque pays ayant
appartenu à cet empire romain, ou lui appartenant maintenant, que ce soient des
démocraties ou des dictatures (car les Etats et les diverses formes de
gouvernements sont venus et s’en sont allés), cette “église de l’empire” a
survécu à tous ceux-là et demeure d’acier. Le Vatican sait utiliser chaque
système d’Etat pour atteindre son but! Afin d’en imposer au public du monde
entier, il acceptera toutes les autres communautés religieuses, pour ensuite en
assumer le commandement. Aujourd’hui, on ne maudit plus et on ne met plus au
ban. Aujourd’hui les bras sont ouverts à tous. Au cours de la même semaine, le
pape reçoit successivement un politicien d’Israël et le chef de l’OLP. Les
responsables politiques et religieux de tous les pays souverains viennent à
lui, sans considération de leur conception du monde ou leur idéologie. Tous ont
déjà compris que sans une visite au pape, ils n’obtiennent pas la considération
nécessaire, fût-ce même dans leur propre pays. Le président des Etats-Unis,
George Bush, s’est certainement conformé à ce que disaient ses conseillers, car
lors de son voyage en Europe en mai 1989, il est allé en premier lieu présenter
ses civilités au pape. Michaël Gorbatchev le fit également. C’est là que fut
décidée la réunification de l’Allemagne. Après l’introduction de cette
réunification, en novembre 1989, le Chancelier fédéral Helmut Kohl, depuis
Berlin, remercia publiquement le pape pour cela. C’est ainsi que se fait la
politique mondiale!
Conformément aux prophéties bibliques, après toutes les guerres
qui auront lieu, des ennemis historiques deviendront amis et une paix apparente
sera proclamée, afin que soit accomplie cette parole de l’Ecriture: “Quand ils diront: Paix et sûreté…” (1 Thess. 5.3.) Toute l’Europe est
bouleversée. A l’Ouest comme à l’Est des hommes se sont levés en faveur de la
paix. Ils ont démontré en proclament des slogans comme “des épées faisons des
charrues” ou “amenons la paix sans faire parler les armes”. Ces derniers temps
de grand progrès ont été atteints dans les négociations pour le désarmement.
Cependant aucun politicien ne proclamera cette paix, mais bien l’Antichrist en
fonction à ce moment-là, qui se présentera comme étant le pacificateur et le médiateur.
Mais après tout cela la paix véritable et durable sera apportée par Christ, car
Il est le Véritable Prince de la Paix.
En rapport avec le temps de la fin, le pasteur Markmann cite cette
prophétie d’un voyant russe: «Peu avant sa mort, en 1900, le voyant russe Vladimir Soloviev
publia sa célèbre ‘Courte relation sur l’Antichrist’. Devant le congrès mondial
des peuples il fait dire cette parole à ‘l’homme de l’avenir’: ‘Peuples de la
terre, je vous donne ma paix!’ et il termine par ces mots: ‘Peuples de la
terre, les promesses sont accomplies, la paix mondiale et éternelle est
assurée… Car désormais existe sur la terre une puissance centrale plus forte
que le reste des autres puissances prises individuellement ou dans leur
ensemble… Et désormais, aucune puissance n’aura la hardiesse de dire: ‘Guerre!’
lorsque je dis: ‘Paix!’. Peuples de la terre! Que la paix soit avec vous!’» (O. Markmann, Endzeit, Entrückung, Antichrist, S. 67).
De telles paroles viendront de la bouche du chef religieux qui
dans une grande mesure détermine la politique. Lorsque des apologistes
chrétiens parlent du “Superhomme” du temps de la fin et qu’ils le cherchent
dans le Judaïsme ou l’Islam, ils témoignent par cela d’une totale ignorance.
Cet homme ne sera pas un athée, ni un Juif, ni un Musulman et pas davantage un
Boudhiste ou un Hindou. Il s’agit là de l’homme couronné se considérant comme
le souverain qui règne sur le monde entier. Ce même homme qui auparavant se
présentait avec amabilité deviendra à l’heure H, dès que Satan sera entré en
lui comme en Juda et se sera emparé de lui, celui qui mettra le comble au péché
et à l’iniquité.
La réalisation de cette prophétie biblique ne concerne pas au
premier lieu la Chine, ou les Etats-Unis, mais bien “l’Europe Unie”. Le pasteur
Markmann écrit à cet égard: «Après la dernière guerre, le Vatican s’est engagé de façon
logique pour une nouvelle Europe unie. Le pape Paul VI a constamment et tout
particulièrement souligné la pensée de l’unification de l’Europe. Déjà ses
prédécesseurs Pie XII et Jean XXIII se prononçaient pour la création d’une
union européenne de caractère supra-national. Paul VI insista sur le fait que
c’est la foi catholique qui autrefois avait ‘fait l’Europe’; que cette foi
pourrait ‘dans une mesure incomparable contribuer à sa culture commune
fondamentale, laquelle devrait animer la vie sociale et politique d’une Europe
unie et lui insuffler une vitalité spirituelle’. La nécessité pour l’Europe de
s’unir devient de jour en jour plus urgente, déclara-t-il en 1963» (O. Markmann, Endzeit, Entrückung, Antichrist, S. 70).
Pour que le traité de Rome réussisse, le Vatican en a été la force
motrice. Déjà en 1970 il établit des relations diplomatiques avec la commission
de la C.E.E. à Bruxelles. Cela aboutira finalement à l’unification globale de
l’Europe. Michaël Gorbatchev, qui fut hautement apprécié de beaucoup de gens et
estimé dans le monde entier, a fait ressortir à nouveau la notion de
“construction de la maison européenne” comme cela avait déjà été exprimé lors
de la réalisation du traité de Rome en 1957. Des politiciens notoires et les
membres du clergé se sont emparés de ce vocabulaire. Ces derniers temps, toutes
les voix influentes présentent la pensée de l’union de l’Europe entière et
l’expriment avec détermination.
«Le pape appelle à une ‘Europe sans frontières’. Le pape demande
la construction d’une ‘Europe sans frontières’ qui n’ait pas renié ses racines
chrétiennes. Il a confié ce ‘projet d’une Europe sans frontières’ à
l’intercession de Marie, la Mère de Dieu, a-t-il dit lundi devant environ 6’000
personnes à Covadonga aux Asturies, la dernière station de son voyage de trois
jours en Espagne» (Frankfurter Allgemeine
Zeitung, 22.08.1989).
C’est de nouveau au pape qu’est venue la pensée juste de jeter un
pont par-dessus le gouffre séparant l’Est de l’Ouest. La citation suivante
donne de plus amples renseignements à ce sujet: «L’intérêt
pressant du pape pour une Europe Unie sur un fondement religieux catholique
s’exprime aussi dans la proclamation de saints protecteurs pour l’Europe. Le
pape Paul VI déjà avait proclamé ‘Benedict de Norcia’ comme patron de l’Europe.
Le pape Jean Paul II a proclamé maintenant pour l’église catholique
universelle, en tant que saints protecteurs supplémentaires de l’Europe, les
saints frères ‘Cyrille’ et ‘Methode’ qui ont oeuvré au neuvième siècle comme
apôtres et docteurs des Slaves».
«Par la proclamation solennelle des saints Cyrille et Méthode
comme patrons de l’Europe, Jean-Paul II voudrait montrer d’une part sa
contribution à la formation de l’Europe, et d’autre part mettre l’accent sur le
fait que le profil spirituel et culturel de l’Europe n’est pas seulement
imprégné de la civilisation latino-romaine et des traditions spirituelles
occidentales, mais qu’il est tout autant imprégné de la culture classique
grecque et de la tradition byzantine et byzantino-slave».
«Le président de la conférence épiscopale d’Allemagne, le Cardinal
Josef Höffner, déclara à ce sujet à Cologne, que l’action des deux nouveaux
saints protecteurs en tant ‘qu’apôtres des Slaves’ peut être comparée à ce que
saint Bénédict avait accompli dans l’Europe du Centre et de l’Ouest. Ces trois
saints seraient donc pareillement des ’bâtisseurs spirituels de l’Europe, et
même de toute l’Europe entière’»
«La décision du pape serait une invitation pressante, faite à tous
dans l’ensemble de l’Europe, à se confier en l’intercession de ces trois grands
saints et cela aussi dans le cadre des pas décisifs qui ont déjà été engagés
sur le chemin d’une complète unité entre l’église catholique et l’église
orthodoxe…» (O. Markmann, Endzeit, Entrückung, Antichrist, S. 72-73).
Le Vatican, par le moyen de ses organismes, joue le rôle principal
dans la perspective de la réunification de l’Europe, tant à l’égard de la
politique que de la religion. Sans lui les prophéties des temps de la fin ne
sont pas concevables. Depuis la deuxième guerre mondiale, la stratégie qu’il
pratique s’est fondamentalement modifiée au fil des ans, c’est-à-dire de ne
plus user de violence, tout en gardant le même but. De l’avis des initiés, la
deuxième guerre mondiale est estimée avoir été une tentative en vue d’arriver,
par la violence et au moyen de la puissance militaire, à établir une Europe
catholique.
Le bolchévisme athée était vu par le Vatican, et en général par la
curie et les gouvernements de l’Ouest, comme le grand danger pour l’Occident
chrétien. Mussolini s’est mis au service de l’église quand, en 1929, il céda au
pape d’alors, Pie XI, l’actuel “Etat du Vatican” comme territoire souverain
indépendant. Dès ce moment, le Vatican est redevenu de facto un Etat souverain.
Beaucoup d’historiens se sont occupés du rôle qu’avait joué
l’église dans le fascisme et le national-socialisme jusqu’en 1945. Dans les
alinéas suivants nous donnons quelques citations du livre “Abermals krähte der
Hahn” du Dr Karlheinz Deschner, chapitres 7 et 68. Cet historien a fait, d’une
manière très approfondie, des recherches sur les faits historiques.
«Le premier service que l’ex-socialiste (Mussolini) rendit au
Saint Siège fut d’ordre financier, c’est-à-dire qu’il sauva de la banqueroute
la ‘Banque de Rome’, ainsi que la Curie avec plusieurs de ses dignitaires qui
lui avaient confié de fortes sommes, en lui injectant aux frais de l’Etat
italien environ un milliard et demi de lires… Le cardinal Vannutelli, le doyen
du soi-disant Saint Collège, déclara en ce temps-là déjà à son sujet qu’il
avait été ‘élu pour sauver la nation et le rétablissement dans la prospérité’».
«Le pape Pie XI se vit obligé encore une fois le 13 février 1929
de mentionner Mussolini comme étant ‘l’homme que la Providence nous a envoyé…’.
Remarquez entre parenthèses qu’après la signature de l’accord du Latran, le
premier bourgmestre de la ville de Cologne, qui était en ce temps-là Konrad
Adenauer, envoya aussi à Mussolini un télégramme de félicitations lui assurant
que son nom serait écrit en lettres d’or dans l’histoire de l’église
catholique».
«Alors que le monde presque tout entier condamnait l’agression
fasciste (contre l’Abyssinie), l’église catholique, et tout particulièrement le
haut clergé italien, se mit aux côtés de Mussolini. Le 27 août 1935, alors que
les préparatifs de guerre tournaient à plein régime en Italie, le pape
annonçait qu’une guerre de défense (!) ayant pour but l’expansion (!) d’une
population croissante pouvait être légitime et juste. Quelques jours après cela
seulement, quatre semaines avant l’attaque, 19 archevêques et 57 évêques
envoyèrent un télégramme que publia ‘l’Osservatore Romano’ ainsi libellé:
‘L’Italie catholique prie pour la grandeur croissante de sa patrie bien-aimée
qui, grâce à son gouvernement, est plus unie que jamais…’. L’archevêque de
Tarente, après avoir lu une messe à bord d’un sous-marin, déclara que cette
agression était une ‘guerre sainte, de croisade’… L’archevêque de Milan, le cardinal
Schuster, qui avait béni en automne 1935 les troupes entrant en campagne,
compara Mussolini à César, Auguste et Constantin, et il enseignait aux jeunes
écoliers italiens que par l’oeuvre du Duce ‘Dieu avait répondu du ciel…’. Le 12
janvier 1938 encore, Mussolini reçut 72 évêques et 2340 prêtres dans le Palazzo
Venezia où l’archevêque Nogaro demanda à Dieu dans son discours d’être au côté
du Duce dans toutes ses batailles pour la prospérité de l’Italie chrétienne…
‘Dans un enthousiasme pieux, avec la voix et le coeur du peuple, nous nous
écrions: Vive le Duce!’».
«En 1933 déjà, les évêques espagnols réclamaient dans une lettre
pastorale, comme le pape le 3 juin dans une encyclique, ‘une sainte croisade
pour la pleine restauration des droits de l’église’… Le beau-frère de Franco,
Serrano Suñer, secrétaire de l’organisation des Jeunesses catholiques, qui
devint plus tard ministre de l’Intérieur et des Affaires étrangères, était un
ami de Mussolini et d’Hitler. Et à la fin juin 1942, il fut décoré par le pape
de la grand-croix de l’Ordre de Pie IX. Deux mois auparavant Suñer avait
déclaré en présence d’un correspondant d’un journal danois, que 15’000
Espagnols luttaient déjà sur le front de l’est et qu’au cas où l’Allemagne en
aurait besoin, ce nombre pourrait être élevé à un million… Les évêques
allemands sous la consigne directe du Cardinal secrétaire d’Etat Paccelli
avaient rendue publique déjà le 30 août 1936 une lettre pastorale où il était
dit par rapport à l’Espagne: ‘Quelle que soit la tâche qui incombe à notre
peuple et à notre patrie à ce sujet, nous la considérons comme allant de soi.
Puisse notre Führer, avec l’aide de Dieu, accomplir cet immense et dur travail
de défense (!) avec une fermeté inébranlable et la coopération la plus fidèle
de tous les concitoyens’. Le 3 janvier 1937 déjà, les évêques allemands
cherchaient de nouveau, en rapport avec l’Espagne, à gagner leurs croyants à
leur cause: ‘Bien-aimés diocésiens! Le Führer et Chancelier Adolf Hitler a vu
depuis longtemps l’approche du bolchévisme, et sa pensée et son souci sont axés
vers le but de détourner ce monstrueux danger de notre peuple allemand et de
l’Occident’».
«La même année (1933), le catholique von Papen conclut le
concordat entre l’Allemagne nazie et le Vatican… Dans les années 34 à 38, von
Papen en tant qu’ambassadeur allemand à Vienne, prépara la prise du pouvoir
nazi en Autriche».
«Les évêques allemands ne s’élevèrent jamais contre les meurtres
judiciaires de leurs adversaires et la persécution de milliers de leurs
adversaires libéraux, démocrates et communistes, car cela correspondait
justement à leurs aspiration. Ils ne protestèrent jamais contre les horribles
pogromes perpétrés à l’encontre des Juifs, ni contre la destruction de plus de
200 synagogues, contre l’humiliation, la déportation et la gazéification des
Juifs que leur propre église avait en vérité sans cesse pourchassés et tués
durant mille cinq cents ans. Jamais ils ne protestèrent contre le système
national-socialiste en tant que tel. En revanche des éminences du clergé comme
le cardinal Faulhaber de Munich, le Cardinal Schulte de Cologne, l’évêque
Matthias Ehrenfried de Würzburg et d’autres déclarèrent (en 1935) être prêts à
collaborer avec le nazisme et déplorèrent son élimination».
«Le 11 mars 1938, les troupes d’Hitler occupèrent l’Autriche. Le
cardinal Innitzer de Vienne, qui en accord avec le Vatican et Schuschnigg avait
recommandé la soumission en déclarant: ‘L’annexion est inévitable’, célébra
l’entrée de la Wehrmacht au son des cloches et avec des drapeaux à croix gammée
décorant son église. Et il demanda à son clergé de faire de même. Le 12 mars,
il l’obligea à célébrer une messe de remerciements à Dieu. Lorsque le 15 mars
Hitler reçut le cardinal en audience et lui assura la continuité des droits de
l’église, tous les évêques autrichiens, à l’exception de l'évêque de Linz,
encouragèrent le peuple à voter pour Hitler et ils terminèrent leur appel avec
la salutation: ‘Heil Hitler!’».
Considérant le fait que le but politique avoué de cette église
universelle est demeuré le même, les événements du passé devraient être compris
comme un avertissement pour l’avenir. Le prétendu “Saint Empire Romain de la
Nation allemande” consistait en un pouvoir religieux et politique. Cette
formulation trouve sa justification dans la mesure où le Vatican s’est servi
des Allemands d’une manière toute particulière pour atteindre son but.
L’Allemagne joue également le rôle principal dans le processus d’unification de
l’Europe, elle est “la locomotive du train tout entier”, et la plaque tournante
de l’Est et de l’Ouest. Par prudence ou par crainte de l’église de Rome,
beaucoup d’historiens n’ont rien écrit à ce sujet, ou alors ils n’ont mis
qu’allusivement sur le papier cet épineux chapitre religieux.
Avant le commencement de la deuxième guerre mondiale le Vatican se
concentra sur l’Allemagne, laquelle devenait toujours plus puissante. Cela
commença par la Bavière catholique, et cela tout spécialement à Munich où, lors
de sa tentative de putsch en 1923, Hitler avait encore échoué. En 1924 le
Vatican conclut un concordat avec le pays de Bavière. Il est à remarquer que
déjà celui qui devint plus tard le pape Pie XII était cette année-là nonce à
Munich et qu’il le fut plus tard à Berlin.
Il y avait déjà en 1938 environ 40’000 opposants politiques
enfermés, sans qu’un seul dignitaire ait élevé la voix en faveur de ces hommes
que l’on avilissait ainsi. Franz von Papen déclara en tant que bon catholique: «Le
nazisme est une réaction chrétienne contre l’esprit de 1789» (E. Paris, L’histoire secrète des Jésuites, page 217). Par cette
déclaration il se rapporte indubitablement à la révolution française qui
conduisit à la séparation de l’Etat et de l’église, et provoqua la fin du
“Saint Empire Romain de la Nation allemande”. Lorsqu’à l’étranger des voix se
firent entendre hautement contre les événements qui se passaient en Allemagne,
l’éditeur de “Stürmer”, Julius Streicher, se défendit par ces mots: «…
c’est la propagande anglo-saxonne des protestants contre nous». Celui qui savait que ses arrières étaient protégés par le pape
se sentait simplement fort au-delà de toutes mesures.
Des initiés savent aussi que le Vatican considérait non seulement
le bolchévisme comme son adversaire politique mais aussi l’église orthodoxe
greco-russe séparée comme une rivale religieuse devant être mise à sa place,
tout deux étant respectivement à vaincre. Seul celui qui est au courant du fait
que les SS hitlériens étaient tout spécialement organisés et dirigés par des
Jésuites en uniformes, dont Goebbels entre autres faisait partie, peut alors
comprendre la raison pour laquelle, lors de l’entrée des troupes allemandes en
Russie, aucun édifice religieux ne fut endommagé dans l’Ukraine catholique
romaine, alors que dans le reste de la Russie ceux-ci furent détruits sans aucun
scrupule. Nous donnons encore une fois ci-après quelques citations du livre
“Abermals krähte der Hahn” du Dr Karlheinz Deschner, chapitres 67 et 68: «Après
l’attaque-surprise allemande contre l’Union Soviétique en 1941, l'évêque
catholique des troupes en campagne (Franz Justus Rarkowski), dont même les
milieux catholiques avouaient quant à ses lettres pastorales, ‘qu’elles
regorgeaient de preuves de soutien à la guerre nationale-socialiste’, adressa
une parole pastorale aux membres catholiques de l’armée dans laquelle il est
entre autres dit: ‘Comme si souvent déjà dans l’histoire, l’Allemagne est
devenue dans le temps présent le libérateur et le pionnier de l’Europe…
Beaucoup d’Etats de l’Europe… savent bien que la guerre menée contre la Russie
est une croisade européenne… Cet événement puissant et qui vous oblige à entrer
en ligne dans l’Est vous amènera à comprendre combien indiciblement grand est
le bonheur de pouvoir être allemands’».
«Et dans un mémoire de tous les évêques catholiques d’Allemagne du
10 décembre 1941 les dignitaires de l’église confessent: ‘… C’est avec
satisfaction que nous poursuivons la lutte contre le pouvoir du bolchévisme,
contre lequel nous, évêques allemands, avons mis en garde l’Allemagne
catholique dans de nombreuses lettres pastorales de 1921 à 1936 et l’avons
appelée à la vigilance, comme cela est bien connu du gouvernement du Reich’».
«Le grand pape de la paix garda aussi le silence. Il garda
également le silence sur la destruction de presque 2’000 églises, de plus de
500 synagogues et du meurtre de nombreux ecclésiastiques pendant la guerre de
l’Est. Le Vatican voulait-il donc, comme le firent les armées d’Hitler dans
d’autres territoires occupés, ne propager en Russie orthodoxe également que le
catholicisme?… Au sujet de la collaboration des Jésuites avec les SS et la
Gestapo, le général des Jésuites, le comte Ledochowski (1866-1942, général de
l’Ordre depuis 1915), avait déjà eu des pourparlers en 1940 avec les
représentants des services secrets hitlériens… Des documents nous disent que
depuis 1919, le Vatican avait essayé de renverser le régime communiste… Le
Vatican avait l’intention ‘d’envoyer autant de prêtres que possible dans les
territoires occupés de Russie, afin de préparer le terrain en vue des plans
futurs de la politique vaticane à l’égard de la Russie’. Le 8.11.1941, le
commandant en chef de la Wehrmacht recommanda aux chefs d’états-majors des
armées de l’Est ‘de tenir compte de l’accord conclu avec le Vatican… de
faciliter l’activité missionnaire des prêtres catholiques dans les territoires
occupés…’. Et un chef des services secrets allemands, le général SS
Schellenberg, écrivit dans un rapport de 5 pages au Ministère des affaires
étrangères concernant une conversation avec le pape: ‘Le pape fera tout son
possible pour assurer la victoire allemande. Son but est la destruction de la
Russie’».
«… vingt ans plus tard le Dr Adenauer disait: ‘C’est pourquoi nous
gardons vis-à-vis de ce monde (de l’Est) qui est à la vérité notre ennemi
mortel, la plus grande vigilance… Cependant il ne s’agit pas seulement de la
zone d’occupation soviétique, mais bien de la libération de toute l’Europe de
l’Est se trouvant derrière le rideau de fer… L’Allemagne ne sera pas la proie
du communisme athée, mais au contraire elle le fera tomber’».
En avril 1941, lors de l’entrée des troupes allemandes en
Yougoslavie, les Croates qui étaient catholiques-romains furent pleinement
épargnés, alors que les Serbes, qui eux étaient orthodoxes, furent massacrés en
masse. Le mouvement catholico-fasciste croate, les Oustachis, pactisèrent avec
le commandement militaire des troupes d’occupation, commandement largement
dominé par des catholiques romains. Il est bien connu que l’archevêque Stepinac
avait entrepris la coordination. Il put annoncer lui-même au pape que 250’000
Serbes avaient été convertis au catholicisme romain par la violence. Des deux
millions d’orthodoxes environ que comptait en ce temps-là la population de la
Croatie, 600’000 furent assassinés selon les données officielles. D’autres
estiment le nombre de personnes assassinées à 800’000. Non seulement les Juifs,
ainsi que d’autres groupes ethniques, furent massacrés sans scrupules, mais
encore des minorités ayant la même appartenance nationale le furent aussi, pour
la seule raison qu’ils avaient une autre conviction de foi que celle des
catholiques romains.
Lors de l’entrée des troupes nazies en Pologne, un massacre des
protestants allemands eut lieu. Ce que l’on appela “le bain de sang de
Bromberg” est devenu un fait notoire. En ce temps-là, on parlait du massacre de
plus de 40’000 personnes, principalement d’hommes, venant des territoires régis
par l’administration polonaise. D’après ce que l’on dit, l’appel à perpétrer ce
massacre était aussi venu de la chaire des églises. Récemment le nombre des
morts fut estimé passablement en dessous de ce chiffre.
Il n’est pas difficile de percer à jour ce qu’Hitler voulait dire
par cette déclaration: «Mais j’ai besoin, pour la construction d’un grand mouvement
politique, des catholiques de Bavière aussi bien que des protestants de Prusse.
Le reste viendra plus tard» (K. Deschner, Ein
Jahrhundert der Heils geschichte, Volume I, S. 360). Des théologiens
évangéliques de premier plan ont également collaboré avec le nazisme, et cela
en opposition avec “l’église protestante”. Au lieu de la bénédiction éternelle
de Dieu, ils se trouvent chargés de la malédiction temporelle. Ce qui serait
advenu plus tard, nous l’aurions vécu en cas d’une victoire d’Hitler. L’action
de “nettoyage” des Juifs, des minorités ethniques et des adversaires
politiques, aurait été suivie d’une deuxième action de nettoyage, c’est-à-dire
de celle des protestants.
Le 9 avril 1945 encore, soit un mois avant la fin de la guerre, le
pasteur luthérien Dietrich Bonhoeffer fut exécuté après deux ans
d’emprisonnement sur l’ordre personnel du catholique Himmler, à Flössenberg.
Tous les groupes de jeunesse protestants étaient interdits dans le IIIe Reich.
Premièrement ce fut aux porteurs de la Parole de l’église protestante qu’on
s’en prit, à ceux qui s’étaient élevés ouvertement contre la dictature
nationale-socialiste. Puis se fut au tour de tous les croyants des églises
libres et autres communautés de subir les mêmes rigueurs. La conception
naturelle de l’église romaine et du dictateur qui lui était fidèle, à savoir la
certitude qu’aucune foi en dehors de celle qu’ils professent n’a le droit
d’exister, est mortelle pour toutes les autres. Mais c’est avec respect qu’il
doit être mentionné ici le fait que du côté catholique également la conscience
agissait en reprenant quelques-uns, lesquels élevèrent leurs voix contre
l’injustice.
En considérant ces faits, on peut sans autre se demander s’il
existerait encore aujourd’hui une église protestante et des églises
indépendantes dans une Europe gouvernée par un régime hitlérien allemand. Les
Jésuites engagés et leurs organisations, tout particulièrement, voudraient
enfin arriver à ce qu’ils recherchent depuis la Réformation: présenter au pape
“l’église une, sainte, catholique et apostolique” conformément à ce qui est
formulé dans la profession de foi catholique. «En 1915 (!) au milieu de la Trêve de Dieu, le pape Bénédict XV
qualifie les partisans des ‘sectes évangéliques’, comme étant des ‘émissaires
de Satan’ des fondateurs de ‘chaires pestiférées’ et les porteurs de ministère
spirituels sont comparés à des ‘brigands et des voleurs’» (O.
Markmann, Irrtümer der katholischen Kirche, S. 22). Personne ne peut comprendre
la citation suivante: «Le Jésuite
Mayrhofer d’Ingolstadt enseignait dans son ‘Miroir du prédicateur’ qu’on
n’allait ‘pas plus à l’encontre de la justice en demandant la mise à mort des
protestants qu’en réclamant la peine capitale pour les voleurs, les
faux-monnayeurs, les meurtriers et les séditieux’» (E.
Paris, Histoire secrète des Jésuites, page 56).
En compilant de nombreuses documentations, il est possible de
définir aussi bien la position que le comportement de l’église catholique au
cours de la deuxième guerre mondiale. Jusqu'à même en tirer la citation
suivante que le Vatican fit publier le 3 mai 1945 par le général Franco dans la
presse espagnole, à Madrid, à l’occasion de la mort de Hitler: «Adolf
Hitler, fils de l’Eglise catholique, est mort en défendant la Chrétienté. On
comprendra donc que notre plume ne trouve pas de mots pour pleurer sa mort
alors qu’elle en avait tant trouvés pour exalter sa vie. Sur ses restes mortels
se dresse sa figure morale victorieuse. Avec la palme du martyre, Dieu remet à
Hitler les lauriers de la victoire» (E. Paris, Histoire
secrète des Jésuites, page 273).
Beaucoup de ceux qui ont crié: «Heil Hitler!» ne savaient
réellement pas ce qu’ils faisaient, mais les dignitaires de ce temps-là
n’auraient-ils pas pu le savoir? Cependant ils levaient leur bras et
témoignaient par leur cri de «Heil Hitler» [N. d. T.: Heil signifie aussi
“sauve"] qu’à présent le salut venait de Hitler, au lieu de venir de Dieu.
Né en 1933, je connais cela pour l’avoir vécu. Assez souvent j’ai observé les
armées défilant pour la parade! Quelle puissance se dégageait d’un si grand
nombre de voix criant: «Sieg Heil! Sieg Heil!» (Vive la victoire!). Beaucoup
plus tard seulement, avec l’écroulement de la dictature de Hitler, je devins
conscient que nous appartenions à une génération de guerre séduite, méchamment
trompée et dupée. La publication des atrocités commises et le dévoilement de
l’holocauste des Juifs ont laissé beaucoup de gens stupéfaits et sans voix. Il
y a encore aujourd’hui des personnes qui nient cela, parce qu’elles ne peuvent
tout simplement pas concevoir une telle cruauté allant jusqu’à gazer des
hommes, des femmes et des enfants innocents, et qu’elles ne peuvent placer
cette action dans son contexte. Au nom de Dieu et du peuple allemand ont été
accomplis au 20ème siècle les crimes les plus
abominables. Aujourd’hui encore résonnent aux oreilles de beaucoup de personnes
les mots de propagande des temps nazis. Beaucoup se souviennent encore que l’on
proclamait avec enthousiasme: «… et une seule foi dans le monde entier…». Sur
la boucle des ceinturons des soldats se trouvait écrit: “Dieu avec nous!".
Quel blasphème!
Pendant la seconde guerre mondiale, plus de 55 millions de
personnes ont été “chauffées à blanc" par la propagande, mais les vrais
instigateurs de cela demeurent encore impunis. «Le
cardinal Frings, de Cologne, qui avait déjà parlé le 16 décembre 1945 lors
d’une allocution à la radio d’une unicité du christianisme (c’est-à-dire
évidemment de celle du catholicisme romain), fut le premier à réclamer
publiquement, lors de la journée catholique du 23 juin 1950 à Rome en rapport avec
l’occident, le réarmement des Allemands et l’établissement d’une paix fondée
sur ‘l’ordre de Dieu’… L’évêque Muench, comme Pie XII, demanda dans une lettre
pastorale, en 1945, que l’on ait de la ‘retenue’ à l’égard des criminels de
guerre allemands. Cet évêque reçut en 1951 du Président de la république
allemande, la Grand-croix du mérite envers la République et il fut nommé
cardinal par le pape Jean XXIII» (K. Deschner, Abermals
krähte der Hahn, S. 647-650).
La citation suivante est tout particulièrement instructive: «Après
l’écroulement des régiments catholiques, ce furent précisément et de façon
significative les cloîtres franciscains de l’étranger qui devinrent les refuges
de ceux qui avaient mis à mort des masses de gens, Klagenfurt en Autriche,
Modène en Italie, mais aussi ceux en France» (K. Deschner, Abermals krähte der Hahn, S. 625). Ils s’y
connaissaient visiblement très bien et savaient où trouver non seulement des
portes ouvertes, mais aussi des bras ouverts. Même Paul Touvier, le boucher de
Lyon, complice français du meurtrier de masses Klaus Barbie, fut arrêté en mai
1989 dans un couvent catholique où il vivait en sécurité depuis de nombreuses
années.
Après la défaite de l’armée allemande à Stalingrad, le pape essaya
d’attirer les Etats-Unis de son côté pour combattre le bolchévisme. La seule
condition que le président Roosevelt posa était que Hitler démissionne. Le pape
supplia ce dernier de capituler. Mais cette fois le dictateur assoiffé de
puissance fit la sourde oreille. Les évêques catholiques qui avaient publié
leur solidarité avec Adolf Hitler en mars 1933 à la conférence de Fulda
s’exprimèrent tout différemment en 1945, et ils suivirent une tout autre
stratégie pour atteindre le but fixé, à savoir une Europe politico-religieuse
unie.
Ce qui n’avait pu être réalisé par la violence des armes deviendra
désormais et sous peu par la voie diplomatique, une réalité. Alors que des
millions de gens — réfugiés, prisonniers de guerre, déportés dans des camps de
travail — devaient subir les conséquences de la guerre, le clergé n’hésita
aucunement à changer de cap et à faire flotter sa bannière au vent nouveau. Les
innocents ont souffert des suites de cette guerre alors que les véritables
coupables vivaient en sécurité et continuaient à jouer leur rôle avec une
grande élévation.
Depuis le deuxième Concile du Vatican (1962-1965) les aiguillages
ont été de nouveau mis en place. Les églises protestantes ne sont plus maudites
et traitées d’infidèles, mais sont reçues à bras ouverts en tant que frères
séparés. La contre-Réformation est terminée. Chose étrange, aucune des
nombreuses malédictions formulées contre les protestants, et celles faites
principalement au Concile de Trente, n’ont été retirées. Jusqu’aujourd’hui,
aucune parole d’excuse n’a été formulée par le pape et l’église de Rome à
l’égard des Juifs, des Protestants et des personnes professant une autre foi
que la leur.
Jamais encore la vie des autres n’a joué de rôle chez les
dominateurs de Rome. Quiconque se trouvait sur le chemin de leur ambition de
puissance, qu’il soit adulte ou enfant, ennemi politique ou religieux, fut
supprimé. Néron, Dioclétien, Constantin et d’autres encore ont ouvert ce
chemin, et cette tendance a continué plus tard chez les papes romains.
Quiconque ne se soumettait pas à eux était poursuivi et assassiné, et cela sans
égard à ce qu’il pouvait être: païen, juif, musulman, ou chrétien soumis à une
autre foi que la leur. Leur seul crime était de ne pas professer appartenir à
l’église catholique romaine.
C’est Constantin qui est à proprement parler le fondateur de cette
“église de l’empire" et qui lui donna d’exercer sa puissance brutale. Il
prétendit avoir vu dans le ciel une croix de feu à côté de laquelle était
écrit: «Par ce signe tu vaincras». Ce meurtrier, qui fit mourir plusieurs
personnes dans sa propre famille (ses deux beaux-frères Licinius et Bassanius,
son neveu, le fils de Licinius, son beau-père Maximilien, son fils Crispus et
sa femme Fausta) était en même temps un habile politicien. Pour lui, l’église
représentait un facteur de puissance et il s’en servit. En effet tout d’abord,
il laissa faire également les païens. C’est à partir de ce temps-là que fut
établie, en rapport avec les persécutions et les meurtres, l’église de l’empire
pagano-chrétienne. Augustin, le prince de l’église, exalta presque 70 ans plus
tard l’église comme étant “l’Etat de Dieu". Pour lui Satan était déjà lié,
alors que l’état des choses donnait la preuve du contraire: c’est-à-dire que
Satan venait tout juste d’être délié!
Le jour consacré au dieu soleil fut déclaré anniversaire de la
naissance du Fils de Dieu. Jupiter, Diane et autres divinités masculines ou
féminines furent destitués, alors que Pierre, Marie et d’autres furent
proclamés saints et furent élevés à leur place. Lors de l’institutionnalisation
de ce “christianisme", ce qui en somme a eu lieu fut une l’accaparement
complet du culte des idoles gréco-romaines et la continuation du culte qui leur
était rendu. Les dieux païen furent simplement échangées contre des saints et
des patrons. L’ensemble de la population de l’empire romain fut soumise par la
force à cette puissance politico-religieuse. Ceux qui ne voulurent pas
l’accepter ou qui, par motif de conscience, ne purent s’y soumettre furent
éliminés. La collaboration de l’Etat et de l’église dans ce travail ne laissait
aucune chance à ceux dont la profession de foi était différente. Que ce soit
dans le commerce, les métiers, les corporations, partout le boycott et la
persécution étaient à l’ordre du jour.
Lorsque l’église catholique romaine aura demandé des excuses pour
les millions de personnes qui ont perdu la vie à cause des poursuites exercées
contre elles, alors seulement elle aura le droit de parler de “la protection de
la vie de ceux qui ne sont pas encore nés". On veut subitement protéger
ceux qui ne sont pas encore nés, tandis que les vivants ont été et sont encore
livrés à la mort! N’est-ce pas précisément des papes qui ont lancé l’appel aux
croisades et qui ont béni les mercenaires pour la vie desquels ils ne donnèrent
absolument rien? Lors de ces croisades ou de ces guerres religieuses, a-t-on
pris garde aux femmes enceintes, aux enfants, et en somme aux vies humaines?
Combien n’est-il pas funeste que soit sans cesse mis à jour, dans le voisinage
des couvents, des squelettes d’enfants!
Dans “Le catéchisme catholique pour adultes", à la page 256,
se trouve écrit que l’église est un sacrement. Tous savent généralement qu’il y
dans l’église romaine sept sacrements. Mais lorsqu’on dit que l’église
elle-même est un sacrement, il doit sans doute s’agir de quelque chose de
nouveau! Voici la citation: «L’Eglise en tant que Sacrement de l’Esprit. Difficultés avec
l’Eglise. A la question de connaître l’endroit où se trouve le Saint-Esprit, la
confession de foi de l’Eglise répond par cette déclaration: ‘Je crois (à)
l’Eglise catholique, une, sainte et apostolique’. L’Eglise reconnaît donc qu’en
elle et par elle l’Esprit de Jésus-Christ poursuit son action dans l’histoire.
Elle croit qu’elle est l’endroit, voire le sacrement, c’est-à-dire le signe et
l’instrument de l’action du Saint-Esprit».
Entre la confession des lèvres et la réalité existe cependant une
différence aussi grande qu’entre le ciel et la terre. Ce n’était certainement
pas l’Esprit de Christ qui a agi avec une telle cruauté au cours de l’histoire
de l’Eglise. Et c’est bien parce que dans cette église tout ce qui s’est passé
est connu que l’on trouve à la même page du catéchisme catholique pour adultes
cette prise de position: «C’est à peine si une autre déclaration de foi suscite autant
d’incompréhension et d’opposition, voire de haine que celle-ci. En fait
beaucoup de chrétiens catholiques pratiquants ont même des difficultés avec
l’Eglise. Ce n’est pas qu’un petit nombre d’entre eux seulement qui disent:
‘Pour Jésus, oui, mais pour l’Eglise non!’. Le reproche principal fait à
l’Eglise est qu’elle a, au cours de son histoire, trahi le message original de
Jésus. Parce que Jésus — voici leurs objections — était pauvre et qu’Il
intervenait en faveur des pauvres; par contre l’Eglise serait riche, elle
pactiserait avec les riches et les puissants et elle aurait manqué de s’occuper
des questions sociales. Jésus prêchait l’amour et cela même à l’égard de
l’ennemi. Par contre l’Eglise serait intolérante et persécuterait (comme cela
est montré aux yeux de tous par l’Inquisition) ses adversaires avec une brutale
cruauté… Que doit donc dire un chrétien catholique à l’égard de cette
‘énumération de péchés’? Il n’a besoin de rien enjoliver ou camoufler.
L’Eglise, qui précisément proclame le pardon des péchés, peut en toute
confiance confesser sa propre faute, comme le fit le pape Adrien VI au
Reichstag de Nuremberg (1522-1523) ou encore le pape Paul VI lors du Concile de
Vatican II (1962-1965). Le Christ n’a donc pas besoin de nier les pages d’ombres
de l’histoire de l’Eglise».
Auprès de Dieu les choses ne se passeront certainement pas aussi
simplement que cela se trouve écrit dans le catéchisme catholique. Le pardon ne
peut être accordé que là où une véritable repentance a lieu. Dieu ne va pas pardonner
ces actes cruels, mais au contraire Il va venger le sang innocent qui a été
versé (Apoc. 6.9-10; 18.7,8), car les choses ont été faites avec préméditation.
Si la perspective d’une persécution des chrétiens croyant en la Bible n’était
pas devant nous, nous pourrions considérer ce chapitre comme étant clos. Mais
conformément aux prophéties de l’Apocalypse ce qui arrive maintenant est le
rassemblement politico-religieux, puis le boycott et la persécution, au point “… que personne ne peut acheter ni
vendre, sinon celui qui a la marque, le nom de la Bête, ou le nombre de son
nom" (Apoc. 13.17). Ce
qui s’est passé pour les Juifs lors du IIIème Reich, et déjà auparavant à
diverses époques, arrivera de même pour les chrétiens qui croient conformément
à la Bible et qui devront passer par un court laps de temps de persécution.
Leur crime consistera en ce qu’ils n’appartiendront pas à une dénomination
reconnue, et par cela ni au Conseil Mondial des Eglises ni à l’église romaine.
On les considérera comme des hérétiques et comme des gens que la société ne
peut tolérer. Lorsque par exemple une personne cherchera du travail et que la
religion devra être mentionnée, on pourra tout de suite décider si cette
personne recevra ou non le travail. Sera-ce possible que les politiciens
arrivent encore à protéger la vie et la dignité des individus, et cela plus
particulièrement de ceux qui pensent et qui croient différemment?
Pour confirmer la Parole de la Bible, cet empire est appelé
bibliquement “une bête", laquelle a reçu un coup d’épée qui a provoqué une
plaie (Apoc. 13.14). L’épée de l’Esprit est la parole de Dieu et c’est avec
cette Parole de Dieu que les réformateurs ont porté une plaie mortelle à cette
puissance. C’est pour cette raison que tous ceux-ci sont considérés par cette
puissance mondiale comme des serviteurs de Satan et qu’ils représentent pour
elle une perturbation et une menace. Cependant, comme le dit la prophétie
biblique, la plaie mortelle se guérira et c’est ce qui fera l’étonnement et
l’admiration du monde entier (Apoc. 13.3-12). Ce processus de guérison est
actuellement très avancé.
Lorsque les églises protestantes et églises libres ont commencé,
toutes avaient comme thème central la prédication de l’Evangile. Cependant,
pour la plupart d’entre elles, il s’agit en fait aujourd’hui davantage de
traditions leur ayant été transmises. Les conducteurs de chacune de ces
dénominations sont spirituellement aveugles et ne remarquent pas où les conduit
le chemin qu’ils ont pris. Même ceux qui sont comptés parmi les
fondamentalistes n’ont aucune vision claire à l’égard des prophéties bibliques
qui s’accomplissent maintenant sous nos yeux; et ils n’arrivent pas, à la
lumière de la Parole révélée, à les mettre en relation les unes avec les
autres. Plusieurs d’entre eux sont victimes de la “démythification", les
autres de la “théorie libérale de l’affranchissement". Ce qui est resté du
côté protestant, c’est aussi un christianisme populaire et nominal, un baptême
et un christianisme ayant une apparence de fidélité. Seul un nombre infime et
toujours plus restreint de ses membres a fait une expérience avec Christ et
peut être mis au rang de ceux qui croient la Bible.
Lors des rencontres préparatoires du Concile “Vaticanum
Secundum" le pape Jean XXIII a créé un secrétariat pour les questions
oecuméniques sous la direction du Cardinal Augustin Bea. Tout un travail a été
accompli; ce qui a été formulé est destiné à chacune des églises séparées, de
telle sorte qu’elles puissent sans autre comprendre leur propre langage et qu’elles
ferment les yeux sur les différences qu’elles ne devraient pas franchir. Dans
le “Lexique pour la théologie et l’Eglise" volume 13, S. 12-26, Herder
écrit ce qui suit au sujet du Concile Vatican II et concernant le thème
“Oecuménisme et unité". Il est très riche en renseignements pour tous ceux
qui veulent le consulter.
«Le Secrétariat est un canal créé pour la communication en vertu
de la volonté et de l’autorité papale, et un moyen d’aider sous les formes les
plus diverses le travail d’ensemble pour la réalisation de la pleine unité…
Paul VI est parti d’une semblable compréhension alors qu’il était encore
cardinal et parla aux obsèques de Jean XXIII, au Dôme de Milan, le 7.6.1963 et
qu’il discourut sur ‘l’universalité de la foi catholique’ et de ‘l’oecuménisation
de l’Eglise romaine’… Pour lui, ‘l’oecuménisme intérieur de la catholicité’
avait le sens de l’unité dans la diversité, avec de grandes possibilités de
développement dans une nouvelle période de l’histoire de l’Eglise».
«Eu égard aux autres communautés chrétiennes, il s’agit ici de la
véritable reconnaissance de l’héritage chrétien des frères séparés. Cela
signifie qu’il faut avoir une véritable prise en considération de toutes les
‘traces’ ou ‘éléments’ de l’Eglise qui par la grâce de Dieu subsistent et sont
encore vivantes parmi les frères séparés; il ressort de cela que ceux-ci
appartiennent réellement à l’Eglise — même si c’est à un degré différent —
quand bien même c’est imparfait et incomplet».
«Dans ce qui suit (§ 7) il n’est parlé que de séparations et de
divisions. A cause de ‘faiblesses humaines’, on en est arrivé à des disputes, à
de la méconnaissance réciproque et à une aliénation à l’intérieur du troupeau
de Jésus-Christ, de telle manière que certaines parties de l’Eglise se sont séparées
et organisées en groupements indépendants. A cause de cela l’Eglise de Christ a
été cruellement mutilée. Parce que l’Eglise ne peut être qu’une il n’y a, à
côté de l’Eglise régie par le successeur de Pierre, ‘aucune autre Eglise qui
puisse se reconnaître comme étant unique et véritable’. Aucune Eglise séparée
de la chaire de Pierre ne peut de la même manière appartenir à cette Eglise
d’une façon à la fois visible et céleste. — Au § 8, l’accent est mis sur
l’indispensable unité avec la Tête, laquelle n’exclut pas la diversité à
l’intérieur du Corps. Une trop grande uniformité pourrait porter préjudice à la
beauté du Corps. De là vient la signification des traditions propres,
particulièrement chez les respectables églises d’Orient. Mais plus il sera donné
de place à la diversité, d’autant plus sera nécessaire une seule autorité».
«Celui qui, de bonne foi, vit dans une Eglise séparée ne sera pas
considéré par la véritable Eglise comme un étranger (§ 9). Mais il lui manque
tant de moyens de salut et en particulier la direction par l’enseignement qui
contribue à préserver intégralement la foi et les usages. La séparation cause
des dommages à la croissance intérieure et extérieure de la famille de Christ.
C’est pourquoi le voeu du Concile est que tous les ‘dissidents’ aient souci de
la parfaite unité du troupeau de Christ et viennent se réunir au seul parcage
(§ 10). C’est pourquoi à cet égard il faut toujours prendre en considération
l’héritage commun et la relation spirituelle qui subsiste: ‘Nous sommes demeurés
frères’».
«A la suite d’erreurs commises des deux côtés dans le passé, les
chemins des frères d’un seul peuple chrétien ont divergé dans différentes
directions; ils se sont séparés. Il arrivera que, dans l’esprit de repentance
et d’expiation de la part de tous les chrétiens, tous seront rassemblés dans la
seule maison du Père (§ 31)».
«Les chrétiens doivent constituer un front commun contre la
pénétration de l’athéisme et du communisme (§ 35)».
«Toutes les parties de l’Eglise doivent croître également ensemble
sous une seule Tête qui ne provienne ni de l’Orient ni de L’Occident, mais qui
soit le Père de tous (§ 47)».
«Dans ce qui suit, les conditions concrètes de la réunification
sont citées et le chemin de cette réunification est décrit. Ceux de l’Orient doivent
savoir une chose: s’ils veulent se joindre et reprendre leur place, il ne sera
pas demandé à ceux qui reviennent à la maison plus que ce qui est requis pour
devenir membres de l’Eglise. (§ 48). Ils devront faire aveu de la profession de
foi, dans laquelle la reconnaissance de l’unité de l’Eglise est inclue, sans
devoir renier les erreurs dans une forme simple. Il sera reconnu à ceux de
l’Orient le droit de conserver leur propre discipline (§ 50). Leurs voeux sont
valables et peuvent continuer d’être exercés (§ 51)».
«Parlons donc aussi avec nos frères ce langage évangélique qu’ils
comprennent et qui les touche. Disons-leur que la primauté de Pierre est tout
d’abord une diaconat, une tâche pastorale, un service que le conducteur des
apôtres a reçu du Christ, non pour exercer un pouvoir ni encore pour régner,
mais pour paître le troupeau de Christ, car finalement les pleins pouvoirs
juridiques de Pierre sont néanmoins attribués en vue de sa tâche pastorale…
C’est là la véritable image des bergers souverains dans l’Eglise, laquelle
exerce d’une manière toute particulière sa puissance d’attraction sur les
frères séparés, lesquels sont conduits uniquement par le moyen de l’amour et
avec une forte main vers le seul asile de Christ, lequel est l’Eglise catholique».
«Que partout aujourd’hui, à toutes les communautés de Christ
séparées à qui Dieu donne le désir d’unité entre tous, soit montré son
véritable but: l’Eglise comme étant la seul maison du salut pour tous».
«Le chapitre suivant (§ 50) représente pour chaque chrétien
individuellement un appel à répondre à l’invitation de l’Eglise mère.
L’existence en eux des éléments de l’Eglise seront perçus uniquement comme un
appel à entrer dans l’unité de l’Eglise catholique. Ceci est plus
particulièrement valable pour les Saintes Ecritures et les Sacrements qui
appartiennent à l’Eglise de Christ et sont des moyens pour parvenir à l’unité.
De plus, les chrétiens ne sont pas seulement vus en tant qu’individus, mais
également ‘unis dans leur communauté’».
«Cependant, ‘celui qui veut obéir de tout son coeur à la volonté
de Christ et croître dans les rangs de l’oecuménisme, doit toujours davantage
se placer sous la direction de l’Esprit de Christ, dans cette Eglise, laquelle
seule est la Maison de Dieu comprenant diverses habitations dans l’unité de la
foi, de la conduite et de la communion, sous l’autorité du vicaire de Christ,’
le pape de Rome».
«Tous les baptisés forment déjà maintenant une communauté en
Christ. Les catholiques doivent aussi reconnaître leur culpabilité concernant
ces divisions et prier Dieu qu’Il ramène à Sa manière Son peuple divisé à la
parfaite unité».
«La nécessité d’appartenir à la vraie et unique Eglise est
présentée comme principe de base dans le premier chapitre sur l’oecuménisme
catholique, et il est exposé de telle manière à pouvoir vaincre les difficultés
et les appréhensions des frères séparés».
«Le mouvement oecuménique a uniquement à faire avec la
‘préparation’ de voies qui doivent finalement amener à la restauration de
l’unité de tous les chrétiens dans le troupeau de Christ».
Il est très intéressant de lire les documents et les
éclaircissements de l’ensemble du Concile Vatican II dans l’ouvrage de Herder
que nous venons de mentionner. A la page 747 il est écrit pour terminer: «Rome,
en Saint Pierre, le 7 décembre 1965. Moi, Paul, évêque de l’Eglise catholique». Si le tracé en est aussi parfaitement découpé, c’est à seule fin
que les Eglises séparées y aient libre accès et soient attirées dans les bras
de l’Eglise-mère, étendus pour les accueillir. Tous ceux qui ont été baptisés
dans la formule trinitaire seront reconnus valablement baptisés par l’Eglise.
Il y a quelques années il n’en était pas encore ainsi et les convertis y
étaient baptisés à nouveau.
L’heure de la décision est venue, l’instant approche où le point
de non-retour sera atteint. Le dernier avertissement venu du Ciel est: “Sortez du milieu d’elle, mon
peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés et que vous ne receviez
pas de ses plaies" (Apoc.
18.4). Celui qui, au temps de la pleine réunion religieuse, se trouvera dans la
grande “Eglise de l’Unité" ne pourra pas appartenir à l’Eglise de
Jésus-Christ. Cela concerne aussi tous ceux qui seront membres d’églises
indépendantes et de tendance de foi protestante, dont les dénominations, par le
moyen du Conseil Mondial des Eglises, retourneront dans le sein de l’église de
Rome. Chaque dénomination porte automatiquement la marque de la bête, laquelle
est le signe de ralliement de “l’église-mère". Quiconque reconnaîtra la doctrine
trinitaire catholique romaine et sera baptisé dans la formule trinitaire lui
appartiendra sans autre, selon le sens de cette église, et il n’aura pas besoin
d’autres formalités d’adhésion.
La pensée moderne de l’unité est basée sur une incompréhension de la
prière sacerdotale de Jésus, dans laquelle le Sauveur a prié pour l’unité des
rachetés. A cet égard Il avait dans Sa pensée les Siens; Il ne parlait pas
d’une unité de diverses orientations de foi dans l’église de Rome, sous
l’autorité du Pape. Voici les paroles de Sa prière: “… afin qu’ils soient un, comme
nous, nous sommes un; moi en eux, et toi en moi; afin qu’ils soient consommés
en un et que le monde connaisse que toi tu m’as envoyé, et que tu les as aimés
comme tu m’as aimé" (Jean
17.22,23). Seul celui qui est né de nouveau peut être inclus dans cette unité
divine. Ici, vous trouvez d’une part l’unité biblique avec Christ et Son
Eglise; et d’autre part vous trouvez l’unité mondiale, non biblique, dans
l’église de Rome. Chacun décide pour soi-même à laquelle des deux il veut
appartenir.
La possibilité pour la majeure partie du “clergé”
d’ignorer le développement historique que nous venons de démontrer est
difficilement concevable, à moins qu’ils ne ferme intentionnellement les yeux
devant cela ou alors qu’il n’éprouve pas d’intérêts à trouver la vérité. Ce
développement (tout spécialement depuis Constantin) et par cela même de
l’église romaine de l’empire) a été si abondamment décrit qu’il ne subsiste
réellement aucune nécessité de faire de nouvelles recherches. Du 5ème au
11ème siècle ce furent les empereurs qui désignèrent les
papes. Après cette époque, c’est le prétendu “clergé” qui a pris cette affaire
en main.
«Pour faire obstacle à l’influence de
l’empereur du Saint Empire germanique romain et des princes romains lors de
l’élection d’un pape, le pape Nicolas II lors du synode de Pâques 1059, émit un
décret sur l’élection papale, remettant l’élection exclusivement entre les mains
d’un collège de cardinaux» (B.
Harenberg, Chronik der Menschheit, S.287). Les papes furent bientôt supérieurs
aux potentats du monde parce qu’ils avaient derrière eux la masse du peuple,
lequel craignait l’enfer. Mais cela n’était pas encore suffisant, et bientôt
les choses tournèrent à l’avantage de l’église. Finalement, ce ne furent plus
les empereurs qui installèrent les papes, mais bien les papes qui installèrent
les empereurs. «Rome,
mars 1075. Diktat papal. Dans ce qui est appelé le “Dictatus Papae” prononcé
pendant le synode romain du jeûne, le pape Grégoire VII déclara que l’Evêque de
Rome était le Souverain absolu de l’Eglise universelle. Seul le pape avait le
droit de porter les emblèmes impériaux. Il pouvait déposer l’empereur et délier
les sujets d’un roi injuste de leur voeu de fidélité à son égard, et ne pouvait
lui-même être jugé par personne» (B.
Harenberg, Chronik der Menschheit, S.288). Qu’ont donc à faire toutes ces
prises de position du pouvoir mondain, politique et religieux avec l’église de
Jésus-Christ ou avec la proclamation de Son Evangile et avec le Royaume de
Dieu? Qu’ils aient été revêtus d’un vêtement civil ou clérical, ceux qui
régnaient ont tous bâti leur propre royaume.
Les papes sont élevés à la haute charge qu’ils ont
eux-mêmes inventée. C’est à cause de cela qu’ils sont placés et portés sur le
trône portable (Sedia gestatoria). Le monde entier lève les yeux sur eux et
cherche à s’attirer leur bienveillance, leur faveur, leur intercession. Lorsque
nous pouvons constater, et cela par des preuves irréfutables, que dans cette
église universelle, rien, mais absolument rien n’est en accord avec les Saintes
Ecritures, doit-on passer cela sous silence devant le public et se rendre ainsi
coupable aux yeux de Dieu? Les nombreuses personnes qui appartiennent à cette
église universelle ne sont pas à blâmer, et pas davantage l’homme aimable qui
porte le titre de pape, mais bien l’institution et le système en soi-même. Il
est permis de chercher à discerner s’il ne s’agit pas ici réellement de la plus
grande tromperie et falsification — peut-être somme toute involontaire — de
l’histoire de l’humanité.
Conformément au déroulement des temps bibliques et
dans le domaine spirituel, nous nous trouvons maintenant devant le plus grand
des règlements de comptes. Dans l’histoire de l’Eglise il y eut dans tous les
âges des hommes qui se sont attachés à traiter ce thème. En son temps le Dr
Martin Luther a parlé très durement contre la papauté. Sa manière de s’exprimer
quelque peu grossière n’a plus cours aujourd’hui, et à cet égard nous vous
prions de nous excuser de ce qui suit. Au travers de lui, deux mondes: le monde
protestant et le monde catholique se sont affrontés. Ce n’était pas chose
facile pour Martin Luther et il était visiblement appelé par Dieu à faire cela.
Il a élevé sa voix à la manière des prophètes de l’Ancien Testament. Dans la
deuxième édition améliorée de son introduction au livre de Daniel, il écrit: «Il est clair que celui qui est ici
dépeint c’est le pape qui, dans toutes ses souillures et sans la moindre honte,
braille que toutes les Eglises et tous les trônes sont soumis à son jugement,
mais que lui ne peut être jugé par personne. Et Cap. Solite: Comme le soleil
est supérieur à la lune, ainsi le pape est au-dessus des empereurs. Là où se
trouve l’autorité supérieure, là est exigée la puissance. Les autres ont le
devoir d’obéir… Si le pape séduisait et conduisait un nombre incalculable
d’âmes en enfer, personne ne pourrait même dire: Que fais-tu? Ce n’est pas
seulement enseigné ainsi, mais encore mis en oeuvre et pratiqué: car ce n’est
pas l’empereur qui est empereur, mais bien le pape à qui il est soumis comme
l’est un serviteur, et à qui il doit aussi baiser les pieds malgré tous ses
droits. C’est ce que Pierre a annoncé (2 Pier. 3.3) disant qu’il arriverait que
certains vivraient selon leurs propres convoitises et leur volonté. C’est par
cela qu’il explique cette parole de Daniel. Entre autres, au verset 36 (Dan.
11):
«Et le roi agira selon son bon plaisir,
et s’exaltera, et s'élèvera contre tout dieu et prophétisera des choses impies
contre le Dieu des dieux; et il prospérera jusqu’à ce que l’indignation soit
accomplie».
Voilà l’image que le pape donne de
lui-même, alors qu’il se glorifie dans ses souillures, disant qu’il serait au-dessus
du salut. C’est l’Ecriture qui devrait le confirmer sur son trône et en
recommander la valeur. Mais c’est bien davantage lui qui pourchasse ceux qui
sont pris sur le fait d’avoir à un moment donné parlé contre lui conformément à
ce que dit l’Ecriture; il les a maudits, condamnés, brûlés comme hérétiques et
enfants du diable, et il le fait encore journellement. Et les siens crient
encore maintenant et continuellement que l’Eglise (le pape) serait au-dessus de
l’Ecriture. Cela veut dire ici que Daniel déclare qu’il proférera des choses
horribles contre le Dieu de tous les dieux…
D’autres tyrans aussi ont persécuté la
Parole de Dieu, cependant ils l’ont fait par incompréhension. Mais celui-ci le
fait en toute connaissance de cause, et ces Saintes Ecritures et cette Parole
de Dieu sur laquelle il veut régner en Seigneur et qu’il condamne comme
doctrine du diable, il la mentionne où il veut et quand il veut. C’est pourquoi
il se fait appeler un dieu sur la terre et même le dieu de tous les dieux, le
seigneur de tous les seigneurs, le roi de tous les rois, c’est-à-dire qu’il
prétend ne pas être qu’un simple homme, mais bien être mélangé avec Dieu ou
être un homme-dieu, de même que Christ lui-même est Dieu et homme, dont il veut
être le vicaire et au-dessus duquel même il veut s’élever.
Saint Paul, dans 2 Thessaloniciens
2.3,4, a aussi pris ce texte de Daniel: “… et que l’homme de péché n’ait été
révélé, le fils de perdition, qui s’oppose et s’élève contre tout ce qui est
appelé Dieu, ou un objet de vénération, en sorte que lui-même s’assiéra au
temple de Dieu, se présentant lui-même comme étant Dieu”. En fait personne ne
peut s’élever au-dessus de ce que Dieu est par Sa nature et Sa majesté, mais
bien contre le Dieu qui est invoqué, prêché et honoré, c’est-à-dire contre la
Parole de Dieu et le culte à Dieu.
Car l’homme de péché, le fils de la
perdition, n’est pas seul mentionné ici, lequel est lui-même un pécheur et un
perdu, “privatus”, donc personnellement un pécheur, mais aussi “publicus”,
c’est-à-dire qu’il conduit les autres avec lui dans le péché et la perdition…
c’est un tel office de péché que le pape a exercé de deux manières .
Premièrement il a instauré beaucoup de
nouveaux cultes tels que mentionnés ci-contre dans son “Mausim”: l’oblat, l’eau
bénite, le culte des saints, les pèlerinages, la fraternité, les couvents, la
messe, le jeûne, les célébrations, etc. En outre il a troublé et profané le
véritable service divin en tant que Parole de Dieu, la foi, ainsi que les
sacrements, etc.
D’autre part, il a opprimé les
chrétiens par un nombre incalculable de lois, et par cela il a suscité des
péchés où Dieu n’en voit point, et il a en somme souillé de péchés presque
toutes les créatures de Dieu, surtout où et quand il l’a voulu, de telle sorte
que manger du beurre, des oeufs, du fromage, du lait, de la viande doit être
considéré comme des péchés, alors que Dieu nous a donné d’en jouir librement
dans la pureté et sans péché. Il a aussi souillé de péchés le temps et les
jours: car à l’endroit et aux jours qu’il a voulus nous avons dû jeûner et
célébrer des fêtes, et de même il a établi un temps pour toutes sortes de
nourritures; même au sujet du précieux pain et de ce que nous buvons, il a
décrété que nous serions des pécheurs en les prenant.
De la même manière il a aussi souillé
de péchés les lieux et les ustensiles: car les églises et les lieux consacrés
ont été également rendus saints, de telle sorte qu’on n’a presque pas eu la
permission de toucher la pierre ou le bois. Par extraordinaire, on peut le
faire aux autels et ustensiles appartenant à l’autel. C’était autrefois quelque
chose de terrible qu’un laïc touche à mains nues la coupe, la patène et le
corporal. Lorsqu’on devait laver ces choses, même aucune sainte nonne n’osait
le faire, car c’était au prêtre à le faire premièrement: c’est ainsi que la
coupe était frappée d’une quantité de lois et de péchés… Le mariage lui aussi,
librement institué par Dieu, devait être considéré comme un péché lorsqu’il
était célébré au temps interdit. Le lit conjugal également devait être enfermé
dans le péché, au gré du prêtre.
… Et afin de ne rien laisser qui ne
soit ravagé, il veut aussi déchirer la troisième hiérarchie de Dieu,
c’est-à-dire le mariage, que non seulement il a interdit au clergé mais qu’il a
sans cesse calomniée, déshonorée, méprisée et anéanti, afin qu’elle soit
présenté comme étant de nature impure, charnelle, impie, de telle manière que
Dieu ne puisse être servi à travers ces choses. Et cela sans tenir compte du
fait que Dieu a béni le mariage, qu’Il l’appelle Son alliance et Son plaisir et
de ce que, grâce au pardon des péchés, il a déclaré le lit conjugal pur et
honorable et qu’Il ne tiendra pas compte de la fâcheuse convoitise de la chair.
De cette manière le “Endechrist” doit maudire ce que Dieu bénit, déchirer ce
que Dieu unit, couvrir d’opprobre ce que Dieu loue: en somme ravager et
détruire, être au-dessus et contre tout ce que Dieu a fait. Le pape n’ordonne
pas une telle interdiction du mariage par amour de la pudeur, ou pour
l’apparence seulement, mais bien parce qu’il veut être libre et faire sans
contrainte ce qu’il désire, et n’être ni soumis ni lié à personne…» (M. Luther, Bibel II, Ausgabe, S. 836). Ce que
Martin Luther a développé là n’est pas nouveau et ne date pas seulement du
temps de la Réformation, mais au contraire cela a toujours été plus au moins su
des véritables connaisseurs de la Bible:
«Dans la concordance de poche de la
Bible établie par Büchner est exprimé ce qui suit: L’interprétation selon
laquelle le pape serait l’Antichrist, interprétation qui prédominait le plus
souvent dans les anciennes églises protestantes et qui même avait été reprise
dans la confession de foi de l’Eglise Réformée de France… ne devait pas
exclusivement aux seuls protestants d’être tenue en une telle estime, car elle
existait au 9ème siècle déjà, soit bien avant la
Réformation… et cela au travers de tous les siècles jusqu’à ce que Luther la
reprenne à nouveau» (O.
Markmann, Endzeit, Entrückung, Antichrist, S. 62).
En comparant ces choses avec les Saintes Ecritures,
il ressort de façon visiblement que tout a été fondamentalement modifié, et que
le service divin tout entier a été changé. De la foi originelle, “qui a été une fois enseignée aux saints” (Jude 3), il ne reste plus une seule trace. Lors de
l’établissement d’un dogme on n’a en premier lieu pas tenu compte de la Parole.
Afin de pouvoir introduire d’une façon crédible sa propre pensée il fallait que
l’original biblique soit annulé! Nous en avons des preuves en comparant les
proclamations imaginées par la religion avec ce que dit l’Ecriture. Par
exemple, comme il l’a déjà été mentionné: “Et
personne n’est monté au Ciel, sinon celui qui est descendu du Ciel, le Fils de
l’homme qui est dans le Ciel” (Jean
3.13) Malgré cette parole claire, qui ne peut être mal comprise, le dogme de
l’enlèvement corporel de Marie au Ciel a été proclamé dans un passé encore
assez récent, ce qui est en parfaite contradiction avec cette Parole de Dieu.
Ne peut-on pas rendre justice à Dieu et dénoncer comme anti-christ toutes les doctrines
et ordonnances publiées par les papes, car elles sont en opposition absolue
(c’est-à-dire “anti”) avec les doctrines de Christ?
La déclaration: «Celui qui n’a pas l’Eglise pour
Mère, n’a pas Dieu pour Père» a plongé les gens dans la crainte, car finalement
l’homme a été créé pour être en communion avec Dieu. Mais lorsqu’on enseigne
que cette église a été fondée par Christ même, et que pour ainsi dire au
commencement tous étaient catholiques, même Marie, cette affirmation est tout
simplement fausse. L’ensemble des livres d’histoire le confirme. Comme nous
l’avons déjà dit en divers passages de ce livre, dans les premiers siècles du
christianisme il n’y avait aucune église catholique romaine unifiée, ni aucune
autre église organisée. Dans la période qui suivit le temps des apôtres on
connaissait seulement diverses orientations de foi, mais aucune église unifiée
n’existait car cette unification n’a eu lieu qu’aux jours de Constantin. Il n’y
avait aucun pape, aucun cardinal, etc. Le malheur est que les recherches
protestantes concernant les premiers siècles n’ont également pas été assez
conséquentes, parce qu’on ne dirigeait pas ses pensées dans cette direction, ou
qu’on ne le pouvait pas parce que les efforts faits en vue d’atteindre l’unité
supplantaient les pensées en faveur d’un développement réel. Les protestants
issus de l’église catholique romaine sont aussi pour la plupart de l’avis qu’il
s’agit là de l’Eglise de Jésus-Christ, et ils ne se donnent aucunement la peine
de chercher à être éclairer par l’histoire des premiers siècles de l’Eglise. A
ce sujet on ne parle que de divergences et de fautes commises dans le passé.
Les papes se présentent arbitrairement eux-mêmes
comme étant des successeurs de Pierre, les évêques comme étant des successeurs
des apôtres, mais le sont-ils réellement? Il n’y a jamais eu de trône de
Pierre, pas plus à Jérusalem qu’à Rome. Il n’a jamais existé non plus de
“primat” (primauté) de Pierre. Lors du Concile des apôtres, c’est-à-dire lors
du rassemblement de l’Eglise à Jérusalem, c’est visiblement Jacques qui en
exerçait la présidence, car après que Pierre, Barnabas et Paul eurent parlé,
c’est Jacques qui prit la parole et qui sous la direction du Saint-Esprit,
résuma ce qui venait d’être dit conformément à la Parole prophétique (Actes 15,
dès le verset 13). Au verset 28, il est écrit: “Car il a semblé bon au Saint-Esprit et à nous…”. Dieu a toujours pris celui qu’Il voulait, une
fois l’un, une autre fois l’autre. Il y eut des situations dans lesquelles
Pierre, Paul ou d’autres furent employés par le Seigneur. Mais ce que Dieu n’a
jamais établi, c’est un “primat”, une primauté, la prééminence d’un apôtre.
Cette pensée n’est venue que pour soutenir la propre conception de Rome, mais
elle n’a aucun fondement biblique.
Le pape se fait passer pour le remplaçant de
Christ, bien que dans les Ecritures Saintes pas une seule fois il ne soit fait
allusion à cet office; il déclare être l’Evêque universel alors que dans le
Royaume de Dieu il n’y en a également aucun. L’apôtre Pierre pensait à Christ
et non pas à un pape lorsqu’il écrit: “Car
vous étiez errants comme des brebis, mais maintenant vous êtes retournés au
berger et au surveillant (évêque) de vos âmes” (1 Pier. 2.25). Le pape prétend être le “Chef des
bergers” c’est-à-dire respectivement “La tête”. Comment peut-on se représenter
cela? Nous savons que Christ en tant que Bon Berger a donné sa vie pour ses
brebis (Jean 10) et qu’Il a été établi Chef suprême de l’Eglise (Eph. 1.22). Où
donc y a-t-il encore de la place pour une “super-tête”? Certainement pas dans
l’Eglise de Jésus-Christ, mais tout au plus dans la propre église du pape!
Le pape se plaît à attirer les hommages du monde
entier en se faisant appeler “Saint Père”. Il est cependant écrit: “Et n’appelez personne sur la terre votre père; car
un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux” (Mat. 23.9). Des millions de personnes blasphèment
Dieu en donnant à un homme le nom de “Père” qui appartient à Dieu seul. Où donc
se trouve le Père “Saint”, est-il dans le Ciel ou à Rome? Le Père de tout
véritable enfant de Dieu se trouve dans le Ciel et c’est Son Nom qui doit être
sanctifié.
Les dignitaires de l’église prennent partout les
places honorifiques et se font célébrer. On veut bien le leur accorder, car
selon l’Ecriture ils devront crier aux montagnes et aux rochers: “Tombez sur nous et tenez-nous cachés de devant la
face de celui qui est assis sur le trône et de devant la colère de l’Agneau!” (Apoc. 6.16).
L’église catholique romaine a su s’y prendre pour
faire croire au monde qu’elle était une institution divine sur la terre,
c’est-à-dire qu’elle serait l’Eglise appelée à la vie par Christ Lui-même, et
qu’elle seule aurait le pouvoir de sauver. Mais ce n’est pas vrai! Cette
affirmation contredit l’histoire des trois premiers siècles de l’ère
chrétienne. De même, aucune autre église organisée n’a été fondée par Christ et
ne peut davantage sauver. Les diverses conceptions existant dans les premiers
siècles, qui ensuite avaient été réprimées par “l’unité sous la contrainte”, sont
réapparues après la Réformation sous la forme de divers courants spirituels.
Aujourd’hui on ne se préoccupe plus de maintenir l’accord entre la doctrine et
la pratique mais, sans égard pour l’état spirituel des personnes, on ne pense
qu’à tous s’associer. Cependant, au milieu de toute cette évolution dans le
monde religieux, Jésus-Christ bâtit Lui-même Son Eglise. Il appelle, au moyen
de la publication de l’Evangile, les personnes de tout peuple, de toute langue
et de toute nation qui écoutent Sa Voix, à sortir de toutes les églises pour
les amener à être en accord avec Sa Parole. Ainsi Il amène Son Eglise à
l’achèvement pour le jour de Son glorieux retour.
L’Eglise de Jésus-Christ n’est pas riche en biens
terrestres; elle n’a ni or, ni argent, comme Pierre le disait en son temps,
mais elle est richement bénie en choses spirituelles. Satan a présenté à Jésus
les richesses de ce monde, mais Jésus a repoussé ses avances car Il savait que
conformément aux promesses de Dieu, lorsque les temps seraient accomplis, Il
régnerait sur tous les royaumes de la terre. La papauté élève la prétention
d’avoir la seigneurie jusqu’aux extrémités de la terre. Par cela aussi est
révélée ce qu’il y a de contradiction avec Christ. Sans les papes, l’histoire
de l’humanité se serait déroulée de façon tout à fait différente. Il n’y aurait
pas eu de croisades, ni ces nombreuses guerres de tout genre, ni ces
persécutions et ces millions de martyrs. L’esclavage est aussi à mettre sur à
leur compte, car c’est leurs soi-disant missionnaires qui ont premièrement
ouvert et aplani le chemin aux marchands.
Même les experts en finances ne peuvent évaluer les
richesses du Vatican. Celui qui visite les chambres du trésor de la Basilique
St-Pierre a le souffle coupé en voyant tout l’or, les pierres précieuses, les
perles et autres valeurs. Rome est extérieurement une ville pieuse! Celui qui
atterrit à l’aéroport rencontre tout de suite la “Banco di Santo Spirito” (la
Banque du Saint-Esprit). Les immenses richesse ne se trouve pas dans les
maisons de la population, mais bien dans les diocèses, autrement dit au
Vatican.
L’église catholique romaine est une puissance
politico-religieuse universelle, agissante à tous les niveaux, et qui use tout
spécialement de son influence en utilisant l’ordre des Jésuites, lequel lui est
pleinement dévoué. Ses membres occupent déjà toutes les positions-clés. Ils
siègent dans les gouvernements, occupent des fonctions d’Etat, s’engagent dans
les universités, les milieux sociaux, les hôpitaux, les jardins d’enfants, les écoles,
etc. Leur engagement le plus grand et leur assiduité s’exercent en faveur de la
reconnaissance de l’église catholique romaine comme “religion d’Etat”, et ils
utiliseront tous les canaux officiels pour y arriver. Ils sont les conseillers,
les copistes des manuscrits des plus importants politiciens de l’Ouest comme de
l’Est. L’“Opus Dei” s’est infiltré partout; aussi bien auprès des protestants
que des communistes. Et, maintenant comme autrefois, ils s’en tiennent à leur
thèse: “La fin justifie les moyens”.
Bien que l’église catholique prétende être la seule
à pouvoir procurer le salut, il est déclaré à ses membres — même s’ils ont
toute leur vie eu part à tous les sacrements et ont été déclarés bienheureux —
qu’après leur mort ils n’aboutiront qu’à un prétendu purgatoire. Comment donc
cette église peut-elle sauver, puisqu’elle doit encore faire dire des messes
pour ses morts? Il n’y a aucune trace de cela dans la Bible. A la chapelle du
cimetière on entend dire: «Il a plu au Seigneur de reprendre dans Sa gloire
notre frère, ou notre soeur…» et cette pensée est également émise sur les
pierre tombales: «Ici repose en paix…» ou «Ici repose en Dieu…». Mais dans les
“Exsequien” il n’a apparemment pas plu au Seigneur de prendre à Lui celui qui
est parti à la Maison, car il doit premièrement passer par le purgatoire! Celui
qui réfléchit quelque peu à cela doit bien être conscient que quelque chose ne
peut jouer.
En son temps, Jésus-Christ demanda: “Le baptême de Jean était-il du ciel, ou des
hommes?” (Luc
20.4). Aujourd’hui Il demanderait: “La réformation et tous les réveils qui ont
suivi venaient-il du Ciel, ou des hommes?”. Du temps de Jésus les scribes ne
purent répondre à cette question. Qu’en est-il des docteurs de la loi de ce
temps-ci? Quelle réponse donnent-t-ils? Aucune! Le sang de tous les martyrs qui
ont livré leur vie afin qu’aujourd’hui nous puissions lire la Bible et que les
vérités qu’Elle contient puissent être mises à nouveau sur le chandelier,
criera au jour du jugement dernier contre les conducteurs spirituels de cette
génération, qui poussent maintenant le monde protestant à revenir dans le giron
de la mère romaine. Les églises protestantes comme aussi les églises
indépendantes ont été magistralement trompées. Il y a encore quelques années,
la soi-disant confession de foi de Nicée s’y énonçait ainsi: «… la sainte
église universelle et apostolique…» mais aujourd’hui, également chez les
protestants, on récite: «… la sainte église catholique et apostolique».
Quel est l’homme qui, du point de vue biblique,
dans le stade de football de Casablanca parle à 85’000 Musulmans, et qui
distribue à Abidjan ses bénédictions aux féticheurs? Quel est donc celui qui,
devant l’ONU à New York ou au Conseil mondial des Eglises à Genève, ou devant
le Parlement européen à Strasbourg ou dans les pays scandinaves et presque
partout dans le monde, fait son entrée même là où sa venue n’est pas souhaitée?
Dans les Saintes Ecritures, et cela tout
spécialement dans l’Apocalypse, cette fonction et la puissance qui s’y rattache
nous sont décrites d’une façon évidente et infaillible. La désignation de sa
personnalité y est exprimée dans la valeur du nombre 666 (Apoc. 13.17,18). Là
il nous est dit clairement: “…
car c’est un nombre d’homme; et son nombre est 666”. C’est ce qui ressort réellement de la valeur
numérique, du titre en latin, qu’il se donne et que personne d’autre sur la
terre ne s’est attribué: “Vicaire du Fils de Dieu”:
V |
I |
C |
A |
R |
I |
V |
S |
F |
I |
L |
I |
I |
D |
E |
I |
||||
5+ |
1+ |
100 |
+ |
. |
1+ |
5 |
. |
+ |
. |
1 |
+50 |
+1 |
+1 |
+ |
500 |
+ |
1 |
= |
666 |
Ce n’est pas non plus par hasard, le fait que les
empereurs romains ont porté la désignation de “LATINUS REX SACERDOS”, qui
signifie “Roi Sacrificateur Latin”. C’est certes de la Rome païenne qu’est
sortie la Rome papale. Singulièrement, cette désignation a en latin également
la valeur numérique de 666.
L |
A |
T |
I |
N |
V |
S |
R |
E |
X |
S |
A |
R |
C |
E |
D |
O |
S |
||||
50 |
+ |
. |
1 |
+ |
5 |
. |
+ |
. |
. |
10 |
+ |
. |
. |
. |
100 |
+ |
500 |
. |
. |
= |
666 |
Dans Apocalypse 17, cette institution du monde est
décrite symboliquement, et elle est désignée comme étant une mère. Parce que
l’humanité entière a été trompée, mais de façon pieuse, et qu’elle a même été
ensorcelée, égarée et plongée dans l’anathème, le Seigneur Lui-même a prononcé
Son jugement sur le siège de cette institution universelle. Plusieurs fois il
nous est dit dans Apocalypse 18 qu’en une seule heure la destruction viendra
sur Babylone, cette soi-disant “ville éternelle”.“Autant elle s’est
glorifiée et a été dans les délices, autant donnez-lui de tourments et de
deuils. Parce qu’elle dit dans son coeur: je suis assise en reine, et je ne
suis point veuve, et je ne verrai point de deuil; — c’est pourquoi en un seul
jour viendront ses plaies, mort, et deuil, et famine, et elle sera brûlée au
feu; car le Seigneur Dieu qui l’a jugée est puissant!” (Apoc. 18.7,8). Jusqu’à maintenant chaque parole de
Dieu s’est accomplie au temps déterminé pour cela.
Sur la base de la seule autorité valable et
formelle de la Parole de Dieu qui pour toujours fait autorité, nous prions
toute personne sincère de s’en remettre à la Parole de Dieu et de croire ce que
dit l’Ecriture.
Ceci ne doit aucunement constituer une polémique
ressemblant à un règlement de comptes. Au jugement dernier l’arrêt final sera
porté par Dieu seul qui, sans contredit, jugera conformément à Sa Parole. Mais
il en va de plus de 800 millions de catholiques dans le monde entier (qui
croient tout ce qui leur est enseigné sans savoir que cette institution
universelle n’a pas été appelée à l’existence par Christ, et qu’en aucun temps
elle n’a été l’Eglise de Jésus-Christ) et de presque autant de protestants dont
la plupart voudraient être sauvés. Ces personnes mettent leur confiance dans
leur appartenance à leur église, pensant ainsi être sauvés. Ils ne savent pas
qu’ils sont dupés et s’en iront de cette vie terrestre trompés pour l’éternité.
Qu’une telle tromperie ait lieu dans une religion qui n’a aucune relation avec
Christ est une chose fâcheuse; mais qu’elle ait lieu au Nom de Christ est
impardonnable. Ce qui demeure valable pour toujours est ce que Dieu a fait
prononcer le jour de l’établissement de l’Eglise du Nouveau Testament, par une
bouche qu’Il avait habilitée à parler de Sa part: “Et il arrivera que quiconque invoquera le nom du
Seigneur sera sauvé” (Actes
2.21; Joël 3.5). On a manifestement enlevé le salut qui vient du Seigneur pour
le reporter sur une institution et ses pratiques religieuses. Probablement que
le clergé n’en est même pas conscient.
Le peuple protestant et les églises nationales
prétendent s’en tenir uniquement aux Saintes Ecritures. La réalité de cette
prétention est tout autre, car eux aussi ont, pour la plupart, institué des
traditions et des pratiques en dehors de la Bible. Les catholiques, selon les
dires de certains, sont établis sur les deux: l’Ecriture et la tradition. Mais
après un examen rigoureux, ne découvre-t-on pas qu’il s’agit de traditions bien
enjolivées à partir de passages bibliques? Concernant de pareilles traditions,
le Seigneur condamne les participants à de tels “services divins” par un
énergique “en vain”: “…
mais ils m’honorent en vain, enseignant, comme doctrines, des commandements
d’hommes… et il leur dit : vous annulez bien le commandement de Dieu afin de
garder votre tradition” (Marc
7.7-9). Par cette parole des Ecritures, et d’autres encore, nous voyons que
toute action religieuse est vaine si elle n’est pas accomplie conformément à la
volonté de Dieu; vain est tout Ave Maria, vaine toute prière du Rosaire, vaine
toute action religieuse, vain tout pèlerinage! Tout est en vain! La volonté de
Dieu n’est pas fixée selon le bon plaisir ou l’humeur des papes, ou celle
d’autres personnes; mais cette volonté a déjà été proclamée par les prophètes
et les apôtres, et elle est établie une fois pour toutes dans les Saintes
Ecritures.
Quoi donc? Quelqu’un peut-il maintenant encore demeurer
neutre, indifférent, après que la Vérité a jailli à la surface et que la
tromperie, à la Lumière de la Parole révélée, a été pleinement dévoilée à nos
yeux? Dès l’instant où ces choses sont dévoilées, chacun porte sa propre
responsabilité devant Dieu. “Dieu
donc, ayant passé par-dessus les temps de l’ignorance, ordonne maintenant aux
hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent” (Actes 17.30). Personne, ayant lu cet exposé, ne
pourra présenter d’excuses au jour du jugement dernier. Une vraie adoration de
Dieu ne peut venir réellement que d’une personne à laquelle Dieu S’est révélé,
à laquelle Il a fait connaître Sa Parole, Son Nom et Sa volonté; d’une personne
qui, par la grâce de Dieu, a fait une expérience personnelle de salut.
L’éventualité selon laquelle le pape et la curie
auraient le courage, pour le moins, d’entamer un dialogue avec la Vérité est
peu envisageable, mais personne, depuis les dignitaires de l’église jusqu’aux
curés de village, qui aura lu ces exposés, ne pourra dès lors continuer d’agir
avec une bonne conscience. Tous ceux qui sont opprimés par la religion, toutes
les personnes trompées, maintenues sous tutelle, ont le droit d’exiger que la
dignité humaine leur soit restituée, et qu’ils puissent exprimer librement leur
décision personnelle pour Christ, et par cela même pour la Vérité. On ne peut
pourtant pas demander aux enfants à la mamelle, qui sont automatiquement
baptisés pour faire partie d’une confession, de déclarer s’ils veulent ou non
appartenir à cette église! Sans qu’ils le sachent et sans leur accord ils sont
constitués membres de ladite église par contrainte. C’est à quoi ressemblent
encore, au 20ème siècle, les droits et la dignité de l’homme. Ceci
est en parfaite opposition avec la liberté de religion et n’est que la poursuite
de la “christianisation” commencée il y a plus de 1500 ans. Toute autre église,
qu’elle soit nationale ou populaire, s’est approprié les mêmes méthodes non
bibliques; et c’est pourquoi ces églises sont tout autant coupables devant
Dieu.
L’heure est arrivée où chacun doit prendre pour
soi-même personnellement sa décision devant Dieu. Le but de notre exposé est
d’apporter au lecteur les informations nécessaires. Nul n’a besoin de croire
sans autre ce plaidoyer, mais chacun au contraire devrait sonder les Saintes
Ecritures et l’histoire de l’Eglise afin de se former son propre jugement à ce
sujet.
“Ce sont les sages
qui parviennent à la
Vérité au travers de l’erreur; ceux
qui persévèrent dans l’erreur,
ce sont eux les fous”.
Nous pouvons constater que souvent la politique et
les choses spirituelles suivent une évolution parallèle et simultanée. Ces
derniers temps, une atmosphère de changement, de délogement s’est manifestée de
façon notable, aussi bien au niveau des individus que de nations entières. Les
gens veulent la liberté, ils veulent décider des choses par eux-mêmes et ne
plus être opprimés et maintenus sous tutelle. Partout sont exigées la
transparence et la transformation, de même que la libre expression des opinions
et l’auto-détermination.
Il serait à souhaiter que soit aussi reporté cet
état d’esprit au domaine spirituel, et qu’un retour vers la pensée et
l’orientation des valeurs bibliques et de la Vérité puisse avoir lieu aussi
bien pour l’individu que pour toutes les dénominations. Cet ouvrage dérangeant
pourra éventuellement contribuer à déclencher un tel processus.
Ainsi conscient de ma responsabilité, j’ai fait
ainsi de mon mieux en vue d’aider mon prochain à s’approcher de la pure Vérité
de la Parole de Dieu. Il se peut que par cette publication soit apporté le
dernier appel de Dieu à la fin du temps de la grâce. Que celui qui a des
oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Eglises. J’abandonne le reste entre les
mains du Seigneur, qui, par Son Esprit agissant en chacun de ceux qui Le
croient, pourra accomplir ce qui reste encore à faire. Que le Seigneur veuille
répandre Sa bénédiction sur chaque lecteur! Amen!
“Cherchez l’Eternel tandis qu’on le trouve;
invoquez-le pendant qu’il est proche. Que le méchant abandonne sa voie,et l’homme
inique, ses pensées, et qu’il retourne àl’Eternel, et il aura compassion de
lui, — et à notre Dieu,car il pardonne abondamment. Car mes pensées ne sont pas
vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Eternel: car comme les
cieux sont élevés au-dessus de la terre, ainsi mes voies sont élevées au-dessus
de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées. Comme la pluie et la
neige descendent des cieux, et n’y retournent pas, mais arrosent la terre et la
font produire et germer, et donner de la semence au semeur, et du pain à celui
qui mange, ainsi sera ma parole qui sort de ma bouche: elle ne reviendra pas à
moi sans effet, mais fera ce qui est mon plaisir, et accomplira ce pour quoi je
l’ai envoyée” (Es.
55.6-11).
Alonso, Joaquim Maria: “Fatima, Botschaft und Weihe”
Braun, Fritz: “Blicke ins Wort”
Brunner, Emil: “Dogmatik Band I”
Deschner,
Karlheinz: “Abermals
krähte der Hahn”
Deschner,
Karlheinz: “Der gefälschte
Glaube”
Deschner,
Karlheinz: “Ein
Jahrhundert der Heilsgeschichte”
Deschner, Karlheinz: “Kriminalgeschichte des Christentums”
Deutsche
Bischofskonferenz (Hrsg.): “Katholischer
Erwachsenenkatechismus”
Gamm,
Hans-Jochen: “Das Judentum”
Harenberg, Bodo
(Hg.): “Chronik der
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Hauss,
Friedrich: “Väter der
Christenheit”
Herder-Verlag: “Lexikon für Theologie und
Kirche”
Heinz, H.: “Zwischen Zeit und Ewikeit”
Herzog,
Dr.J.J.: “Abriss der
gesamten Kirchengesichte”
Joseph, Kardinal Ratzinger: “Zur Lage des Glaubens”
King, L.J.: “House of Death and Gate of
Hell”
Lilje, D.Dr. Hans: “Die Lehre der zwölf Apostel”
Lindsay,
Gordon: “William
Branham, ein Mann von Gott gesandt”
Luther, Dr.
Martin: “Die Bibel”
Markmann, Otto: “Endzeit, Entrückung,
Antichrist”
Markmann, Otto: “Irrtümer der katholischen
Kirche”
Paris, Edmond: “Histoire
secrète des Jésuites”
Rosenow, Emil: “Wider die
Pfaffenherrschaft”
Schmidt, Kurt
Dietrich: “Grundriss der
Kirchengeschichte”
Scofield,
D.D.C.I. (Hrsg.): “Die Heilige
Schrift”
Zwingli, Huldrych: “Haupschriften, Der Theologe II”